Billet invité. Ouvert aux commentaires.
La direction d’Alstom annonce le licenciement de 400 personnes sur son site de Belfort !? La réaction de Michel Sapin ne s’est pas fait attendre ! Le PDG d’Alstom a été convoqué à Bercy et sommé d’engager promptement « une phase de discussion et de négociation avec l’État, les partenaires sociaux, les élus locaux et l’ensemble des parties prenantes avant toute décision définitive sur une éventuelle fermeture de l’usine ». Il ne sera pas dit que le gouvernement laissera passer une telle forfaiture, surtout à quelques mois des présidentielles !
Communiquons… comme la Lune
Car doit-on rappeler que l’État dispose chez Alstom de deux administrateurs, ainsi que de droits de vote à hauteur de 20% ? En conséquence, veut-il nous faire croire que sa main gauche ignore ce que fait sa main droite ? Car enfin, les objectifs apparaissant dans le rapport financier de la société sont on ne peut plus clairs (p. 55) : « Pour le moyen terme, le chiffre d’affaires est attendu en croissance de plus de 5 % par an à périmètre et taux de change constants, et la marge opérationnelle devrait s’améliorer graduellement dans la fourchette de 5-7 % ».
À moins que Bercy pense qu’un groupe réalisant un chiffre d’affaires de près de 7 milliards d’euros, puisse gagner 2 points de marge opérationnelle en demandant à ses employés de fermer la lumière en quittant une pièce, on ne voit pas d’autres méthodes pour gaver les actionnaires que les licenciements !
Donc M. Hollande et son gouvernement savaient, et qu’ils n’aient pas pu ou pas voulu l’empêcher (ou plus probablement les deux, l’aveuglement n’étant pas incompatible avec la soumission) ne change rien : 400 postes vont être supprimés, 400 familles détruites, et tout le territoire belfortin sinistré.
Alors toujours le même sinistre et accablant constat :
– en niant l’évidence, en voulant tordre le réel à tout prix, la communication officielle de nos spin doctors s’apparente de plus en plus, à mesure que la situation se dégrade, à de la simple propagande,
– les transnationales se moquent totalement des agendas locaux et sont sans pitié avec le petit personnel politique. Suivant le bon vieux principe ‘les chiens aboient, la caravane passe’, l’annonce des licenciements est faite le jour même où le candidat Hollande prononce son discours préélectoral pour la campagne de 2017…
– le travail humain n’est plus qu’une conséquence indésirable – car fort coûteuse -, qui ampute les dividendes versés aux actionnaires. Le cas d’Alstom est à ce titre emblématique, puisque l’entreprise détruit des emplois alors qu’elle vient tout juste de décrocher un contrat de deux milliards de dollars pour renouveler les trains à grande vitesse de la ligne Boston-Washington !
Les transnationales m’ont tuer, les gouvernements ont regarder…
Laisser un commentaire