Billet invité.
Je suis tombé aujourd’hui sur cet extrait vidéo de VentsContraires.net sur la propriété privée et en voyant le titre je me suis écrié « Ah, enfin! ».
Vous décrivez de manière technique ce que je ressens depuis fort longtemps. Tant que le but humain sera l’appropriation et l’enrichissement personnel, toute règle sera contournée pour assouvir le besoin archaïque de protection contre la peur de l’abandon. Car à quoi d’autre que la survie du nourrisson lorsque la mère ne se fait pas suffisamment présente servirait l’amoncellement de richesse sans limite à l’âge adulte ? Cette peur peut être supprimée soit par une meilleure éducation des futurs parents pour les générations à venir, soit par un travail personnel qui, vous le savez, prend un temps et une énergie que peu de personnes sont capables de donner.
La propriété privée n’est qu’un leurre de traitement aux conséquences désastreuses. Il est vrai que je m’exprime de façon péremptoire. J’ai mis du temps à sillonner certains méandres du caractère humain et comprendre qu’à la plupart des dérives que nous observons, depuis la faim dans un monde qui déborde de richesses aux guerres, est associée cette blessure personnelle de l’abandon.
À défaut de partager le pain, nous partageons une tare qui pourrait bien nous conduire directement à notre perte. Pourtant ce trait de caractère ne fait pas partie de notre patrimoine génétique et nous vivrions bien mieux sans, j’en suis persuadé.
Alors ? Pourrait-on travailler à court terme en tentant avec plus ou moins de succès de limiter les dégâts et travailler à long terme en préparant une lignée humaine plus sûre d’elle-même et donc plus partageuse ? J’aimerais le croire et j’enrage de voir la cour d’école mondiale dans laquelle nous évoluons.
53 réponses à “La propriété privée, remède maladroit et tragique à l’angoisse d’abandon, Jean-Michel Elyn”
Lorsque j’ai perdu ma mère , j’ai recherché ce qu’elle m’avait légué de plus fort , et ,au delà ,ce qui la faisait vraiment elle et pas une autre .J’ai trouvé que c’était son sourire, qu’elle était encore capable d’allumer en remerciement pour les aides soignants à moins de deux nuits de sa mort, et entre deux souffrances .
Et ce sourire , ouvert franc et lucide, j’ai peu à peu compris , qu’il ne me disait rien de ce qu’il faut faire , du que faire, de ce que l’on doit faire . Il laissait à chacun la responsabilité de ses actes , de son présent , de son AVOIR , de son appréhension de la Propriété .
Il me disait, par contre, tout du Comment faire , et du Pourquoi le faire . Il me disait tout de l’ETRE., confondant merveilleusement dans le même signe , le moyen et la fin , le comment et le pourquoi .
Il me disait que l’Être précède nécessairement l’Avoir pour que la vie ait une chance de se poursuivre .
Mes parents n’ont jamais vécu que de leurs efforts sur eux mêmes . Et du courage et du sourire offerts à leurs enfants .
J’essaie d’en faire autant .
@ juannessy 27 juillet 2014 à 17:39
C’était une autre époque. On prônait moins l’assistanat et l’on incitait davantage à l’effort = au travail. Ça changeait tout.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=31895
Il me semblait bien que la propriété privée allait ressusciter Jducac !
Pour l’époque , j’ai essayé de faire que ce soit aussi la mienne et celle de mes enfants .
Vous savez bien par ailleurs que « l’héritage » nous sépare . Je prétends même que c’est cette volonté d’absence « d’héritage » à mes enfants qui les a mis ,et les met , en état de continuer » la belle époque » .
Bonjour,
Je vous remercie de cet éclairage qui, si nous sommes capables de le diffuser très largement, pourra peut-être modifier le comportement de quelques-uns (les moins bourrins).
J’ai une proposition honnête à vous faire: je ne vous connais pas, ne sais pas qui vous êtes, connaissez-vous Nouvelle Donne, le collectif Roosevelt, les économistes atterrés? Si tel n’est pas le cas, je vous invite à lire sur internet « les 20 propositions de Nouvelle Donne ». Le sens de vos propos me semble bien compatible avec nos valeurs. J’aimerais pouvoir échanger avec vous sur tous ces sujets.
Espérant une réponse de votre part, bien cordialement,
Laurent Ménard. 06.31.54.02.88..
Il n’y a que les plus bourrins intéressants pour l’étude .
Sans être trop technique, il faut au moins savoir d’où nous venons et savoir que la rente de la propriété privée est le moteur de nos activités depuis 500 ans (depuis les enclosures)
Je ne sais si c’est l’abandon ou la peur du manque qui nous pousse à sacraliser cette propriété privée, mais il faut savoir qu’elle a permis jusqu’à la fin du 19eme siècle le développement d’une agriculture pérenne agro-sylo-pastorale capable de nourrir l’humanité.
Ce système de rente de la propriété privée, qui ne peut survivre que par la croissance, a trouvé le moyen d’augmenter le rendement agricole (et donc de la rente) au sortir de la guerre 14-18 en remplaçant les chevaux par des chars d’assaut, en remplaçant les haies par des barbelés et les fumiers par des engrais azotés issus du nitrate des bombes. Enfin bref, la technologie agricole actuelle est issue de la guerre et des énergies fossiles et donc n’est pas durable.
Même si la propriété privée n’est qu’un leurre de traitement aux conséquences désastreuses, il faut bien reconnaître qu’elle existe dans notre vie et vouloir la supprimer ne pourrait qu’annuler toutes activités puisqu’elle en est le moteur. Je suis désolé mais, jusqu’à preuve du contraire, les emplois dépendent de l’existence de la rente de la propriété privée.
Ce système de rente de propriété privée butte aujourd’hui sur les limites planétaires c’est ce qui est brillamment illustré par le billet de Stéphane Feunteun http://www.pauljorion.com/blog/?p=67382
Si nous voulons conserver un temps soit peu des chances de survie, il nous faut dépasser cette rente et la transformer en autre chose qui nous permettra de faire mieux avec moins c’est que j’appelle la rente sobriétaire.
Comment y arriver est une autre histoire, mais ne sommes nous pas ici pour cela?
La propriété moteur de l’agir ?
A développer :
Propriété – Agir – Moteur .
Pour moi, cela me paraît évident que c’est la rente de la propriété privée qui est le moteur du capitalisme et in fine de nos activités.
L’investisseur propriétaire attend une rente, l’entrepreneur attend un bénéfice, le travailleur un salaire. Les trois sont soumis au impératifs du marché, rentabilité, compétitivité et productivité.
Bien entendu les trois peuvent interagir dans le choix des objectifs de création mais en fin de compte dans le système capitaliste c’est toujours la rente de la propriété privée qui aura le dernier mot.
Ceci dit la propriété privée peut être aussi d’usage et dans ce cas il n’y a pas de rente financière, si elle est tournée vers la sobriété énergétique, elle peut être à l’origine d’une rente sobriétaire.
@Michel Lambotte :
A ma liste de trois termes à creuser ( Propriété-Agir-Moteur) , j’en ajoute un : Evidence.
Si vous avez vaguement répondu à Propriété et Moteur en bottant en touche par l’Evidence , vous n’avez rien dit sur l’Agir .
Bonjour,
Deux questions pour Mr Michel Lambotte:
1- Faites-vous partie de ceux qui ne jurent que par la croissance pour développer les sociétés?
2- Avez-vous observé les courbes de la croissance depuis le début du 19e siècle à nos jours, que ce soit à l’échelle nationale ou mondiale?
Je serais bien heureux de pouvoir poursuivre ce débat avec vous…
Bien cordialement,
Laurent Ménard.
Sur le fond général de votre article , j’ai un peu du mal à réduire ce que la psychanalyse plus ou moins officielle attribue à la blessure d’abandon quant à ses impacts , à l’addiction à la propriété privée ( pléonasme ?).
Et surtout à imaginer que cette addiction viendrait principalement , voire uniquement , de là.
J’irai plutôt chercher dans la relation avec le Temps , dans la relation Jouissance/savoir ( coucou Lacan), dans la représentation vérités / Réalités ou Pensé / Réel .
Mon intuition étant que c’est le Réel qui tuera finalement en nous le soit disant instinct de propriété .
Si l’on fait le rappel que, dans le Libéralisme philosophique qui nous baigne encore et qui n’a pas encore eu de successeur sans faille , la propriété est la pierre angulaire d’un système qui tente d’organiser et justifier les rapports sociaux ( de forces ?), il y a d’ailleurs deux chantiers où remettre à plat la propriété:
– dans sa composante psychique abusivement qualifiée de naturelle,
– dans sa composante systémique fossilisée dans les codes et les supports de pensée unique
Bonsoir à tous
Le fait que les hominidés soient des prématurés en raison de la taille de notre crâne peut exacerber un sentiment d’insécurité si le petit n’est pas gardé au contact continu de sa mère pendant quelques mois comme en Afrique ou en Inde. mais c’est insuffisant comme explication: les animaux ont un sens du territoire lié à la reproduction et à la nourriture. Si nous calquions notre comportement sur celui des hippopotames, nous nous jetterions férocement sur le premier de nos congénères qui mettrait les pieds chez nous!
Mais on peut toujours se défouler en gueulant « La propriété c’est le vol! » aux mésanges qui vivent près de chez nous et chassent impitoyablement les intrus de leur territoire!
La propriété immobilière chez les hominidés remonte à l’invention de l’agriculture et à la densification de la population mais antérieurement, le territoire de chasse comme propriété mobilière d’une tribu ou société découle de l’instinct animal.
L’héritage apparaît chez nous avec les romains, il ne fait qu’aggraver les choses.
Selon la tradition, Dieu, lorsqu’il fit l’humain, prit soin de prendre de la poussière de tous les coins de l’univers afin que l’humain ne puisse se revendiquer d’une terre ou d’un sang.
Commencer par passer du stade d’hominidé à celui d’humain me semble donc être une première étape bénéfique pour mieux aborder la question de la propriété.
Cordialement.
Steve
Si c’est une affaire de tradition …..
bon , on nous prédit moultes catastrophes climatiques et très peu d’une des consèquences majeures de ces phénomènes :
les déplacements de population , les refugiés climatiques !
l’humanité etait nomade depuis plus longtemps qu’elle n’est sédentaire et elle redeviendra nomade .
un flux massif de déplacés climatiques rendra caduque la notion de propriété immobiliere soit à l’interieur d’un pays ou bien à l’exterieur ( exemple inondation :bengladesh ou la louisiane ou la floride ) secheresse (californie ) tremblement de terre (japon qui construit une cité dans le sud de l’inde « un comptoir ») ..
renoncer à la propriété privée c’est renoncer à une part non négligeable du capitalisme l’individualisme c’est casser un des ressorts les plus forts de la motivation de l’achat : se distinguer de l’autre ,il faut placer l’individu au dela du matériel mais cela exige une hauteur d’esprit rare .
Ce peut être en effet une des nombreuses voies par lesquelles le Réel nous fera renoncer à la prétendue nécessité de la propriété privée.
La propriété privée, avec la rente et le pouvoir économique qui y sont liés, est aujourd’hui un bien trop puissant moteur, à la source de nos problèmes…
Il est urgent de remplacer ce moteur (qui n’est pas à mettre entre toutes les mains…) par celui du simple droit à jouir des biens produits par la société, lesquels droits seraient fonction (en partie) de la contribution de chacun. La propriété, et le pouvoir économique qui va avec, reviendraient alors à la société toute entière.
Concrètement l’argent ne permettrait plus d’accumuler des biens, mais seulement des « droits de jouissance »!
Je ne vois pas la différence !
La question à se poser est quelle différence y’a t’il entre par exemple :
– être propriétaire (moyennant immobilisation d’un important capital financier)
– être locataire à durée illimitée (moyennant « droits de jouissance » que l’on paiera, éventuellement sous forme de loyer, à la société)?
Sachant que pour ce qui est de l’usage, on peut faire en sorte qu’il n’y ait aucune différence dans les 2 cas. (si l’on augmente la valeur du bien, par exemple, on peut imaginer récupérer cette plus valu, lorsqu’on abandonne le bien à la société, ou a un nouveau locataire)
la propriété permet de tirer une rente, de spéculer sur la valeur du bien en question, éventuellement de le détruire, ce que ne permet pas le droit de jouissance.
le bien restant propriété de la société, elle seule peut décider de son utilisation, de son exploitation.
Je comprends mieux , et vous reprenez là les distinguo(s?) qui caractérisent l’usus , le fructus et l’abusus .
Je reste interrogatif sur le Droit ( quand on parle de droit , on n’est dans les parages de la propriété) , et sur la définition partagée de » jouissance ».
Entre » jouir sans entraves » et les « quotas de jouissances » , il y a de quoi réfléchir à ce qui peut transcender la jouissance et le savoir (deuxième référence à Lacan qui prétendait qu’à leurs rivages , la Lettre et » Lalangue » était le contour de ce bord ).
Mais contour toujours fragile dont la vocation réussie est de s’évanouir un jour .
» A letter , a litter… »
« …on est dans les parages … »
Le terme « droit » n’est peut être pas le mieux adapté, mais je ne sais pas par quoi le remplacer :/
Je ne fais qu’exprimer ce qui me semble être du bon sens, sans me référer à personne.
D’autres que moi y ont certainement pensé avant, en utilisant des termes mieux choisis. 😉
Pour moi, (lisez jusqu’à la fin, avant de faire des bonds 😉 ) l’objectif est qu’il soit impossible, pour une personne physique, de tirer des revenus d’un capital.
Les revenus du capital doivent profiter à l’ensemble de la société (financer un Revenu de base par ex.)
Les Ressources naturelles sont un capital fondamental (je n’ai jamais compris que ça puisse faire l’objet de propriété privée… :/)
Par contre, la production de capital (une machine par ex.) justifie évidement rémunération, de même que le travail nécessaire à son exploitation.
Le moteur de l’activité économique n’est plus d’accumuler du capital (devenu impossible),
mais d’accumuler ce que j’appelle maladroitement des « droits de jouissance », (sous forme monétaire), qui permettent de jouir, plus ou moins selon les revenus de chacun, des richesses créées par le système productif.
En fait c’est comme actuellement, sauf que l’on ne possède plus, mais on dispose de tout. Plus ou moins selon les revenus de chacun, et c’est cette inégalité qui serait le moteur du système dont je parle, à la place du moteur actuel (accumulation de capital).
Moteur moins ravageur que le moteur de l’accumulation de capital…
La propriété privée n’est selon moi pas le problème de fond.Cela car elle peut être considérée comme légitime, d’un certain point de vue, du fait de l’aspiration de chaque humain a une part d’individualité, d’intimité.
La question serait donc moins celle de la propriété privée dans l’absolu, que celle de la manière dont elle s’acquiert.
Originellement, elle n’a pu que s’acquérir par la force.Une personne ayant « enclos un terrain » et dit à ses comparses: ceci est à moi, et plus à vous.
Aujourd’hui, elle s’acquière principalement, sauf quelques cas, par l’exploitation. Plus l’exploitation qu’un homme est capable de mettre en oeuvre est grande, plus sa capacité d’acquérir de la propriété sera importante.
Une autre problématique de la propriété, qui réside toujours dans un rapport de force, est celle liée à l’acquisition d’autres espèces animales que la notre, par l’humain.Se pose donc la question de la légitimité de l’appropriation privée, en de tels cas.
De la même manière que l’humain, en position de force, s’est octroyé le droit d’acquérir d’autres humains,c’est le système de l’esclavage.
Pourquoi l’homme se permet tout cela?Je ne pense pas que l’abandon soit le seul facteur explicatif.Je pense qu’il y a l’égoïsme, le manque d’empathie, les croyances collectives erronées,l’absence de réflexion, le mimétisme, l’individualisme, etc.
En réalité, la propriété est un phénomène multifactoriel, dont les explications d’existence sont aussi large que les sciences humaines et sociales.A la frontière de la psychologie(sans se limiter, je crois, au phénomène de l’abandon), de la politique, de l’économie, de l’histoire, de l’anthropologie, du droit, de la philosophie, et autres.
« l’aspiration de chaque humain a une part d’individualité, d’intimité »
C’est ce qu’il s’agit de prouver. Le postuler ne répond pas à la question.
« qu’il y a l’égoïsme, le manque d’empathie, les croyances collectives erronées,l’absence de réflexion, le mimétisme, l’individualisme, etc »
Vous citez une suite de comportement…..
La peur de l’abandon est une motivation et peut, certes, générer ces comportements et bien d’autres.
Mais ce sont toujours des motivations qui en sont à l’origine. Et les motivations humaines et animales sont toujours en relations avec les peurs de base. Les comportements sont seulement des réponses à celle-ci.
» les peurs de base…(cinq ? Plus ? Moins ? ) … » , c’est aussi un postulat .
Il est vrai plus fécond par ses conséquences que celui de l’aspiration à l’individualité , que Jacques Attali « postule » comme une tendance lourde.
Mais la ligne de plus grande pente n’est pas une obligation incontournable quand elle aboutit au précipice.
Concernant les postulats, les théories humaines entières sont fondées sur des postulats.N’étant pas à l’origine de toutes choses et ne connaissant pas l’origine de toutes choses, nos théories reposent sur des postulats.C’est le cas dans de nombreuses sciences tel qu’ en physique, du Big Bang aux théories évolutionnistes.Parfois les postulats ne sont jamais démontrés, sans que cela n’ invalide la théorie en question, parfois, avec le temps, ils le sont, la confortant(cas du Big Bang)
La science repose sur des postulats, puisque une théorie est juste tant qu’on n’a pas démontré qu’elle ne l’est pas.
De plus, ceci appliqué à l’économie, les libéraux avec leurs hypothèses de concurrence pure et parfaite, d’homogénéité des facteurs, d’information parfaite ou encore de main invisible régulant le marché, se base sur des postulats non démontrés.Pourtant une majorité les admets pour vrai et ils ont valeur universitaire.
Dans ces conditions, les précautions idéologiques, qui sont évidemment nécessaire d’un point de vue éthique, font aussi, si poussées à l’extreme, le jeu de « l’adversaire ».
Nous parlons de sciences sociales et non de sciences dures.La propriété est un fait humain, peut-etre animal.Elle n’est pas un fait intrinsèquement biologique.
Nous devons donc raisonner dans le cadre de science sociale, avec la part d’interprétation, de choix, d’intuition, de subjectivité que cela implique.
Pour ma part , je ne vous reprocherai pas de fonder un postulat (car c’en est un ) en avançant la phrase en question.
Je vous opposerai qu’un postulat est finalement avéré ( aussi bien en mathématique qu’en logique ) par la démonstration de ces effets et de l’absence de contradictions « aval » .
Un postulat n’est donc qu’une hypothèse que l’on se doit de vérifier au final du raisonnement .
Sinon , ça s’appelle un axiome ( en mathématique ) ou un dogme (en « science » plus ou moins « humaine ») .
La vie est basée sur la notion d’appropriation et donc de propriété privée : appropriation de son lieu de vie, de sa nourriture etc .. etc.. la propriété est con-substancielle à la vie (végétale ou animale). Quand à la psychanalyse et cette compulsion à tout faire remonter à des traumatismes de l’enfance elle a surtout montré son incapacité à soigner les problèmes psychologiques.
« La vie est basée sur la notion d’appropriation et donc de propriété privée »
Pareil : c’est ce qu’il s’agit d’expliquer. Dire « c’est comme ça » évite évidemment de devoir se fatiguer à donner une explication mais on n’avance pas.
La vie n’est pas « basée » sur une « notion ».
Précision utile au dialogue:
Il y a Rémi et rémi.
Rémi n’est pas rémi et rémi n’est pas Rémi.
La confusion ne serait préjudiciable qu’à Vercingetorix le fier Siccambre .
Lol.J’ai du allé chercher sur Wikipédia, pour comprendre votre référence culturelle!
Au demeurant je suis d’accord avec rémi sur:
« Quand à la psychanalyse et cette compulsion à tout faire remonter à des traumatismes de l’enfance elle a surtout montré son incapacité à soigner les problèmes psychologiques. »
Agriculteur d’origine urbaine , j’ai peu à peu pu au fil des années constituer une ferme et donc une propriété privée avec bâtiments et terrains. Actuellement cette ferme permet à un de mes fils de s’installer .
Pour que la confiance en l’autre permette de renoncer à ce bien il faudrait un changement de société ; je lutte pour ce changement mais ne peut renoncer à cette protection . Comme on dit la confiance ça se mérite et à regarder le monde comme il va , à moins de faire le choix du renoncement matériel absolu , il est absolument fou de renoncer à se protéger.
Concernant l’accumulation des biens ( maisons, terres, richesses , entreprises etc ) je suis partisan de lois limitant la dimension et le nombre de ces biens ; 3 fermes valent mieux qu’une dit le slogan de la confédération paysanne . Le fait de limiter serait en fait une libération , une créativité et un dynamisme économique et humain. sans précédent.
Le système libéral a oublié à l’absurde les limites ; science et technique nous ont donné des ailles pour un vol qui sera funeste si nous ne savons pas nous poser collectivement des limites.
La confiance ne pourra pour mon compte revenir qu’à partir du moment où on rentrera dans un régime démocratique ; c’est à dire un système qui place à égalité les hommes en amont et en aval ; et à ce titre qui place des limites donnant sens et durabilité à la société.
On ne sera en démocratie que lorsque la propriété privée aura été remise en cause …démocratiquement .
Et c’est la principale difficulté de l’exercice que d’avoir besoin de l’expression du but que l’on vise pour parcourir le chemin qui permet de l’atteindre .
Quadrature du cercle que seul le sourire de ma mère a résolu à ce jour .
« On ne sera en démocratie que lorsque la propriété privée aura été remise en cause …démocratiquement »
Que lorsque la propriété privée aura été étudiée et débattue démocratiquement ! pas de remise en cause prématurée ! Il n’y a pas d’éléments négatifs en soi concernant l’organisation d’une société ; ce qui compte c’est le mouvement , l’articulation et le projet.
En dehors des relations interindividuelles , c’est l’institution qui garantie la confiance en fixant des règles ; la première d’entre elle étant la participation de tous à égalité aux réflexions, délibération et décision (la démocratie ).
A observer notre société , on ne pEut pas avoir du tout confiance.
Qu’est ce donc d’autre que la démocratie que la remise en cause !
Il y quelques années, j’ai découvert au détour d’une librairie à Casablanca un livre que j’ai acheté, uniquement en ayant lu son titre : « Avoir ou être ? Un choix dont dépend l’avenir de l’homme ».
Ce livre d’ERICH FROMM (*), publié en Anglais en 1976 sous le titre original « To have or to be » a depuis lors rarement quitté ma bibliothèque, sauf quand le l’ai prêté et perdu….
On trouve sur YouTube une intéressante vidéo d’Erich Fromm à propos de son livre.
http://www.youtube.com/watch?v=BzpT1mZf718.
Les préoccupations de Mr FROMM sont comme prémonitoires de ce qui s’échange sur ce Blog. Si vous avez l’occasion de le lire, ne la manquez pas.
(*) Erich FROMM 1900-1980. né en Allemagne, psychanalyste, philosophe, écrivain il émigre aux states en 1934, Pof de psychiatrie à l’université de new-york il devient citoyen d’honneur de la Suisse où il résida de 1969 à sa mort.
Pour ceux qui préfèrent lire en français plutôt qu’écouter en anglais :
http://www.philo5.com/Mes%20lectures/Fromm_AvoirOuEtre.htm
Ce que ce post-là évoque, c’est tout simplement la naissance d’une religion et sa justification.
Amen.
Si, pour ce qui vous concerne, vous ne semblez pas victime du syndrome de l’Abandon , il va nous falloir chercher lequel des quatre syndromes restants ( selon certains dont je ne partage pas toutes les affirmations) vous incite à cette vindicte . Gratuite , elle.
Allez en paix mon fils et ne péchez plus .
Surtout dans les pays dits développés, la société capitaliste – c’est maintenant une banalité de le constater – est devenue de plus en plus matérialiste. En ce sens, son culte de l’argent nous incite à rechercher le bien-être à travers la consommation de biens matériels à outrance. Aussi, l’argent étant devenu une fin en soi, alors qu’il n’est rien en lui-même; nous nous sentons affaiblis, voire inexistants, si nous n’en avons plus dans nos poches ou dans nos banques…
Comment alors se débarrasser de cette adoration, devenue une véritable addiction ?
Il y a environ quatre siècles, l’homme occidental riche et puissant avait déjà essayé de se débarrasser d’un autre rien coriace : Dieu, qu’on lui avait imposé depuis le fond des âges sur des terres devenues si lourdes en héritage, qu’il manifesta une forte envie d’y voir ailleurs et pourquoi pas, découvrir de nouvelles opportunités en de nouveaux mondes. Malheureusement, si tôt le premier pied posé sur la terre vierge et inconnue, il continua de faire ce qu’on lui avait toujours appris, c’est à dire massacrer de la meilleure manière qui soit, tout ce qui se refusait à lui. Il dût cependant faire semblant encore de croire en son dieu, le temps de tout coloniser et d’imposer sa foutue religion, pour transformer ses esclaves convertis en ouvriers spécialisés travaillant à la chaîne, et ayant le privilège de partager dorénavant afin de répondre au mieux-disant social et humanitaire, les mêmes soucis existentiels que lui, mais tout en restant dans les bas-fonds de la misère matérielle. Une fois la machine infernale lancée, il passa à la phase terminale avec un certain succès puisque deux siècles plus tard, il déclara enfin que le Dieu du ciel était mort, et que les pauvres malheureux étant occupés à la mine ou à l’usine, on aurait plus rien à craindre vraiment de ce côté là…, au moins pour un temps.
Deux siècles passèrent encore et voilà que les soucis recommencent aujourd’hui, cette fois-ci à cause de cet autre nouveau « rien » encore plus fortement mondialisé que l’ancien dieu défunt, à savoir l’argent, des montagnes d’argent, dont on ne sait plus comment il faudrait s’en débarrasser avant de tomber dans le prochain précipice.
« L’argent est mort, l’argent est mort, et c’est nous qui l’avons brûlé ! »
Bref cauchemar salutaire, car c’est sans compter sur cette mariée mise à nu, « sacrée » et dernière survivante des temps archaïques de notre modernité amnésique : la PROPRIÉTÉ privée, plus lourde encore que nos maudites montagnes d’or et que notre Terre elle-même.
Qui saura trouvé l’autel du sacrifice pour mettre fin à ce culte qui tient lieu de dernière grande religion, comportant probablement le plus grand nombre d’adeptes à travers le monde entier?
Arriverons-nous à alléger l’humanité de cet écrasant fardeau, avant que l’homme, après s’être débarrassé d’un peu de rien et de presque tout, pour se soulager définitivement, ne se débarrasse de lui-même ?
Quand on vous lit , on peut penser que ce serait plus simple de commencer par se supprimer soi même .
Que l’homme ait besoin d’un espace, une bulle, voir cela avec ce qu’en dit la proxémie, je le conçois. Nous avons besoin de respirer, boire et manger sur un territoire, ok.
Maintenant si je suis propriétaire de la voiture garée sur » mon » terrain près de » ma » maison, je le dois aux lois qui ont façonné les rapports sociaux. Donc la propriété est » légale » .
C’est sans doute cela qu’il faut faire changer et évoluer !!
Que vise » cela » dans votre phrase ?
Lire « Capitalisme et pulsion de mort »
Un petit texte proposant un sujet de réflexion, une douzaine d’intervenants et autant d’interprétations différentes.
Le problème ne serait-il pas notre individualisme intrinsèque que nous le voulions ou non ?
Est-ce que « l’intérêt » général peut-être défini autrement que par la communauté concernée ?
Est-ce qu’un individu en vaut un autre ?
1- que signifie « intrinsèque » ?
2- non et ça s’appelle la démocratie .
3- Oui , mais ça dépend de ce que « vaut » vaut !
Je voudrais ajouter qu’il faut peut-etre faire distinction dans la propriété privée entre
– la propriété privée de type résidence ou habitation personnelle et principale.
– la propriété des moyens de production.
-La première est acceptable, dans l’hypothèse où chaque individu peut y accéder de manière égalitaire.C’est à dire dans une société où les différences de revenus, n’existent pas, ou bien ne peuvent etre fondées que sur le travail et l’effort effectif, réalisé par un individu.
-La seconde, en revanche, peut etre contestée.Mais plutôt que de la remplacer par la propriété collective( au sens d’un Etat propriétaire des moyens de production), l’on pourrait la remplacer, ce qui existe déjà, par la propriété privée collective, c’est à dire l’entreprise coopérative.
L’initiative et la propriété privée resteraient alors en vigueur, la différence résidant dans le fait que chaque membre d’une entreprise aurait une voix, lors des délibérations(décision de réinvestissement, de bénéfice distribués)et obtiendrait une part égale du bénéfice.Le salariat serait alors abolit.
Au demeurant le système de l’entreprise coopérative, s’il n’est pas généralisé actuellement, fonctionne pour autant très bien, des entreprises coopératives dépassant les 50 millions de revenus annuels.
Donc pour résumer, peut-être doit-on distinguer entre:
-propriété privée socialement acceptable, car relavant de l’individualité, sans trop altérer l’individualité d’autrui (typique du terrain et de la maison)
-propriété privée non acceptable, car basée sur l’exploitation des uns sur les autres, et sur le prélèvement d’une plus-value, sur le travail d’autrui.(c’est le cas de la propriété purement privée des moyens de production)
aborder la notion de propriété dans sa globalité ne semble pas simple. alors pourquoi ne pas envisager d’aborder séparément les différentes formes de propriété : foncière, mobilière, intellectuelle. Et là je peux dire que je considère que le foncier (le sol) appartient à l’humanité. Je peux estimer aussi que toute invention bénéfique à l’humanité appartient à l’humanité…
Quant aux bien mobiliers : le désir de « faire son nid », de mettre sa famille à l’abri, me semble justifier la propriété de quelques objets.
N’est-il pas utile de faire la différence entre la propriété lucrative et la propriété d’usage ? Sont-elles de même nature ?
La première aspiration d’un être vivant est de pouvoir survivre. Dans un environnement hostile, cela peut se traduire par la nécessité d’une bulle d’intimité où tout être autorisé est supposé bienveillant. Le milieu dans lequel nous évoluons est majoritairement humain, peu d’entre nous doivent affronter des bêtes sauvages pour manger ou dormir. Donc si nous avons un réel besoin d’intimité pour nous ressourcer, j’ai l’impression que nous sommes de mauvaise compagnie pour nos semblables.
Que serait un environnement bienveillant? Sans tomber chez les bisounours, j’évoquerai les termes respect, empathie et aide. Cela ne veut pas dire de supprimer toute barrière, mais présupposer que toute personne dans mon entourage est bienveillante va baisser dans une large mesure mes soupçons et ma paranoïa. C’est un cercle vertueux parce que mon comportement va inciter les autres à faire de même. S’ils y sont réceptifs, bien entendu.
Dans une telle ambiance je vais être plus enclin à partager nourriture, matériel, information. Le partage n’est pas le but, c’est l’efficacité. Par exemple acheter un lave-linge pour ne l’utiliser que quelques heures par semaine est peu efficace. À plusieurs c’est mieux, toujours avec l’hypothèse de l’environnement bienveillant.
Donc dire que la propriété privée a fait fonctionner le monde depuis des siècles, c’est un fait. Avancer que c’est la seule organisation qui vaille ne me convainc pas.
La première expérience humaine est le contact avec la mère. S’il ne se fait pas ou mal, la peur de revivre ce moment douloureux est immense et c’est la méfiance continuelle qui s’installe. Une des conséquences est de se reposer sur les choses matérielles mais pas sur l’humain. C’est pourquoi, lorsqu’il m’arrive de parler avec une personne qui me semble avoir vécu ce traumatisme, je remplace mentalement le mot « argent » par « amour », et le discours prend alors un sens totalement différent: j’ai besoin de plus d’amour, je ne peux pas vivre sans amour.
Bonjour à tous,
L’article proposé trouvera adeptes et détracteurs. Je suis peu convaincue par ce raisonnement à la conclusion pour le moins discutable.
« Tous les chemins mènent à Rome », y compris dans le domaine de la pensée, c’est la limite de l’exercice. Une réflexion des plus logiques peut mener au meilleur comme à l’inacceptable. Le tout serait de savoir où l’on veut aller et par quels moyens.
L’idée que l’appropriation serait une tare me semble effrayante. Je lui préfère une thématique à mes yeux essentielle : la démesure confrontée aux valeurs d’empathie et de solidarité. Chaque personne (donc unique) se construit à sa façon et ne peut se voir imposer des mesures confiscatoires émanant d’anciens relents dogmatiques (l’histoire a fait ses preuves). Le mot « confiscation » n’a bien entendu pas été employé mais nous n’en sommes pas si loin. Il est aisé d’y déceler une atteinte à la liberté individuelle.
Les humains étant des animaux qui s’interrogent, il nous reste peut-être à saisir cette chance. Posséder et partager ne seraient-ils pas compatibles ??? Décence et juste mesure, pourquoi pas ??? La difficulté est de savoir où nous plaçons le curseur…