Une traduction de The Great Decoupling sur le site de McKinsey & Company. Plusieurs propos exprimés convergent avec ma propre proposition de taxe « Sismondi » sur la productivité des machines. Merci à Pierre-Yves Jacopin et Frankie Maindron pour la traduction.
La Grande Dissociation
L’avance rapide de l’apprentissage automatique (machine learning) présente un paradoxe économique : la productivité s’accroît, mais pas forcément l’emploi.
Septembre 2014
Alors que la technologie de l’apprentissage automatique (machine learning) progresse à un rythme exponentiel, quantité d’emplois très spécialisés, considérés autrefois comme le domaine exclusif des humains, sont de plus en plus exécutés par des ordinateurs. Que ce soit vu comme un progrès ou comme néfaste dépend de l’interlocuteur. Technologistes et économistes ont tendance à se diviser en deux camps, les technologistes croyant que l’innovation va guérir de tous les maux et les économistes craignant que les gains de productivité aient pour conséquence de cliver les populations en possédants et en non-possédants.
Pour situer le contexte et pour examiner les implications potentielles relatives à ces questions sociales importantes et pressantes, Rik Kirkland de l’agence McKinsey a mené une série d’entretiens en janvier dernier à la réunion annuelle du Forum économique de Davos. Parmi les interviewés on comptait Robert Shiller, Prix Nobel d’économie et auteur de l’ouvrage Finance and the Good Society (la finance et la Bonne Société, Princeton University Press, 2012), le spécialiste des données Jeremy Howard, et le Professeur Erik Brynjolfsson du M.I.T. qui, avec Andrew McAfee, est l’auteur de The Second Machine Age: Work, Progress, and Prosperity in a Time of Brilliant Technologies (Le Second âge de la machine : travail, progrès et prospérité au temps de la technologie brillante, W.W. Norton & Company, 2014). La retranscription des entretiens saisit, combine et met en valeur les principales idées de ces conversations.
The Quarterly : Erik, votre nouveau livre met l’accent en partie sur les implications politiques et sociales de ce que vous appelez le Second âge de la machine. Pouvez-vous resituer le contexte de ces implications ?
Erik Brynjolfsson : Dans notre livre nous l’appelons le grand paradoxe du Second âge de la machine. Le paradoxe est que même si nous avons atteint des niveaux record de création de richesses, l’emploi ne suit pas. Alors même que nous atteignons des records de productivité, le revenu américain médian est plus bas actuellement qu’il n’était dans les années 1990. Il y a eu une dissociation des deux. En faisant nos recherches pour le livre, nous avons découvert deux groupes distincts mettant l’accent soit sur la productivité soit sur l’inégalité.
D’un côté on a les techno-optimistes, qui ont souvent des vue utopiques sur le monde. Ce groupe pense que la technologie résoudra tous nos problèmes. En effet, l’innovation ne s’est jamais développée aussi vite et la technologie a résolu une quantité fantastique de problèmes. La conclusion que ce groupe en tire parfois est « laissez la technologie faire ce qu’elle doit et le reste suivra ». Les représentants du second groupe, largement composé d’économistes, ont plutôt une vue pessimiste du présent et peut-être, ce qui est plus préoccupant, de l’avenir. Ils font remarquer que le revenu médian est plus bas aujourd’hui qu’il n’était dans les années 1990, que le niveau de chômage est problématique, que l’économie, sous différents aspects, a montré de faibles performances. Ils pensent que nous aurons moins de croissance économique à l’avenir que nous n’en avons eu par le passé.
Si on tente de réconcilier ces deux groupes – les utopistes par rapport aux « dystopistes », ou « stagnationnistes » -, on peut tirer la conclusion que, de toute façon, les deux groupes ont raison tout au moins sur les faits, sinon sur les conclusions. On a de l’innovation, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle prendra soin de tout le monde. On a un salaire médian qui stagne, ce qui ne signifie pas non plus que l’innovation ait ralenti.
En fait, l’inavouable secret de l’économie, est que la technologie peut agrandir le gâteau – c’est exactement ce qu’elle a fait. Richesse record. Mais en même temps, aucune loi ne dit que chacun bénéficiera de la technologie. Quelques personnes, même la majorité, pourraient se retrouver dans une situation bien pire. Depuis la Révolution industrielle on a vu une vague montante ayant aidé la plupart des gens. Mais dans les 15-20 dernières années, ou à peu près, ces tendances ont divergé. On a ce que mon co-auteur, Andy McAfee, et moi-même appelons la Grande Dissociation. La productivité a continué à croître fortement, l’innovation a été intense, mais le salaire médian et l’emploi ont stagné.
The quartely : Jeremy, quels sont les impacts de l’apprentissage automatique sur l’emploi et la force de travail ? Et qu’est-ce qu’on doit faire ?
Jeremy Howard : Je pense qu’il est important d’envisager les implications de l’orientation actuelle. Les leaders gouvernementaux doivent être conscients que, déjà maintenant, les ordinateurs sont aussi bons voire meilleurs que les humains dans la majorité des tâches où des gens traitent de l’information. Autant dire 65 % de la force de travail américaine. Est-ce merveilleux ou est-ce une tragédie ? En fait cela dépend entièrement de la manière dont le gouvernement répondra. Le premier scénario est une disparité de pouvoir économique dans laquelle les gens qui possèdent les données et les algorithmes – et tout ce qui va avec -, produisent de la valeur économique, et le reste de la force de travail n’apporte que peu ou rien.
Ce scénario peut créer de grandes perturbations sociales. Le second scénario consiste à accepter que, dans ce nouveau monde, une masse de gens ne peuvent plus vraiment ajouter de la valeur économique, ce qui ne peut pas signifier qu’ils n’aient pas droit à une vie humaine décente. En sorte que l’on doit commencer à penser aux implications politiques en général, telles un revenu minimum de base, que l’Allemagne est sur le point d’introduire, ou un impôt négatif, qui sont discutés depuis des décennies mais qui doivent être reconsidérés. Je crois que l’on doit commencer à penser à ces implications parce que le moment où nous devrons prendre des décisions sera bientôt là.
The Quarterly : Bob Shiller, vous avez mené des recherches sur les implications de la technologie sur les modes de vie des gens et vous les avez discutées dans votre récent livre. Comment voyez-vous le problème ?
Robert Shiller : Je pense que c’est le problème le plus important auquel le monde a à faire face aujourd’hui. Il est associé aux inégalités de revenus, mais cela va peut-être plus loin. Dans la mesure où nous avons tendance à nous définir par nos talents intellectuels, c’est aussi une question d’identité personnelle. Qui suis-je ? Les talents intellectuels sont remplacés par les ordinateurs. C’est quelque chose qui fait peur à beaucoup de gens. C’est un problème comportant ayant de profondes implications philosophiques.
The Quarterly : Comment résoudre ce problème ?
Robert Shiller : Généralement les politiciens ne s’y confrontent pas. Pourquoi ? Bon, notre système politique les encourage à ne s’occuper que des sujets qui les font élire. De plus il n’est pas si facile de trouver des histoires qui peuvent intéresser les électeurs aujourd’hui. N’importe quelle histoire relative à l’inégalité a tendance à diviser, et en tant que politicien chacun préférera soutenir la fiction que ça va aller mieux, plutôt que de prédire davantage d’inégalités. De plus, pour revenir à mon point sur l’identité personnelle, toute discussion de politique qui touche à l’inégalité menace le sens de l’image que les gens se font de leur rôle dans la société. Je crois que les politiciens ne sont pas à l’aise avec cela.
The Quarterly : Mais alors comment pouvons-nous relancer la balle ?
Robert Shiller : Nous devons commencer par planifier comment nous allons faire face aux inégalités produites par les technologies avancées. Nous devons prévoir maintenant et mettre en place des législations au sujet de ce que nous voulons faire à ce sujet dans l’avenir.
L’idée serait d’écrire dès maintenant une législation qui resterait ouverte sur ces questions. À un quelconque moment du futur, quand l’inégalité dépassera un seuil donné, un système d’imposition progressive pourrait entrer automatiquement en jeu. Ce serait automatique, à moins que la législation ne soit révisée.
D’autres pays ont des programmes d’égalisation dans leur législation. En 1982, le Canada a introduit dans sa constitution, un programme d’égalisation requérant que toutes les provinces du Canada aient des services sociaux substantiellement équivalents. Les provinces pauvres ne doivent pas souffrir. Ce programme d’égalisation est encore en vigueur actuellement, plus de 30 ans après sa mise en place.
Une fois qu’il est dans la constitution, il a une force morale qu’il est difficile de changer. Ainsi a-t-on besoin de quelque chose comme cela. Je ne pense même pas que ces programme d’égalisation que l’on trouve dans divers pays soient très puissants : ils s’attachent seulement aux services gouvernementaux, et non pas à tous les problèmes que l’inégalité peut engendrer.
Plus spécifiquement, un plan peut être ce que j’appelle d’indexation d’inégalité, inscrit dans le système fiscal. Cela ferait qu’augmenteraient automatiquement les impôts à venir des plus riches au cas où l’inégalité empirerait. Peut-être que cela ne serait pas si difficile à mettre en place aujourd’hui, et cela pourrait être d’une grande utilité à l’avenir.
The Quarterly : Comment cela fonctionnerait-il ? Faites-vous référence à une sorte d’assurance salaire ?
Robert Shiller : L’assurance est un concept fondamentalement important. Qu’il soit assuré par le secteur privé ou dans un cadre gouvernemental, c’est une réponse organisée aux incertitudes qui affectent les individus. L’assurance salaire est une formule expérimentée par le Gouvernement des États-Unis, comme une mesure pour contrer le fait que la globalisation détruit des emplois. Mais elle n’a pas encore été beaucoup expérimentée. Je pense que l’on pourrait avoir un système d’assurance salaire bien plus vaste et important. Et on pourrait le mettre sur pied sans aléa moral, si on le fait correctement.
L’aléa moral serait que les gens arrêtent de chercher à améliorer leur situation en pensant qu’ils pourront obtenir l’assurance plutôt que de travailler dur. Mais il existe des moyens pour mettre au point un programme qui minimise ces risques.
En fait assurance salaire n’est pas exactement le bon terme. Je l’appellerai plutôt assurance ou allocation de vie quotidienne. En usant de ce terme on ne parle pas seulement de salariés mais du potentiel de revenus qu’un individu possède. Cela peut être un salaire ou d’autres revenus.
Pour moi cela permet aussi d’envisager le problème sur la durée d’une vie, c’est-à-dire d’un cycle de vie. Au début de leur vie les travailleurs acquièrent une formation dans une occupation particulière. Plus tard dans leur vie, ils n’entreprennent que très rarement une nouvelle formation. Ils grandissent et meurent en exerçant la même occupation.
Je pense que le plus important serait de développer des mesures de « risque sectoriel » et de rédiger des polices d’assurance contre les risques de chaque secteur, ce qui éliminerait l’aléa moral car une personne ne peut pas faire grand-chose pour ou contre la croissance ou la disparition d’une activité.
Aussi pour réaliser cela, il faut développer une sorte assez différente d’assurance industrielle. Cela n’a encore jamais été fait et requiert une meilleure évaluation des revenus du travail. On doit pouvoir mesurer les risques avant de pouvoir les assurer. De même doit-on développer des indices historiques de revenus sectoriels qui soient évalués suffisamment correctement pour avoir une idée de l’histoire de l’évolution de ces données ; cela nous aidera à imaginer les polices d’assurance.
Il sera beaucoup plus difficile de s’occuper de ces problèmes si on attend jusqu’à ce que 70 % de la population ait perdu son emploi. Il sera alors très difficile de trouver un consensus sur ce qu’il faut faire. Tel est le principe de l’assurance. Si vous voulez assurer une maison contre le feu, vous devez le faire avant que le feu ne prenne ; après qu’il a pris, c’est trop tard.
The Quarterly : Qu’est-ce que vous souhaiteriez voir se produire quant à une politique économique d’encouragement à la création d’emplois ?
Robert Shiller : Les USA sont un des centres entrepreneuriaux du monde, mais même dans ce cas-ci il se peut que les entrepreneurs ne soient pas suffisamment encouragés. Je pense en particulier à l’innovation financière. J’ai connu l’expérience d’essayer de lancer un nouveau produit financier et d’avoir à faire face du coup aux régulateurs américains, que j’ai trouvé ouverts parce que le produit avait une préoccupation sociale, et qu’il ne semblait pas être seulement un moyen de faire de l’argent. Mais en même temps j’ai trouvé que le système de régulation est relativement bureaucratique et lent à répondre. Les régulateurs voulaient nous cadrer dans une de leurs structures existantes. Cela semblait difficile et a nécessité pas mal de temps pour parvenir à quelque chose de réellement nouveau. J’imagine que c’est un problème fondamental, parce qu’à plusieurs reprises dans l’histoire, l’innovation financière a été fondée sur l’exploitation ; il est donc légitime de se sentir concerné par cette question. Je pense aussi que cela suppose des ressources spécifiques. Aussi est-on justifié à penser que le Gouvernement devrait prévoir des ressources pour la gestion de cette innovation.
Un autre exemple est celui de l’office des brevets, qui a besoin d’avoir des gens capables avec du temps pour pouvoir réellement étudier les brevets. Le problème est que le Gouvernement ne veut pas allouer suffisamment d’argent au bureau des brevets pour faire en sorte que ses activités soient reconnues comme elles devraient l’être.
Les régulateurs aussi sont également sous pression. L’ancien Directeur de la Commission Securities and Exchange, M. Arthur Lewitt, a écrit un livre intitulé « Assumer Wall Street » (Take on the Street), où il détaille les menaces plus ou moins voilées dont il a été l’objet de la part des groupes d’intérêt financiers qui ne voulaient pas être régulés. Les gens étaient méchants à l’époque. Ils essayaient d’introduire dans la législation et dans les régulations de petits mots, dont personne d’autre qu’eux ne connaissait la signification, pour affaiblir la législation et les régulations.
A telle enseigne que je dis à mes étudiants que les gens de bonne volonté qui veulent améliorer la société devraient considérer la carrière de régulateur. Je pense que notre société la sous-estime – en réalité elle est très importante. C’est comme adhérer aux Peace Corps. Je pense que les jeunes financiers devraient passer quelques années à travailler comme régulateurs de la finance.
Les auteurs :
Erik Brynjolfsson est « Schussel Family » Professeur de science de gestion à la Sloan School du M.I.T. Jeremy Howard est chargé de recherches à l’Université de San Francisco. Robert Shiller est Sterling Professeur d’économie à l’Université de Yale, prix Nobel d’économie et l’auteur de plusieurs livres, dont récemment « La finance et la Bonne Société » (« Finance and the Good Society », Princeton University Press, 2012). Cet entretien a été mené par Rik Kirkland, senior managing éditeur des Éditions McKinsey, basées au bureau McKinsey à New York.
47 réponses à “McKinsey & Company : La Grande Dissociation”
La croissance actuelle détruit probablement de l’emploi, puisque conformément à la théorie de Schumpeter, elle est basée sur l’innovation.
Or l’innovation introduit davantage de robotisation dans les processus de production, via le progrès scientifique en la matière.
En conséquence, la croissance actuelle, contrairement à la croissance passée, supprime de l’emploi.
C’est l’ironie de la recherche de la croissance pour une création d’emploi, qui en réalité sera détruit.
Formulé différemment, Daniel Cohen, en parlait, dans un livre parue dans les années 90, si je ne me trompe pas,au détour d’une phrase brève, sous forme de supposition de type « et si la croissance n’était pas destructrice d’emploi », laissant cette idée en suspend, sans l’approfondir.
Il faudrait lancer des études concrètes sur le sujet.
Si des études expérimentales confortait cette idée, cela permettrait de repenser totalement notre rapport à la production et à la croissance et cela serait bénéfique aux hommes et à la planète.
En somme, si l’on reprend l’analyse de Schumpeter, qui semble vérifiée, la croissance est tout à la fois créatrice d’activités, et destructrice d’activités.
Cela car les nouvelles activités remplacent et détruisent les anciennes(Par exemple l’industrie du Mp3 a remplacé l’industrie de baladeur walk-man).
Il en va ainsi de même pour les emplois correspondants à ces industries.
Les nouveaux emplois des nouvelles activités rendent caduques les anciens emplois des industries anciennes.
Or, si l’on y ajoute maintenant une nouvelle hypothèse, celle selon laquelle les nouvelles activités, via le progrès technique constant, comportent une part de travail fait par le robot, toujours plus importante, et supérieures à celles contenues dans les anciennes activités qu’elles ont détruites.
Alors l’on doit en conclure, que la croissance actuelle est destructrice d’emplois humains et génératrice de chômage supplémentaire.
En conséquence, les politiques de recherche de croissance, fondée sur l’espérance d’une augmentation de l’emploi, menées par nos dirigeants, produisent des effets inverses à ceux qu’elles recherchent.
He, bien ! avec Shumpeter le schmilblick n’a pas avancé d’un iota.
Et ça c’est rassurant. Formidable.
La droite, le libéralisme et le libertarianisme sont à la côte, à sec d’idée, vide d’argument. Ils n’offrent plus que du recuit, sans cesse rabaché, sans originalité. Une langue de bois qui ne masque plus sa vacuité.
Vous reprendrez bien du Schumpeter ?
Exactement.
On voit bien la question en suspend :
Si ce qu’on nomme ‘croissance’ détruit de l’emploi (du travail dirait B. Friot), la ‘décroissance’ en fabriquera t-elle…?
Et quid de la ‘croissance négative’…!? 😉
La décroissance n’est pas non plus créatrice d’emploi, puisque à technologie égale, nous produisons moins.Elle est donc constitutive d’une perte d’emploi.
Toutefois, la question qui se pose est de savoir, si la croissance, n’est pas plus destructrice d’emploi que la décroissance, cette fois-ci, non pas du fait de la réduction des quantités produites, mais du fait de la part du remplacement, de l’homme, par le robot, toujours croissante, dans les nouveaux objets produits, par cette nouvelle croissance.
La question à se poser avant tout, c’est de définir les fonctions du travail qui justifiera l’emploi.
Cette question essentielle n’est jamais posée, comme si le travail (l’agitation) à des fins productives (de quoi?) était une fin en soi.
Or, le système économique capitaliste, à fortiori libéral, est fondé sur cette soi disant évidence. Autrement dit les bases du système sont fausses. Il serait grand temps de le reconnaître. On se demande bien à quoi servent les économistes…
Le problème essentiel de l’économie depuis 40ans (dans les pays développés) n’est plus de produire des richesses, (les machines le font toujours mieux) mais de les répartir. Et de pouvoir utiliser le temps libéré a autre chose que de se morfondre en attendant de trouver un emploi (de participer à l’agitation).
Voici un lien déjà mentionné. L’auteur de ce site visite parfois le blog de Paul Jorion sous le pseudo « lois-économiques ».
Le travail, entre autre, y est analysé de manière on ne peut plus rationnelle, pour ne pas dire scientifique, sous tous ses aspects.
http://lois-economiques.fr/main_page.php?page=propos.html
Je suis d’accord avec vous.
Toutefois tant que l’on reste dans une économie de marché, dans laquelle il n’y a pas de planification économique, on restera dans un modèle où chacun tente de produire ou de faire produire, pour assurer sa propre survie, ou prospérité, dans une anarchie généralisée, sans aucune considération de l’impact social, et de la pertinence de l’activité en question.
Combien de personnes, à l’heure actuelle, sont prêtes à attendre, qu’il faut ré-introduire de la planification économique?
@Remi
Mais pourquoi donc une économie planifiée (à la soviétique?) serait elle la seule alternative?
Encore que une économie planifiée peut se faire autrement. Mais je reconnais que nous avons subit un tel bourrage de crâne sur ce sujet qu’il serait difficile de convaincre que la planification a des aspects positifs, et la compèt’ économique fait tellement rêver…
De toutes façons, on peut conserver une économie de marché, mais en la régulant pour répondre à des objectifs que nous aurions définis… Tout est possible. Preuve a été faite que s’il le faut on peut même réguler l’économie (de marché) pour faire la guerre!! Et donc pourquoi pas pour d’autres objectifs tout aussi ambitieux?!
Voire un mix planification/marché.
Par contre la collectivité doit nécessairement gérer les ressources et moyens de production, de sorte que le privé ne puisse en extraire une rente, ou un quelconque pouvoir.
Si ce qu’on nomme ‘croissance’ détruit de l’emploi (du travail dirait B. Friot), la ‘décroissance’ en fabriquera t-elle…?
Et quid de la ‘croissance négative’
Cette interrogation (intéressante en soit) dénote une incompréhension profonde de ce qu’est la croissance (et la décroissance) est de ce qu’est la richesse et de qu’est le travail.
Bref bien des choses à revoir…
Pour faire court :
1. La croissance n’est pas la richesse.
2. La croissance peut générer de la richesse comme elle peut générer de la pauvreté….
3. Il est donc fondamental de distinguer la « bonne croissance » de la « mauvaise croissance »…
4. La « bonne croissance » étant celle qui génère de la richesse, la « mauvaise croissance » étant celle qui génère de la pauvreté.
5. Le raisonnement est équivalent avec la « bonne décroissance » celle qui génère de la richesse et la « mauvaise décroissance » celle qui génère de la pauvreté.
6. La croissance (ou décroissance) est lié au travail par conséquent il est nécessaire pour distinguer la « bonne croissance » de la mauvaise de faire la distinction entre le bon travail (celui qui enrichie le système) et le mauvais travail (celui qui l’appauvrie).
7 Pour couronner le tout il est également nécessaire de comprendre que la richesse d’un système économique est bornée (si ce n’était pas le cas alors tout le monde pourrait être riche mais si tout le monde est riche personne ne l’est, CQFD) par conséquent même « la bonne croissance » n’est possible que le temps d’atteindre cette borne. Au delà il n’y a plus de possibilité de « bonne croissance » mais plus que la « mauvaise croissance ».
Entre tous les non-dits et les « fautes » de l’état, se rendent-ils comptent à quel point ils sont caricaturaux ?
Intéressant article sur ce sujet fondamental.
Mais l’auteur oublie (?) le problème essentiel qui est que ceux qui dirigent réellement l’économie (les 1%), et pour cela font élire ceux qui leur conviennent là ou il le faut, grâce à la puissance médiatico- financière qu’ils contrôlent, ne veulent pas de ce type d’évolution. Les « 1% » auraient en effet gros à y perdre, et en particulier leur toute puissance.
(sinon, depuis 40 ans que dure la crise, il y a longtemps que les médias inviteraient les éconoclastes et autres économistes atterrés pour nous expliquer le pourquoi du comment, à la place des insipides habituels).
Tout passe d’abord par l’établissement d’une réelle démocratie (et non d’une façade)
Paradoxalement, c’est peut être dans la réalisation technologique la plus fascinante, les autoroutes de l’information et l’internet, que le système a trouvé la plus efficace des causes de suppression d’emploi.
On peut décrire les vagues de machinisation précédentes comme celles qui ont apporté en deux vagues entremêlées l’énergie domestique et industrielle (modèle = électricité), et le déplacement des personnes et des biens (modèle = train à vapeur puis voiture puis avion, avec le stop au supersonique dès le Concorde).
Ces vagues avaient boosté et déplacé l’emploi à leur façon (Germinal, Ford, le pompiste). La vague de l’information permet aux gens d’être comme moi maintenant chez eux, ou rassemblés dehors par un choix « hypersynchronisant » (les apéro facebook,…) , médié dans les deux cas par des systèmes aggrégateurs très concentrés, qui poussent loin le principe « winner gets all » incluant l’optimisation fiscale des Amazon et autres google.
Le principe assurantiel par branche sectorielle, cela semble une bonne idée de base. Mais en gros, on risque de voir se généraliser les intermittents du spectacle. Des gens dont on n’a besoin de compétence que ponctuellement (pour canaliser les flux numériques liés à de l’évènementiel, par exemple, pour assurer la sortie d’une édition numérique d’un journal quelques heures par jour, etc., pour l’enseignement en ligne) et qui sont ceux dont qui n’ont pas besoin d’une réelle connivence pour faire avancer le travail, le système informatique ayant cette connivence précablée en quelque sorte. A l’inverse, perdureront pour l’aspect « société de controle » des bétaillères post-modernes comme Ernst& Young, où la présence d’équipe et de lieux physiques communs est entre autres une conséquence d’un besoin de connivence pour correctement parasiter (symbiotiquement) les besoins réglementaires des grandes entreprises (audit, commissariat aux comptes).
Cela serait le talon d’Achille du « Peace corps » des régulateurs, le monde industriel lui-même se moulerait assez implicitement, au sein de cette architecture numérique et informationnelle, entre une aristocratie qui préserve l’édifice, et une domesticité qui consolide ce même édifice nolens volens, voire à l’insu de son plein gré.
Le bon côté de ces approches est de tenter de limiter le pire (appauvrissement sous le seuil de survie), mais on ne voit rien qui assure intrinsèquement la stabilité du système résultant, mis à part une espèce de protection constitutionnelle que les interviewés appellent de leur voeux (au moins un d’entre eux). C’est relativement étatsunien et isolationniste comme point de vue, on ne se pose pas la question de ce qui réunit la nation car cela va de soit. Dans les ensemble comme l’Europe ou ailleurs, la question de l’échelle de regroupement où les décisions de ce type seraient consenties et efficaces pourrait se poser de façon plus aigüe, compliquant notoirement le projet de « réguler sectoriellement pour s’assurer contre le pire ».
Un économiste (ami de Keynes, comme par hasard) Piero Sraffa a écrit avant la seconde guerre mondiale un bouquin « Production Of Commodities By Means Of Commodities, Prelude To A Critique Of Economic Theory » qui vaudrait le coup d’être relu… Il avait conçu une théorie partant d’une matrice « technologique » donc chaque composante représentait le montant de marchandise i pour fabriquer un bien j. Je ne suis pas sûr que les conséquences de la tendance à tomber à 0 de la « marchandise » travail dans les autres composante ait été étudiée… C’est peut-être la piste la plus sérieuse pour comprendre ce qui nous arrive. Je vais essayer de retrouver mon bouquin et le relire…
Je pense que le point de vue de Sismondi est parfaitement justifié.Un principe me semble sain:
obtenir la même chose avec moins de mal,moins d’effort,moins d’heures de travail.C’est le principe économique fondamental qu’il serait fort dommage d’abandonner.En revanche,fruit
de la machine ou plus encore du « robot »,la moindre quantité d’heures de travail nécessaire NE DOIT PAS SE TRADUIRE PAR DES LICENCIEMENTS,et des rémunérations plus élevées des
SEULS cadres et a fortiori actionnaires.Il faut se creuser la tête pour trouver la bonne formule.S’en tenir,comme souvent à « droite » à l’idée de ne pas abaisser la durée du travail
m’apparaît assez bébête..Ne pas oublier que l’entreprise PEUT continuer à travailler 5 jours ou 6
(voire 7 !)tandis que baisserait la durée hebdomadaire de chaque salarié.(par ex. à 4 jours).
Simplement,il faut concilier 4 jours individuels avec 5,6 voire 7,jours pour POUR L’ENTREPRISE.C’est
une question d’organisation et de « flexibilité ».Celle-ci n’a pas à se traduire seulement par un
ajustement vers le bas de l’effectif salarial.Cette forme là de « flexibilité » n’est que la conséquence d’une complète « rigidité » ….du cerveau.Allez,un peu de flexibilité de l’esprit SVP!
.
1- L’équation prospective
Travail humain = Travail des machines
devrait être remplacée par celle-ci, plus juste :
Travail humain = Travail des machines + Énergie
… et ça remet quand même un peu en cause la conclusion première sur la disparition du travail prochaine à l’échelle mondiale.
2- Les idées émises dans cet article reposent le problème des frontières : les USA sont logiquement ouverts dans un contexte libéral (venez, débrouillez-vous et que le meilleur gagne). La redistribution des richesses, au contraire, a comme préalable la fermeture des frontières (on ne peut pas accueillir toute la misère du monde…). La redistribution ne peut se penser qu’au sein d’une communauté solidaire, dont l’état-nation est pour l’instant la seule forme envisageable (et encore…).
3- D’un point de vue politique, c’est le grand renversement : les « utopiques » sont aujourd’hui les libéraux technophiles et les « réalistes » sont les pessimistes soucieux de protection des individus (et en creux, de protectionnisme). Il faut être honnête, le PS (peut-être plus encore que l’UMP) est dans la première catégorie, et pour la seconde, le discours politique le plus « audible » dans ce sens actuellement n’est-il pas celui du FN?
4- Merci à Paul Jorion, Pierre-Yves Jacopin et Frankie Maindron pour nous avoir fait découvrir ces réflexions originales et inattendues. Le forum de Davos, c’est plus ce que c’était !
L’exemple de Marinaleda (https://www.youtube.com/watch?v=UkLbnLpHl-8) montre qu’une communauté peut parfaitement se structurer de façon autonome (relative, mais réelle) dans le cadre d’un état-nation qui ne lui fait pas beaucoup de cadeau.
C’est une belle histoire que celle de Marinaleda mais, comme toujours, la force vient du nombre et les initiatives locales ne feraient changer les choses que si elles étaient connectées entre elles pour former une puissance. Je n’ai jamais compris l’histoire de pouvoir « latéral » de Rifkin qui pourrait aller dans ce sens. Si on agit « local » face à un pouvoir qui nous réprime avec des leviers au niveau global, on n’a quand même pas beaucoup de chance, comme dirait Karl.
Les liens symboliques qui unissent les groupes, des communautés familiales, villageoises, régionales, nationales, sont un patrimoine humain d ‘une immense valeur qu’on aurait tort de ne pas utiliser contre ceux qui ne veulent que devenir l’homme le plus riche du monde. Ces groupes sont des remparts bien plus solides que des (éventuelles) associations de révolutionnaires locaux. Comme tous les remparts, ils ont également les immenses défauts que vous connaissez. Mais s’il devient urgent de retrouver une « loi commune » plus forte (et donc plus contraignante) que celle en vigueur, elle s’appuiera logiquement sur les liens déjà existants entre les individus, et si notre survie en dépend, tout sera bon à prendre.
Il semble acquit qu’à terme la technologie fera disparaître le travail humain tout en accroissant la productivité et la production de richesse.
Le premier problème posé serait donc : quelles seront les sources de revenus et donc de subsistance des non-possédants ?
Le second corollaire : quels seront les débouchés de cette potentielle production ?
Il semble également acquit que les réponses dépendent en partie d’une troisième catégorie, les possédés dans le jargon actuel les politiciens, plus préoccupés d’élections que d’évolution.
« laissez la technologie faire ce qu’elle doit et le reste suivra »
Le « laissez faire » semble être ce que nous vivons, pour partie du fait des possédés, essentiellement parceque nous leur abandonnons ce pouvoir auquel ils tiennent tant.
Le « ce qu’elle doit » demanderait à tout le moins à être validé.
« Le reste suivra » vrai dans tous les cas en positif comme en négatif, affaire de choix ou de non choix.
Envisager « la carrière de régulateur » ? Je préfèrerais de loin que la fonction de régulation s’impose.
« le reste de la force de travail n’apporte que peu ou rien » ?
« l’assurance est un concept fondamentalement important » ?
A l’assurance qui renvoi aux polices et dont le coté fondamental du concept m’échappe quelque peu, je substituerais volontiers un projet humain : la sauvegarde de notre milieu de vie et de l’humanité.
Cette sauvegarde incluant la restauration devrait pourvoir à l’inemployabilité du reste de la force de travail qui apporterait beaucoup et utilement.
En somme rien d’autre que ce qui est défendu sur ce blog me semble-t-il.
Ok ! Sauf que le seuil est d’ores et déjà dépassé et qu’il y a donc urgence… Pour s’en persuader, il suffit de regarder ce qui se passe sur la classe moyenne elle-même : les ingénieurs notamment ne peuvent plus compter sur des emplois durables (d’autant que, pyramide oblige, les places de directions n’existent qu’en nombre extrêmement limité), ils sont sur-utilisés pour des opérations ponctuelles (rares sont celles qui durent plus de 3 ans) de recherche appliquée et de développement dans tous ces domaines, mathématiques, algorithmiques et informatiques, puis ils sont tout simplement remerciés après avoir passés trop de temps sur « étagère » (c’est l’expression qui est couramment employée par tous les commerciaux des SSII)… Les seniors (au dessus de 45 ans – j’en fais partie) sont d’ailleurs parmi les premiers à en faire les frais car à la fois trop chers et démodés pour pouvoir être replacés facilement…
Ces ingénieurs, pour la majorité sans doute des « techno-optimistes », sont ainsi littéralement tombés dans leur propre piège, chacun à sa manière participant activement à cet état de fait… Le paradoxe de l’histoire c’est que chacun d’eux, en acceptant sans broncher la tyrannie de l’ »ASAP » (as soon as possible), encourage l’accélération du processus qui nous conduit tous inéluctablement vers l’ »échec et mat »… D’ailleurs, rares sont ceux qui prennent conscience du danger qui se joue directement sous leurs yeux… Généralement, ils foncent tous têtes baissées…
Voilà aussi pourquoi les postes de recherche fondamentale sont trop souvent les premiers à sauter du secteur privé en temps de crise telle que celle que nous connaissons depuis 2008… Une démarche de recherche fondamentale prend tout naturellement beaucoup de temps avant l’émergence de nouveaux sujets industrialisables, et se heurte donc de plein fouet à la tyrannie de l’ »ASAP »…
Afin de bien mesurer l’impact récent de toute cette situation sur l’ensemble des métiers de l’informatique et leurs sous-jacents, il suffit de se reporter au dernier rapport du MUNCI consacré au nombre de demandeurs d’emploi informatique & télécoms à fin 2013…
Voici le lien :
http://munci.org/Non-pas-34-000-ni-57-000-mais-au-final-plus-de-76-000-demandeurs-d-emploi-en-France-dans-les-metiers-IT-Informatique-Telecoms
Oui, ça sent le gaz. Et nous savons d’où vient la fuite. Mais qui peut intervenir sinon les politiques? Le forum de Davos ne rassemble que ceux qui y participent. Rien d’étonnant à ce que des économistes abordent ce sujet au coeur du problème économique, mais ce n’est pas à Davos que les solutions prendront forme.
La Grande dissociation, c’est l’arnaque du siècle. Emploi et compétitivité, c’est caviar, fromage et dessert pour certains et la diète pour tous les autres.
Planifier, c’est tellement évident, et c’est à Davos qu’on en parle le mieux? Quand est-ce que les syndicats cesseront de subir les contraintes du capitalisme et son calendrier pour l’affronter, calmer ses ardeurs et revendiquer la primauté de l’humain sur l’argent?
Pour moi, le problème est mal posé. C’est quand même le politicien qui cherche à détourner le vrai sujet, les électeurs seraient intéressés par cette question. Il est surtout difficile de trouver un politicien d’envergure qui soit honnête et franc, et conscient de ces enjeux. L’abstention, c’est parce que les vrais sujets ne sont pas posés.
Je relis ce billet, merci aux traducteurs, et si taxe il doit y avoir, c’est une taxe Jorion, pour coller à l’époque. Mais je ne connaissais pas Sismondi, encore un qui n’a pas l’honneur d’être dans les manuels des étudiants, comme les luddites, ou j’ai sauté une page.
Davos, c’est là où ça se passe, alors les économistes devraient s’abstenir d’y participer s’ils savent qu’ils s’adressent à des sourds, il faut boycotter les décideurs, lancer un appel et une alerte à cette arnaque du siècle où un grand nombre d’économiste se désolidarisent de toute initiative de dialogue avec les représentants du peuple, eux qui se moquent royalement du salaire médian tant que les richesses augmentent. Ils devraient faire un contre-Davos, ce serait la révolution. Je ne sais pas, il y a bien Attac… comment s’organiser? Les intellectuels ne s’adressent plus assez au peuple, alors s’ils comptent sur les dirigeants pour faire le lien, c’est que tout n’est pas clair pour eux non plus. Le fascisme n’est plus très loin, les intellectuels trouveront-ils encore à qui parler?
Un exemple très visible depuis de nombreuses années se trouve dans l’agriculture. La mécanisation a conduit à une diminution du nombre d’agriculteurs au profit d’une augmentation des surfaces exploitées par une même exploitation. Cela conduisant à l’intensification des cultures, à la monoculture, à l’intensification de l’élevage. Tout cela n’étant pas un gage de qualité.
En contre partie les agriculteurs touchent des subventions. C’est le monde à l’envers, de la récompense d’un travail bien conduit, en vendant ses produits.
La modernisation a conduit à la perte d’emplois. Rien ne dit que ces chômeurs se sont reconvertis, en tout cas ils ont dû y perdre leur âme et des ressources. En effet, l’élevage de volailles, de porcs, la constitution d’un jardin concourraient à une autoconsommation, aujourd’hui perdue.
AD
Les élevages hors sol sont subventionnés/Avoir des poules est interdit dans la plupart des lotissements.
Les éoliennes de 8 MW sont subventionnées/Avoir un fil à linge est interdit dans pas mal de règlements d’ urbanimes.
……
Mais à qui profite le crime ? Etc ETc….STOP !
On le rabache depuis trop longtemps :
Chacun de nous sait ce qu’il a à faire.
Bonjour,
Je suis assez d’accord avec ce constat, mais ça :
Personne n’a mis un flingue sur la tempe aux agriculteurs, la plus part sont partis d’eux même, pas une seul ou quasi pas un seul jeune issu de ces milieux ne rêvait de reprendre la ferme, au contraire tous voulaient y échapper. Si la société offre d’autres alternatives pour vivre que celle consistant à se cantonner à l’autoconsommation, cette alternative sera toujours majoritairement élue.
Sérieux, ça vous passionne vous tous de cultiver votre jardin ? d’élever vos cochons et vos poules ? Si c’était le cas, on ne serait même pas entrain d’en parler. C’est trop dur la terre, trop. La preuve est juste tout autour de vous ! Alors c’est comme au loto, on vous montre les heureux gagnants, mais à la vérité, c’est une arnaque et une prison la terre…
L’agriculture est l’exemple le plus criant de disparition du travail (même en tenant compte de ce que d’autres que les agriculteurs doivent produire les semences et les engrais, fabriquer et entretenir les machines, transporter, conserver et distribuer les aliments produits le nombre des emplois disparus est énorme.)
La principale différence avec la situation actuelle est que lors de l’exode rural la plupart des gens qui partaient savaient où aller (au moins pendant les années 1945-1975.) La généralisation de l’instruction publique a en quelque sorte assuré que les choses ne se passent pas trop mal, contrairement à ce qui s’était passé au début de l’ére industrielle. Au contraire le développement de l’instruction dans les pays non développés ne fait que compliquer les choses pour les pays développés.
C’est pas les occupations utiles qui manquent (réchauffement climatique et autres soucis du même genre) mais l’inadaptation de notre société aux changements fait qu’il règne un brouillard aussi épais que lors des discussions sur les Poor Laws (lois sur les pauvres) en Angleterre il y a deux siècles. Sauf que cette fois les riches risquent d’envisager de se passer d’une forte proportion de ceux qui sont moins riches qu’eux…
L’exemple des bouleversements passés de l’emploi dans l’agriculture donne une bonne idée de ce qui est en cours et du ricule qu’il y a à pretendre que c’est en améliorant la compétitivité qu’on réglera la question.
Brynjolfsson, Howard et consors découvrent l’idée simple de, enfin !, ponctionner la plus-value pour la redistribuer aux non-détenteurs du capital. C’est admirable.
Mais pourquoi sous la forme de prime d’assurance et pas de cotisation sociale ?
Tout simplement parce que la cotisation sociale c’est la mort du capitalisme (car la cotisation étant immédiatement répartie vers les besoins, elle n’a pas besoin de passer par la case capital) alors que l’assurance renforce le système capitalisme puisque le capital lui est intrinsèquement nécessaire. De plus, cela permet une petite marge au passage (ce sera toujours ça de moins donné aux pauvres !).
Courage messieurs, vous êtes sur la bonne voie. Doit-on vous envoyer les ouvrages de Bernard Friot pour avancer plus vite ?
Bien vu, Jérôme.
Dans quelle limite faut-il être jésuite, toutefois ? Si c’est par le biais de l’assurance que la société phare du capitalisme évolue, certes la machine à concentrer va se déplacer un peu, mais une respiration sera fournie pour tous, et peut être l’occasion dans des pays moins extrêmes d’acclimater des versions sympas de cette assurance (Norvège, sort de ce corps..)
Une fois de plus, c’est en terme de rapport de force qu’il faut choisir.
Je suis d’accord que la stratégie par le biais de l’asurance sera un coin enfoncé dans la répartition de la valeur ajoutée, une limite à la concentration de la richesse, mais nous ne serons pas maître du rapport de force car qui décidera du montant de la prime ?
Certes,certains libéraux pourraient être séduits par cette idée « d’assurance pauvres » car ils voient bien que leur système s’écroule et qu’ils doivent faire des concessions pour le sauver (n’ont-ils pas déjà accepté que l’état intervienne pour les sauver ?).
Mais si grâce à cette mesure le système repart un tant soit peu, vite sera oubliée la frayeur et ils profiteront de leur rapport de force favorable pour réduire la part aussi bas que possible (2008 semble déjà si loin !)
Profitons de leur questionnement pour imposer la cotisation, ou au moins soyons ferme sur ce principe.
La beauté de la cotisation sociale, c’est qu’elle porte en elle la fin du capitalisme. Le CNR avait vu juste ce jour là en 1945.
Bonjour, je n’ai pas lu le billet, je n’ai pas le temps je le lirai plus tard.
De toutes façons aucuns des deux n’ont raison, il font fi de la finitude de la planète.
L’innovation est nécessaire si elle s’oriente vers la sobriété dans l’utilisation des ressources.
D’autre part l’innovation n’a rien à voir avec le clivage des populations entre riche et pauvre, il ne s’agit que des conséquences de la rente de la propriété privée ou du prêt à intérêts. Notre hôte nous le rappelle suffisamment, cette rente pousse inévitablement l’innovation vers les gains de productivité (horaire et non des ressources)
D’un autre côté, je ne comprendrai jamais pourquoi on est si obnubilé par la relance de l’emploi.
Relancer l’emploi et vouloir abolir le capitalisme est contradictoire puisque l’emploi fait partie du capitalisme.
Je lis et relis les constats de disparition de l’utilité humaine. Paradoxalement, l’humain est utile comme client et cible à éliminer s’il est encore travailleur. Chaque entreprise avance comme si elle était seule et toutes avancent de la même manière. Chacun avec pour objectif la maitrise du monde ou quelque chose comme cela.
Cet objectif de toute puissance n’a pas de sens mais il existe., tout comme de nombreuses décisions politiques, entrepreneuriales dénuées de sens qui existent également.
Je sens l’évolution économique de plus en plus basée sur l’émotivité, la sensation, la croyance que la joie sera de l’autre côté. Je vois ces grands décideurs, CEO, comme des pervers narcissiques dénués de sentiments.
Selon moi, plutôt que de chercher a légaliser, renverser la vapeur via des élections qui de toute manière aboutirons probablement au même résultat, je propose de toucher le bout de la chaine.
La qualité .
La qualité des choses . Une définition qui peut être mouvante mais qui devrait toujours comporter certains éléments tels que :
La traçabilité de vie. Un produit dans sa fabrication engendre t il a une quelconque étape de son élaboration une destruction de la vie? La pollution par exemple? la disparition des abeilles?
La traçabilité de bien être : la chaine de fabrication apporte t elle le bien être a un groupe d’humain acteur dans l’élaboration du produit.
Produit solide, durable……
Cette définition est à développer.
Plutôt que d’écrire sur une étiquette : « contient du méthyl… aspart… etc ou tout autre appellation incomprise du public, je propose de certifier de plus en plus la qualité. en incluant des critères non économiques dans la définition.
Cette idée me vient car vu la concentration des richesses et la protection de celle ci de mille manières possibles, je crois que seul l’habitant comme individu dispose encore de la voix nécessaire à la prononciation d’un OUI à ce qui représente la qualité pour chaque être humain.
J’insiste sur le OUI. Trop souvent j’entend des discours politique qui disent non à ceci non à cela. Et c’est l’opposé qui arrive.
Dison Oui à ce que nous voulons.
Il serait temps de poser la question et le problème à l’inverse.
Il est dit que l’innovation apporte des inégalités et qu’il faut aider à résoudre ces inégalités.
Pourquoi ne pas poser la question sur l’innovation en tant que telle et réfléchir sur ce qui relève d’une innovation positive par rapport à certaines valeurs de ce qui relève de l’innovation négative. Un conseil constitutionnel de l’innovation et de la technologie.
Vous pouvez consulter http://www.technologos.fr où cette vision de la technique à remettre en question est intéressante.
En effet en partant du principe que l’innovation est bonne ou que c’est juste un moyen et qu’il faut juste changer la fin alors on se demande comment on en est arrivé là. La technologie comme le HFT (high frequency trading) nous dépasse et s’impose à nous dans les pertes.
On parle aussi sur ce blog des Stiegler, Leroi-Gourhan, Richard Sennett et autre Jacques Ellul qui traitent de la question de l’innovation, de la destruction ou non des savoir-faires, etc.
(mais faut chercher un peu…)
Ah! enfin une allusion à Stiegler !
L’emploi est mort, vive le travail !
Ne vous contentez pas du résumé vidéo, écoutez l’entretien en entier situé un peu plus bas sur la page. Stiegler réfléchit aussi sur la manière se sortir du cadre. L’économie contributive telle qu’il la conçoit est diamétralement opposée à ces solutions de replâtrage du système sensées le sauver.
@ Perceval :
Oui ou en parle un peu sur ce blog, moi parmi les premiers. Mais la perception/expression jargonnante n’aide pas à lui faire passer à plus grand public. Et si on n’a pas une confiance un peu aveugle dans l’ensemble du »milieu associé » humain, {savoir-faire, savoir-vivre}, et aussi dans les dépassements qui vont avec (« infinitisation », et le plus dur à avaler, le « double redoublement épokhal »), on n’est pas forcément dans un schmilblick facile à avancer collectivement. Le modèle des trois niveaux de rétentions est bel et bon, aussi me semble-t-il, mais là aussi, c’est délicat d’en « faire usage » : je ne puis pas troquer ma rétention tertiaire avec la vôtre, je peux seulement aller voir dans le « milieu associé », comment me compléter ma rétention secondaire et faire évoluer tout ça à petit ou moyen feu. Je caricature un peu, bien sûr, mais l’on a du mal à imaginer un rapport de force qui mette cela à l’oeuvre. Non que ce soit impossible et que Stiegler apparaisse comme un devancier dans le futur, mais les chemins qu’il suggère semblent ne pas déboucher aisément.
@ Perceval
Bon, oui, avec un dièse pour l’économie contributive.
Vous serez alors peut-être intéressé par les propos de Philippe Bihouix
Ou en vidéo, ou encore audio… (momentum)
Pour mesurer les enjeux que soulève l’innovation technologique au regard de la Démocratie, il n’est pas inintéressant d’écouter le constat que fait Attali, le rappel de l’Histoire récente, et pas interdit de réfléchir à cette part de prévision qui est la sienne.
Si je comprends Attali, il est conscient que le Système qu’il a défendu toute sa vie (et qu’il défend toujours) mène au chaos, et il encourage maintenant les générations suivantes à être altruistes, et non individualistes, pour éventuellement l’éviter!
Par ailleurs, il croit que nous sommes en démocratie (sans doute parce qu’il fait partie de l’oligarchie)
Mettre en opposition le Marché et la Démocratie n’est pas le signe distinctif de ce qu’on peut appeler une croyance. C’est le doute même avec un basculement positif ou négatif disons pour faire simple.
Là où il semble piétiner, c’est sur cette notion de défaut sur la dette comme solution. Il n’en parle pas si ce n’est pour dire qu’elle serait dans tous les cas de figure pénalisante pour tous.
Parfois il me semble que la construction du monde par les grandes entités entrepreneuriales, le trading , la spéculation, sont vécus comme un gigantesque jeu.
Je vois beaucoup d’immaturité dans l’objectif du jeu et dans ses règles ultra simples. Amasser le plus , vite et tricher .
Je crois que lorsque qu’au fur et à mesure du développement mondial, nous allons vers le UN ou une parité. . Regroupement d’entreprises, concentration des gains. Puis tout se retrouve dans une seule main ou deux.
Que se passe t il ensuite? L’ennui et la non créativité?
Cet ennui futur est l’opportunité de penser le jeu pour l’après. Quand tout l’argent sera entre une ou deux mains. A quoi jouer?
Reconstruire? partager, aller sur Mars?
Et si l’argent devenait démodé? Lassant pour ces grands joueurs?
la dissociation n’arrivera jamais
1 -Les 1% les plus riches savent comment arracher les oeufs d’or de dessous une poule mais ils savent comment gagner encore plus d’argent en divisant 4 les rations de grain et en lui faisant avaler n’importe quoi. Au final, ils font crever toutes leur poules aux œufs d’or. C’est ce qui se passe dans l’industrie lourde, les fonds de pension tirent sur l’outils de production au maximum, réduisent les équipes de maintenance, virent les équipes compétente par vagues successive (ce qui remonte leur cours de bourse!) , coupent les investissement encaissent les dividendes puis revendent leur part, et en peu de temps une entreprise florissante devient une friche.
Donc si les supers riches ont un super outils qui leur fourni tous les biens qu’ils veulent, ils le détruiront par cupidité maladive.
2 – Redistribution des gains de productivité.
En France, les gains de productivité que l’on obtient en robotisant ou en optimisant la production servent, soit à compenser l’augmentation annuel des charges fixes, soit à proposer un produit moins cher que son concurrent et gagner des parts de marché, dans ce cas là c’est le client qui bénéficie des gains de productivité. Dans les 2 cas il n’y a rien à récupérer du coté de l’entreprise (en France du moins).
Mais si, elle arrivera!
Les riches peuvent tuer quasiment toutes les entreprises, sans perdre quoi que ce soit, bien au contraire!
Il leur suffit de conserver quelques domestiques et machines, de détenir l’ensemble des ressources naturelles, et vogue la galère!
En quoi les entreprises dont vous parlez leurs sont elles utiles? Ben en rien.
Je précise les entreprises qu’ils se doivent de conserver:
– une armée, et tout ce qui va avec,
– des entreprises spécialisées pour satisfaire des trains de vie délirants
C’est tout.
Tout à fait (enfin plutôt une police qu’une armée…une police les protègent pas sur pour l’armée…)
C’est le principe du :
The rich and the rest
Un retour au moyen âge en somme ou quelques seigneurs régent en maître sur une vaste quantité de serfs à son service !
C’est ce qui se passe concrètement en Californie (Xavier de la Porte, France Culture):
C’est un petit pays que vous visitez en voiture. D’abord un long boulevard à trois voies, bordé de grands arbres – pins, palmiers, eucalyptus – qui cachent les maisons s’éparpillant à distance les unes des autres. De magnifiques maisons (les styles à la mode en ce moment Château de la Loire et villa méditerranéenne), des maisons qui valent des millions, que leurs propriétaires dissimulent derrière des murs de briques et de petites forêts. Votre guide vous dit : « Ici, ce sont les Champs Elysées ». Mais vous ne voyez personne sur ces Champs Elysées, à l’exception des rares voitures. D’ailleurs, précise votre guide, il y a 5 ans, il n’y avait pas grand-chose ici.
Vous passez devant une école. Sensément publique, elle est financée par une fondation alimentée par les parents qui s’exonèrent ainsi d’une partie de leurs impôts. La scolarité est exorbitante, les parents viennent chercher leurs enfants en Range Rover et organisent des fêtes d’anniversaire dans des destinations exotiques où tout le monde est emmené en jets privés. S’égrènent quelques clubs de sport, où l’inscription est inabordable, pour ceux qui ne peuvent pas pratiquer le polo dans leur jardin.
Il suffit de tourner, d’emprunter la rue marchande de la ville, de passer la voie ferrée pour arriver dans un quartier semi-industriel où il n’y a plus aucun arbre. Des gargotes le long de la rue. Des gens qui déambulent. Une forte proportion de migrants, légaux et illégaux. Les maisons sont un peu déglinguées, des chiens au bout de chaînes, des voitures sur les pelouses abîmées. Tous ces gens vivent de travaux effectués dans les grandes maisons des milliardaires : ils font les jardins, entretiennent les piscines, font le ménage, s’occupent des enfants, réparent le toit ou la plomberie. Ce quartier, c’est un peu l’aile des domestiques des maisons d’antan.
Maitres et serviteurs. Quelques oligarques richissimes et une classe de travailleurs mal payés pour les servir. Pas de classe moyenne, ou alors minuscule.
Ce petit pays, ce n’est pas la Grèce, ni le Portugal. Ce petit pays que nous avons parcouru en voiture avec une journaliste du Weekly Standard et son guide, c’est la Silicon Valley. Cette petite partie du Nord de la Californie, au sud de San Francisco où s’inventent et se créent une grande part de nos services et de nos outils numériques. Ces maisons, elles appartiennent à Sergueï Brin, un des deux fondateurs de Google, dont la fortune est estimée à 24 milliards de dollars (ce qui en fait le 14ème homme le plus riche des Etats-Unis selon Forbes), ou à Sheryl Sandberg, la directrice opérationnelle de Facebook, et de son mari.
Et de ce pays, Charlotte Allen, la journaliste du Weekly Standard écrit qu’il est « un tableau vivant de ce que beaucoup d’économistes et de prospectivistes voient comme le destin qui attend l’Amérique, un destin auquel les Américains doivent se résoudre. »
Pourquoi ? Parce que les ordinateurs, à mesure qu’ils sont plus performants, effectuent le travail anciennement dévolu à la classe moyenne, scindant la société en deux : une oligarchie très riche dont les compétences sont complémentaires à celle des machines et le reste, une sorte de prolétariat vivotant de petits boulots précaires. Une situation que certains économistes comparent au Moyen Age, un monde où de quelques seigneurs et d’innombrables serfs. Au dire de Charlotte Allen et des économistes qu’elle interroge, toute la Silicon Valley est en train de se transformer selon ce principe, depuis le milieu des années 90, quand les derniers emplois manufacturiers ont disparu au profit de la Chine. Plus d’ouvriers, plus de fabricants, un monde du logiciel, d’inventeurs, un monde de campus verdoyants où des étudiants doués et riches rêvent de devenir encore plus riches en créant le Google de demain, à quelques encablures de quasi-ghettos. L’avenir de l’Amérique.
Alors, quand les évangélistes du numérique viennent nous raconter, en France, mais aussi au Portugal ou en Grèce (c’est récemment ce que clamait l’entrepreneur Andrew Keen de retour d’Athènes), que c’est l’économie numérique qui nous sauvera, on peut se demander si le devenir Silicon Valley est l’horizon désirable du monde.
A man avis, il y a, paradoxalement, de la croissance grâce aux nouvelles technologies et aux variations technologiques. Mais on sait depuis longtemps que le phénomène du « jobless growth », la croissance sans création d’emploi, existe. En Occident, on observe une quasi absence de croissance; cela est essentiellement dû au recul de la consommation, au débâcle des classes moyennes, à la dépression collective qui regne en France, en Italie……
Tandis que les profits des grands groupes globalisés travaillant dans le domaine technologique (au sens large) crêvent le plafond – chez eux, il y a de la croissance, mais les embauches se font surtout hors Europe et dans des dimensions limitées.
Il faudrait peut-être distinguer deux types distincts de croissance.
Quelques mots résument simplement les choses:
1. c’est la répartition des fruits de la productivité telle qu’elle est, qui transforme le progrès technique en calamité sociale
2. la part du capital et des grands patrons n’est jamais discutée, y compris bien souvent par les représentants des salariés ou chômeurs – Paul entre autres le dit très clairement: les salaires sont considérés comme des coûts qu’il faut réduire, et la propagande omniprésente, médiatique et universitaire, les règles de la comptabilité…, laissent intouchables les profits et stocks options
3. cette répartition sera remise en cause, soit consciemment, soit plus ou moins aveuglement, inévitablement (sauf pour l’ingénieux et très sympathique Pierre Larrouturou qui trouve le moyen de réduire le temps de travail et augmenter l’emploi sans toucher aux salaires ni aux profits 🙂 )
4. toucher à cette répartition, ce n’est pas autre chose qu’une lutte entre classes sociales ou groupes sociaux, il faudra bien un jour oser se le dire, et remettre cette conflictualité constitutive du régime au centre du logiciel… aussi humaniste soit-il, par structure l’employeur n’engage une personne que s’il fait un bénéfice sur son salaire!