Cet après-midi apparaissait dans les commentaires une très longue critique de mes positions, contenant entre autres, le passage suivant :
Ainsi, la crédibilité de Paul Jorion tient à ses capacités d’analyse, à sa connaissance approfondie des rouages du système financier et des mécanismes économiques au sein des rapports sociaux capitalistes. A l’irrationalité des opérations financières et des politiques dirigeantes, Paul Jorion oppose une rationalité argumentée tout à fait nécessaire et cependant à mon avis insuffisante. On a parfois l’impression que P.J. veut convaincre les dirigeants qu’ils font fausse route et qu’ils entraînent ainsi le monde vers l’abîme. Peut-être réussit-il à se rendre crédible auprès de certains politiques les moins inféodés au dogme ultra-libéral et les plus lucides sur le risque d’une banqueroute généralisée. (Ceci vient d’être confirmé par la prise de position de Manuel M. Carrilho, ex ministre de la culture du Portugal : « la bulle du conformisme »).
Étant convaincu que ce n’est que par le dialogue – impliquant la critique constructive – que les idées progressent, je décidais d’offrir une plus grande visibilité à ce commentaire en lui donnant – comme j’ai souvent l’occasion de le faire – le statut de « billet invité ».
L’auteur du commentaire s’appelait Henri Brosse. Peu de temps plus tard, un autre commentaire, apparu à la modération, m’alertait quant à l’existence d’un « Henri Brosse » à la réputation ternie. J’envoyais à l’auteur du commentaire, le courriel suivant :
Bonjour,
j’avais fait d’un de vos commentaires un « billet invité ».
J’ai reçu le commentaire suivant :
« Attention il y a un « Henri Brosse » qui est un négationniste, membre dirigeant de « l’Ultra-gauche », groupuscule paradoxalement néo-nazi. »
J’ai provisoirement suspendu la publication de votre texte.
Cordialement,
Paul Jorion
Mon courriel avait été envoyé à 18h34, n’ayant pas reçu de réponse à 22h00, je supprimais le billet.
Addendum :
J’ai reçu ce matin le message suivant d’Henri Brosse.
Envoyé le 02/03/2010 à 10 h 00 min
@ M. Paul Jorion
Etant absent de chez moi hier soir, je n’ai pu répondre immédiatement. Je vous transmets donc la mise au point suivante :
J’ai effectivement appartenu au petit groupe qui publiait la revue « La guerre sociale » entre 1977 et 1984 et qui a pris des positions négationnistes à propos de la mise en doute de l’existence des chambres à gaz dans les camps d’extermination nazis. La revue a cessé de paraître et le groupe s’est dissous de fait à cause de cette affaire dont les positions n’étaient plus tenables et plusieurs d’entre nous ont alors rompu avec ceux qui prétendaient poursuivre dans ce délire devenu abject. J’ai eu l’occasion de m’exprimer publiquement sur cette affaire lors d’une réunion publique organisée contre le négationnisme tenue au palais du commerce de Lyon, au début des années 90. Malheureusement cette affaire poursuit quelques uns d’entre nous par l’acharnement d’un groupe de gens dont je supposais qu’ils avaient finalement abandonné leur chasse aux sorcières. Je constate qu’il n’en est rien. Ce sera donc l’occasion pour moi de redire, que je condamne absolument cette dénégation des faits à la quelle j’ai participé durant quelques années. Je précise que je n’ai jamais écrit une ligne défendant des positions négationnistes. Par contre, j’ai participé au comité d’orientation de la « Guerre sociale ».
Dont acte. Le droit à l’erreur existe. Mais l’erreur, lorsqu’elle est à ce point monumentale, doit être mentionnée comme un préalable à toute parole ultérieure : s’en abstenir met l’interlocuteur ignorant des faits passés dans une position intenable. La publication de bonne foi par moi du texte d’Henri Brosse aurait pu être fatale au Blog de Paul Jorion. Quel que soit l’intérêt intrinsèque du texte qu’il avait proposé en commentaire – dont j’ai cité un bref extrait et dont le message se situait, je le souligne, aux antipodes de ses prises de position antérieures –, la discussion en restera là.
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