LE TEMPS QU’IL FAIT LE 1er MAI 2015 – (retranscription)

Retranscription de Le temps qu’il fait le 1er mai 2015. Merci à Olivier Brouwer !

Bonjour, nous sommes le vendredi premier mai 2015. Et je vous ai déjà expliqué, en fait, ce qui a fait le plus gros de l’actualité de ma semaine. Enfin, je n’ai pas parlé de l’exposé à Louvain, je n’ai pas parlé de l’exposé pour les lycéens de Schaerbeek, mais enfin, bon, j’ai parlé de la convocation de ce comité de sages ou d’experts sur l’avenir financier de la Belgique. J’ai fait une petite vidéo à ce propos-là.

Et je vais continuer, évidemment, de me poser la question de savoir si ça sert à quelque chose, l’impact que ça peut avoir, mais en tout cas, sur la question de savoir si je me trouve immédiatement au cœur du réacteur, la réponse est claire : c’est oui ! Aussitôt la réunion terminée mercredi, eh bien, des mails du groupe de travail ont commencé à s’échanger, et je vais vous donner un exemple. C’est un cas hypothétique, mais ça nous permettra de réfléchir.

Dire par exemple la phrase qui dit : « Faire de Bruxelles un centre financier d’excellence », est-ce que ça veut dire :

Première proposition : faire de Bruxelles un centre où tous les produits financiers imaginables, dérivés, bitcoin, j’en passe et des meilleures, pourront être traités au prix le plus bas et dans un contexte de fiscalité minimale, et, de préférence, encore inférieur à celle qu’on trouve ailleurs.

Ou bien, [deuxième proposition], faire de Bruxelles un centre financier d’excellence serait reprendre la définition de la finance comme système sanguin de l’économie, ce serait penser à la finance au service de la communauté, ce serait faire la distinction que fait lord Adair Turner entre les fonctions utiles de la finance et les fonctions inutiles, voire nuisibles, faire une distinction entre les activités financières qui introduisent un risque, ou celles qui le transfèrent vers des parties qui peuvent en assumer les conséquences, c’est interdire (« interdire » s’épelle : I.N.T.E.R.D.I.R.E.) les activités qui permettent simplement aux plus gros acteurs financiers de faire des paris entre eux et de se démolir l’un l’autre, avec des risques systémiques pour la communauté dans son ensemble.

Alors, cette deuxième proposition, est-ce qu’elle aurait été défendue à ce comité si je n’y avais pas été nommé ? C’est possible. C’est possible : peut-être qu’un de mes co-sages, qu’un de mes co-experts dans ce comité aurait soulevé la question dans ces termes-là, mais en tout cas, la seule chose que je puisse vous dire avec assurance, c’est qu’elle sera défendue. Et donc, ce n’est pas une mauvaise chose de se trouver au cœur du réacteur. Est-ce que ça fera une différence ? Est-ce que pisser dans un violon à un haut niveau, c’est mieux que pisser dans un violon à un bas niveau ? Je vous tiendrai au courant. Voilà.

Dernière petite chose à mentionner pour la semaine : je suis invité par Stéphane Paoli, dimanche, sur France-Inter, entre 12h et 14h. C’est bien, par rapport aux émissions où on vous invite à parler 3 minutes et 14 secondes, deux heures où on vous invite à parler avec d’autres économistes, avec Monsieur Christophe Nijdam et Monsieur Nicolas Gouzou, de la possibilité de sortir de l’état dans lequel nous sommes d’un point de vue économique et financier.

Voilà. C’est tout ce que j’avais à vous dire. C’est un peu un complément de ce que j’avais dit mercredi. A très bientôt !

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  1. @CORLAY Ah ! Cette publication sur les arbres vient donc redoubler votre intérêt dans cette activité du moment. Heureuses concordances.…

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