Billet invité.
UN SAUVETAGE QUI N’AUGURE RIEN DE BON
Tout le monde s’y est donc mis, ou presque, afin de conclure au finish d’interminables négociations. Un plan de sauvetage semble cette fois-ci avoir été vraiment décidé, auquel ont contribué, dans le désordre, la BCE, le FMI et des Etats de la zone euro dont on ne connaîtra la liste que lorsque le moment sera venu de passer à l’acte. Afin de laisser intact le suspens, un ultime examen de passage a encore été prévu, une adoption unanime par les pays membres de la zone euro, qui donne encore à chacun d’entre eux un droit de veto final au moment décisif.
Comment réagissaient les marchés ? A New York, à l’annonce de l’accord, l’euro plongeait et valait 1,3277 dollar, contre 1,3315 dollar mercredi soir. Cela semble signifier que la crise de l’Euro n’est pas terminée, car celle des déficits publics ne prend pas le chemin d’être réglée devant l’ampleur et les difficultés de la tâche.
L’épisode grec a révélé de profonds désaccords entre les deux principaux partenaires de la zone euro, qui ne datent pas d’hier d’ailleurs mais d’avant même sa constitution, qui vont être aussi difficiles à résorber que vont l’être les déficits. Le chacun pour soi a, dans ces conditions, toutes les conditions de devenir la règle.
Les pays les plus faibles vont inévitablement en subir les conséquences et la question se pose sans attendre de savoir où et quand va éclater la prochaine crise. Reposant le problème d’une aide financière pour laquelle il sera difficile d’employer le schéma qui a été péniblement adopté aujourd’hui. Car il met à contribution directement les finances des Etats, ce que des émissions d’euro-obligations ou plus simplement l’octroi de garanties aurait évité.
En réalité, des problèmes identiques et commun se posent à des degrés divers à tous les pays de l’Union européenne, qu’ils soient faibles ou plus puissants, membres ou non de la zone euro. Ils s’appellent croissance anémique et risque de récession (si les mesures de relances publiques cessent), chômage accru devenu structurel, déficit des finances publiques impliquant pour les résorber des coupes budgétaires aux lourdes conséquences sociales, montée des taux obligataires rendant l’équation encore plus difficile à résoudre.
La première puissance exportatrice mondiale va elle aussi subir le contre-coup de la crise européenne, puisqu’elle y réalise plus des trois quarts de ses affaires. Toute l’Europe est confrontée à une même et simple question : quel peut être le moteur d’un renouveau économique (pour ne pas parler de croissance), ayant comme préoccupation de résorber le chômage et de relancer la consommation ?
Les mots ne vont être d’aucun secours.
120 réponses à “L’actualité de la crise: un sauvetage qui n’augure rien de bon, par François Leclerc”
quand les états stopperont-ils les mégabanques qui organisent 80 % des echanges boursiers ,les agences de notation ,les agences de consulting ???
pourquoi cet ordre religieux du veau d’or n’est pas dissous comme le furent tout les autres lorsqu’ils prirent trop d’importance ?
vivons nous une guerre économique ? la démographie tend à le prouver le comprotement des jeunes « primipares » ressemble de plus en plus à celui des anciens de la guerre 14-18 !
» Vivons nous dans une guerre économique » Muscade
Je n’ai jamais cru que le tout commerce sur terre à 100% puissent toujours suffir à maintenant la paix entre les peuples comme dans les cœurs et les esprits, bien au contraire en fait c’est comme dans un couple, c’est ce que d’ailleurs Mr Jorion avait bien vu l’autre jour, à vrai dire plus les choses s’aggravent à cause de l’argent ( le matériel ) et plus les choses se corsent et se déchirent surtout dans un tel monde.
Et oui ça aussi c’est bien du concret, du visible, du tangible, à force de vouloir continuellement rejeter et exclure le spirituel dans la plupart des êtres comme en chacun de nous et cela d’ailleurs à tous les niveaux religieux ou pas de la société. Bien évidemment on essaie encore d’y croire, même si d’ailleurs tout ce fissure à une vitesse vertigineuse merci encore à nos élites.
Comme on en finit par reprocher un peu aux autres leur franc parler, leur vécu, leur différence surtout pour les premiers touchés, sans doute des gens encore trop pauvres et sensibles pour pouvoir mieux raisonner froidement et avec intelligence comme les grands de ce monde, combien de fois n’ai-je pas déjà constaté cela un peu partout mais peut-être que cela vous parle un peu.
Oh mais monsieur gardez votre calme si si je vous assure tout va bien il n’y a vraiment aucune raison d’avoir mal de se mettre en colère, même si d’ailleurs on préfère toujours pousser les êtres à aller vite, ce monde matérialiste ne s’attend vraiment à recevoir une autre plus douloureuse demain avec obligation de sourire tous comme des Mickey.
Puis-je encore vous informer de la crise avec en prime mon bon sourire de circonstance à l’antenne, et dire que nos élites et nos médias en sont toujours aussi bien payés au mérite.
Les USA jouissent toujours seuls d’un « droit de veto » au FMI.
Quel est le champ d’application de cette prérogative?
Les Etats-Unis disposent actuellement de 16,77% des quote-parts et d’un pourcentage identique de droits de vote au sein du conseil d’administration du FMI.
Formellement, ils ne détiennent de minorité de blocage que pour toute décision relative à la modification des quote-parts des Etats membres (majorité de 85% requise).
Dans les faits, le FMI est contrôlée par les pays occidentaux (Etats-Unis et Union européenne), sous influence américaine dominante.
De nombreuses décisions demandent une majorité de 70% des voix.
Merci François.
Il ne s’agit donc pas d’un droit de veto.
Je me pose toujours la question de la vassalité économique de tous les états vis à vis du FMI si celui-ci est encore en partie sous la férule US.
Apparemment ce « veto » n’est qu’une minorité de blocage et ne s’appliquerait qu’à la modif des quote parts des membres, par exemple si l’Allemagne prétendait réduire la sienne.
Au prorata total des partcipations (si encore une fois l’Europe était unie) elle disposerait aussi du « blocage »…mais l’Europe est en charpie.
En résulte-t-il que les Us restent seuls capables de bloquer une aide du FMI?
Paul Jorion
26 mars 2010 à 11:39
Le Monde – Économie, lundi 8 – mardi 9 mars
« »Lors de la chute des banques, les États se sont portés à leur secours. Le tour des États est maintenant venu. Le FMI restera seul pour tenter de sauver ceux-ci. Il a annoncé le 26 février, par la bouche de son président, Dominique Strauss-Kahn, qu’il était prêt à assumer ce rôle. On compte sur lui : le FMI est bien le dernier rempart. » »
Je crains que ce soit le premier rempart.
Ce « rempart », s’il doit commencer à fonctionner, va ouvrir une période qui ne peut que profiter qu’à ceux qui cherchent à tout prix (c’est le cas de le dire) que le système actuel perdure d’une manière ou d’une autre. Ce « rempart » serait celui du « réaménagement », soit de l’agrandissement de la prison des dettes bancaires, prison surpeuplée de détenus à élargir à tout un groupe de pays, soit l’Europe…
L’ECONOMIE EN QUESTIONS : Très intéressant débat organisé ce matin sur France Culture par Dominique Rousset entre Jean Peyrelevade (vice-président de la banque Leonardo), Patrick Viveret (Économiste et philosophe) et Olivier Pastré.
A réécouter en podcast :
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/
@astrorock,
Je ne comprends pas votre réaction, voire votre procès d’intention. Je ne propose pas de censurer quoi que ce soit. Je dis au contraire que je respecte la liberté d’opinion et d’expression. Vous me prêtez des propos qui n’existent pas…. Où lisez-vous la volonté d’exclure ? Qui parle de morale et d’exclusion? Je propose seulement d’ouvrir les yeux.
26 mars 2010 à 19:30
un animal moins égal que les autres dit :
26 mars 2010 à 09:45
« substance vitale », « éléments ploutocrates », »symbole solaire, « mondialisme » (et non pas mondialisation). En général ce genre de vocabulaire est celui utilisé par une pensée d’extrème-droite païenne. Et ce n’est pas la référence à Thomas Sankara qui invalide mon sentiment car il est immédiatement connoté à la notion de « prophétisme ».
-Ben la substance vitale des nations, c’est tout simplement ce qu’elle savent et peuvent produise en biens et service, c’est également leurs matières premières et cela devrait être d’urgence leur monnaie (le système est prêt) reflétant exactement leurs réalités économiques, on en est loin. Le mot ploutocrate ou ploutocratie me semble parmis les plus représentatifs de ce qui constitue le « pouvoir » réel et actuel dans le monde dit « moderne ».
Le symbole solaire est celui qui me paraît le plus universel. Si nous savons bien que le Soleil est, en principe, une étoile banale parmis des X milliards et milliards d’autres dans l’univers, le Soleil n’en demeure pas moins pour les humains, la source principale d’énergie (en particulier énergie électro-magnétique), de même sa masse représente quelques 99% de la masse totale de tout son systéme connu, c’est à dire tout le système solaire constitué des planètes, dont la Terre, avec lesquelles il est en relation et dont il détermine majoritairement les orbites autour de lui; l’ensemble des planètes constituant le système solaire, dont Jupiter étant la plus grosse, ne représentent que 1% environ de la masse totale connue du système solaire. Mais le symbole solaire est donc un symbole-réalité, il suffit de « lire » notre environnement spacial. Il faut réhabiliter l’espace-temps anéanti donc par des ploutocrates, lesquel sont d’ailleurs plus « malins » que les idéologues quIls se mettent dqns la poche…
Oui, j’emploie le terme ‘mondialisme’ pour souligner qu’il s’agit, en dehors de l’interdépendance – naturelle – qui existe depuis toujours, du produit d’une idée (comme tous les « ismes ») avec toute la « dose » de subjectivité qui existe dans tous les « ismes », donc de gros risque de déni de la réalité avec les conséquences toujours nefastes qui en découlent.
Quant au prophétisme, à mon sens, tout (ou toute la proportion) ce qui se réalise pour l’essentiel – après – que quelqu’un a fait une description orale ou écrite d’une situation peut relever légitimement du prophétisme, mot qui peut aussi être employé comme une allégorie, au choix.
Foin l’extrême droite païenne ou non et foin la gauche non moins extrême et presque toujours païenne, foin l’actionnariat et le prolétariat, je l’ai déjà dit, je fais mienne cette phrase de Saint Paul (sauf erreur dans sa lettre aux Théssaloniciens) « Examinez toute chose et retenez ce qui est bon ».
Si je devais décrire mon parcours, je dirais simplement en bon « francais » que c’est un « patchwork ». Tout homme contient une parcelle de vérité, même celui avec lequel je n’est pas d’atome crochu. Le danger est quand un homme croît, sans preuve ou expérimentation, que sa vérité à lui en est une grande et, généralement, en entraîne d’autres avec lui dans sa chute très probable.
Je ne parlais pas que de vous, ni de ce blog en particulier.
Precision, je m’adressais a un animal moins égal que les autres!
Le seul document ‘officiel’ trouvé sur l’ ‘accord’:
Déclaration des 25 et 26 Mars
Je viens de lire le document « officiel » de l’accord signé par les Etats européens (merci pour le lien, Charles).
Cet accord est encore pire que ce que je pensais.
En réalité, cet accord n’impose strictement RIEN.
En réalité, cet accord n’impose aucun prêt de qui que ce soit.
En réalité, cet accord n’impose à personne de prêter quoi que ce soit.
En réalité, cet accord ne vise qu’à temporiser, qu’à gagner du temps.
C’est une tentative mensongère de faire croire aux marchés internationaux qu’en cas de problème, les Etats européens voleront au secours de la Grèce en lui prêtant des milliards d’euros.
C’est une tentative désespérée pour cacher l’horrible vérité aux marchés internationaux : les Etats européens sont surendettés. Les Etats européens n’ont pas les moyens de sauver la Grèce. Ils ne PEUVENT pas sauver la Grèce.
(Je ne parle même pas de plusieurs Etats européens tels que l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, etc, qui, eux, ne VEULENT pas sauver la Grèce : plusieurs pays européens ne VEULENT pas sauver ceux qu’ils surnomment avec mépris « les cueilleurs d’olives »)
Lisez cet accord pipeau :
– observez notamment l’utilisation du conditionnel « seraient décidés »
– observez notamment cette expression hilarante « Nous nous attendons à ce que les États membres de la zone euro participent … »
« Ce mécanisme, complétant un financement du Fonds monétaire international, doit être considéré comme un dernier recours, ce qui signifie en particulier que le financement de marché est insuffisant. Les déboursements des prêts bilatéraux seraient décidés par les États membres de la zone euro à l’unanimité et soumis à de fortes conditionnalités, sur la base d’une évaluation menée par la Commission européenne et la BCE. Nous nous attendons à ce que les États membres de la zone euro participent au prorata de leur part au capital de la BCE. L’objectif de ce mécanisme ne sera pas de fournir un financement au taux moyen des emprunts des pays de la zone euro, mais comportera des incitations pour retourner vers des financements de marché le plus vite possible par une tarification adéquate du risque. Les taux d’intérêt seront non concessionnels, c’est-à-dire qu’ils ne contiendront aucun élément de subvention. »
Conclusion : le bluff continue. Le mensonge continue.
Bientôt, l’heure de vérité arrivera et posera la seule question qui vaille : « Qui va payer pour sauver la Grèce ? Et avec quel argent ? »
Le bluff continue, le mensonge continue ? Oui, selon toute vraisemblance, mais vous oubliez dans votre raisonnement que les marchés ne sont pas en quête de vérité-réalité, mais de vérité spéculative. S’il faut mentir pour qu’ils n’exigent pas des intérêts stratosphériques, eh bien mentons ! Dire la vérité, à savoir que les états européens sont surendettés, signifierait tout bêtement: « Ne nous prêtez rien, nous sommes surendettés, vous courriez à votre perte ! » C’est un peu comme pour un entretien d’embauche: vous devez faire miroiter au recruteur que vous êtes un sacrément bon candidat, pas un vieux croûton au bout du rouleau…
@ Crapaud Rouge
» C’est un peu comme pour un entretien d’embauche: vous devez faire miroiter au recruteur que vous êtes un sacrément bon candidat, pas un vieux croûton au bout du rouleau… »
Savoir se vendre, savoir vendre son Âme le premier c’est très rémunérateur de nos jours surtout
dans un tel monde de marchands, de lèches-culs, de politiciens et d’hypocrites, on adore surtout recruter les gens qui fonctionnent pareillement comme vous oui c’est pas toujours bon à sentir partout, oui j’ai rarement vu une marque différente dans ce monde ils ont beau faire de la pub.
Bien sur quand on est jeune, on sort de l’école, on ne peut pas vraiment comprendre le point
de vue des anciens ou de gens comme vous Mr crapaud rouge, mais moi maintenant je comprend mieux l’écœurement de plus en plus grandissant des gens, on croit même que cela arrive toujours aux autres mais jamais à soi tôt ou tard.
Enfin tant qu’il me sera toujours possible au pouvoir de traiter et de payer toujours aussi mal les êtres comme les marchandises, pourquoi devrais-je alors en finir par commencer à recruter autrement le premier surtout dans ma vigne ?
Je ne veux surtout pas donner à l’autre autant qu’à moi, oh non surtout pas cela cela va même carrément à l’encontre de tout ce que l’on ma toujours dit depuis des lustres, les derniers seront les premiers et les premiers deviendront bientôt les derniers.
@ François Leclerc
Vous dites:
« Remédier aux déséquilibres dans les échanges que nous constatons implique une réflexion non seulement sur l’évolution du système monétaire international (qui en est l’instrument), mais sur la nature des productions qui s’échangent et sur les conditions dans lesquelles elles sont réalisées. Sur une autre globalisation, en d’autres termes.
Ne faut-il pas remettre le monde à l’endroit ? Partir des besoins de l’espèce humaine et non pas soumettre celle-ci -et son environnement – aux exigences exprimées par des lois prétendument déterminantes par rapport à celles de la nature ? »
Vous parlez là de ce qui me tient le plus à coeur, il s’agit là d’un système totalement différent de création et de distribution des richesses.
Pourquoi toujours examiner la satisfactions des besoins de l’espèce humaine sous le prisme de l’échange, l’autonomie et voir même l’autarcie pourraient être considérées comme des moyens tout aussi valable.
Pourquoi toujours ce péssimisme qu’il soit de gauche ou de droite qui ne voit que la solution dans la relance de l’emploi et du marché?
Que je sache, il faut des ressources planétaires pour cette relance.
L’épuisement des ressources est souvent évoquée sur ce blog et souvent par les mêmes contributeurs, mon intuition me dit que si vous écriviez un billet sur le sujet, il y aurait un tas de propositions.
Mon petit doigt me dit que c’est l’avenir de ce blog.