Bilet invité.
L’Euro Working Group, cette instance de hauts fonctionnaires qui prépare les réunions de l’Eurogroupe, examinera aujourd’hui le courrier adressé par le gouvernement grec à Jeroen Dijsselbloem. D’après le quotidien Kathimerini, il reprendrait les termes de la demande d’extension de décembre dernier d’Antonis Samaras, qui n’avait pas posé de problème à l’époque, ce qui représenterait un concession sur le plan formel.
Il apporterait également des précisions sur la position du gouvernement grec par rapport aux privatisations et à l’excédent brut primaire à dégager, ainsi que sur ses recettes et son financement 2015. Mais il ne résorberait pas le fossé avec la position défendue par le gouvernement allemand et endossée par l’Eurogroupe lors de sa dernière réunion.
Côté allemand, la seule concession notable – et pas nouvelle – serait d’accepter de renommer la Troïka, qui continuerait de maintenir le gouvernement sous tutelle. Les mesures refusées par Antonis Samaras, le premier ministre de Nouvelle Démocratie, devraient par contre être appliquées. Wolfgang Schäuble reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, comme si rien ne s’était passé et en fait une question de confiance. Mais les mesures dont il exige l’application n’avaient pas fait l’objet d’un accord ! Les engagements du gouvernement grec seraient tout autres et consisteraient à rembourser les prêts ainsi qu’à ne pas prendre des mesures dont les implications financières déstabiliseraient son budget, afin de retrouver sa liberté avec comme contrainte forte de financer par ses propres moyens ses réformes, ne demandant que les moyens financiers de faire face à ses échéances de remboursement immédiates.
Les déclarations renouvelées et se voulant optimistes de Michel Sapin et de Pierre Moscovici vont trouver matière pour s’illustrer. Car même Jean Quatremer, le correspondant à Bruxelles de Libération – qui fait étonnement porter sur le comportement de Yanis Varoufakis la responsabilité de l’échec des négociations – reconnaît que c’est Wolfgang Schäuble qui a modifié au dernier moment le texte que Pierre Moscovici avait présenté au ministre grec et qu’il a déclaré être prêt à signer. Le ministre allemand a bien eu le dernier mot par rapport à ses collègues, vont-ils cette fois-ci se comporter autrement ?
Entretemps, la BCE a maintenu les facilités accordées aux banques grecques et augmenté leur plafond, et le Parlement européen a élu Président de la République le candidat soutenu par Syriza, Prokopis Pavlropoulos, un choix qui s’inscrit dans la tradition en cette matière.
On voit mal comment le fossé pourrait être comblé, sauf si ceux qui le prétendent possible montent en première ligne.
Ruiz tu écris : « Le coffre fort de l’argent public est grand ouvert grâce au mouvement écologiste de gauche » C’est…