Billet invité.
Lisant Le dernier qui s’en va éteint la lumière : Essai sur l’extinction de l’humanité, le lecteur s’attend sans doute à découvrir un texte pessimiste, au finale émouvant, le submergeant du constat que l’être humain vit, pour reprendre l’expression de l’une des dernières interventions de Claude Lévi-Strauss à la télévision, dans un « empoisonnement interne » dont il est responsable.
Il y a en effet quelque chose de l’ordre d’un certain désespoir lorsqu’on évoque la probable disparition prochaine de l’espèce qui est la nôtre, incapable de prendre véritablement conscience du soliton la menaçant. Mais le lecteur se trompe s’il voit ici du désespoir, c’est tout l’inverse. L’inverse du désespoir n’est pas l’espoir, mais le courage.
« Arrêtez de vivre dans l’espoir que tout s’arrangera tout seul », « Arrêtez de croire en l’illusion d’une réponse purement individuelle », nous dit Paul Jorion avec bienveillance. Seule une prise de conscience collective et une réponse courageuse permettront, dans le meilleur des cas, de prolonger le destin du genre humain au-delà de deux à trois générations seulement.
Si la 4e de couverture était à refaire, nous pourrions très bien y trouver ceci :
Ceci est un message de courage face à un constat alarmant et dangereux devant lequel notre espèce préfère le plus souvent fermer les yeux ou porter le regard ailleurs. Seul le courage permettra de faire face pour offrir une réponse à la hauteur de la tâche.
Qu’est-ce que le courage ? Espérer moins, agir davantage, en attachant à l’ici et maintenant l’attention et l’amour qu’ils méritent.
Paul Jorion dit : « Surtout gardez courage ! »
Je propose que l’on offre aux Ukrainiens un missile balistique intercontinental vide et qu’on le balance en plein centre de…