DANS LA SÉRIE LE MONDE QUI S’ANNONCE, par François Leclerc

Billet invité.

Il est attendu du Big Data – l’analyse massive des données – de grands progrès dans le domaine de la médecine préventive, tandis que les progrès technologiques annoncent l’ère de l’homme augmenté. A la pointe d’un progrès qui ne saurait tarder à nous atteindre, de nombreux Américains montrent la voie en portant des montres qui indiquent le rythme cardiaque, mesurent les distances parcourues ou le nombre de calories brûlées.

Il faut dire qu’ils y sont un peu incités, car la santé est avant tout un big business ! Dans le cadre de la réforme Obamacare, les employeurs sont tenus de proposer une couverture santé s’ils emploient plus de 50 personnes. UnitedHealthcare, le deuxième assureur médical, a lancé une campagne proposant une réduction des coûts de leur couverture aux assurés faisant de l’exercice, et leur propose à cette fin de porter un podomètre. Le bonus est sur la table – ou plutôt au poignet – à quand le malus pour les récalcitrants ou les mauvais marcheurs ?

Les résultats sont déjà au rendez-vous : une enquête du National Business Group on Health portant sur un échantillon de 200 grands employeurs à montré que 37% d’entre eux utilisent de tels dispositifs pour mesurer les performances physiques de leurs employés, et que 37% envisagent de le faire. Ce qui a suscité le commentaire suivant chez Xerox Human Ressources, une société très présente sur ce marché : « Nous constatons un intérêt croissant dans l’usage de la technologie pour aider les gens à devenir de meilleurs consommateurs de leur couverture médicale ». Cela ne s’invente pas.

La National Rifle Association (NRA), le très puissant lobby des armes à feu, ne fait pas non plus dans la dentelle pour assurer son influence. A son instigation, les contes populaires pour enfants en images sont redessinnés, qu’il s’agisse du « Petit Chaperon rouge », de « Hansel et Gretel » ou des « Trois petits cochons ». On devine de quels accessoires leurs héroïnes et héros y sont munis pour triompher des périls qui les menacent, qui étaient absents de l’histoire originale. Amelia Hamilton, la dessinatrice, se défend au nom de la violence des contes de leur version originale… Cela ne s’invente pas non plus.

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