Billet invité
Sur le site de la centrale de Fukushima, des centaines de milliers de tonnes d’eau radioactive sont stockées dans un millier de réservoirs installés dans la précipitation au fur et à mesure des besoins, sur une aire défrichée et parcourue par plus de 4 kilomètres de tuyaux. L’ensemble est vulnérable aux secousses sismiques, les canalisations en vinyle au gel hivernal et les réservoirs en acier à la corrosion de l’eau salée qu’ils contiennent, leurs plaques étant souvent boulonnées et non soudées.
Cette installation ne cesse d’être agrandie pour accueillir quotidiennement 400 tonnes supplémentaires d’eau contaminée provenant du refroidissement des réacteurs. Rien n’est aujourd’hui en mesure de stopper la poursuite de ce stockage précaire, et le provisoire dure sans savoir ce qu’il va advenir de cette masse d’eau que l’opérateur ne parvient toujours pas à décontaminer. Les incidents se multiplient sur le site, le dernier en date étant la découverte d’une très forte contamination de 1.800 millisieverts/heure auprès d’un des réservoirs de 11 mètres de haut sur 12 mètres de diamètre, sans qu’aucune fuite ne soit détectée. Seuls 60 des 350 réservoirs de ce type sont équipés de jauges permettant de constater une baisse du niveau d’eau. Trois autres points chauds ont été découverts, le plus élevé culminant à 270 mSv/h. À titre de comparaison, les travailleurs du nucléaire japonais ne doivent pas dépasser une exposition à plus de 50 millisieverts annuels. On a également appris que, lors des précédentes mesures du 22 août dernier aux mêmes endroits, le seuil de 100 millisieverts/heure n’était pas dépassé, les instruments utilisés ne pouvant pas mesurer une contamination supérieure…