J’écris souvent à propos de la finance que ses processus s’apparentent à ceux que l’on découvre dans « la nature livrée à elle–même ». Ce qui, sous ma plume de sceptique du dessein intelligent, n’est pas un compliment.
J’ai déjà évoqué le parc naturel du Yosemite en Californie. Il contient en particulier le « Mariposa Grove », une forêt de séquoias. Nous sommes allés les voir. Je vous épargne les photos de moi tout petit devant un très grand et gros arbre mais j’ai quand même quelques photos édifiantes à vous montrer.
L’écologie du séquoia est de mieux en mieux comprise et si je vous rapporte ce que j’ai appris au centre d’information du Yosemite, c’est pour vous donner un petit goût de la manière dont fonctionne « la nature livrée à elle–même ».
Voici. Les cônes du séquoia sont incapables de tomber au sol par eux–mêmes, le pédicule étant trop résistant. L’arbre compte sur la larve d’un coléoptère qui rongera ce pédicule et permettra au cône de tomber au sol. Une fois là, celui–ci est incapable de s’ouvrir de lui–même : seul le feu y parviendra. L’arbre compte également sur la foudre pour détruire la couche d’aiguilles qui couvre le sol, sans quoi la graine sera incapable de germer.
Depuis quelques années, les autorités du parc veillent à reconstituer pour le « Mariposa Grove », un environnement aussi proche que possible d’un environnement naturel. Les deux photos ci–dessous montrent ce que ça donne. Mes amis, quel chantier : on n’est pas au Bois de Boulogne, ni même en forêt de Soignes !
Ah oui, j’oubliais : les séquoias ne doivent pas leur survie à la bienveillance des amis de la nature mais à la médiocre qualité de leur bois : il arrive qu’un arbre qui s’abatte se casse comme du verre en plusieurs tronçons. Avec ceux qui furent abattus au XIXè siècle, les hommes ne purent faire que des crayons : on décida qu’il valait mieux encore les laisser vivre leur vie de trois mille ans !
Une réponse à “Petite leçon d’histoire naturelle”
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