Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Les candidats à l’élection présidentielle s’affrontent sur des terrains convenus, et le citoyen est invité à regarder ça, comme on regarde un match de catch. Puis les vainqueurs se répandent sur les ondes, ils sont devenus des « stars » divertissantes.
Comme l’a justement remarqué l’analyste Thomas Legrand, le jeu de l’élection, tel qu’on veut nous le montrer, tend à se résumer à un jeu de boules et de quilles. Fillon était boule, Sarkozy était quille, Valls se pensait la boule de Hollande, il fut la quille de Hamon…
Les journalistes en exercice arbitrent ce jeu de boules, que les présidents de chaîne encouragent certainement. Un « strike » comme celui de François Fillon à la primaire, c’est de l’audimat, et l’audimat pour une chaine, c’est du cash, des rentrées publicitaires supplémentaires.
Nul doute que le « Strike » du Canard enchaîné sur Pénélope Fillon, fera bientôt tomber Fillon devenu quille à son tour : et encore de l’audimat, et encore des rentrées publicitaires…
Les sujets de réflexion politiques passent au second plan. Le peuple préfère le catch, les chaînes y gagnent aussi, alors place au catch !
Approfondir un sujet, comme jadis le faisait Jean-Marie Cavada dans son émission « la marche du siècle », s’adresser à l’intelligence des candidats, à leur créativité, leur faire ouvrir des pistes de réflexion ? Non, pas intéressant : rien ne doit stopper le rouleau compresseur. Et si des postulants journalistes entreprenaient de changer cela, pour approfondir quelques sujets, il ne seraient tout simplement pas recrutés, car ils ne seraient pas assez « bankable ».
Les candidats à l’élection eux-mêmes doivent être « bankable » pour les firmes. Ainsi, selon Luc Chatel, ce serait un retour à l’inquisition (rien moins) que de demander à François Fillon, qui sont les clients de son cabinet 2F Conseil, qui a amassé 1 million d’euros en 2016. [Dans la vidéo ici, de 17m54s à 20m47s].
Le principal n’est-il pas en définitive qu’après l’élection, tout roule comme avant : publicité, production, consommation, destruction, et … pollution ?
Sans prétendre à un complot, le jeu des intérêts semble très bien organisé pour que tout cela se perpétue.
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