Billet invité.
Qu’il y ait nécessité à travailler à l’élaboration d’une alternative, tout le monde en convient. Et je pense aussi que tout le monde convient que pour que de telles alternatives puissent émerger, il y a nécessité à ce que les citoyens y adhèrent, à savoir, condition primordiale (selon moi), que ceux-ci puissent participer à leurs définitions et leurs validations. Je crois que l’espace politique crève à la fois du TINA mais aussi à la fois de l’absence, corrélative du TINA, de la possibilité de participer politiquement en dehors des seuls espaces politiques qui restent encore ouverts, à savoir les élections, dont nous savons qu’elles sont biaisées par la structuration actuelle du champ politique sous la forme des partis politiques actuels. Comme il nous est impossible de démettre le Président de la République, que le parlement abdique sa responsabilité (j’ai appris sans surprise que les ‘frondeurs’ s’en iraient ‘massivement’ s’abstenir, que la dissolution du dit parlement appartient au Président de la République et que la recomposition du PS est forclose comme pour nombre sinon la totalité des partis, il ne nous reste plus, pour porter et présenter ces alternatives que deux solutions : l’insurrection ou la création d’un nouveau ‘xième’ parti politique. Les deux sont exclus (pour le moment), pour les multiples raisons que nous connaissons, notamment concernant la seconde option que l’objet même d’un parti est d’accéder au pouvoir politique afin justement de mettre en œuvre ses propositions.
Si l’on refuse cette compétition pour le pouvoir parce qu’elle induit des effets structurels sur le comportement même d’un parti, créer un parti n’a donc pas de sens. Mais si l’on se refuse à en créer un, on se prive aussi de la possibilité d’adhésion des citoyens aux dites alternatives.
Pour ce faire et sortir de ce piège, il est nécessaire de poser un acte politique constitutif fort, fondé sur la légitimité de se constituer en assemblée, tout en refusant que le travail que celle-ci engagera puisse servir de quelque manière que ce soit à l’accès au pouvoir, lequel relève de la compétition démocratique entre partis politiques, réglée par les élections. La critique principale adressée aux partis est justement qu’ils ne servent pas l’intérêt général mais leur intérêt propre : c’est sur cette base que nous pouvons construire un acte politique, qui rendra possible à nouveau l’adhésion des citoyens à un projet alternatif.
Il n’y a là aucune opposition à ce que, dans le même temps, les dites politiques alternatives puissent être en parallèle construites et proposées au débat démocratique, dans une forme renouvelée, et même radicalement constituée, en opposition à la structuration actuelle du champ politique.
Il n’y a pas non plus à ‘craindre’ cette nouvelle forme politique quant à la possibilité que les propositions alternatives, nos propositions, puissent permettre l’adhésion des citoyens, sauf à croire en l’imbécillité crasse de nos concitoyens, leur incapacité à saisir les tenants et aboutissants des problèmes ou à l’inanité de nos propositions. Si c’est le cas, alors autant en tirer directement la conclusion qu’un noyau d’adhérents sera suffisant pour permettre ensuite au plus grand nombre d’adhérer dans le cadre d’une dynamique politique à définir, hors de toute forme politique : n’est-ce pas là l’objet d’un parti politique … hors champ politique
La déclaration constitutive d’une Assemblée que je dénommerais personnellement ‘politique’ (pour bien la positionner en opposition à l’incapacité, politique, des assemblée actuelle à être politique) permettra à la fois de poser cette acte politique fondateur, d’en tracer les contours, d’en définir les modalités mais aussi de permettre à tous d’adhérer à la fois au processus et d’adhérer aux propositions alternatives que nous pourrions y présenter.
La crise actuelle est une crise politique sur l’absence de possibilités et de capacités à définir des politiques. C’est aussi une crise de la participation politique des citoyens à ces processus, l’abstention croissante est devenue réellement ‘1er parti de France’ le prouve.
‘Assemblée Politique’ et propositions alternatives : l’un ne va pas sans l’autre.
Les meilleures propositions alternatives continueront sinon à rester ce qu’elles sont, des propositions, si elles ne trouvent pas une forme politique d’expression, quelle qu’elle soit.
On doit pas connaitre les mêmes ( écologistes )