Billet invité. À propos du journal Le Monde, l’éditorial en ligne a rectifié le tir aujourd’hui dans la journée : Jean-Marie Le Pen rappelle à sa fille d’où vient le Front National.
Dans une vidéo publiée sur le site du FN, Jean-Marie Le Pen s’en est pris, d’une part à des artistes goyes anti-FN (Noah, Bedos père et Madonna), et d’autre part au seul juif du lot, Patrick Bruel. A propos duquel il a précisé : « On fera une fournée la prochaine fois ».
Aussitôt, deux membres éminents du FN l’ont critiqué, tout en niant qu’on doive nécessairement conclure à de l’antisémitisme. Louis Aliot, le gendre : « C’est une mauvaise phrase de plus. C’est stupide politiquement et consternant ». Gilbert Collard, le compagnon de route a fustigé « ces cabrioles avec les mots qui font vraiment des bleus à l’âme », et lui a suggéré de prendre sa retraite. La vidéo a été retirée du site. Marine Le Pen, la fille, a ménagé la chèvre et le chou : d’un côté, parler de « fournée » est une « faute politique » ; de l’autre, le sens donné aux propos de son père relève « d’une interprétation malveillante. »
Jusqu’ici, cet ensemble d’informations se borne à jeter une lumière crue sur les relations entre le vieux FN et le nouveau : ce dernier rompt avec les déclarations antisémites sans trop en faire contre l’antisémitisme lui-même, c’est cela le nouveau cours du FN. Nous (les citoyens non antisémites) sommes priés de cesser de « diaboliser » ce merveilleux nouveau parti.
Quand j’ai lu dans Le Figaro un commentaire parfaitement ambigu de cette suite de déclarations, cela ne m’a pas étonnée.
Le nouveau, la grande nouvelle, c’est que Le Monde et Le Nouvel Observateur en font autant. Le Monde.fr : « Jean-Marie Le Pen suggérait de faire une ‘fournée’ d’artistes anti-FN ». Non, une fournée d’artistes juifs anti-FN. Selon le Nouvel Obs.fr, il « a évoqué une ‘fournée’ à propos du sort qu’il entendait réserver à différents artistes hostiles au FN dont Patrick Bruel, qui est juif. » Non, la fournée était pour le seul juif du lot.
Au secours.
@ Hervey Et nous, que venons-nous cultiver ici, à l’ombre de notre hôte qui entre dans le vieil âge ?