Y a des solutions à tout !, par Julio Béa

Billet invité. Une réponse aux inquiétudes de Zébu : Un fléau qui ne nous affligerait que depuis vingt ans ?

Le mouvement, le progrès ne sont possibles que si une démocratie généralisée dans tout le corps social imprime à la vie collective une jeunesse constamment renouvelée. La démocratie n’est efficace que si elle existe partout et en tout temps. Pierre Mendès France, La République moderne, 1962

Puisqu’il n’est apparemment pas possible de réformer la France et les Français, ne pourrait-on pas proposer de les dissoudre au moins provisoirement ? Juridiquement, ça ne pose pas de problème car le néolibéralisme sait libérer l’innovation dans tous les domaines et ce serait une erreur d’ignorer les avantages de cette technique qui structure notre siècle – et le détruit aussi sûrement mais ce n’est pas le sujet.

Il est dorénavant accepté qu’on ne s’attaque plus à l’arme blanche, ni à feu, mais à coups de virus informatique ou de manipulations juridiques avec la protection de porte-avions US en cas de besoins ultimes : c’est ainsi que les principautés périphériques de la France ont mis le pays à genoux avec l’aide de multiples paradis pirates, autant de trous noirs où disparaissent en toute sécurité les produits financiers du monde entier. Soyons réaliste, les pays qui ont encore une armée perdent leur argent et leur temps et il leur faut faire des économies. Par contre un pays qui investit dans l’informatique et le juridique peut espérer régner sur le monde à partir de quelque paradis pirate ou même virtuel. « Ils » ont donc eu la peau de notre armée sans coup férir. On ne peut que s’incliner bien bas devant les succès de ces principautés et de leurs gardes folkloriques plus efficaces que des rafales. Tant d’efficacité laisse sans voix.

Que peut-on faire ? Un dicton anglais pragmatique dit: « If you can’t beat them, join them ! ». Puisqu’il a été décidé de ne plus passer les voisins dérangeants par le fil de l’épée comme au bon temps moyenâgeux – vers lequel nous régressons nous dit Anne-Cécile Robert, mais c’est une autre histoire – rejoignons-les démocratiquement par référendum comme en Crimée. Les différentes régions françaises pourraient décider en toute légitimité démocratique de rejoindre les paradis pirates les plus proches : Jersey, Andorre, Monaco, Suisse, Luxembourg ou « Disneyland libéré» pour la région parisienne. L’Espagne pourrait être découpée entre Gibraltar et Andorre, l’Italie entre le Vatican et San Remo et ces anciens et lourds pays sans imagination financière deviendraient tous des paradis pirates ! Premières décisions : plus d’impôt pour personne et des casinos partout ! Vous direz que si tout le monde devient pirate, il n’y aura plus personne à pirater et c’est quand même le sport mondial majeur de ce siècle débutant : pirater tout ce qui se « laisse faire » à coup de juridisme destructeur et suicidaire !

Bon, s’il n’y a plus personne à pirater ni à suicider, les derniers en place pourront alors revoter pour la dissolution des pirates et reconstruire des frontières historiques en oubliant les principautés pathogènes vraiment moyenâgeuses. Et voilà le travail !

Référence bibliographique indispensable à tout travail sérieux : Everybody has the right to be stupid, some people just abuse the privilege

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