Japon, la décennie perdue, par B-t-B

Billet invité.

JAPON, LA DECENNIE PERDUE

Ah bon ? Perdue pour qui ? Perdue en quoi ?

La croissance ne sera peut-être plus au rendez-vous si nous ne contribuons pas à alimenter la prochaine bulle, alors, vous l’aurez entendu sur de nombreux médias : commencez à trembler, c’est un futur proche à la japonaise qui se dessine.

Photo anodine, mais exemple parlant, puisque c’est un classique ici, au pays du soleil levant.

Un couple d’amis, entre 40 et 50 ans, classe moyenne aisée puisque commerçants en produits de consommation quotidienne, a eu l’opportunité, passant de leur ancienne maison, à une autre, réduisant la surface au sol du lieu dans lequel s’exerce leur activité, de solder leur crédit bancaire.

Réduisant donc cette surface de vie, transfuges jouant vers la décroissance, lâchant un terrain de 350 Mètre-carrés pour un autre de 270, sur lequel est déjà bâtie depuis bien longtemps leur prochaine demeure, ils doivent se délester de quelques objets, ceux sur la photo n’en représentant qu’une partie.

Et je me souviens de l’approche de Cape-Town, Afrique du Sud, il y a une quinzaine d’années, par la route longeant l’aéroport. Les gens rassemblés là se fabriquaient eux-mêmes des abris, contre une éventuelle pluie, le vent et le soleil sans doute, avec des sacs en plastique de supermarché, noués entre eux et sur les branches des arbres, pour leur former une « bulle » ( tiens , là aussi ) multicolore de la taille d’un igloo.

Mes amis vont payer l’équivalent de 200 euros pour se débarrasser sans mauvaise conscience de ces objets acquis pour une utilisation accessoire, objets pour beaucoup toujours fonctionnels, mais apparemment, non-indispensables.

Que voudra donc dire la crise dans nos pays riches ? Que signifie arrêt de la croissance ? Baisse du PIB, surtout si on se compare aux pays chanceux ayant tout à construire, qui ne pourront éviter la croissance qu’ils ne partageront peut-être pas, les ingrats.

Au lieu d’agrandir leur commerce, mes amis vont le réduire. Au lieu de travailler 6 jours par semaine, en journée de 10 à 12 heures, ces journées seront encore aussi longues, mais une de moins par rafale hebdomadaire.

A quoi vont-ils occuper ce temps dégagé de la « production », n’ayant plus de pression de remboursement des crédits ? Vont-ils le gaspiller comme ils semblent déjà avoir démontré leurs compétences dans le domaine avec les objets ?

Cette société constituée d’individus répondant approximativement aux mêmes stimuli, que crée-t-elle lorsqu’elle n’a pas de contraintes vitales urgentes auxquelles répondre ? Régresse-t-elle jusqu’à rejoindre l’état de ces déracinés africains qui n’avaient rien sur la route du Cap ?

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16 réponses à “Japon, la décennie perdue, par B-t-B”

  1. Avatar de fred
    fred

    Je me permet aussi de rajouter un autre angle de vue : L’éducation
    Je m’explique. Ma femme tient un petit commerce touristique et je l’aide de temps à autre. J’aime observer ce que j’appellerai « les déconnecter du mon réel » on peut aussi les appeler « riche ». Bref j’observe surtout les enfants et l’éducation donnée. Souvent (nous n’allons pas généraliser pour ne pas exacerber plus que cela) je remarque une éducation « du tout pour moi rien pour les autres ». cela se remarque sur des choses futiles comme par exemple prendre 2 places de parking pour ne pas se faire rayer le 4X4, jeter le papier par terre pour ne pas se salir à la poubelle (vu et revu), pas de politesse, l’enfant qui décide pour les parents..Enfin je sens un décalage entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas (le paraitre, l’individualisme, le MOI). Cette société la je commence sérieusement à la vomir, cette société qui n’est plus capable du vivre ensemble.. L’individu s’est concentré sur lui au lieu de s’ouvrir aux autres..on va pouvoir rigoler dans quelques années quand il faudra dire à tous ces enfants roi devenu adulte tout puissant « Non ce n’est pas possible »…ça va faire mal..

  2. Avatar de logique
    logique

    Vos amis ont bien compris qu’il était plus prudent d’être idependant financièrement dans un environement moins grand que de vivre dans un grand environement qui de toute façon n’est plus rentable. Cela s’appelle niveller vers le bas. Et il semble bien que beaucoup d’autres personnes vont suivre se chemin. Un retour a une vie plus saine et bien plus tranquille, il faut bien s’adapter aux rythmes a venir, le rallentissement des dépenses.

  3. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    The « lost decade » à venir pour les USA qui semble tant terroriser Krugman, je sais qu’il fait allusion à l’économie Japonaise des années 90.

    Mais j’invite ce pur produit de l’école US à relire Fitzgerald, alors que deux amis marchent au bord de la Seine, l’un demande à l’autre ce qu’il a fait ces dix dernières années.
    Réponse de l’autre : – Je ne sais pas, ces dix dernières années j’étais ivre.

    L’analogie entre l’alcoolique et l’économie d’endettement Us est extraordinaire de similitudes.

    La décennie perdue des américains est derrière eux.
    En cela, le discours de 2002 de B.Bernanke (pour que la déflation n’arrive jamais) qui lui a valu son surnom d’Hélicoptère est un extraordinaire moment de schizophrénie.
    Alors qu’il parlait, la Fed préparait la plus grande injection de Bourbon (on est en Amérique) de l’histoire de l’économie américaine en abaissant ses taux à 1. C’en est devenu effrayant au point de cesser de publier la croissance de M3 en 2006 (la quantité de bouteilles devenait par trop indécente).

    Et la Fed de maintenir le patient en plein coma éthylique par un goutte à goutte d’éthanol pure.

    Pour que la déflation n’arrive jamais, il ne fallait pas se coller une telle murge. Attendons nous à de grand moments de delirium tremens (cela arrive pendant le sevrage, pas sous l’empire de l’alcool), en fait, je crois que le delirium a déjà commencé.

    PS:Les japonais ont fait ce qu’il fallait dans les années 90, maladroitement certes mais ils se sont sevrés.

  4. Avatar de arconus
    arconus

    Tout d’abord, réaction au titre du post. On parle de décennie perdue au japon, mais pourtant il ne m’a pas semblé que suite à cette décennie perdue, le chomage ait fortement augmenté la bas ? Et encore moins que les japonais se sont retrouvés à la rue ou affamés ? Au contraire, j’ai pu lire dans plusieurs magasines que la jeunesse japonaise commence à découvrir que le travail n’est pas tout et qu’il est bon de trouver un équilibre autrement.

    En ce qui concerne la décroissance (qui est donc censé être pire que le non croissance connue par le japon), elle peut aboutir à des drames uniquement si elle ne sert pas de tremplin pour amorcer un partage du travail. Je crois que les socialistes avaient raison en imposant les 35h, mais ils n’ont pas compris que cela ne pouvait pas se passer sans réduction des salaires. Pourtant les 35h ont bien entrainé une réduction de salaire, puisque les aides accordées pour faciliter le passage aux 35h sont bien sorties de la poche de quelqu’un (ou sortiront de la poche de nos enfants pour payer l’augmentation de la dette induite).
    Alors allons vraiment vers la décroissance, en passant aux 32h payées 32, et en l’accompagnant des mesures permettant pourtant a ceux qui gagneront moins de vivre mieux (donner plus de moyens aux associations pour que les gens trouvent plus de plaisir à les fréquenter qu’à dépenser frénétiquement dans le renouvellement d’une garde robe loin d’être élimée, le dernier téléphone portable à la mode ou les vacances à l’autre bout du monde; supprimer les multiples taxes qui permettent de donner d’une main mais de reprendre de l’autre; favoriser les producteurs de nourriture saine; créer des ensembles hlm qui soient des lieux de vie conviviale et non plus des dortoirs ou des guettos; remettre à plat complètement le système de formation, sans a priori, et sans vouloir à tout prix préserver les avantages si contestables qu’en tirent certains; …).

  5. Avatar de kibou
    kibou

    Merci pour cette petite tranche (et philosophie) de vie,

    C’est un fait que le Japon fonctionne un peu, dans certains discours, comme l’épouvantail qu’on agite pour nous montrer ce qui nous attend au cas où nous suivrions la même politique qu’eux. Passons sur l’efficacité de l’épouvantail et le quantitative easing de la BoJ pour nous arrêter sur la consommation des ménages japonais que l’on dit anémique. Cet anémie serait d’ailleurs l’une des principales causes de la stagnation de l’économie japonaise, nous dit-on toujours… (au passage, j’adore l’injonction paradoxale qui voudrait que nous consommions moins pour épargner notre belle planète, à condition de ne pas s’exécuter sous peine d’être accusé de plomber le PIB).

    Je m’interroge passablement là-dessus et cela serait intéressant d’avoir quelques textes ou reportages bien fait sur les habitudes de consommation des japonais aujourd’hui. Si le rapport à la consommation évolue autant que le rapport au travail cela pourrait être impressionnant. Ce dernier a fondamentalement changé dans ce pays en un peu plus de 10 ans et le modèle d’après-guerre à du plomb dans l’aile. D’une part parce que la part des entreprises pratiquant l’emploi à vie garanti s’amenuise (déjà avant la crise asiatique l’emploi à vie concernait moins de 30% de la population active, si mes souvenirs sont bons) mais aussi parce que les attentes des jeunes vis-à-vis du travail (et ce qu’ils sont prêts à y investir) a changé.

    Ce changement va, me semble-t-il, clairement dans le sens d’une décroissance (travailler moins, gagner moins, consommer moins…l’un renforçant l’autre). La manière de voir l’avenir s’en trouve ainsi changée entre les générations qui arrivent sur le marché de l’emploi aujourd’hui et celle qui les précèdent. Avant, l’avenir semblait tout tracé alors qu’aujourd’hui je doute que les jeunes se projettent à 30 ans (travail, voiture, enfant(s), maison…) qui vivra verra. Sur ce point cependant, je pense qu’il n’y a pas de grosse différence avec l’Europe ou les States.

    A lire la tranche de vie que nous relate B-t-B, on voit en tout cas un couple qui a choisi de redimensionner ses besoins vers le bas. Ils sont quand même dans un cas de figue idéal puisqu’ils sont leurs propres patrons et avaient les cartes en main pour redessiner leur avenir un peu différemment de ce qu’il aurait pu être (mais de nombreux autres ne l’auraient pas fait !). Cependant, je me demande si pour de nombreux autres japonais le choix de la décroissance en est vraiment un…

  6. Avatar de JLM

    La déstructuration du monde en bidon ville ? N’importe qui y entre, construit n’importe quoi, n’importe comment et pourtant tous les bidons villes se ressemblent.

    Les modalités de la restructuration des espaces et des temps pourraient bien déterminer le sens d’une société en décroissance. Encore faut-il que le tableau soit complet; dans l’exemple qui nous est proposé, que sont devenus les 70 mètres carrés manquants ? La décroissance en miroir de la croissance, peut très bien renforcer le pouvoir qu’on les uns à organiser la vie des d’autres. La journée de travail perdue, le tas d’objets reconnu comme non essentiel peuvent être perçus comme la case libérée d’un jeu de tic tac, comme dimensions libres pour de nouveaux agencements, mais alors surgit une question : selon quelles règles ? Notre monde est plein, serré dans un cadre de nécessités mécaniques; les dominos se suivent linéairement et tombent. Devrons-nous, sur ce modèle, occuper mécaniquement le temps libéré de la décroissance à démonter méticuleusement et trier rituellement les éléments de nos rasoirs jetables, peut-être même sous regard de maîtres de cérémonie en clergyman rouge (j’exagère, je n’étais pas à Montpellier). Nous allons tant avoir besoin de sécurité; le modèle s’effondre et nous n’en n’avons pas d’autre, c’est dur reconnaître que les modèles ne sont pas transcendants. Pour suivre Milner,

    « quelles sont les sources possibles des règles, et de quelles règles ? Les peuples, une représentation nationale, des partenaires sociaux ? Devant le désastre de la société du n’importe qui, une certitude s’impose : mieux vaut que les sources soient peu nombreuses et clairement définies. Bref, mieux vaut des institutions. Nationales, supranationales, internationales, les circonstances trancheront. Qu’il s’agisse du marché ou de l’opinion ou de la société ou de la politique, il n’y a pas de main invisible. »

    Appeler aux chefs alors qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion … Ça va tanguer dans le cockpit…

  7. Avatar de Fab
    Fab

    Bonjour,

    Je veux bien leur reprendre l’ombrelle et le paravent.
    Vous notez : « Cette société constituée d’individus répondant approximativement aux mêmes stimuli, que crée-t-elle lorsqu’elle n’a pas de contraintes vitales urgentes auxquelles répondre ? Régresse-t-elle jusqu’à rejoindre l’état de ces déracinés africains qui n’avaient rien sur la route du Cap ? »
    Très bonnes questions, je vous remercie de les avoir posées. Une société qui n’est pas soumise à des contraintes vitales produit de la vie, tout simplement, de l’amour peut-être aussi, ou de la guerre. Elle ne régresse que si l’asservissement à l’argent est maintenu, japonais ou autre. Si la vie est magnifiée alors la vie sera belle, si l’amour est magnifié alors la vie sera belle également, et si la guerre est magnifiée, alors le peuple l’acceptera et la société fera avec.

    Conclusion : le risque de se séparer de la société de consommation n’existe que s’il n’y a pas de solution de rechange…de plan D en somme.

    Merci à Paul Jorion pour ce billet qui une fois encore laisse entrevoir l’issue finale sans toutefois la dévoiler clairement (certaines voies restent impénétrables).

    PS : je me permets de rappeler mon précédent message…celui-ci n’ayant toujours pas obtenu de réponse, comme tant d’autres….http://pauljorion.com/blog/?p=3822#comment-33450

    Cadeau : http://www.lexode.com/videos/humour/coluche-misere,18236.html

  8. Avatar de galapiat
    galapiat

    pour ceux que ça intéresse:
    http://www.autarcies.com/

    pour ma part il me manque le principal le terrain pour construire ma fuste …

  9. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @galapiat

    Très beau site. Merci pour le lien.

  10. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @galapiat

    Connaitriez vous un fabricant de machineà produire de l’électricité par MIROIR solaire (énergie solaire THERMIQUE) POUR MAISON INDIVIDUELLE qui est une méthode semble-t-il considérablement meilleur que les piles solaires traditionnelles.

    Je sais que Los Angeles reçoit une grande part de son énergie par des miroirs solaires gigantesques(usinde dans le désert de mojave de 350 MegaWatt!!), mais quelqu’un a-t-il mis au point un modèle individuel? Je crois que c’est définitivement l’énergie du future.

  11. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Sur l’autarcie réussie.
    Ceux qui auront échoué à préserver leur sécurité, ou en bonnes cigales endormies par les media, n’auront jamais envisagé la pire, tenteront de s’approprier les biens des fourmis.
    La dernière ligne de tous les conseils de survie manque toujours par politicorrectness…autoprotection.
    Ceci dit pour terminer logiquement la liste des choses à faire en cas de supercrise pour les pessimistes.

  12. Avatar de galapiat
    galapiat

    @Marquis de Laplace
    vous parlez de panneaux solaires thermique ?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_solaire

    non, je n’ai pas d’info, contactez le webmaster du site autarcie 😉

    j’ai lu un article sur des centrales propres, mais je ne me rappelle plus le nom du procédé 🙁
    un nom assez court et biz ^^

  13. Avatar de galapiat
    galapiat

    @tatar

    je fais de l’aïkido ainsi que mes 3 enfants
    quand on peut allier une recherche(élévation) spirituelle à un impératif de société …

  14. Avatar de D comme David
    D comme David

    Merci. J’aime bien cette série sur le Japon.
    Admettons que toute chose soit égale par ailleurs. Vous pensez qu’un américain, un français et tout le toutim auront la même suite ? J’arrive pas à y croire.

  15. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Dans nos pays occidentaux, le mode de vie se ressemble un peu, mais certains détails, qui pourraient sembler anodins, aident à modeler les pans des existences ou des cultures.

    En faisant une moyenne ne considérant pas les exclus de la société de production alimentée en retour par des salaires, Amérique du nord, Europe de l’ouest, et Japon se ressemblent dans leurs désirs de consommation, dans leur propension au gaspillage.

    La caractéristique principale de l’archipel, est la taille des propriétés disponibles pour installer les foyers.
    C’est étroit, et avec des conséquences.
    La première est un peu évoquée au dessus : lorsqu’on déménage pour un lieu plus petit, il faut s’obliger à jeter, y compris pour ceux qui n’aiment pas ça.
    Le niveau de salaire, permet d’acheter, ce qui fait que la plupart des habitats japonais sont vite saturés d’objets… car … petits !

    Si vous allez vers plus petit ( cas de retraités dont les enfants ont enfin quittés la maison, même si de tradition encore vivante, le fils ainé y reste et doit s’occuper des vieux … pratique en régression ), une quantité part forcement vers la poubelle.

    Mais ne vous y trompez pas, dans l’exemple au dessus, 270 mètres carrés au sol, avec petit jardin ( compris dans la surface ) coincé entre maison ancienne en bois et kura, est un luxe, et la propriétaire vendeuse le possédait car la propriété vient d’autres temps, maison de famille, époque où plus de maisons de ce type avaient eu la possibilité de s’étendre

    Les habitats moyens actuels étant si petits, et si remplis, ceci a des conséquences sociales directes : on n’y reste pas pour se prélasser, bien que la télévision aide à cela. On n’invite pas d’amis chez soi, surtout lorsqu’on partage encore les lieux avec les parents ou grand-parents. On sort. On passe du temps au travail. On va au restaurant pour rencontrer ceux qu’en France on inviterait à la maison.
    Il n’y a pas de garage comme en Amérique du nord où on bricole. D’ailleurs on bricole si peu ici, que tous les métiers concernant le dépannage se portent bien.

    Tout ceci est lié à la place moyenne accessible pour s’étaler, dans les centres urbains.

    Sorti des grandes villes, si vous avez de quoi obtenir un revenu, les données précédentes sont modifiées, mais la culture d’un pays ne s’est pas modelé sous un unique paramètre, bien sûr.

    Pour l’avenir, pour la crise, celle touchant le Japon ne va pas venir seulement de la dérivée des subprimes US, puisque c’est plutôt vers les points que soulève Kibou qu’il faut s’attendre à de graves problèmes : quel futur pour les jeunes. Je rajoute, quelle motivation pour les jeunes ?

    La société a rempli l’espace de biens. Tout y est accessible, et facile à cueillir, et ceci rejoint la vue de Fred : quand on a tout eu sans effort, on ne pense pas à faire particulièrement attention aux autres, ni réellement est-on intéressé instantanément par quoique ce soit puisque plus rien ne semble extraordinaire. La remarque est bien sûr caricaturale, incomplète, et le monde est plein d’exception individuelle, mais, la motivation ( ou la manipulation des esprits d’une population au sortir de la guerre ) pour, ensemble, créer le miracle économique, est du passé ici, alors qu’il pourrait être d’actualité ailleurs.

    Travail précaire pour les jeunes et moins jeunes, ce qui permet aux employeurs de couper les frais sur les charges sociales, oh que voilà une belle idée libérale. Chiffre de la population régressant, jeunesse démotivée, ce n’est pas ce que j’appellerais un avenir radieux si la donne ne change pas. En tout cas, la croissance là dedans c’est celle d’un canard qui s’arrête de battre des ailes, si vous avez déjà observer voler les canards. Un coup de plomb où j’pense, et la trajectoire va encore s’incurver dans le sens implicite.

    On va encore laisser le chômage monter pour constater si étincelles et court-circuits vont griller les gens, ou les énerver ???

  16. Avatar de Phénix
    Phénix

    @ Arconus
    Oui effectivement le taux de chomage bien qu’ayant augmenté au Japon durant la lost decade reste modéré. Mais cela tient aussi à des spécificités sociodémographiques, la pyramide des ages avec un papy boom déjà largement entamé et massif donc nettement moins de personnes à intégrer sur le marché du travail. Et aussi un taux de travail féminin qui reste très faible comparé aux pays occidentaux même s’il a tendance à augmenter légèrement ces temps ci.Traditionnellement la femme japonaise ne travaille pas et cette tradition reste très forte.Il est donc malaisé de comparer les chiffres bruts. Ceci explique le fait que le chomage n’a pas explosé malgré la stagnation. Et de tte manière le Japon n’a pas sombré dans le chaos ni la misère oin d elà. mais les condiitions se sont durcies pour beaucoup.
    Les facteurs sociodémographiques sont trop souvent négligés dans les interprétations des chiffres du chomage et les comparaisons souvent reviennent à comparer la carpe et le lapin.

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