Le temps où sera établie la primauté de l’intelligence est sans doute encore immensément éloigné de nous, mais la distance qui nous en sépare n’est sans doute pas infinie. Et comme la primauté de l’intelligence poursuivra vraisemblablement les mêmes buts que ceux que votre Dieu doit vous faire atteindre : la fraternité humaine et la diminution de la souffrance, nous sommes en droit de dire que notre antagonisme n’est que temporaire et nullement irréductible. Bien entendu, nous les poursuivrons dans les limites humaines et autant que la réalité extérieure, l’Aναγχη le permettra. Ainsi nous espérons une même chose, mais vous êtes plus impatients, plus exigeants, et – pourquoi ne pas le dire ? – plus égoïstes que moi et mes pareils. Vous voulez que la félicité commence aussitôt après la mort, vous lui demandez de réaliser l’impossible et vous ne voulez pas renoncer aux prétentions qu’élève l’individu. De ces désirs, notre Dieu Λογοσ réalisera ce que la nature extérieure permettra, mais seulement peu à peu, dans un avenir imprévisible et pour d’autres enfants des hommes. À nous, qui souffrons gravement de la vie, il ne promet aucun dédommagement.
Sigmund Freud, L’avenir d’une illusion, 1927
34 réponses à “La route sera longue”
après la Rastignac, une idole aux pieds d’argile… la route sera longue sur le divan, et en plus faut parler le grec maintenant. Il faut un blog en Espéranto !
Vous n’allez pas nous tartiner du Onfray à chaque piqûre de rappel ? Au fond, qu’est-ce qui vous touche le plus les narcissiques ? L’image d’une grimace ou la survie de l’espèce ?
🙂
Où de définir ce qu’est une espèce évoluée :
Une espèce évoluée donne la primauté à l’intelligence. Son évolution technologique, donc in fine spirituelle, lui permet de se diviniser. L’espèce évoluée fini par créer les Dieux qui l’a créé : En modifiant son ADN, en augmentant l’humain, en flashant son cerveau avant sa naissance, en lui donnant toutes les clés de la sciences dite « physique », « by-design », l’humain se divinisera. C’était le but de la vie.
Quant à notre sort après la mort, personne ne peut dire où se perd le dernier train d’onde émis par un cerveau, et si ce fait scientifique indique la persistance d’une conscience subtile dans l’inconnu.
Et la pente est rude !
Bonsoir,
Si l’on suppose que le temps peut-être malléable, alors il existe forcément une solution qui fera que la route ne sera pas si longue que cela… bien au contraire…
Il se peut même in fine que le temps n’existe pas… Dans ce cas au moins, « la diminution de la souffrance » serait totale et nous connaitrions alors l’absence des troubles de l’âme et du corps, ce qu’Epicure désignait par ataraxie et aponie… Ne serait-ce pas là finalement la seule condition pour que nous puissions atteindre « la fraternité humaine » ? Mais nous connaitrions aussi l’invisibilité de la matière elle-même, tout objet se déplaçant de fait à des vitesses proches de l’infini (V=D/T), il en découlerait alors une disparition totale de toute matière…
Sans temps, la matière n’existerait plus…
Sans matière, « la diminution de la souffrance » serait totale…
Sans souffrance, nous connaitrions « la fraternité humaine »…
Sans temps, « la primauté de l’intelligence » serait alors établie…
Pour atteindre ces objectifs, nous devons donc tout mettre en œuvre afin que l’échelle du temps puisse être réduite à son plus petit élément, voire zéro… Jusqu’à présent, seules les machines que nous inventons nous permettent ce genre de prouesse : la voiture, le train, l’avion, l’ordinateur aussi en sont les exemples les plus récents… Le plus troublant c’est que nous le faisons à un rythme établi selon ce qui semble bien être une loi de type exponentielle… Certains disent que nous nous rapprochons du précipice à toute vitesse… Et si finalement il ne s’agissait pas d’un précipice ?
A plus nous repousserons les limites du temps, à plus nous tendrons vers ces objectifs… et ceci bien plus vite que nous ne pouvons l’imaginer…
Ca m’oblige a reagir…
Mais la primaute de l’intelleigence a ete etablie bien avant 1927!
Il s’agit au moins de la construction du fusil bien plus fort que n’importe quelle geste animal si puissant et beau soit-il (pensez par exemple aux arts martiaux et leur gestes animaux et au film indiana jones avec une scene que les connaisseurs d’arts mineurs reconnaitrons).
Ne s’agit-il pas plus de la primaute de l’emphatie sur la predation tout deux dans la conscience mais deja dans les emotions, dans notre animalite. La lutte interieur entre l’individu et l’espece est peut-etre la partie de l’iceberg « des choses peu ou non consciente » la plus accessible (la mort et la reproduction).
Peut-on alors relier la predation a l’individu et l’emphatie a l’espece?
Cette dualité est en tout cas bien en mot ici, le temps et les efforts demeleront peut-etre ces deux aspects mais me semble etre une question d’esprit animaux.
« mais vous êtes plus impatients, plus exigeants, et – pourquoi ne pas le dire ? – plus égoïstes que moi et mes pareils. Vous voulez que la félicité commence aussitôt après la mort, vous lui demandez de réaliser l’impossible et vous ne voulez pas renoncer aux prétentions qu’élève l’individu. »
Procès d’intention 😉
Et bien si j’ai bien compris on ne va pas rigoler pour atteindre le nirvana et il faudra en plus être patient en mettant nos prétentions en sourdine.
Si j’ai bien compris (là c’est pas gagné) je suis assez d’accord.
Je ne comprends pas bien, j’ai sans doute de grandes lacunes en ce qui concerne la psy.?
Freud athée semble vouloir valider et justifier les enseignements des religions, est-ce cela?
En dehors de ces considérations, il est évident que de nombreuses générations surviendront
avant que l’intelligence ne soit établie…., si l’espèce humaine subsiste…..?!
Freud était un optimiste réaliste, donc un en fait un pessimiste en ce qui concerne la nature humaine. Il l’a souvent exprimé.
La seule chose qui puisse sauver notre espèce c’est son instinct de survie, si celui-ci n’est pas détourné ou endormi, ce que les obsédés du pouvoir dotés de mécanismes appropriés savent faire et le font de temps en temps. J’ai la vague impression que c’est le cas actuellement.
Si c’était le temps ( dont l’avenir ) qui était une illusion , la route serait moins longue .
Au passage on notera que » longueur » peut qualifier aussi bien le temps que la distance .
La vitesse serait donc au rendez vous . Heureusement Einstein nous dit qu’elle est limitée à c # 300 000 km/s .
Ce qui explique d’ailleurs pourquoi le présent n’existe pas ,car au mieux ,ce soleil que je vois » maintenant » est déjà ailleurs depuis 8 minutes .
Sur le temps ressenti ,on n’oubliera pas non plus la montre de Pascal.
Bref , la vie, c’est jouer la montre , ou au contraire l’oublier .
P.S. Je n’avais pas fait attention au titre. Oui, la route est longue et Freud decrit mieux que je j’avais cru lire et imagine, notre souffrance.
« Fraternité humaine et diminution de la souffrance », n’y a t-il rien de plus efficace que la primauté de l’intelligence ou Dieu pour y parvenir? La mort est peut-être même plus prometteuse pour ce dessein que l’intelligence, car elle rassemble plus qu’elle ne divise. Cet extrait est clivant, il revendique un martyre authentique et plus altruiste que cet individu incapable de « renoncer aux prétentions qu’élève l’individu ». Je ne sais rien de cet auteur, j’espère juste ne pas avoir à m’asseoir sur un divan au Ciel pour comprendre où nous avons fait fausse route, et l’éternité suffit-elle? Il est parfois plus long de défaire que faire. Je préfère le comment au pourquoi, c’est une attitude plus fraternelle devant la souffrance.
Victor Hugo :
» Citoyens, le XIXe siècle est grand mais le XXe sera heureux. Alors plus rien de semblable à la vieille histoire, on n’aura plus à craindre comme aujourd’hui une conquête, une invasion, une rivalité de nations à main armée, une interruption de civilisation dépendant d’un mariage de rois, et l’échafaud et le glaive, et les batailles et tous les brigandages du hasard dans la forêt des événements. On pourrait presque dire : il n’y aura plus d’événements. On sera heureux. »
Comme Montaigne, je ne suis pas un grand homme et je préfère souffrir le moins possible et encaisser mes dédommagements.
Je préfère la route de Kerouac au chemin de croix « intelligent ». Intelligent ?
Avant la route, le chemin…
« L’espérance n’est ni réalité ni chimère. Elle est comme les chemins de la terre: sur la terre, il n’y avait pas de chemins; ils sont faits par le grand nombre de passants »
Lu Xun
Mais, vous dira l’autre, qu’est-ce l’intelligence ? Ma réponse provisoire serait, un enseignement et un langage qui fait la part belle à la beauté et à la poésie.
Si on accepte de renoncer a la resurrection des corps et a l’enfer, son pendant, le Christianisme est un humanisme. Le texte de Freud est très beau de lucidité. Au fond, les humanistes ne se battent pas pour leur bonheur ni pour celui de leurs semblables, mais pour l’idée d’un bonheur possible. Il se battent parce que ce combat est lui même le bonheur. Il n’y a d’autre victoire que de se battre.
Cette citation de l’homme Freud qui aspire, dans son humanité, à des notions anthropocentrées comme la fraternité humaine et la diminution de la souffrance, présente celles-ci comme des objectifs par hypothèse inéluctables chez un Dieu Raison analogue d’une intelligence ultime mais implicitement humaine. Il nous parle d’un dieu anthropomorphe, promoteur de nos desseins d’êtres humains et il n’envisage pas une intelligence qui répondrait à d’autres objectifs sur base d’une logique différente.
Que ce dieu soit ahumain, disons un robot par essence logique vis-à-vis des algorithmes qui le sous-tendent (c’est débat en soi…) ou l’homme lui-même, amputé de toute tendance à agir en contradiction avec le Logos (un deuxième débat de poids…) pourquoi considérerait-il que ces notions anthropocentrées seraient forcément de mise? A la limite, et cela a déjà été évoqué sur ce blog, même un dieu hybride pourrait rejetter la pertinenece de la présence de l’homme dans le monde qu’il dessinerait.
Dans le passage “De ces désirs, notre Dieu Λογοσ réalisera ce que la nature extérieure permettra” je lis l’idée d’une couche hiérarchique supérieure telle la Gaïa, avec l’homme en son sein, soumise aux lois de la thermodynamique décrite par François Roddier http://francois-roddier.fr/?p=58. L’hypothèse même que l’homme pourrait disparaître y est actée alors que Freud n’envisage pas la finitude de l’espèce humaine.
Cependant Freud écrivait son illusion en 1927, qu’aurait-il pensé dans notre monde actuel? Dans une intervention qui balaye soixante ans de prédictions/réalisations technologiques de 1984 à 2044, Nicholas Negroponte co-fondateur du Media lab du MIT nous donne un peu d’espoir dans la possibilité de voir converger Freud et Roddier. http://www.youtube.com/watch?v=5b5BDoddOLA.
Mais ce n’est pas gagné d’avance.
Out of range ? tant pis ! merci pour le cadeau: la lumineuse Judy Collins en accord parfait avec un jeune L.Cohen.
Oserais-je encore le répéter mais nous sommes en patriarcat (avec son schéma neurolinguistique). Il s’agit d’un système et ce système est itératif, non seulement, mais en plus, il serait, à mon sens illusoire d’espérer en voir sortir autre chose que du patriarcal : nous sommes donc dans un ‘monde sans fin’ *
*référence au film Un jour sans fin
Faire plus qu’oser: rêver.
Patriarcat ? Admettons, c’est aisé.
Patriarcat, cause de tous les maux ? Admettons encore.
Donc, il faudrait changer. Et puisque nous sommes en mode binaire, il reste le matriarcat.
Deux questions:
En quoi consiste le matriarcat ?
Avant même de penser à ses avantages, à quels maux nous expose-t-il ?
La résistance aux changements est infinie. Il s’agit donc de rendre ce matriarcat attrayant.
Chaque « qualité » poussée à son extrême devient négative. J’ai toujours pensé que les qualités féminines poussées à leur extrême restaient encore bien bénignes. Mais, font-elles un monde ou une Société valide et durable ?
Une synthèse des deux, matriarcat et pariarcat, ou aussi bien un mélange, est-il possible ?
Fédor Dostoïevski, L’ADOLESCENT, 1875
Lui aussi a dû beaucoup souffrir de vivre dans un siècle où les imbéciles ne manquaient pas.
Je relis « Notes d’un souterrain » de Dostoïevski, je tombe sur cet extrait:
« Bien que j’aie, au début, porté à votre connaissance que la conscience était, à mon avis, le plus grand malheur pour l’homme, je sais cependant qu’il y tient et qu’il ne l’abandonnerait contre aucune satisfaction. Par exemple, la conscience, c’est quelque chose d’infiniment plus élevé que deux fois deux. Après deux fois deux, il est évident qu’il n’y aura plus rien à faire, pire: plus rien à découvrir. La seule ressource sera alors de se boucher les cinq sens et de se plonger dans la contemplation. Tandis qu’en restant conscient, on arrivera au même résultat, bien sûr, c’est à dire qu’on aura rien à faire, mais au moins on pourra se livrer à de petites séances d’auto-flagellation, et ça, quand même, ça ravigote. Cela a beau être rétrograde, c’est quand même mieux que rien ».
Cet auteur a dû souffrir, mais la souffrance nous rappelle le danger, et il nous apprend tellement de choses sur ce sujet.
Il me semble aussi que c’est Aliocha Karamazov qui affirme qu’il n’est pas prioritaire de »s’interroger sur le sens de la vie , mais qu’il y a d’abord lieu d’aimer la vie » .
Ce qui devrait plaire à Corbeau qui préfère le comment au pourquoi .
Ce qui aurait du rendre plus fraternels les popes serbes orthodoxes qui allaient bénir les canons qui tiraient sur les civils du Kosovo .
Pour moi , après avoir longtemps choisi le penchant » Corbeau » ,je crois qu’aujourd’hui je ne sais plus séparer le Comment du Pourquoi qui ne sont qu’un .
Pourquoi mettre le « comment » d’abord, en fait ces deux approches sont sûrement complémentaires. Le pourquoi est plus introspectif, le comment plus libérateur, le pourquoi plus individuel et le comment plus collectif, je ne sais pas… Je me demande pourquoi j’ai écrit ça…
« La route sera longue », vraisemblablement s’il y a un doute sur la destination? Enfin, continuons de pédaler, pour s’éloigner du chaos et atteindre l’harmonie, ou l’inverse, à moins qu’on ne retourne au point de départ. Et si on tombe du vélo, dépêchons nous de remonter en selle, la vie est un apprentissage.
Mais « un temps sans doute encore immensément éloigné de nous », et « une distance sans doute pas infinie », pour des buts « vraisemblablement » identiques, cela laisse la voie ouverte, l’auteur se montre à la fois clivant et conciliant.
« Celui qui voit le moment présent voit tout ce qui s’est produit de toute éternité et ce qui se produira dans l’infinité du temps », cette pensée de Marc-Aurèle me rappelle que l’on ne vit qu’au présent, appréhender le pourquoi ou le comment, ou simplement vivre sa vie dans ce monde où le seul moyen de le changer est de se changer soi-même.
Et si le temps et l’espace ne sont pas une illusion. Ici et maintenant, ça me parle plus http://www.pauljorion.com/blog/2014/09/15/ici-et-maintenant-par-ancestral/
Freud nous coince et nous n’avons pas trop de temps (cqfd..).
Bonne journée à tous!
« Chaque homme tue et viole en son for intérieur », une citation attribuée à Freud je crois savoir. Mais qui dans tous les cas, résume parfaitement notre problème.
Le logiciel implanté par l’évolution entre nos oreilles s’est montré jusqu’à présent extraordinairement performant : nous, primates nus, sans crocs, sans griffes, sans cuirasses, sommes passés en quelques centaines de milliers d’années d’une population de quelques centaines de milliers d’individus, à une population de plus de 7 milliards occupant quasiment tous les écosystèmes et toutes les latitudes. Paradoxalement, nous en sommes revenus au point de départ : nous sommes à nouveau sous la menace de l’extinction. Cette fois non par excès de faiblesse, mais par excès de force.
Nous sommes maintenant notre propre problème, notre propre ennemi.
Car en nous regardant lucidement, il n’est pas très difficile de voir le singe en nous. Et pour ceux et celles qui jugeraient par trop difficile ce regard projeté vers l’animalité intérieure, il suffit d’allumer sa télé ou sa radio, pour voir le spectacle des mâles dominants se frappant la poitrine en criant ‘Moi, Je’.
Si nous voulons nous survivre, il va donc falloir de la lucidité mais aussi… beaucoup de modestie.
La lucidité nous oblige à penser l’impensable du ‘jour d’après’ (celui du 18 juin 40, pour prendre un exemple franco-français pas très éloigné et connu de tous). La modestie nous oblige à accepter, que malgré une technostructure étendue à l’échelle planétaire, nous allons devoir trouver une solution pour survivre ‘au singe en nous’… en bricolant et en utilisant la bonne vieille méthode essai-erreur-analyse-correction-re-essai.
‘Réussir’ pour une espèce, c’est se reproduire, se perpétuer tout en évoluant pour s’adapter à un environnement changeant. Si Habilis a gardé sans évolutions notables et avec peu d’impact sur son environnement, les mêmes outils sur des centaines de milliers d’années, Sapiens les fait évoluer lui, à un rythme de plus en plus rapide. Avec un impact de plus en plus grand et délétère sur l’évolution du système Terre…
Si nous voulons nous survivre, il va falloir échanger le ‘Moi, Je’ court-termiste, par un ‘Nous’ projeté sur le long terme.
Pour le dire d’une manière triviale, plus la voiture roule vite, plus les phares de l’intelligence doivent portés loin. Afin d’anticiper le virage du ‘jour d’après’, afin de pouvoir rester sur la longue route …
@Roberto
Merci pour ce commentaire !
Nous sommes et serons, donc je suis là !
Vous ne roulez que de nuit ?
Avec une intelligence aussi myope que la mienne, si ça n’est pas toujours la nuit, c’est souvent le crépuscule… Alors je préfère rouler plein phare ! 🙂
Longue ? ça oui, « surtout vers la fin… » Le problème c’est que notre étalon-temps est la durée d’une vie humaine. Pfft… Forgés par l’évolution pendant quelques 7 millions d’années pour résoudre des problèmes uniquement dans le très court terme de la survie (dans l’heure, demain) nous sommes radicalement incapables d’harmoniser nos actions dans le temps long. Nous devrons donc nous contenter de « ce que la nature extérieure permettra ». Mais dans quelques milliers d’années je crois que ça devrait changer…
L’Art de la déconfiture :
Je viens de rien,
je suis rien,
je vais vers rien :
– je joue
– tu joues.
Fini de jouer mon lapin.