Je m’oblige parfois à faire autre chose que lire et écrire. Ainsi, cet après-midi, j’ai passé la tondeuse dans le jardin. J’y ai consacré vingt-cinq épuisantes minutes.
J’ai un voisin dont la pelouse n’est pas plus grande que la mienne mais qui était déjà à l’ouvrage quand je m’y suis mis et qui maintenant, alors que la nuit est sur le point de tomber, pétarade toujours son engin.
Comment cela est-il Dieu possible ?
J’avance une hypothèse : que son épouse est comme celle de certains de ces pêcheurs houatais que j’ai connus autrefois : qui ne comprenaient pas que leur homme puisse être à terre parce qu’il n’y a pas de poisson à pêcher. Peut-être lui dit-elle si elle le découvre désœuvré dans le séjour : « Il n’y a donc vraiment rien à faire dans le jardin ? »
« Ils finiront par comprendre » ? Pas si sûr ! C’est ce que nous explique la philosophe Joëlle Zask (autrice du…