Je (après-demain) est un autre

Si vous avez lu Le dernier qui s’en va éteint la lumière, vous avez vu l’importance que j’attache pour expliquer notre paralysie devant la perspective d’extinction du genre humain au fait, bien connu des psychanalystes, que nous sommes incapables de nous représenter – et d’avoir peur – d’un avenir quelque peu lointain.

Un article de Jane McGonigal, avant-hier, dans Slate en anglais : « Our Puny Human Brains Are Terrible at Thinking About the Future », « notre misérable cerveau humain est médiocre quand il s’agit de penser à l’avenir », attribue à cela une raison physiologique : le fait que quand nous nous représentons la personne que nous sommes dans l’avenir, plus cet avenir est lointain, plus nous confondons cette représentation avec celle d’un étranger dont le sort nous est indifférent : la zone de notre cerveau active quand nous pensons à nous-même cesse d’être mobilisée.

Le fait d’avoir des enfants ou des petits-enfants est apparemment sans influence ; seul le fait d’avoir frôlé la mort de près nous permet de nous projeter dans le temps.

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