Billet invité.
La visite du président français à Berlin avait été bien préparée, lui donnant l’opportunité d’illustrer la nouvelle dynamique qu’il entend donner à la coopération franco-allemande. « Du point de vue allemand, il est possible de changer les traités si cela fait sens », a déclaré Angela Merkel, connaissant son monde et sachant que sa restriction sera oubliée et que seule son ouverture sera retenue.
Emmanuel Macron s’est chargé lui-même de ramener celle-ci a de plus justes proportions en se déclarant opposé à la mutualisation des « dettes du passé ». Mais faut-il comprendre que le chemin des euro-obligations, ce tabou, est désormais ouvert, afin de financer un fonds d’investissement européen ? Le président français a nié vouloir le rechercher. Angela Merkel s’est contentée de dire « nous allons tranquillement aborder ces questions », faisant état de convergences mais aussi de conceptions différentes.
Le message des élections est passé, il n’est plus possible de s’en tenir à la formule initiale qui voulait que la confiance soit dans un premier temps rétablie – les réformes structurelles réalisées et le déficit cantonné – pour discuter ensuite de l’évolution de la politique européenne d’austérité. Le président français a toutefois promis en langage codé de « restaurer une confiance pleine et entière » avec l’Allemagne, relativisant le changement.
Tout reste à faire pour que la « refondation » de l’Europe revendiquée par Emmanuel Macron prenne corps, pour laquelle, prudent, il réclame « un temps historique ». Le tout-puissant Wolfgang Schäuble a l’oreille des parlementaires de la CDU/CSU et continue de jouer les gardiens du Temple, sachant faire la part de l’essentiel et du subsidiaire. Le spectacle donné de l’entente retrouvée ne doit pas tromper.
Je propose que l’on offre aux Ukrainiens un missile balistique intercontinental vide et qu’on le balance en plein centre de…