Dans leur ouvrage récent, Le négationnisme économique et comment s’en débarrasser (Flammarion 2016), Pierre Cahuc et André Zylberberg font grand usage (le terme « plagiat » est-il ici excessif ?) du livre Les marchands de doute des auteurs américains Naomi Oreskes et Erik M. Conway (Bloomsbury Press 2010 ; Le Pommier 2012 pour la traduction française).
Dès les premières pages de leur livre, les deux économistes français proposent au lecteur d’assimiler la cause de la « science » économique à celle des malheureux biologistes qui tentèrent de prouver qu’un lien existait entre tabagisme et cancer du poumon et se trouvèrent en proie à une campagne de désinformation orchestrée avec machiavélisme par l’industrie du tabac. Dans le cas de la « science » économique, si l’on comprend bien, c’est le spectre du communisme soviétique qui continue de mener l’offensive contre elle et joue le rôle du propagandiste manipulateur et sans scrupule : le « marchand de doute ».
Mais le parallèle peut-il être pertinent et la « science » économique présentée comme victime d’une persécution, alors qu’elle est hégémonique dans l’enseignement et la recherche en France et a pratiquement éradiqué toute opposition ? Poursuivant sa lecture, le lecteur du Négationnisme économique et comment s’en débarrasser découvre d’ailleurs au fil des pages que Cahuc et Zylberberg n’ont pas tellement appris des victimes des marchands de doute, que tiré les enseignements des tactiques de ces marchands eux-mêmes pour les mettre en application dans les pages de leur livre (le terme « livre » est-il ici excessif ?). [J’y reviendrai].
C’est pourquoi j’ai pensé vous offrir en feuilleton dans les jours qui viennent, un résumé détaillé de Les marchands de doute, rédigé par Madeleine Théodore.
La politique des États-Unis et de l’Europe reste la même : fournir des ressources au compte-gouttes sans jamais donner à…