Nous allons bientôt fêter les six ans de Sémiotique de la crise, le rapport de Jean Maxence Granier de Think-Out Research & Consulting. Je vous en rappelle l’argument, tel que je le résumais dans un billet daté du 18 février 2009 :
[Jean Maxence Granier] distingue quatre conceptions – qu’il appelle « postures » – de sortie d’une crise appelées A, B, C et D, s’étageant du bénin A où le système autorégulé oscille de manière cyclique, au catastrophique D, où il est irréparable, en passant par B où le système survit, bien que difficilement, pour retrouver sa forme originelle, et C où le système survit mais uniquement parce qu’il subit une authentique métamorphose et se retrouve à l’arrivée très différent de son point de départ.
Pour A, Granier ne trouve aucun auteur qui défende cette interprétation de la crise et ceci dit-il, à juste titre, parce qu’elle dépasse d’ores et déjà en gravité le stade où une telle lecture pourrait encore se justifier. Parmi les auteurs défendant une conception de type B, il retient Patrick Artus, Michel Aglietta et Jacques Attali. Pour la « posture » C, les trois noms retenus par lui sont Joseph Stiglitz, Paul Krugman et moi-même. Et pour le type D, Alain Badiou, Jean-Claude Michéa et Immanuel Wallerstein.
Qu’ont fait nos dirigeants depuis six ans ? Ils ont adopté d’enthousiasme une interprétation de la crise comme relevant du type A, et se sont efforcés de reconstruire à l’identique le système désastreusement endommagé.
Conséquence ? 2015 sera sans doute une année « Badiou-Michéa-Wallerstein » ! Bravo Messieurs !
© Hervey.
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