Billet invité
Nous avons signalé récemment le dernier rapport d’Oxfam sur les inégalités. Lors de sa divulgation, les réactions ont été unanimes. Est-ce à dire pour autant que tous ceux qui se sont empressés de dénoncer à la cantonade la réalité décrite par ce rapport voient véritablement dans ces inégalités un fonctionnement fautif du capitalisme sur lequel il conviendrait à tout le moins de se pencher ? Évidemment non, c’est une unanimité de façade, tout simplement parce qu’on imagine mal un dirigeant – politique, économique – assumer un discours d’autosatisfaction devant les chiffres publiés par Oxfam.
Eh bien si ! il y a des gens qui ont ce « courage », font fi des contingences et de la « bien-pensance » et assument pleinement leurs « idées », comme Kevin O’Leary.
Interrogé sur un chiffre extrait du rapport – les 85 personnes les plus riches au monde possèdent autant que les 3,5 milliards les plus pauvres -, celui-ci accueille la nouvelle de façon extatique. En substance, pour les non-anglophones (la vidéo a été partiellement sous-titrée ici): « C’est une nouvelle fantastique, cela inspire tout le monde pour trouver la motivation, en regardant les 1 % (les plus riches) et en se disant « je veux être l’un d’entre eux, je vais me battre de toutes mes forces pour parvenir au sommet ». Qu’y-a-t-il de mal à cela ? Je glorifie le capitalisme ! Et ne me dites pas que vous voulez redistribuer la richesse de nouveau, ça n’arrivera jamais ».
Quand la journaliste lui fait remarquer gentiment qu’ils sont en train de parler de gens dans une pauvreté abjecte et extrême, Kevin O’Leary lui répond : « Absolument pas, on était en train de parler des riches ».
Avec des amis comme Kevin O’Leary, le capitalisme n’a pas besoin d’ennemis.
Un peu tôt pour chiffrer avec précision, mais certainement pas des milliards de dollars.