Billet invité.
Que donnent les explorations des trois réacteurs de la centrale de Fukushima destinées à comprendre comment sont disposés les coriums qui reposent sur leur semelle en béton après avoir traversé leur cuve en acier ? Pour l’instant, pas grand-chose, les moyens d’exploration robotisés les plus perfectionnés et les techniques de détection les plus sophistiquées ne permettent toujours pas de répondre à cette question.
Seule avancée résultant d’une exploration sous-marine, il se pourrait que le corium se soit échappé au moins partiellement de la cuve d’acier du réacteur n°3 en utilisant les conduits de ses barres de contrôle, formant des stalactites dont la récupération créera des complications supplémentaires, si toutefois cette étape est atteinte un jour. La simple observation des coriums rencontrant tant de difficultés, qu’en sera-t-il lorsqu’il faudra les récupérer ?
L’opérateur annonce une avancée sur un autre front, celui de l’eau contaminée au tritium. Son rejet dans la mer est régulièrement évoqué comme une issue inévitable, mais les autorités retardent le moment de passer à l’acte craignant les réactions dans l’opinion publique. Dans cette attente, elles fondent tous leurs espoirs sur la fabrication d’un mur de glace souterrain de trente mètres de profondeur et de 1,5 kilomètres de longueur qui va encercler les quatre réacteurs, afin d’empêcher les eaux souterraines de pénétrer dans leurs sous-sols et d’être contaminées. Sept derniers mètres du mur restent à faire prendre en glace, grâce auxquels l’opérateur espère encore réduire à 100 tonnes l’eau qui s’infiltre tous les jours, qui est déjà passée de 400 à 140 tonnes. Mais le dispositif est de dire d’expert fragile.
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