Billet invité. Au sujet de « Paul Jorion pense tout haut le 26 mars 2014 à 8h55 »
La « pétoche » et ses à-côtés expliquent bien des choses, mais il y a aussi de bien vieilles, de préhistoriques, aspirations de l’être humain dues à une vision d’un « autre monde » que tous semblent plus ou moins avoir en eux. D’où cela peut-il bien venir, quelle est la source des quelques géniales intuitions qui ont parsemé l’histoire de la spiritualité, des croyances, des religions ? Pourquoi a-t-on même l’idée qu’il y a quelque chose « derrière le voile » ? Je pense à la fois où, devant deux religieux, vous aviez évoqué le « royaume de dieu » comme ce qu’il faudrait mettre à la place du système actuel. Je pense aussi à vos références récentes au pape François et à sa lettre d’exhortation apostolique Evangelii gaudium. Je pense à la difficulté que j’ai à expliquer à mes proches, à mes collègues, à mes amis « les temps qui sont les nôtres » avec le vocabulaire de la crise financière et des inégalités, ou celui de l’environnement, du climat et des ressources : trop de mots abscons, trop d’informations aux implications peu évidentes pour des esprits formés dans tant de domaines différents, préoccupés de tant de quotidiennetés éparses : l’un est géologue-célibataire-voyageur, l’autre comptable-obèse-amateur-de-chats, etc. Combien de mondes mentaux ? Sans compter que les notions complexes sont difficiles à propager dans une civilisation qui, même moderne, conserve un taux d’analphabétisme fonctionnel élevé. La « religion » a là, par contre, l’avantage de la simplicité : le « royaume de dieu » = la fraternité (et ses conséquences). Les partis politiques ne peuvent avoir cette efficacité, sauf à tomber dans des dérives mauvaises déjà explorées. Peut-être en arrivera-t-on plutôt un jour à un genre de « religion-morale-éthique-culture-conscience » planétaire compréhensible par tous ?
Suite et fin : L’évolution de l’IA peut prendre différentes approches, et chacune a ses propres avantages. Voici une analyse…