« Quelle journée à l’usine ! Je me suis engueulé avec un collègue fait de métal… »

J’hésite toujours quand je dois traduire l’expression américaine « bull-shitting », pourtant si pratique, qui signifie baratiner sans manifester le moindre scrupule. Je suppose que l’expression la plus proche en français est « vendre de la merde en boîte ».

Ce qui m’y a fait penser est une dépêche de la Commission européenne relative à l’utilisation future de robots VALERI dans la construction d’avions Airbus, où l’on en trouve un véritable florilège. Je vous laisse juge.

« … nous libèrerons des travailleurs qui pourront se consacrer à des tâches à plus haute valeur ajoutée », explique le coordinateur du projet VALERI, M. José Saenz.

« Les résultats doivent être aussi bons, voire meilleurs, que ceux obtenus par les travailleurs humains », explique M. Saenz.

Les bénéfices potentiels sont évidents. Les microtraumatismes attribuables au travail répétitif et les problèmes de dos à l’origine de congés-maladie, ou même de retraites professionnelles peuvent être évités. Le report des tâches physiquement exigeantes sur les machines permettra de préserver une main-d’œuvre vieillissante dont l’expertise est très utile.

« Personne ne perdra subitement son emploi », explique M. Saenz. Au contraire, les robots devraient permettre aux personnels de travailler plus longtemps, en les délivrant des tâches physiquement éprouvantes ou très répétitives. « L’expertise et le savoir-faire peuvent être davantage valorisés », ajoute-t-il.

Le projet reçoit des apports directs en provenance des ateliers d’Airbus et de l’entreprise autrichienne FACC (tous deux partenaires du projet), où les employés indiquent les tâches qu’ils voudraient voir assurées par leurs collègues faits de métal. « Si les robots sont difficiles à configurer ou à contrôler, les travailleurs ont tendance à intervenir et effectueront la tâche eux-mêmes », ajoute M. Saenz. « Nous ne voulons pas créer des machines coûteuses qui finissent par prendre la poussière dans un coin. Nous voulons fabriquer des robots qui travailleront aux côtés de l’homme, réalisant les tâches qu’il considère rébarbatives, afin de lui permettre de se consacrer au travail intellectuel ».

(sic) !

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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