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« Les Grecs vont avoir des difficultés à expliquer l’accord à leurs électeurs », a commenté Wolfgang Schäuble », qui n’en semble pas mécontent, tandis que Yanis Varoufakis se félicite des « degrés de liberté » supplémentaires qu’il accorde. Dans les faits, le gouvernement grec reste coincé dans un étau financier et a obtenu comme principale concession la promesse d’une flexibilité sur les objectifs précédents d’excédent budgétaire de cette année.
Il va lui falloir attendre pour bénéficier du versement de la dernière tranche de l’aide financière qui était en suspens, sans filet de sécurité. La principale préoccupation étant de contenir les retraits des banques grecques, la BCE ayant fait savoir que des mesures de contrôle de capitaux étaient désormais hors de question. La reprise des facilités de prêt de la BCE aux banques précédemment supprimées – qui permettront aux banques de financer le gouvernement en achetant des bons du Trésor – n’allant pas nécessairement être immédiate et pouvant être plafonnée.
Dans un tel contexte, la liste des mesures que le gouvernement grec doit soumettre pour approbation lundi prochain va devoir être pesée afin d’éviter qu’elle ne soit rejetée, ce qui impliquerait la réunion d’un nouvel Eurogroupe dès mardi. Il lui faudra ensuite se soumettre à une étude détaillée de celles-ci avant accord final, pendant une période pouvant aller jusqu’à la fin avril. Dans ces conditions, le « degré de liberté » est chichement mesuré !
S’il augure d’un nouveau round de discussions difficile pour le plan qui devra succéder à cette extension des accords précédents, qui se terminera en juin à la veille d’importantes échéances de remboursement à la BCE, il ne règle aucune des deux grandes questions auxquelles le gouvernement grec a tenté d’apporter une réponse cohérente : quels objectifs réalistes d’excédent budgétaire doivent être adoptés pour l’avenir ? comment la dette doit-elle être restructurée pour devenir soutenable ? Ces questions ne réclamant pas une réponse immédiate, on devine qu’il sera tenté de leur apporter une nouvelle fois une réponse économiquement irréaliste. Mais elle sera politiquement correcte…
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