Bille invité.
Avec 3,6 milliards d’euros de pertes au 30 juin dernier résultant de 4,2 milliards d’euros de provisions pour créances douteuses, la banque BES ne peut rester longtemps dans cet état. Mais tout est essayé afin d’éviter une désastreuse recapitalisation par l’État, qui dispose encore de suffisamment de fonds sur la ligne de crédit accordée par la Troïka afin de financer les banques portugaises.
Une augmentation de capital de 3 milliards d’euros sur fonds publics – le montant estimé nécessaire – ferait de l’État son premier actionnaire avec 70% de son capital, autant dire qu’elle représenterait une nationalisation de fait. Fait non négligeable, l’opération accroitrait d’autant le déficit public alors que le gouvernement peine à le réduire. Une telle formule serait-elle d’ailleurs possible, contrevenant aux dispositions adoptées dans le cadre de l’Union bancaire qui prévoient une implication prioritaire des actionnaires et de certains créanciers, même si elles n’entrent en vigueur qu’en 2015 ? Pour le gouvernement, cela serait ajouter l’horreur à l’abomination !
Celui-ci laisse transpirer les nouvelles sur les malversations supposées du chef de file de la famille Espirito Santo, Ricardo Salgado, désormais soupçonné d’avoir accru le passif de la BES en remboursant aux frais de celle-ci certains créanciers privilégiés du Groupe. Sa fermeté permettrait de mieux faire passer dans l’opinion un sauvetage soutenu par l’État mais calibré pour éviter la nationalisation de la banque.
Les formules ne manquent pas et sont étudiées. Depuis la création d’une bad bank financée sur fonds publics, jusqu’à l’émission de garanties. Car afin de concrétiser la « solution privée » appelée de toutes parts, la Banque du Portugal en tête, l’Etat se doit de prendre l’initiative et de faire un geste. Les inconnues restent en effet trop importantes, que la publication des comptes au 30 juin n’ont pas levées : que s’est-il passé durant le mois de juillet, qui pourrait les avoir encore affectées et n’a pas encore été dévoilé ?
Une des solutions pourrait être de favoriser la fusion de la banque avec un autre partenaire. La BPI, qui avait déjà tenté l’opération en 2000 (mais avait échoué devant le refus de la famille Espirito Santo), pourrait cette fois-ci y parvenir, celle-ci n’ayant plus voix au chapitre ayant perdu ses droits de vote. Il est également question de Santander, la banque espagnole étant très active au Portugal, mais pas de la brésilienne Bradesco. Une telle opération impliquerait toutefois que la clarté soit faite sur les comptes de la BES ou que l’État fournisse des garanties…
Autre aspect notable d’une telle opération, Isabel dos Santos, la fille et femme d’affaire du président angolais, est actionnaire de Banco Português de Investimento (BPI), et on peut penser qu’un accord global pourrait inclure la couverture des pertes de la filiale angolaise de la BES par l’Etat angolais, ainsi que d’autres accommodements non identifiés, étant donné l’importance que l’Angola a prise comme investisseur au Portugal (les intérêts angolais sont également représentés dans la banque portugaise BCP.)
@Régis Pasquet Merci de ce plan on ne peut plus sensé… Mais, pour que les citoyen-ne-s assurent « une partie de…