Revenu universel : fausse bonne idée, ou vraie mauvaise idée ? par Roberto Boulant

Billet invité.

De toute évidence le revenu universel tel qu’il est pensé actuellement, s’échelonne de la case « fausse bonne idée » à la case « aliénation ».

Fausse bonne idée pour le modèle présenté par Benoit Hamon. Car comme le relève une note de l’OFCE de décembre dernier, afin de ne pas dégrader la situation des bénéficiaires des minimas sociaux, son montant devrait être de 785 euros par mois pour un adulte, et de 1.100 euros pour les handicapés et les plus de 65 ans. Même en comptant les économies faites grâce à la fusion des différentes aides et allocations actuelles, une telle prestation couterait 588 milliards. Soit la bagatelle de 480 milliards de dépenses supplémentaires, de 22 points de PIB, ou bien encore de 35 points de CSG !

Et le tout pour un revenu dont le montant ne permet pas de vivre dignement…

De l’autre côté de l’échiquier politique, vu par le club néolibéral Génération libre, le revenu universel est une véritable aliénation. Non seulement cette version aboutit à transférer l’argent vers les ménages aux plus hauts revenus (+ 18% pour le dernier décile, alors que les cinq premiers perdent de 24% à 13% de leurs revenus), mais encore prévoit-elle également – retenez votre souffle – le démantèlement de la Sécurité sociale, la fin de l’impôt progressif, et la disparition de l’impôt sur les sociétés !

Un monde assurément délicieux pour une poignée et absolument infernal pour la majorité, mais dont l’étanchéification nécessitera de grandes avancées en matière de robotisation du maintien de l’ordre…

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