C’EST TERMINÉ !
Merci aux participants : 78 réflexions sur le sens de la vie. Je reviendrai sur le sujet s’il me vient de nouvelles idées (ce qui me paraît probable !).
Ah ! cela vous donne du grain à moudre, le sens de la vie ? (si j’en juge aux mails que vous m’envoyez déjà !)
Comme on est au milieu du mois d’août et que certains préfèrent l’après-midi d’une journée de loisir, d’autres la soirée d’un jour de travail, j’envisage deux sessions : le dimanche 11 août à 16h et le lundi 12 août à 20h.
Je prévois à chaque fois une session d’une heure, mais on verra, si le sens de la vie ça vous intéresse vraiment (on ne sait jamais !), j’agrandirai la fenêtre d’une heure à deux heures.
Erix le Belge est à la plage mais il m’a demandé d’afficher ceci en son nom :
Le sens de la vie, ça c’est un sujet ! le seul qui vaille vraiment la peine d’ailleurs… à la fin il se retrouve dans tous les autres.
Tout d’abord il faut observer et se demander ce qui fait se lever les gens le matin, plutôt que de rester dans leur lit.
Pour la plupart c’est la simple survie, ou celle de ses proches qui donne du sens à la journée qui vient. La mort donc, ou plutôt la peur (de la souffrance, de la maladie, de l’exclusion sociale, de disparaitre tout simplement…). Cela comprend presque toute la vie, la sexualité, les enfants, la famille, l’éducation, l’habitat… ). Si on retire tout cela il ne reste plus grand-chose… Ensuite donc viennent la religion, l’idée de Progrès et la société de consommation, ou « comment en profiter un maximum avant qu’il ne soit trop tard » (merci pour cette vision éclairante, Paul, ça fait vraiment du bien)…
Et maintenant arrive le transhumanisme (qui a par ailleurs des tas de définitions différentes, mais bon). Il n’est pas un problème en lui-même mais simplement il n’a pas plus de sens que ce qui l’a précédé. Pour résumer, s’il faut vivre éternellement (ou très, très longtemps) dans un ennui infini et hanté par la peur du néant, alors autant en finir tout de suite, cela ne vaut même pas la peine de commencer.
Vivre éternellement dans un écosystème fermé implique une reproduction nulle, avec entre autres comme conséquences possibles des conflits destructeurs*, la consommation de toutes les ressources, un déclin de toute force vitale… J’imagine très bien un être ayant vécu si longtemps, ayant quasi tout expérimenté et dont toutes les velléités d’agir sont brisées dans leur élan « A quoi bon tout cela ? »… Pathétique… Autant survivre la peur au ventre durant 100 ans qu’un million d’années en se demandant ce qu’on fait là.. La mort serait une délivrance.
Si par contre une réflexion préalable aboutissait à un but intéressant et valable, dont le transhumanisme serait un des moyens pour y parvenir, alors d’accord, pourquoi pas..
Avant de parler de transhumanisme, il faut donc le justifier… (et le définir aussi par la même occasion).
On peut imaginer quelques pistes. qui ne soient pas des enièmes déclinaisons de cette crainte de disparaître, donc si possible basées sur des sentiments plus élevés..
Il y a la curiosité. La joie ultime de la compréhension, pourquoi l’Univers fonctionne-il de cette manière ?. .. Ou au pire la découverte de nouveaux mondes .. Cela ne résout rien mais peut-être y trouverons-nous des réponses qui nous permettront de progresser. On pourra même les piller ou les asservir, il y en a qui seront ravis mais ils n’auront rien compris..
Il y a aussi la créativité. Par exemple, si nous vivions suffisamment longtemps pour pouvoir façonner l’Univers de telle manière que nous puissions ‘sculpter’ une galaxie sous la forme qui serait pour nous l’idéal de la beauté et de l’harmonie. Cela ne résout rien non plus mais au moins ça aurait de la gueule.. On peut aussi rêver d’une terre équilibrée, avec sa faune et sa flore, dans toute leur splendeur. Mais si nous voulons nous y inclure il faudra fixer une limite à la durée de la vie : 120 ans ?
On peut aussi vivre le plus longtemps possible dans le but d’atteindre les idéaux exempts de superstition des anciennes religions : l’Amour infini, suivre les préceptes d’un livre à la perfection, ou atteindre la paix ultime dans le détachement… Au choix.
Bref, concluons, de tout cela je retiens trois choses :
– la peur n’est pas bonne conseillère, je préfère des émotions plus positives (joie…) pour baser mes décisions,
– la survie (et tout ce qui va avec : , un environnement sain, les relations humaines, les enfants, la nourriture …) cela me convient si vraiment rien d’autre ne peut m’être proposé, surtout si la souffrance est diminuée,
– s’il faut vraiment choisir un but à une vie très, très longue, je prends la compréhension de ce qui nous entoure et la joie première de comprendre**. Trouver du sens, c’est cela, non ?
Si on ne trouve rien au moins on aura essayé..
*, Elysium, Zardoz (!),
** (Bergson ?)
Un autre flemmard : Leoned, qui a envie de dire ceci, mais sans venir l’écrire lui-même :
La vidéo l’autre jour m’a fait repenser à un truc.
Truc confirmé par ma lecture d’hier et ma réflexion d’avant sur la « guerre civile numérique ».
Êtes-vous ou avez-vous été un amateur de Science-Fiction ?
Je pose cette question parce que moi oui, et, depuis quelques années, j’ai l’impression de vivre en « pour de vrai » ce que j’avais lu il y a bien des années.
Quelques exemples :
– le 11 Septembre 2001, je me suis dit presque immédiatement : « Ça y est, on y est ! », des actes semblables ayant été décrits dans divers romans.
– sur la guerre numérique, un (très) vieux bouquin de Heinlein (en français Révolte sur la Lune), un plus récent ouvrage (4 gros tomes) Hypérion de Dan Simmons, et plein d’autres (toutes les œuvres du type ‘cyberpunk’) ont tout prédit ou à peu près.
Et, pour en revenir au sens de la vie, je ne saurai trop conseiller la lecture d’un bouquin de Frederik Pohl (en anglais Outnumbering the dead) et, en français, titre pour une fois meilleur, Plus de vifs que de morts.
Pourquoi faut-il échafauder des concepts philosophiques au sujet de la vie ou de la mort pour se faire une idée du sens de notre vie?
Il me semble qu’il faut simplement suivre le sens du système vivant.
Le temps d’écrire ces lignes, sur terre, des milliards de milliards de bactéries sont mortes et des milliards de milliards de bactéries sont nées, des milliers d’hommes sont morts et des milliers d’hommes sont nés, personne ne s’y oppose quand bien même il pourrait s’y opposer.
Nous vivons une évolution d’alpha à oméga comme l’a décrit Theillart de Chardin, l’homme sait qu’il sait et il doit l’assumer.
Vers quoi allons nous, personne ne le sait, c’est en avançant qu’on trace la route.
Il en est bien ainsi, c’est cela qui est enrichissant de remise en question, d’hésitations , de créativité et d’actions sans savoir à priori où nous allons.
http://www.dailymotion.com/video/x6z6w2_jean-gabin-maintenant-je-sais_shortfilms
Le minimum de ce qu’on peut savoir est que notre système capitaliste industriel nous conduit à la destruction des ressources planétaires et cet état constitue pour nous une nouvelle étape clef dans notre évolution si nous voulons survivre.
Beaucoup d’idées reçues entachent notre perception du futur ou de ce que nous adviendront, un exemple, on pense que c’est le réchauffement climatique qui crée la désertification alors que c’est l’inverse. http://www.arpentnourricier.org/portrait-allan-savory/
Alors concrètement que doit-on faire?
Plein de choses chacun à sa mesure et suivant ses capacités et aptitudes.
Sans prétention, voici ce que je suggère.
Si la rente de la propriété privée est à l’origine du capitalisme au même titre que la cupidité, il me semble qu’elle doit être remise en question, c’est ce qu’à dit Joseph Proudhon «la propriété c’est du vol» ou Keynes «l’euthanasie du rentier», ce qui ne veut pas dire qu’on doit jeter tous les aspects de la propriété privée, marc Halévy le montre avec beaucoup de pertinence
http://www.noetique.eu/articles/societe/propriete/
«La problématique de la propriété de jouissance des outils de vie (ma maison, mon jardin, mes vêtements, mes chaussures, ma nourriture, …) reste intacte et requiert, en conclusion, une économie de frugalité et une restriction à la seule jouissance active (avec garantie, dans la durée, de l’usufruit) à l’exclusion des propriétés passives, contemplatives et spéculatives, qui doivent être éradiquées.»
Je suis parfaitement d’accord avec lui, il nous faut emprunter une attitude de sobriété heureuse qui nous fera miroiter une vision positive du futur.
Le sens de ma vie ne peut se concevoir qu’en comprenant, pour autant que faire se peut, le sens du système vivant.
Le sens de la vie en communautés nomades ou sédentaires? pilleurs voyageurs,avec des marchands de biens rares?
?Où avec des gens qui se sont appropriés leur environnement proche et le défendront coûte que coûte par des frontières et des forteresses?
J’allais dire qu’il n’y avait personne, parce que j’étais allé voir combien vous êtes en ligne il y a une demi-heure et vous n’étiez que 24 (le débit entre 1h et 2h du matin en temps ordinaire) contre 100 quand ça carbure normalement, mais voilà que vous êtes désormais 50, il va peut-être se passer quelque chose qui m’empêchera de retourner à Keynes. Voyons voir.
De Keynes, j’en parle eu peu plus haut, l’un n’empêche pas l’autre.
Bonjour au fait, un Paul Keynes maintenant me ferais plaisir même si le poste sur le blog résume qu’il ne servirait pas à grand chose ,il ferait certainement beaucoup d’adeptes.
Bonjour,
Merci de nous permettre de réfléchir sur cette question. Et ce, bien qu’on puisse très bien accomplir sur cette terre une vie pleine de sens sans jamais se l’être posée, simplement en suivant son coeur si par bonheur celui-ci est suffisamment ouvert.
Je vais peut-être enfoncer une porte ouverte, mais il me semble que le sens de la vie est avant tout la relation.
Au sens (très) large :
– tout d’abord la relation entre les humains, à commencer bien sûr par nos proches, le cercle s’élargissant ensuite au fur et à mesure qu’on avance dans la vie et la prise de conscience de notre fraternité.
– puis, la relation de chacun avec le monde extérieur : le monde physique bien sûr, mais également le monde des idées, de l’imagination, l’art, la poésie, jusqu’au mystère des origines. Jusqu’à la « terreur sacrée » devant la mort, magnifiquement transcrite musicalement par Mozart dans le Requiem. Ou le « sentiment océanique » dont Pierre Hadot témoigne et qui n’a cessé de nourrir son oeuvre : « Je ressentis, d’une manière à la fois délicieuse et angoissante, l’étrangeté du fait que je sois là, moi, dans le monde. J’avais l’impression de ressentir mon appartenance au monde, mon immersion dans le Tout du monde, depuis le plus petit brin d’herbe jusqu’aux étoiles ».
– on touche ici à l’inter-relation de tout élément dans l’univers, au sein de « la manifestation ». Cette relation holistique peut être expérimentée par l’être humain, et pas seulement de façon fugitive. C’est la bonne nouvelle. C’est ce dont témoignent les sages, ceux qui justement ont réussi, à partir de la connaissance d’eux-même, à aller au-delà de l’égo limité : « le sage a pour corps l’univers entier ».
Pour moi, le sens de la vie est là, dans l’expansion de la conscience. Une image en est donnée par le mouvement de la main : d’abord un poing fermé (l’égocentrisme), qui s’ouvre petit à petit jusqu’à avoir la main complètement ouverte, symbole de l’accueil. Moi seulement, puis : moi et les autres, puis : les autres et moi, et enfin : les autres seulement.
Car qui est en relation ? D’abord le « petit moi », l’égo auto-centré, aussi tyrannique qu’apeuré. C’est le « moi possesseur », une voie sans issue. Heureusement, une prise de conscience est possible, souvent – pas toujours ! – provoquée par un accident de la vie, le séisme d’une maladie grave… Là est notre principal travail. En commençant par le « souci de soi », de sa propre évolution, on parvient au souci des autres, comme nous l’enseignent les stoïciens. Et c’est en ayant réalisé cette prise de conscience, que nous pouvons agir de la meilleure façon qui soit, pour les humains et pour la planète.
Ce que je ressens, c’est une élévation générale du niveau de conscience sur cette planète. Et c’est l’essentiel, au-delà de nos petites individualités.
C’est ce dont témoigne, et à quoi contribue notamment ce précieux blog.
Oui mais son « impression de ressentir mon appartenance au monde, mon immersion dans le Tout du monde, depuis le plus petit brin d’herbe jusqu’aux étoiles », il ne l’a que tant qu’il est là : cela ne lui permet pas de transcender sa petite fenêtre de 50 à 100 ans.
Pour transcender sa petite fenêtre de 50 à 100 ans, il lui faudra créer une idée, quelque chose qui permettra aux générations futures de pouvoir survivre.
Le sens de la vie
La vie ne peut être comprise que dans ses rapports dialectiques avec ce qui la nie, et d’abord la mort, ce néant qu’évoque le poète Omar Khayyam, dans Les Quatrains :
« Pour parler clairement et sans paraboles,
Nous sommes les pièces du jeu que joue le Ciel ;
On s’amuse avec nous sur l’échiquier de l’être ;
Et puis, nous retournons, un par un, dans la boîte du Néant. »
Cette dimension métaphysique, présente depuis l’aube de l’humanité, se double de l’opposition historique entre la vie réelle et la vie absente, la vie aliénée, une sorte de non-vie, une vie réduite aux impératifs de l’économie et cela d’autant plus à l’époque où la société industrielle a remplacé la totalité des productions humaines par les ersatz.
C’est alors la vie elle-même qui s’est éloignée et qui est devenue cet ersatz dont William Morris faisait déjà remarquer que « (…) l’omniprésence des ersatz, et, je le crains, le fait de s’en accommoder, forment l’essence de ce que nous appelons civilisation. » (1)
C’est toute l’économie des temps modernes achevés qui est cette négation de la vie qui anéantit les individus en transformant les rapports sociaux en séparation généralisée sous la houlette de l’Etat qui « a été institué pour défendre les riches contre les pauvres et ceux qui ont quelque propriété contre ceux qui n’en n’ont point » (Adam Smith).
Quel non-sens que cette vie réduite à la survie pour ceux qui voulaient vivre des situations poétiques à l’heure où nous sommes obligés de constater la fin de l’Occident et la naissance d’un autre monde (2) !
(1) http://www.bldd.fr/Store/ProductDetail.asp?Editeur=NUI&action=search&ShowNew=False&orderby=dateapplication1&pagenumber=2&CodeEAN13=9782910386030
(2) http://www.seuil.com/livre-9782021084634.htm
Le sens de la vie ?
Mais la réponse est évidente… c’est 42 ! Tout le monde le sait…
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Question_sur_la_vie,_l'univers_et_le_reste
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Guide_du_voyageur_galactique
http://www.voyageurgalactique.com/h2g2-le-guide-du-voyageur-galactique-presentation-histoire.php
http://www.amazon.fr/H2G2-Lint%C3%A9grale-trilogie-cinq-volumes/dp/2207261883/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1376230399&sr=8-2&keywords=le+guide+du+voyageur+galactique
Je voudrais avancer deux idées (la première est évoquée ci-dessus) :
1/ Une très grande part de notre vie est cyclique : la course du soleil et de la nuit, les saisons qui font la végétation et notre alimentation, la gestation pour les femmes et quelques autres phénomènes physiques pour certains. Par hypothèse, les êtres que nous postulons ‘sans conscience’ ne voient que le cycle : la mort les surprend. A contrario, les humains nient le cycle et désirent la permanence de la conscience au delà de la mort. De là, nous avons donné un sens linéaire au temps, plutôt qu’un sens cyclique. Et cette flèche du temps domine notre ‘sens de la vie’ : il faut durer, il faut progresser, voilà des impératifs liés à cette ligne, et la mort devient un drame. Le cycle nous commanderait de… nous reproduire ! de donner une utilité à nos cendres ! Accepter la bonne mort.
2/ Une très grande part de notre vie est faite de collectif. Et les rituels qui font société sans cesse commandent aux individus. Toujours déjà il y a la tribu, puis la paroisse, ou la commune (je me réfère à J.P Colleyn, anthropologue). Et la famille, et la lignée. Pourtant notre conscience nous impose un sens de la vie individuel. Fondé sur la mort de notre individu (d’autant plus aujourd’hui avec l’hygiène et la paix qui ont permis à un grand nombre de gagner en âge). Et, dès la tribu, toujours déjà violence et don (solidarité) sont ritualisés, demandant alors de la politique et de la domination, de la religion ou de la symbolique. Ne concevons pas la religion (ni même la philosophie) comme une réponse individuelle. Et pas plus la goinfrerie dont parlait Paul (Jorion) : toujours déjà il y a la consommation, sa fonction sociale, aujourd’hui corrompue (nous corrompant) par une production matérielle massive. Je ne nie pas que chacun veuille oublier sa mort (et le désir de tuer aussi !). Mais empathie, altruisme, engagement et respect sont liées à notre part sociale et on ne peut les nier. Il n’y a pas grand mérite à l’engagement, à la citoyenneté. La plus grande association de bénévoles de votre pays ? Les sapeurs-pompiers ! (Je viens d’en reconstituer l’histoire locale).
Encore quelqu’un qui ne peut pas être là m’a écrit ce matin :
« Le philosophe catholique Jean Guitton, dont l’épouse était Marguerite :
(en substance) la vie éternelle, je n’ai rien contre, mais alors…. sans Marguerite… »
Je lui ai répondu que j’avais connu une dame qui avait 107 ans (arrière-grand-mère d’un de mes enfants), qui m’expliquait pourquoi elle allait cesser de manger. Elle ne boirait plus que du champagne :
« Tous les gens de ma génération sont morts. Puis ça a été la génération de ma fille : sa dernière amie encore en vie vient de mourir… »
Paul,
Voici les liens qui ont mal supporté le voyage :
http://www.bldd.fr/Store/ProductDetail.asp?Editeur=NUI&action=search&ShowNew=False&orderby=dateapplication1&pagenumber=2&CodeEAN13=9782910386030
http://www.seuil.com/livre-9782021084634.htm
Belle aporie que vous nous proposez là, le tout en 19 minutes.
Mais il est vrai que la question est ardue et qu’au moins vous nous dressez un panorama intéressant des solutions antérieurs, très conforme d’ailleurs à votre théorie du lemmings en tant que colonisateur opportuniste.
Pour ma part, j’aimerais simplement pousser votre présupposé de l’immortalité dans un retranchement qui pourrait paraître saugrenu mais que je trouve pourvu d’une certaine fécondité : celui-ci de l’immortalité par la filiation.
Bien sûr, je n’envisagerais pas la filiation stricto sensu comme une survie de l’individualité, mais bien plutôt comme une relation transitive lié à l’affectivité. Où souhaitant le meilleur pour nos enfants, nous voudrions qu’eux-même puissent éprouver les joies de la parenté dans le meilleur contexte possible. (Il faut cependant accepter, que la parenté soit une des données principales de la vie humaine, je le concède)
Dans cette recherche, nous serions ainsi responsabilisés pour le futur.
Ce que je trouve, en revanche, le plus étonnant dans cette conclusion, c’est que si des travaux récents ont pu mettre en avant le lien indissoluble entre émotion et raison et que cette dualité de l’homme s’unit aussi fortement pour la première fois, le sens de la vie n’en reposerait pas moins sur celui que nous léguèrent la plupart des religions : l’Amour et le respect de notre prochain autant que celui de nous-même.
Oui bien sûr, si on a des enfants, on voudrait qu’ils soient heureux, et si on a des petits-enfants qu’on a la chance de connaître, on leur souhaite tout le bonheur possible, et certains connaissent leurs arrières-petits-enfants… mais l’imagination de ceux qui viendront encore après finit par s’épuiser.
L’évocation des enfants me parait un leurre. Un leurre de la conscience, l’impression de durer malgré la mort. Un leurre de la responsabilité : on dit si souvent d’éduquer les enfants pour qu’ils évitent les travers que nous ne pouvons plus éradiquer (la pollution et les déchets, par exemple, le civisme etc.). C’est plutôt une déresponsabilisation !
« Nous nous battons sinon pour nous, du moins pour nos enfants » dit la charte du socialisme belge (Charte de Quaregnon). C’est une notation presque désespérée pour l’époque.
Et il est vrai que les « générations futures », évoquées si souvent politiquement, ne dépassent pas une à trois générations, comme le dit Paul Jorion.
Cette évocation des enfants ne me paraît pas totalement comme un leurre si ça devient un sens de la vie.
Parce que nous serions ainsi responsable de leur remettre en mains propres et non seulement de profiter de la présence de notre descendance dans notre propre vie.
Ça pourrait représenter plus surement une morale dans le sens de valeurs à transmettre.
Oui, mais des enfants, on en a depuis le début de l’histoire humaine, et comme on a pu le constater : ça ne responsabilise que par rapport à ceux qui sont déjà là. Retournez voir la vidéo de Lacan : ce serait bien si on partait tous en le regrettant. Mais comme il le dit : la plupart partent en jetant l’éponge : « Je suis content que ça finisse par s’arrêter, et après moi le déluge ! » Et si on est Lévi-Strauss, on ajoute : « Crève, maudite engeance ! »
Il ne faut pas souhaiter le meilleur pour nos enfants, il faut préparer avec eux le meilleur qu’ils pourraient vivre.
le sens de la vie ?
heu…y’en a pas, ce n’est que celui qu’on se donne, individuellement, ou dans le meilleur des cas, collectivement. En cette période troublée, si on arrivait, collectivement, à satisfaire notre instinct de survie, ça ne serait déjà pas si mal.
Parfaitement, il ne peut y avoir de survie sans suivre le sens du système vivant, c’est lui qui nous indique la direction.
Mais pourtant nul animal n’a besoin de posséder nos compétences cognitives pour survivre. N’est ce pas un peu désabusé dans ce cas de simplement vouloir copier un règne que nous dépassons sur bien des points.
Pas d’accord…quand le système est mauvais comme le modèle Occidentale d’aujourd’hui…il faut aller à contre-sens…ou faire un retour vers le futur…car Nous sommes en régression…malgrè ce que nous souffle nos décideurs et nos politiques…
À Ludovic
Pensez vous que nous puissions dépasser le système vivant, nous n’en n’avons soulevé que le coin du voile. Sinon alors pourquoi des agriculteurs recherchent -ils un sol vivant. http://agriculture-de-conservation.com/
Avec cette agriculture on économise sur tous les postes pour en arriver dans certain cas à zéro intrant ce qui pourrait être la règle dans un avenir plus lointain.
A Kriglo
Ce n’est pas que le système est mauvais, c’est qu’il est à bout de course et totalement inadapté pour résoudre les problèmes qu’il a lui-même créés.
Vous parlez de futur, mais de quel futur s’agit-il? Nous ne ferons pas l’économie d’une protection des ressources de la planète et donc de mieux comprendre les interactions entre tous les domaines, je vous suggère de regarder cette vidéo http://agriculture-de-conservation.com/-Philippe-Pastoureau-.html (Vidéo d’Allan Savory article du 1 mai 2013)
Voilà en quoi je dis que le sens de la vie ne peut aller que dans celui du système vivant.
Votre question est bien large monsieur Jorion, peut être devriez-vous la préciser d’avantage… quant au transhumanisme il s’agit encore d’une nouvelle chimère matérialiste…
Peut être faut il rappeler les bases de notre vieille culture Gréco-Latine : la recherche prioritaire du bien commun, le connais-toi toi-même, choisir le bien plutôt que le mal et même si cela se porte contre votre personne… ou peut être est-ce moi qui y est la tête plongé dans de vieux nuages…
Sens de la Vie Blog Paul Jorion
Votre interrogation est la question de l’homme depuis son existence consciente.
Pourquoi vous posez vous la question du sens ? Je crains que c’est parce que vous n’êtes pas croyant en dieu cad en une conscience éternelle antérieure à l’humanité.
La croyance ou l’allégeance à dieu vous fait intégrer que la vie est l’expérience de la sensoralité par la conscience cad de ressentir physiquement le vivant. Cette approche conditionne l’humanité au respect de vivant cad de garantir la pérennité de notre biosphère.
Néanmoins la dynamique actuelle de l’humanité ne va pas dans ce sens, en vous écoutant cela crée chez vous une interrogation existentielle tout à fait légitime qui vous amène à une conclusion logique cad l’homme a vocation à devenir éternel par lui même, cela correspond à la pensée transhumaniste. Vous êtes fondamentalement dans le renoncement à dieu cad en une conscience éternelle antérieure. Néanmoins cette démarche pose problème, pourquoi ? A cause de l’aveuglement qu’elle crée car la quête d’éternité construite sur l’outil de la techno-science peut amener l’homme à s’affranchir de sa biologie au péril de sa biosphère. La seconde lecture de la transcendance de l’homme consiste à exfiltrer la conscience de l’homme pour la transférer sur un support sans limite de temps. Ce propos peut sembler complètement extravagant pour un croyant mais cela correspond à la lecture du renoncement à dieu.
La question que sous tend cette quête d’éternité est : est il possible d’atteindre la conscience éternelle artificielle sans compromettre notre biosphère ? La réponse a cette question est une autre lecture de lutte du bien et du mal.
Maintenant est ce que la dynamique de l’humanité se fait en conscience ? Pour moi c’était indécidable avant le dernier cycle de développement cad informatique et technologie de l’information. Le nouveau cycle en préparation avec nanotechnologie, biotechnologie et bien sur l’étude du cerveau a vocation à amener l’humanité à s’affranchir progressivement de sa biologie. Cette phase sera donc justifiée pour palier à la dégradation de la biosphère, en obligeant l’humanité biologique a opté pour un interfaçage homme machine si elle désire durée. D’où une connexion marchande très puissante car assise sur la vie ou la mort biologique ! L’humanité biologique non solvable sera condamnée à vivre moins longtemps au cause de la survenue de maladie causée par la dégradation de la biosphère (la pollution de manière générale).
Cette phase intermédiaire en menant une vie biologique assistée permet de gagner du temps et par le processus continu de dégradation de notre biosphère nous amener à définitivement nous s’affranchir de notre biologie, est ce possible ? y parviendra t on ? Mais c’est l’aveuglement qui nous guidera à cause de l’objectif extraordinaire. Car cet objectif ouvre la porte de l’éternité temporelle..
La pensée des « Lumières » a amené la raison à tuer dieu, les temps à venir vont sévèrement interroger cette dynamique car la raison ne pourra que vaciller à la perspective de la destruction de notre biosphère. Ce qui signifie que la raison pourra nous ramener dans le chemin de dieu cad dans le respect du vivant de notre planète. Que ce soit par l’allégeance qui réfère plus au sacral cad à la tradition primordiale de l’humanité ou la croyance cad le sacré les deux options amènent au même résultat cad inscrire l’humanité dans l’équilibre avec sa biosphère c’est pour moi le rôle historique des religions monothéistes et philosophies orientales.
Pour moi une fenêtre historique extraordinaire s’ouvre durant ce siècle pour l’humanité quel choix de transcendance fera t on ? spirituelle ou artificielle. Même si pour moi il n’y a pas d’incompatibilité avec la quête de connaissance mais elle doit s’établir dans l’équilibre avec notre planète et non contre.
La vie n’a bien évidemment aucun sens et c’est tant mieux, car c’est ce qui pousse à en inventer, à l’échelle individuelle et collective, au quotidien, pour le pire, mais parfois aussi pour le meilleur, meilleur qui dans certains cas peut donner un sens temporaire à la vie de son semblable qui s’en nourrit, le temps de l’écoute d’une chanson, de l’admiration d’une toile, de la lecture d’un ouvrage ou de l’abandon dans le déroulement de la pensée d’autrui.
Et quoi de plus délicieux que le hasard, dénué par définition de sens, qui vous fait rencontrer l’être cher, qui donne vie à un enfant plutôt qu’un autre parmi tous les enfants qui auraient pu naître de nos ébats amoureux, etc.
C’est insensé.
Bonjour,
Est-ce vraiment bien le hasard?
L’affinité ou l’attirance n’est sans doute pas que le fruit du hasard, mais la rencontre, le croisement à un instant T dans un lieu donné, de deux chemins, il me semble que oui. En tout cas ça me plait de l’envisager sous cet angle 🙂
Dans la plupart des cas la rencontre à un instant t dans un lieu donné présuppose une affinité pour ce lieu (intérêt commun ou autre affinité).
Si nous nous rencontrons virtuellement sur ce blog, c’est que dans notre vie nous avons rencontré toute une série de choses qui nous ont attirés vers ce blog.
Vie éternelle, non merci, ça doit être mortellement ennuyeux. Et puis, où trouver la place pour tout ce monde ?
De conversations avec des personnes en fin de vie, je retiens que ceux et celles qui la quittent sereinement ont eu l’impression de se sentir utiles, se sont posé des questions, ont vécu des joies, des émotions positives (amoureuses, artistiques ou autres), ont écouté leurs désirs, et/ou ont transmis des savoirs. Ont-ils trouvé le sens ? Est-il le même pour chacun ?
Mon sens de la vie : boire, manger, dormir, me reproduire, entre temps « réfléchir « et ça laisse du temps à comment vais je faire pour que ma descendance vive au moins comme moi, si ce n’est mieux que moi! En préservant sur ce quoi je vis cette terre qui est en pleine destruction par mes semblables.
Donc le sens actuel de ma vie est de protéger cette terre pour que l’humanité puisse à nouveau « réfléchir ».
Une idée…
http://public.globecartoon.com/cgi-bin/WebObjects/globecartoon.woa/2/wr?wodata=270907678880020050
Un autre fil conducteur pourrait surement être qu’un sens nous est livré avant même que nous soyons nous-même.
Notre conscience s’éveillant au milieu de ce sens qui lui est antérieur, n’est ce pas étonnant de lui chercher un sens comme une sorte d’objectif à poursuivre, sans même pouvoir expliquer l’évidence que ce qu’on pense à un sens pour nous et ainsi lui offrir un genèse ?
Ne serait-ce pas encore notre instinct colonisateur, du « toujours en avant » qui nous poursuit ? Nous amenant à produire maintes « richesses » quand des pans entiers de sens disparaissent au travers de l’annihilation des milliers de cultures qui avaient pu germer sur la planète.
Sans doute un très bel exemple de la pensée économique contemporaine, fière de ses équations différentielles, qui pense le temps humain réversible, et croit plus sain d’allouer ses ressources à produire jets privé et voiture de standing en tant que dommage collatéral de l’augmentation du niveau de vie mondial.
Le sens, même s’il est construit après coup dans notre conscience, peut sans doute nous permettre d’agir dans le monde où nous ne serions pas sur ce débat cette après midi.
Quel possible, la recollection des sens que toutes nos différentes civilisations aurait-elle pu nous livrer ? Bientôt, il sera de toute façon, jamais temps de le savoir.
Paul,
Au fond pourquoi avez-vous abordé une telle question « le sens de la vie » ?
Un étranger au blog qui passerait par là pourrait s’interroger : comment se fait-il que dans ce blog dit économique dans le langage courant, se traite un sujet de cette nature ?
Or, aujourd’hui, l’incapacité dont collectivement nous faisons preuve pour éviter la dérive gravissime en terme de climat, d’énergie, de destruction de la planète, entre très riches et les autres, entre ceux qui tiennent les pouvoirs et les autres … cette incapacité nous amène à ré-interroger ce que nous faisons sur cette terre.
Nos enfants et surtout nos petits enfants vont connaître la dérive climatique avec ses conséquences catastrophiques sur la vie de tous les jours voire sur des pans entiers de populations !
J’aime bien votre façon de poser les questions à un niveau « méta » c’est à dire à l’essentiel. C’est probablement le moyen de trouver collectivement les solutions … sans illusion toutefois, si je traduis votre réflexion au travers de vos écrits.
Un outil une nouvelle constituante ici par exemple :http://www.vuncf.org/
Bonjour…Le sens de la vie ?!…sans dessus-dessous et à contre sens…par exemple…
…Personnellement je pense que la vie est un long apprentissage…un très long apprentissage…qui s’achève un jour…
Nous n’avons pas les mêmes idées à 16 ans que à 50…De même que la lecture d’un livre à l’adolescence…Nous ne portons pas le même regard à l’adolescence et à l’âge ou l’on peux être un jeune gd-père…Les expériences de vie sont passées par là…
…Oui un apprentissage pour quoi !
Pour jouer un rôle et par forcément majeur…parfois l’on a fait/on fait ou on va faire un…petit quelque chose qui…
…Nous faisons partie d’une chaîne…consciemment ou non…et si nous somme vivants aujourd’hui…c’est tout simplement que nous devons l’être…
…Pour naviguer et danser autour des synchronicités…je pense que la vie est magique même si parfois on ne comprends pas toujours un fait ou une rencontre…On comprends par la suite…car d’un petit évènement découle…parfois…un torrent de faits qui tourbillonne et apporte leurs perles à une vie qui devait se dérouler selon une trame bien précise…Parfois Non…et il faut AUSSI savoir l’accepter…
…Le sens de la vie ?! Mettre une pierre ou des pierres invisibles sur un large territoire au delà de l’horizon que d’autres aborderons bien plus tard…sans le voir ou non…Au moins on aura fait notre part du boulot…Quoi qu’on puisse aussi détruire une mauvaise construction…
…Mon sens de la vie est qu’il faut être et vivre en accord avec son âme et sa conscience dans la tolérance des autres êtres humains/espèces animaels/espèces végétales…voir espèces d’ailleurs et ça c’est pas gagner…dans un monde ou l’on ne voit pas…ou nous nos décideurs de voient pas…plus loin que le bout de leurs petits temps d’existences humaine…
…Après Nous le déluge….et c’est bien là le problème…Pas de vision de monde extra-existentielle d’UNE vie humaine ( 80/100 ans)
…Il faudrait commencer à oeuvrer pour nos petits enfants et pour les enfants de nos enfants…au delà de notre propre imagination…
Le sens de la vie, écrire une histoire, mais à deux.
D’autre part, entre innovation et conservation. la vie n’est ni absolument innovatrice ni conservatrice…
Découvrir, apprendre, comprendre la vie.
Aimer, donner et recevoir de l’autre, des autres et vivre en harmonie avec eux, partager, découvrir la diversité et s’en enrichir.
Perpétuer l’espèce en donnant la vie et l’éducation à nos enfants.
Rien de plus innocent, naturel, sincère que nos tous petits.
Goûter aux joies simples, aux petits bonheurs quotidiens : un sourire, un rire franc, un regard, une connivence, apprendre une réalité inédite, déguster un mets, un plat authentique et savoureux, voir la beauté (une fleur alpestre, un arbre, une peinture, un vitrail….), entendre, réentendre une musique qui ravit et apporte émotions et réflexion.
Et aussi, une rando sur un itinéraire inconnu ou alors connu mais à des saisons différentes, une sortie cyclo, une partie de pêche, la réalisation d’un travail assidu, une innovation utile, un moment de convivialité entre amis.
Travailler pour produire ses propres besoins élémentaires et ne pas devoir trop dépendre d’autrui.
Vie éternelle : en pensant au gâchis que c’est de devoir apprendre à chaque fois tous les acquis de nos ancêtres j’avais bien imaginé un moment qu’il faudrait pourvoir greffer les meilleures connaissances dans les cerveaux des nouveaux-nés, quelle utopie.
Je crois que les connaissances sont à comprendre et surtout sans cesse à réévaluer.
A priori et en première appréciation, je crains que doter (certains) individus d’une vie éternelle ne fera qu’exacerber la cupidité et tous les défauts de la race humaine.
On pourrait aussi aborder le non sens de la vie et toutes les barbaries passées, actuelles et potentiellement à venir, vaste sujet.
J’ai lu un article récent dans Marianne au sujet d’une philosophe remarquable, Simone Weil, il peut nous aider à donner du sens à nos vies.
« Simone Weil – Se battre toujours. Même contre soi »
Un autre artilce en ligne sur Marianne
http://www.marianne.net/philippepetit/Quand-Simone-Weil-passa-chez-nous_a65.html
L’avis de Philippe Bilger
http://www.philippebilger.com/blog/2013/08/simone-weil-est-dailleurs.html
« Simone Weil, qui a été de ce monde comme nous, est pourtant d’ailleurs, tant sa destinée physique, politique, sociale et métaphysique la place à des années lumière de son prochain qu’elle a aimé de toutes ses forces, surtout quand il était faible, fragile et démuni. »
Le sens de la vie, d’autre questions me viennent à l’esprit
Eh bien, on a des choses à se dire, même un dimanche après-midi. Je vais quand même clôturer à 17h. Mais on reprend ça demain à 20h.
Merci Paul je ne serais pas la demain mais Simone Weil j’ai adoré tiens !
Le temps de lire tout cela et examiner les liens
Le sens de la vie…, l’univers, le cosmos, beaucoup de questions qui n’ont pas encore de réponse !
De la part de FV :
L’homme est aujourd’hui encore un individu. Malgré la grande
ambition et la grande fierté de cette espèce pour elle-même, sa grande
croyance dans la conscience comme une réussite ultime, les résultats
semblent bien montrer que ce n’est pas suffisant pour atteindre les
sommets d’intelligence que nous nous accordons. Et si le frein était
justement l’individu ? Le passage du « je » au « nous » ne serait-il pas
une obligation pour dépasser finalement une étape et atteindre enfin
un état qui serait plus en phase avec notre propre orgueil d’espèce ?
Ce passage est-il obligatoirement une conséquence émergente,
donc préalable à une conscience plus vaste, ou peut-il se construire
comme un projet réaliste qui en serait le premier signe ? Dans le
premier cas, la fatalité de l’évolution serait un bon remplacement à la
très ennuyeuse question classique du sens de la vie, mais les faits ne
semblent pas nous positionner tout-à-fait au bord de la
transformation :-). Dans le second cas, passer par décision collective
du « je » au « nous » pourrait donner un formidable sens à nos énergies
débridées, non pas par une explication (« sens » comme « causalite
externe ») mais par un but (« sens » comme proche de « direction »).
Cordialement,
FV
Entendue tout à l’heure (et ré-écoutable sur France Culture), l’émission Contre-histoire de la philosophie, de Michel Onfray, sujet d’aujourd’hui : « Le Capitalisme : crime contre l’humanité » http://www.franceculture.fr/emission-contre-histoire-de-la-philosophie-saison-11-le-capitalisme-crime-contre-l-humanite-2013-08-
Un autre commentaire qui m’a été confié :
En fait Jean Guitton était plein de malice et j’aurais du écrire pour illustrer sa pensée:
la vie éternelle,d’accord;mais sans Marguerite!
Son frère,l’économiste Henri Guitton,celui qui fit venir à Paris enseigner G.Th.Guilbaud
(H.G.fut un peu mon « mentor ») avait un sens de la vie très spécial et à mon avis très
stimulant.Il faisait l’hypothèse d’une vie après la mort;et il se préparait à DISCUTER
avec tel ou tel.Keynes,bien sûr,mais aussi Cournot ou Jules Dupuy,avec Pascal,Descarte,
Spinoza et ainsi de suite.Son questionnement:que vais-je leur dire,quelle question vais-je
leur faire,sur quel point je vais m’enrichir auprès d’eux?etc.Et,à mon avis c’est pour cela
qu’il était si ouvert et ne cessait de travailler avec ardeur:il tenait à ne pas rester en dehors
de tous ces grands esprits dont il ne doutait pas qu’il pourrait les voir et échanger avec
eux dans l’autre monde,si celui-ci existait;BREF IL SE PREPARAIT A BIEN VIVRE CE
MONDE FUTUR EVENTUEL. Naturellement il se préparait aussi à rencontrer celles et ceux que l’on considère comme de « grands spirituels »,et pas seulement chrétiens.
Je trouve qu’il y a là un « sens de la vie » après la vie assez vivifiant.Qui ne contredit pas
les diverses « religions »,mais dont le sens « richesse des échanges entre humains de tous
les temps » a quelque chose de réjouissant,et cela même si c’est simplement le néant qui
nous attend(mais,de toutes façons personne,de toutes ces aventures,ne sait grand chose).
La perspective H G.devrait,ce n’est qu’un exemple,nous permettre de retrouver les
participants au Blog de Paul J.,et Paul lui-même au milieu ou non de ses contradicteurs.
De joyeuses aventures en gestation,le temps de nos vies terrestres.
De mon côté,j’aimerais beaucoup comprendre à fond les principes de l’harmonie
musicale:il serait étonnant qu’on ne puisse s’approcher le moment venu de Mozart ou
de Schubert ou Chopin et ainsi de suite.Simplement,je me sens vraiment très pauvre…
Cordialement .G.Devillebichot.
Le sens de la vie ? J’ai bien peur qu’au sein du système capitalisme, cette notion n’ait aucun sens. J’en veux pour preuve, tous ces quadragénaires qui se réveillent un matin en se demandant mais à quoi tout cela rime ? Epuisés qu’ils sont, par un labeur dont ils ne saisissent ni les tenants ni les aboutissants, ils s’engagent néanmoins chaque jour dans une course à laquelle ils n’ont pas forcément choisi de participer, mais à laquelle ils ne peuvent s’extraire, et dont ils ne peuvent ou ne veulent faire évoluer les règles. Ils se sentent comme des électrons condamnés à tourner autour d’un atome sans vraiment savoir pourquoi. Alors le sens de la vie dans tout ça…. Il faut bien en trouver un, histoire de pouvoir continuer !
Certains vont surcompenser sur leurs enfants, en leur donnant un maximum de superflu, sans pour autant leur offrir le nécessaire ; ce qui ne s’achète pas mais se construit.
D’autres vont préférer se focaliser sur leur image, ou plutôt celle que leur renvoient les médias.
Les uns collectionneront les conquêtes éphémères, les amis sur facebook, les expériences virtuelles, les excès en tout genre, ou s’abimeront dans une routine apaisante, sans jamais avoir le courage d’aller vers cet « autre moi » qu’ils auraient souhaité être. Et, pour remplir le vide qu’entraîne ce jeu de dupes, la plupart va se convertir au leitmotiv ambiant : « avoir plus », « posséder davantage » comme si « avoir » avait définitivement imposé sa suprématie sur l’ « être ».
En fait, ce système est quasiment infernal, car il absorbe tout ce qui a fait l’humanité depuis des siècles. On évoque souvent l’influence du capitalisme sur l’environnement, il me semble qu’il répand la même nocivité sur l’homme. En faisant de lui un esclave volontaire, il l’isole, il le brise, il l’uniformise, il le déshumanise. Paul Jorion évoquait tantôt le film Elysium, moi je parlerai de « district 9 », où le seul être capable d’humanité, (c’est vrai, il y aussi le fonctionnaire borné qui apprend sur le tard les vertus de la désobéissance civile), est un alien dont la morphologie ressemble à s’y méprendre à celle d’un cafard croisé avec une crevette. Comme quoi, pas besoin de s’habiller en « Prada » pour avoir des aptitudes à s’élever au rang d’ « Homme ».
Si la vie a jamais eu un sens, visiblement il a échappé à la plupart des habitants de nos pays industrialisés. Comment s’en étonner ? Le sens de la vie ne peut faire l’économie du temps. Or depuis le 20 ème siècle, c’est la vitesse qui s’impose à nous. Pour autant, on n’érige rien qui n’ait de sens, ou qui donnerait un sens à notre vie, si on ne prend pas le temps de le construire. L’amitié, l’amour, l’estime de soi, les compétences, la création artistique… Faire pousser une carotte, une tomate. Il faut du temps pour tout cela, mais pas seulement, il faut aussi d’autres personnes pour pouvoir partager. Car, l’être humain ne peut se développer seul.
Le vrai sens de la vie doit se cacher par là : apprendre, créer et acquérir le nécessaire pour pouvoir le partager. C’est ce que réclamaient les représentants des peuples premiers réunis il y a quelques années à Pau lors d’un festival qui leur était dédié. Ils revendiquaient et revendiquent encore, la jouissance de leur terre qu’ils veulent voir évoluer selon leurs rites et selon un certain respect et une dévotion à l’égard de la nature qui sont étrangers aux multinationales qui confisquent leurs territoires. Comme quoi, pas tous les hommes sont des « colonisateurs » et des « prédateurs », certains respectent ce qu’ils ont autour d’eux et savent vivre dans une certaine frugalité en équilibre avec leur environnement. Si seulement le capitalisme les laissait vivre en paix
En conséquence, pas besoin de vivre éternellement pour refréner ses ardeurs et ses désirs, il n’y pas que les représentants des peuples premiers qui nous l’affirment, n’oubliez pas Aristote, le bonheur ne peut se trouver que dans la vertu. Vertu qui nous élève au rang d’Homme.
En voici un beau programme pour l’an zéro après le capitalisme.
Les peuples premiers avaient-ils inventé la sociopathie ? car finalement une explication de la destruction des mythes peut être apportée par le brassage culturel rendu inexorable par la promiscuité d’une terre surpeuplée où les guerres tribales ont été remplacées par des comportements prédateurs justifiés par le capitalisme celui-ci venant en justification à postériori des agissements individualistes.
Merci Angélique pour cette contribution que j’ai énormément appréciée, pleine de profondeur. Qui nous parle de culture à tous les sens du terme, sans oublier les carottes et les tomates !
Car qui ne voit que ce que le capitalisme fait subir à l’agriculture est désastreux ? Actuellement, hélas : « En appliquant à la terre des recettes industrielles, l’agriculture est en train de créer les conditions de sa propre perte » (citation datant de 2011, d’Olivier de Schutter, rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations Unies, alerté par la crise alimentaire de 2007/2008).
Heureusement, il existe des résistances fortes, des mouvements comme Via campesina.
Qui remportera cette véritable guerre, Monsanto, ou des agriculteurs/trices conscients de leur rôle sacré ? Je suis sûre que ce sont ces derniers, en lien avec notre action de consommateurs éclairés. J’en prends le pari.
Avant d’ouvrir la session, je suis allé arroser les plants de tomate, mais aussi les géraniums devant la maison, et les chrysanthèmes qui sont là simplement parce qu’on est bien au Nord sans lumière directe. Ce fut un des bonheurs de la journée. C’est Candide qui a sans doute raison : cultiver son jardin, se placer en simple position de catalyseur de la vie qui continue d’elle-même. La bonheur c’est aussi de se battre pour que la vie continue.
La soif de sens (à ne surtout pas confondre avec la soif de savoir ou de comprendre, qui n’est jamais assouvie) n’est souvent que le reflet de la terreur de ne pas compter, enfants tout puissants que nous sommes souvent restés, terreur qui nous pousse hélas à vouloir compter plus que l’autre, que l’on soit banquier d’affaires sociopathe, star putative sauce YouTube, ou misérable qui stigmatise plus misérable que soi, alors qu’on pourrait tous compter sans compter.
Dans ces conditions, il me parait urgent d’euthanasier le sens de la vie et de se pencher sur le cas du non-sens cruel nos vies d’aliénés.
Sknob, le non-sens, c’est encore du sens.
Parce qu’on s’obstine à lui en donner.
Sens de la vie
L’histoire nous invite à penser à la cyclicité de la vie dont l’éternité nous permettrait de nous échapper. A y évoquer un mécanisme autoentretenu, je vois davantage l’expression d’une mécanique en forme de spirale, chaque génération apportant son contexte historique dans la construction du cycle, permettant de brouiller la vue du spectateur tenté de dénicher le progrès au sein de l’évolution.
La flèche du temps nous prédispose à un regard linéaire en direction d’une fin prévisible quand l’évolution n’y voit qu’un prolongement d’un processus plus global et infini.
Ceci nous renvoi à un questionnement heuristique quant à la perception de notre être selon qu’il s’inscrit dans un corps individualisé ou dans un mécanisme plus global.
Plusieurs religions ont repris l’idée de la réincarnation, abandonnant les corps à leur triste sort et permettant aux âmes de passer la fracture du temps que constitue la mort physique.
A certains égards, l’éternité cybernétique proposée ne serait qu’une tentative de captation des âmes par mémorisation de la quintessence de l’homme ; mais également un procédé de déresponsabilisation totale par anéantissement du symbole des tribunaux célestes. Plus aucune âme n’aurait vocation à se racheter, et chaque individu existant y gagnerait la légèreté de conscience lui permettant de poursuivre la destruction du monde physique. La seule contrainte ne serait, dès lors, que d’alimenter en énergie ces âmes virtuelles seuls résidus de notre humanité sur cette terre.
Le sens de la vie serait alors, pour les êtres physiques non téléchargés, de parvenir à cette éternité virtuelle, de faire ainsi coïncider leur être physique avec l’être cybernétique qu’ils rejoindraient à jamais à l’instant où leur âme quitterait leur corps.
Il resterait à établir une hiérarchie des âmes entre celles ayant accès à la vie éternelle, et celles qui ne seront pas sauvées, reproduisant ainsi sur les êtres physiques les structures pyramidales ancestrales où l’ascension constitue la seule fin en soi qui fait oublier tout vide existentiel.
Nous aurions reproduit un schéma connu et reconnu, mais fondu dans un contexte définitivement différent, donnant cette impression de progrès sinon de nouveauté permettant d’échapper à la perception intimement nihiliste de notre existence.
Ce système mènerait à terme à la disparition des êtres physiques incapables de se renouveler au sein d’une terre dévastée, peuplée uniquement d’êtres d’énergie croyant en leur propre éternité…. Jusqu’au prochain rayonnement gamma qui effacera à jamais les traces et la mémoire de nos vies.
Carpe Diem.
Intéressant, on aurait finalement reproduit sur Terre, dans le monde « sensible », ce qu’on avait imaginé dans le monde « éthéré ». Le paradis chrétien était une illusion, à ce que cela ne tienne, réalisons le en vrai sur terre.
Ah, que c’est sympathique de retrouver, ces quelques mini-débats, Erix le belge et les autres !
J’ai apprécié bien des commentaires, dans la première partie des discussions.
Bon, essayons à notre tour.
Ne serait-il pas plus merveilleux de s’intéresser sur ce qui se cache derrière la question du sens de la vie ? Plutôt que de s’interroger sur ce que serait directement ce dit sens, puisque pour l’heure, personne ne sait encore au juste ni comment la vie est apparue et encore moins, pourquoi.
Donc, s’interroger sur son sens, telle qu’elle pourrait en avoir Un, encore aujourd’hui, relève pour une bonne part du hasard – ce qui peut créer du sens objectif/subjectif – mais n’en définit pas pour autant le sens premier, voire un sens originel. Il faudrait donc aborder ce sujet d’une façon la plus humble possible, en la dessinant par contours successifs, un peu comme un dessin d’Alberto Giacometti. Car dans son cœur de cible, qui pourrait prétendre, à moins dans la prière ou la poésie la plus profonde, bien même, puissions-nous en douter … toucher le centre vital de cette grande interrogation ? …
Que sa cache-t-il donc alors, derrière cette quête du sens qui ne peut à lui seul ni nous aider à définir la vie, ni nous orienter à la comprendre davantage, n’en connaissant pas encore la vraie et totale nature, si tant est que nous y arrivions un jour ?
D’où, certains diront avec plus ou moins d’objectivité et ou de subjectivité, que derrière cette recherche de sens, se cache (en vrac), la vérité ou sentiment naturel de vivre avec la nature, de partager des émotions avec les siens, d’aimer les fleurs, les animaux, le bleu du ciel, le bruit de la musique ou celui des vagues, les voyages, l’amour et encore l’amour. Ou bien peut-être, d’autres exprimeront cette quête à vouloir donner du sens à leur vie, par le fait d’échanger aussi des idées, d’avoir de l’ambition, de l’espoir, de croire dans le mouvement des choses, des accidents, gagner de l’argent, avoir du succès … Et plus encore et toujours, du besoin d’aimer et d’être aimer …
Que sais-je encore ?
Enfin, TOUT QUOI !
Au bout du compte, quoi faire ?
En effet, autour du sens de la vie, comme devant un puits où sans cesse on y plongerait un seau, pour y retirer une eau à chaque fois différente, on ne sait plus pourquoi telle chose, principe ou concept primerait plus que tout(e) autre …
Si ! Cependant, on pourra dire que nous sommes tous des êtres vivants comme dirait Claude Lévi Strauss, à moins que ce soit : « Nous sommes tous des cannibales », sauf ceux déjà morts, bien sûr. Enfin, bref ! Est-ce tout ?
Non. Car chacun dans sa spécialité, ce vantera quand même, (on lui reconnaîtra donc ce petit supplément avec indulgence et raison), d’en savoir « un bout » sur l’envers du décor. Mais malgré tous ces bouts, et bout à bout, rapportés les uns aux autres, on en verra encore certains, pas plus convaincus. Et que cela ne vaudrait pas mieux, se disant pour eux-mêmes, au bout du compte, cela ne vaudrait pas mieux d’en finir une bonne fois pour toutes ? !!
Oui, oui ! Pour en finir avec ce sens insoluble, voire indicible de la vie demandant toujours justification et explication : En finir radicalement, façon plus directe de dire « Stop » à un sens tant cherché, mais en vain.
Alors, alors que c’est justement [LÀ], tel que je le ressens, en ce point « Suicide », dans cette chute en apesanteur, en se tournant et retournant envers et contre soi, que les choses prendraient sens. Et sans aller plus loin sur le problème du suicide, développé par Albert Camus; que c’est dans ce moment paroxystique de refus et de refuge dans la négation de tout autre action, où s’avance notre angoisse au seuil de cette nuit ultime, pour se muer passant à travers le miroir, en une beauté glaçante et enfin libérée du souffle de la vie, de cette peine absurde vécue encore l’instant d’avant, que vient le sens du mouvement qui nous meut.
Si l’idée de suicide, sans aller jusqu’à son expérience, peut nous apprendre une chose, par sa dimension philosophique ultime, c’est que le sens de la vie se rapporte toujours à la mort, afin que tous, nous puissions donc AGIR, à notre tour, pour dépasser le simple constat que tout meurt, mais pour apporter à la Vie, une suite vivante, par la sienne propre ainsi que chacune des autres vies à venir, apportant ce sel si précieux dont elle a besoin, et nous révéler à nous-mêmes, hommes et femmes de la Terre, que nous ne sommes encore qu’à l’aube de la découverte de la puissance inouïe de la vie, enfouie en nous …, qu’au début d’une gigantesque exploration, d’une mise en commun de nos actions.
Pour conclure, que ce qui vient à me mouvoir (le sens de la vie), est la raison de l’Action qui peut nous unir. D’en connaître sa finalité, c’est à dire, comprendre le bienfait qu’elle doit apporter à chacun :
Life, « it’s a wonderful life ! » (La vie est belle, film, 1946). Ayons alors le cœur bon et aventurier, pour mieux maîtriser nos échecs et apprécier nos réussites. Soit, aidons-nous et le sens comme le reste de la valeur suivra dans l’action en partage.
Je n’ai pas encore lu les commentaire, mais je sors de 2 lectures qui m’ont marquées: Paul Diel (le symbolisme dans la mythologie grecque) et Daniel Tammet (l’éternité en un heure ou la poesie des mathématiques). Il se trouve que le premier traite du sens de la vie et l’autre… si vous l’avez lu vous devez comprendre. Question préliminaire: les avez-vous lus?
En gros selon Marx, Spinoza ou Nietzsche: comprendre que nous sommes determinés pour concevoir ce que pourrait être une esquisse de liberté (en en changeant la definition). Sortir de l’aliénation du soi-disant libre-arbitre et de la domination économique.
Selon Paul Diel, l’harmonie apollinienne qui procède de la spiritualisation sublimation. « Connais-toi toi-même » selon l’oracle de Delphe. Selon Epicure l’ataraxie, selon Camus la création, selon Tammet… etc… Comment ne pas dire: analogie entre notre nature prodigue mais finie et l’infinie beauté et profusion du cosmos, auquel nous nous sentons appartenir individuellement et collectivement, par ce double biais, voire triple si l’on considère abstraitement l’ensemble des choses qui sont à l’ensemble des possibilités.
Ou cultiver son jardin… bof quand même.
Je trouve que le jardin potager vaut bien l’ataraxie, la création, … qu’il y ait tant d’avis différents prouve en tout cas qu’il n’y a pas de réponse claire et évidente.
Le sens de la vie ?
Rien de mieux qu’un petit tour au désert pour méditer ce genre de question.
Entendre par déserts les lieux ou la vie se faire rare .
Le sens de la vie ?
Sa vie , comme celles des autres ?
Je sais bien que vous n’allez jamais me croire ..si ce n’est , pour certains , une fois la vie vécue …
Si vous faites l’expérience du sable du désert ou des neiges éternelles , vous entendrez peut être leur bienfaisante réponse :
« Diminuer pour grandir. »
J’aime beaucoup, merci Beber !
Le néant ne pouvait exister… sauf s’il en existait une conscience.
Mais je me trompe surement, n’étant qu’un être humain, cette logique inconsciente d’un passée que s’éteint déjà vers demain.
Finalement, je préfère cultiver des légumes et du pain, c’est beaucoup plus apaisant 😉
Le sens de la vie ?
Echapper à la souffrance :
« La plupart des actions que nous accomplissons dans la journée se déroulent selon le même schéma. Le matin nous nous levons et et allons aux toilettes pour soulager la douleur de notre vessie. Puis nous mangeons pour soulager l’inconfort causé par la faim. puis nous nous asseyons pour soulager la fatigue liée à la position verticale. puis nous lisons, parlons, regardons la télévision …pour nous distraire des souffrances de notre esprit agité. puis nous bougeons à nouveau pour soulager un autre type d’inconfort. Chaque mouvement, chaque action ne tend pas à procurer du bonheur, mais à soulager l’inévitable souffrance liée au fait que nous sommes nés avec un corps… »
Jack kornfield (enseignant bouddhiste)
La privation sensorielle est une méthode de torture éprouvée : elle consiste entre autre à enlever la souffrance de l’individu qui se perd alors dans un néant existentiel propre à le faire régresser vers ses terreurs infantiles , peut être finalement n’est-ce pas la fuite devant la souffrance qui définit la vie, mais la souffrance en elle-même.
Pour être moins réducteur , disons que le monde sensible est peut-être la seule manière de nous prouver à nous même que nous existons , nous pourrions donc également y inclure les sensations positives …
Pour l’éternité, il faut un complément: le bonheur.
Il n’existe pas, mais le concept lui existe. Il est peut être issu de la reproduction sexuée chez l’humain; la nature nous joue de ces tours!
Dans l’hypothèse de l’éternité, la reproduction serait superflue, que serait donc une éternité sans bonheur ?
Le sens de la vie c’est donc la vie, éphémère et misères comprises.
Et je cite: Jorion- l’Agonie du Capitalisme- p. 269 –
« C’est ce qui explique pourquoi il n’est pas contradictoire, chez Albert Camus, d’être à la fois convaincu de l’absurdité du monde et révolté, représentation du monde et sentiment se situant sur des plans distincts… »
Nous sommes un peu de temps, et nous essayons de l’utiliser pour ce qui nous semble important…
« Le sens de la vie »… Gasp ! Alors là, il fallait pas lancer un sujet aussi sérieux. Tant pis maintenant c’est fait.
Tout nous pousse à considérer que l’aventure de notre existence (sa réussite ou son échec) est extérieure à nous : ce que la vie nous a permis de faire, ce que la vie nous a interdit d’accomplir ; ce qu’elle nous a donné, ce qu’elle nous a repris ; nous a refusé, nous a imposé alors que nous ne le voulions pas, etc… Il nous semble donc que la grande affaire de la vie, c’est notre relation avec ce que nous considérons comme extérieur à nous, tout ce que nous voulons obtenir, et tout ce que nous voulons éviter.
Toutes et tous nous aspirons à être heureux. Réussit-on à l’être vraiment ? Même les moments heureux peuvent être quelque peu gâchés à l’arrière-plan parce que nous savons bien, tout au fond de nous, qu’ils ne vont pas durer. Nous savons que la souffrance nous guette et nous rattrapera tôt ou tard. Sur l’extérieur en effet, notre pouvoir se révèle très limité.
Et si la grande affaire de notre existence était le vécu intérieur, et non pas les événements ? Nos sensations, nos pensées, nos émotions, la manière dont nous appréhendons les choses, là est notre véritable pouvoir et si nous savons nous y prendre, il ne cessera pas de grandir. Des voies existent, où peu à peu la vie devient une affaire entre moi et mon vécu intérieur (qu’on me comprenne bien, cela n’a rien à voir avec les religions et leurs dogmes !).
J’encourage tout-e lecteur/trice de ce blog à rencontrer au moins une fois dans sa vie une personne ayant atteint cette réalité d’être exceptionnelle, l’état immuablement heureux, au-delà de la forme mentale ordinaire. Autrement dit un (ou une) sage. Lequel (laquelle) prendra toujours conscience d’événements que nous considérons soit comme heureux, soit comme malheureux. Mais ceux-ci, qui apparaissent dans sa conscience, n’ont plus aucun pouvoir sur son état d’âme fondamental, lequel est au-delà des oppositions, immuablement non-affecté ; comparable à l’immensité infinie du ciel bleu lumineux dans lequel apparaissent et disparaissent ces formes que sont les nuages. Cette image simple pointe vers la « réalisation » : une réalité d’être qui permet certes au sage de distinguer un homme d’une femme, d’appeler chacun par son prénom et de se montrer apparemment tout à fait normal dans l’existence, mais qui est sous-tendue par la plénitude non affectée.
Voici un lien, pour les incrédules, et un conseil de vie.
« Non-dualité pour retrouver sa vraie nature – Patrice Coquereau, Montréal », 34 mn vivifiantes où cet acteur québécois né en 1961 témoigne : « la vie est une infinie page blanche », et on peut passer « de la glace de la terreur à la lumineuse légèreté ! » http://www.lateledelilou.com/Non-dualite-pour-retrouver-sa-vraie-nature-Patrice-Coquereau-Montreal_a1170.html
Ne perdez jamais courage. Ne perdez jamais votre foi en la vie. Soyez toujours optimiste, quelle que soit votre situation. Il est très important d’être optimiste. Le pessimisme est une forme de ténèbres, une forme d’ignorance qui empêche la lumière d’entrer dans votre vie. Le pessimisme est pareil à une malédiction, une malédiction illusoire créée par un mental illusoire. La vie est remplie de la lumière du présent, mais c’est uniquement en étant optimiste que l’on peut faire l’expérience de cette lumière. Regardez l’optimisme de la nature. Rien ne peut l’arrêter. Chacun des aspects de la nature apporte inlassablement sa contribution à la vie.
(Ci-après la citation originale, que j’ai modifiée pour celles et ceux – dont moi – qui ne veulent pas entendre parler de Dieu :
« Ne perdez jamais courage. Ne perdez jamais votre foi en Dieu, en la vie. Soyez toujours optimiste, quelle que soit votre situation. Il est très important d’être optimiste. Le pessimisme est une forme de ténèbres, une forme d’ignorance qui empêche la lumière de Dieu d’entrer dans votre vie. Le pessimisme est pareil à une malédiction, une malédiction illusoire créée par un mental illusoire. La vie est remplie de la lumière de Dieu, mais c’est uniquement en étant optimiste que l’on peut faire l’expérience de cette lumière. Regardez l’optimisme de la nature. Rien ne peut l’arrêter. Chacun des aspects de la nature apporte inlassablement sa contribution à la vie. » Ma Amritanandamayi)
Je dois préciser, pour finir, que ma contribution d’hier et surtout celle d’aujourd’hui sont inspirées des ouvrages d’Arnaud Desjardins, qui a témoigné toute sa vie – en réalisant des films puis en partageant sa propre expérience – de la richesse et de la profondeur des sagesses du monde.
Si la vie humaine a un sens qui n’est pas un sens unique c’est la faute à ce qui nous permet de poser cette question et même de nous interroger sur son intérêt et son opportunité.
Nous sommes des êtres non spontanément adaptés aux lois et règles de l’univers , si tant est que l’univers soit réglé.
Nous ne sommes sûr de rien … ne possédons rien durablement , et il est pourtant certain de nous sommes menteurs et arrogant sur ce sujet (et les autres) .
Le sens de la vie ? Sacré Jorion ! Ce que je préfère sans doute dans ton questionnement c’est ta tronche mal rasé de nounours fripé devant ta webcam.
Pour le reste , face à la grandeur du questionnement …On s’en fout un peu !
Non, tu t’en fous pas.
Se dire que l’on vient sur terre pour une poignée d’années pour finalement mourir et puis plus rien, voilà bien une pensée triste et dangereuse. Triste par la limitation de l’esprit et dangereuse par la déresponsabilisation de l’être, mais c’est hélas le choix des individus en place à ce jour de ne pas faire savoir clairement les autres chemins possibles, soit par ignorance, soit par intérêt personnel.
Qui cherche trouve.
Imaginons un instant que tous se nous disions faisons et même la moindre de nos pensées aient un report, comme inscrit sur un disque dur, et pourquoi pas, reste à le prouver, mais personne à se jour ne peu prouver l’inverse.
Pour moi,la vie n’a pas un sens déjà trouvé par ceux qui nous ont précédés . La vie est changement permanent,création permanente.
A chacun de construire un sens à sa vie, sens qui peut d’ailleurs être remis en question à tout moment.
On ne cesse de découvrir, d’apprendre, de faire des rencontres qui peuvent tout bousculer;
Il n’y a de certitudes sur rien tant qu’on est vivant.
Les morts ont plus de certitudes ?
Peut on parler de « sens de la vie « sans parler de « sens » tout court et donc sans se questionner sur ce qui peut donner du sens aux choses ? Pour ma part j’ai du mal à appréhender la question du « sens » sans me poser la question de l’Esprit. Et là on touche le cœur du sujet. Une conception du monde qui nie l’Esprit peut -elle se poser la question du sens de la vie sans aboutir forcément à la seule réponse qui soit cohérente: non, la vie n’a pas de sens, et l’Esprit est une chimère. Mais alors comment cette idée du sens peut-elle surgir? Il me paraît donc plus raisonnable et logique de questionner plutôt ce déni de l’Esprit qui caractérise l’époque et la pensée contemporaine.
Quel est le sens de la vie ? La question ne serait-elle pas plutôt quel sens est-ce que je donne à ma vie ? Je ne pense pas qu’une réflexion philosophique et généraliste pourrait amener une réponse satisfaisante pour chacun d’entre nous sur le sens de la vie. Par contre, chacun d’entre nous vit sur terre une certaine période d’années, de jours et d’heures auxquels tout en allant, tout en agissant il donne sens. Ce sens évoluera d’ailleurs au gré du temps, du vieillissement, des épreuves, des difficultés, des joies et des bonheurs qu’il y vivra.
Pourquoi le sens d’éternité ne pourrait-il pas être donné par certains, comme l’exaltation de la recherche scientifique ou l’abondance des richesses et des biens matériels ? Sans doute jugerons-nous la valeur de ces sens à la lumière de nos propres expériences. Mais admettons, à regarder les gens vivre et agir, que certains donnent un sens à leur vie en la projetant dans la quête de ces valeurs ou d’autres valeurs que notre vie nous permet de rencontrer et d’apprécier.
Personnellement, ma vie prend un sens lorsque, illuminé par la beauté –physique, spirituelle, musicale-, mon être est habité par une plénitude d’être sentant, goûtant, écoutant, comprenant, palpant le monde dans lequel je baigne dans un contact intérieur, intime avec la nature et les hommes. Je plonge, je m’immerge, je suis cette beauté. Je ne fais plus qu’un avec elle.
Sens aussi en réalisant que je me situe dans la chaîne de l’espèce humaine : je suis un petit point dans une succession de multitude de points qui m’ont précédé et qui me suivront. Je fais partie d’une très longue Histoire. Comme un grain de sable sur la plage, j’existe et sans moi la plage n’existerait pas, parce que, si je ne suis pas là, les autres grains de sable ne seront pas là non plus et la plage n’existera pas. Place infime mais indispensable dans l’histoire de l’humanité. Place infime et éminemment responsable. Quand l’empathie me prend pour mes frères humains victimes d’injustice, de pauvreté, d’esclavage, c’est aussi au nom de cette lignée que j’agis pour rendre leur demain meilleur que leur aujourd’hui. Alors je fais ce que je peux là où je suis, à ma manière, avec mes limites, mes mensonges et mes turpitudes peut-être. Je fais ce que je peux là où je suis pour que mes frères humains demain souffrent moins qu’aujourd’hui et connaissent mieux la beauté dans laquelle moi-même je me suis baigné. C’est le sens que je donne à ma vie.
Attention les gars, on approche de la clôture !