Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Une des grandes chansons politiques des années pré-soixante-huitardes est un montage de Paul Simon datant de 1966 : 7 O’clock News / Silent Night. « Douce nuit » est chantée au premier plan par Simon & Garfunkel tandis qu’en arrière-plan, la radio égrène les nouvelles, dont nulle n’est bonne.
Voici mon propre remake : lancez la musique et lisez les nouvelles en première page du Wall Street Journal.
La production de CO2 a bondi de 3 % en 2007, mettant le monde sur les rails du pire scénario de réchauffement climatique
Très peu de scénarios favorables en vue alors que la crise continue de s’étendre
Le Pakistan fait savoir que des salves d’avertissement ont accueilli deux hélicoptères américains qui traversaient la frontière avec l’Afghanistan
Les régulateurs fédéraux ont saisi Washington Mutual : il s’agit de la plus importante faillite bancaire dans l’histoire des Etats-Unis
Un procureur de Guantanamo ayant affirmé que ses supérieurs ont fait disparaître des preuves, a refusé de témoigner dans un cas de crime de guerre
Le marché monétaire à court terme est en plein désarroi, augmentant la probabilité que le tarissement du crédit affecte l’économie
La Chine a lancé un équipage de trois hommes dans l’espace
L’interdiction des ventes à découvert par la Securities & Exchange Commission signifie la fin du marché des obligations convertibles, une source essentielle de financement pour les compagnies en difficulté
Un des principaux critiques de l’établissement de colonies en Cisjordanie a été blessé dans un attentat à la bombe
Les ventes de logements neufs aux États–Unis ont baissé en août de 11,5 % par rapport à juillet
L’ouragan Kyle s’est formé au Sud des Bermudes
La chicanerie politique jette le trouble dans les négociations relatives au plan de sauvetage s’élevant à 700 milliards de dollars. Les économistes et les milieux financiers s’interrogent : le plan fonctionnera-t-il comme prévu ?
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
22 réponses à “À la une du Wall Street Journal / Douce nuit”
Dans les mauvaises nouvelles, il y a toujours les bruits de bottes, rythmés par les chants patriotiques.
La démolition (plus ou moins controlée) de la finance mondiale, nous annonce peut être un retour de cette violence pour résoudre la crise, Puissent les poètes rappeler toujours a la jeunesse, la vraie nature de la guerre.
Amicalement.
Si je puis me permettre d’ajouter :
– Wachovia chute de -36% actuellement, 4eme banque des Etats-Unis avec 120,000 salariés… on sait maintenant comment ce genre de chutes finissent !
– National City dans le Top 10 des plus grosses banques avec 30,000 employés : s’effondrait de -46% dans la matinée, avant de remonter un peu à -30%… la journée risque d’être longue.
Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien – Tout va bien –
En clôture à New York :
Wachovia : – 27,01 %
National City : – 25,65 %
Wachovia est la cinquième banque commerciale, je l’ai signalée comme très exposée à plusieurs reprises.
PS : une faillite de Fortis est « hors de question ».
Bien, Waltzing Matilda par Joan Baez. Mais je préfère la version des Pogues, avec l’accent irlandais de Shawn MacGowan, plus émouvante, parce que plus proche sans doute de la façon dont pourrait chanter le « héros » bien malgré lui de la chanson :
C’est l’un des intérêts de ce blog aussi de nous faire partager des chansons 😉
bonjour,
apres la nuit vient le jour :
a Wall Steet comme a Washington on ne lit pas le Telegraph ?:
SocGen issues China alert as fears mount on banks
Société Générale has advised clients to dump shares of banks exposed to the Far East.
By Ambrose Evans-Pritchard
Last Updated: 10:35PM BST 23 Sep 2008
@ Paul
Je lis, j’écoute, j’attends … La crise ? En dehors de diminuer les charges des entreprises, contrôler les banquiers, être compétitif, punir les coupables, traquer les chômeurs, supprimer les parachutes dorés quand il ne sont pas mérités ( ! ), ne pas s’affoler … rien, rien et rien.
L’analyse du fonctionnement du système et sa mise en cause ? Jamais !
Ne reprenons pas notre débat sur la monnaie. Citons seulement la définition des SEL (Système d’Echange Local) par Wikipédia :
« Un système d’échange local (ou SEL) est un système d’échange alternatif, construit à côté du système d’échange économique dominant. Les SEL sont des associations déclarées ou de FAIT à but non lucratif, implantés localement, et qui permettent à leurs membres de procéder à des échanges de biens, de services et de savoirs sans avoir recours à la monnaie traditionnelle. »
N’est-ce pas la monnaie traditionnelle précisément, celle, qui ne naît pratiquement que de la dette, qui pose problème ?
Et si la solution de la crise n’était qu’une affaire de gros SEL (à l’échelle des Nations ) !
Voilà qui ne manquerait pas de piment !
A lundi.
@ Paul Jorion
Bonjour.
Dans son billet hebdomadaire sur l’Allemagne, Édouard Husson vient d’écrire ceci :
« …L’interprétation de la crise actuelle reste superficielle, comme dans les milieux dirigeants français. On en reste à des considérations sur l’absence de régulation du secteur financier américain et la nécessité d’introduire des règles. Personne, dans tout ce que j’ai vu passer cette semaine, ne semble voir que la crise n’est pas d’abord financière mais monétaire. Nous assistons à l’effondrement du système monétaire international fondé sur le dollar de papier. C’est un séisme et personne ne semble, dans les milieux dirigeants, comprendre quelles plaques sont en train de bouger ! »
Seriez-vous ou non d’accord avec ce jugement, et (dans un cas comme dans l’autre) pourquoi ?
La crise financière aux Etats-Unis, les Américains manifestent
Ecrit par L’IRIB
Vendredi – 26 Septembre 2008 – 08:50
IRIB- Des centaines de milliers d’Américains ont manifesté jeudi dans plus de 220 villes et localités dans une trentaine d’Etats fédérés.
Des protestataires scandaient des slogans contre les politiques économiques de Bush, à l’origine de la crise financière et bancaire du pays. »
Les Américains envisagent de protester contre la Maison Blanche et ses orientations économiques, a affirmé le président du groupe US Action, organisateur de cette manifestation.
Les Américains sont en colère contre les établissements bancaires, les présidents des méga-groupes financiers qu’ils jugent responsables de la crise.
http://french.irib.ir/index.php?option=com_content&task=view&id=13838&Itemid=0
calendrier et liste des actions citoyennes en cours aux USA :
http://truemajority.wiredforchange.com/event/distributedEventCalendar.jsp
@ hopfrog
Merci. Par le biais de la citation de Edouard Husson, vous exprimez beaucoup plus calmement et, sans doute, plus clairement ce que mon post de 09:46 voulait dire. Pour traiter, il faudrait d’abord diagnostiquer ; or il me semble que nous n’avons à faire, jusqu’ici, qu’à des médecins que Molière ne renierait pas. Paul au moins ne dit pas ce qu’il faudrait faire. Sera-t-il de mon avis ? il ne suffit pas de réformer, il faut re-former, c’est à dire mettre sur pied un autre système monétaire au service des sociétés humaines. Lui et ses pairs feraient bien d’y contribuer.
il faut re-former , c’est à dire mettre sur pied un autre système monétaire au service des sociétés humaines,en France aussi un mouvement nait :
TOUS DEVANT LES BANQUES
Mondialement, rassemblons nous devant les banques pour l’abolition des intérêts bancaires. Les taux d’intérêts, un privilège accordé autrefois par les rois aux banquiers… mais jamais abolis !!!
TOUS DEVANT LES BANQUES
chaque samedi à 17 heures
Dans chaque ville, choisir une banque dont l’emplacement favorise un rassemblement
A Nantes, place Royale à partir du samedi 27 septembre
Exigeons une loi donnant aux Etats le droit de contrôler les Banques Centrales
Pour une monnaie de service public, sans intérêts privés, une monnaie d’intérêt général
La réserve d’or mondiale, une pépite dans un océan de monnaies électroniques. Et pourtant, sur 15 ans et pour 5% d’intérêts, nous payons le double de la somme empruntée. Une somme d’argent qui est créée en quelques secondes sur ordinateur par le banquier !!! 92% de monnaie électronique (8% de billets et pièces)…
Non à la monnaie à intérêts qui spécule sur le travail des producteurs.
Au nom de leurs seuls intérêts, les banquiers accordent ou non des prêts : ils exercent ainsi un droit de vie ou de mort sur les entreprises, les particuliers et les Etats. (exemple, financement d’armes au détriment de logements, d’écoles, d’hôpitaux…)
Il faut une monnaie émise en quantité équivalente aux seuls biens et services produits.
Dans la réalité, ce sont les biens et services que nous produisons qui garantissent l’usage de la monnaie, et non l’inverse !!! Le conditionnement des revenus à l’emploi appauvrit les peuples, (exemple :des stocks de nourriture sont massivement détruits par pénurie de monnaie…) Et pourtant, réserves de matières premières, d’énergie et main-d’œuvre, sont bien là, prêtes à être utilisées pour satisfaire les droits fondamentaux à la vie. Il faut une monnaie d’intérêt général, au service des producteurs et des consommateurs.
Le remplacement massif des hommes par les machines exige un revenu d’existence dissocié de l’emploi.
Le temps de travail de chacun sera considérablement réduit. La monnaie sera créée en fonction de productions respectant l’environnement et le droit à la vie, santé, logement, éducation…
Cessons de privatiser les profits et de socialiser les pertes…
Que les Etats civilisent les banquiers dont le devoir est de respecter l’intérêt général.
Libérons La Monnaie Nantes-Le Pellerin
PETITION INTERNATIONALE AUX PARLEMENTAIRES
Nous exigeons une loi pour le droit des Etats à contrôler les Banques Centrales Pour une monnaie de service public, sans intérêts privés, une monnaie d’intérêt général nom prénom qualité email
Renvoyer pétition et infos sur les rassemblements à :
vidal.mothes@wanadoo.fr «
Liberons La Monnaie » 5, avenue Louis Vasseur, 44 000 Nantes
Visitez le blog :
liberonslamonnaie.blogspot.com/
De : alain vidal
vendredi 26 septembre 2008
@vladimir : manifester ne sert pas à grand’chose, voire à rien, surtout quand on est minoritaire et qu’une majorité s’en fout.
Si toi et tes amis n’êtes pas satisfaits du système bancaire et monétaire actuel, contentez-vous de retirer vos fonds, livrets compris, en « espèces » : c’est une manière légale, rapide et élégante de déclencher une révolution pacifique, simplement en refusant de jouer à ce jeu biaisé.
De plus il suffit que vous et ceux qui agissent ainsi pour d’autres motifs soyez une minorité pour, litéralement, faire péter la banque. Comme longuement discuté sur ce blog, cela s’appelle l’effet de levier de la monnaie bancaire sur la monnaie centrale, conséquence des réserves fractionnaires.
Dernier exemple en date WaMu : certains de ses clients, par peur plus que par raison, hélas, on retiré pour 13 Md $ ces dernières semaines.
À tous les intervenants ci-dessus, mieux que des discours, il en est de très intéressants et je ne suis pas contre, mais les actes vont normalement avec. L’ACTUALITÉ PARLE D’ELLE-MÊME. Voici ce qu’il faut faire. Voici exactement le SENS de ce qu’il faut faire, tous selon nos possibilités, nos lieux, notre entourage, voir:
––––>> ceci.
Re-former le rôle de la monnaie reste une priorité, mais il faudrait que les monnaies locales (type UNITY par exemple) fassent florès, car c’est une soustraction magistrale la monnaie bancaire devenue poison
cher Rumbo,
merci pour le lien Unity
Cher Armand
Je vois mal une bande de RMiistes retirant “ses fonds”,faire sauter une banque….
Il me semble que le debat en cours sur ce blog et ailleurs,
http://jeanzin.fr/
doit devenir aussi un debat public, sortir du ghetto, et qu’il faut en passer d’une maniere quelconque par la rue, un lieu de debat qui en vaut un autre, a condition d’avoir une alternative credible a suggerer.
Pour l’instant pour moi l’ideal pratique local me semble le tryptique :monnaie locale + revenu garanti + cooperatives municipales, l’ensemble boosté par des banques locales type WIR, le prealable du tout etant la constitution de collectifs locaux qui en aient envie, parce que besoin et qui soient epaulés par des collectivités locales aptes a le comprendre …
Rod « The Mod »
@ Armand
35 années de militance associative et politique me fait avancer une règle essentielle si l’on ne veut pas être contreproductif : « Si l’objectif défendu par un autre est identique au vôtre et si cette personne pense pouvoir le réaliser par d’autres voies que celles que vous imaginez les meilleures, développez votre propre stratégie mais surtout ne le découragez pas dans sa voie propre (sauf si ce mode d’action décrédibilise gravement l’objectif commun) ».
Croyez-vous vraiment que ce que propose Vladimir est dangereux pour la cause commune de la nécessité d’une profonde réforme de la création monéraire? Non? Alors… 😉
Cher Alain,
Ce blog me semble être une sorte de cerveau collectif, il est utile qu’Armand du lobe temporal, manifeste une opposition pour inhiber une proposition militante de Vladimir, lui même situé quelque part dans le lobe frontal ; proposition qui ressemble plus a une action qu’ à une réflexion.
Ce cerveau collectif doit continuer a fonctionner le plus longtemps possible, sans être accaparé par une convulsion aussi noble soit-elle. Permettez moi d’ inhiber à mon tour, votre propos inhibiteur, a l’égard du propos inhibiteur de Armand.
Le grand kawabonga Jorion viendra sinon remettre tout ça en ordre à coup d’électrochocs !
Cher Tigue
Inhibition d’inhibition est-elle égale à action ? That the question « And enterprises of great pitch and moment With this regard their currents turn awry And loose the name of action. » Si la réponse est oui, mon but était atteint car j’avoue que je me sens de plus en plus proche de Miguel Benasayag et crois avec lui qu’il faut agir en situation et dans le plaisir, sans attendre que le grand scénario optimal de tous les grands kawabongas du monde soit définitivement planifié (suis hélas dans la finitude temporelle comme notre monde est dans la finitude matérielle…)
Inattaquable !
Je ne suis pas opposé aux manifestations — évidemment, je dis simplement que ça ne sert presqu’à rien.
Quitte à me rendre devant une banque, je préfère y entrer et y retirer tous mes avoirs, aussi faibles soient-ils. Ou y redéposer « just in time » juste ce qu’il faut pour faire face « en flux tendus » aux chèques ou prélèvements qui vont se présenter, tout en réduisant ce besoin en payant au maximum en espèces.
En tout cas je note que tous sommes d’accord sur le fait que la racine du problème est la monnaie, sa forme, sa répartition.
Dis, Paulot, imaginais-tu cela au tout début des discussions ?
Quant à vos idées de SEL et autres monnaies locales, j’ai déjà affirmé ici, qu’à mon sens, la liberté de contracter entre deux êtres humains devait leur permettre de fixer en sus de « la chose et le prix » la devise, donc choisir leur monnaie, voir de la créer à cette occasion.
Reste alors le problème des taxes, impôts, prélèvements … puisqu’il n’est pas question de se passer d’un Etat et donc d’en payer les services.
A propos de « bank run », il semble qu’après WB (qui, dans le fond, a dit « les guignols de la Warner Brothers ? ») ce soit Fortis en zone EuroPeso. C’est intéressant, parce que certaines banques de l’Euroland sont en levier 50 semble-t-il, pire que les hedges funds les plus spéculatifs et presqu’aussi « pire » que certaines banques US désormais défuntes.
@ Armand
Oui ! Peut–être pas dans tous les détails : je ne connaissais pas l’existence des CDO ou des SIV en 2005, mais je prévoyais certainement la chute de Fannie et Freddie et de « Wall Street ».
Je ne sais pas ce qu’on verra dans le film d’Arte (j’ai parlé une heure et demie alors que le film fait 52 minutes – et qu’ils ont beaucoup de choses à y mettre) mais j’ai en tout cas expliqué dans l’entretien que ce qui m’a fait écrire le manuscrit de « Vers la crise du capitalisme américain ? » en 2005, c’est que ce qui apparaissait, c’était un processus d’écroulement absolument linéaire : il y avait là une inéluctabilité totale. Si j’avais vu quelque chose qui « pourrait se passer », je ne l’aurais jamais écrit.
Bien sûr, en 2005 personne n’a voulu du manuscrit (les 10 principaux éditeurs français) , pensez : « La crise du capitalisme américain », alors que l’Amérique se portait comme un charme ! Alain Caillé a publié l’introduction dans La Revue du MAUSS en 2005, sous ce titre là. Ça a été bien reçu et c’est ce qui l’a convaincu en juin 2006 de publier le livre dans sa collection à La Découverte – qui avait pourtant, avec les autres, rejeté le manuscrit l’année précédente, en ajoutant le « vers » et le point d’interrogation : « Vers la crise du capitalisme américain ? »
Paul, je ne faisais pas allusion à la crise actuelle, là je n’ai aucun doute que toi et d’autre (dont moi) avaient clairement vu la chose arriver ! et aussi qu’il était impossible d’en parler dans les médias dominants sauf à se faire moquer.
Non, je te questionnais au sujet de la monnaie et de toutes les implications qu’elle entraîne au niveau de l’organisation, du contrôle et de la domination d’une société.