…MAIS ELLE NE SORT PAS DE LA BOUCHE DES ACTEURS DE L’ÉLECTRONUCLÉAIRE ! par François Leclerc

Billet invité.

Suite au passage du typhon Wiphia, l’opérateur de la centrale a d’abord prétendu qu’aucun dégât n’avait été constaté et que l’eau de pluie déversée à son initiative dans l’océan était en-dessous des seuils fixés par le gouvernement. Il a fallu une semaine pour que Tepco reconnaisse qu’elle était « peut-être » au-dessus, une telle imprécision étant à bien y réfléchir la pire des choses, signifiant que la multitude des débordements d’eau par dessus le petit muret de 30 centimètres qui entoure le millier de réservoirs de stockage n’a pas permis de mesurer la contamination qui s’en est échappée. Il en a été identifié une douzaine. Aucune information n’est donnée sur la contamination de l’eau à l’intérieur de cette retenue dont la hauteur se révèle insuffisante mais qu’il n’est pas envisagé de surélever.

Ce sont des travailleurs présents sur le site de la centrale qui ont révélé sur Internet un glissement de terrain, qu’il a ensuite bien fallu reconnaître, en le minimisant. Il est intervenu à la suite des pluies diluviennes dans la zone des réservoirs et aurait pu aboutir à la dislocation de certains de ceux-ci.

La mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA), qui vient de terminer ses travaux au Japon n’a pas évoqué l’état de la centrale, se contentant de décerner un satisfecit général aux autorités japonaises, qui ont fait « beaucoup pour réduire l’exposition de la population dans les zones touchées, pour permettre à terme aux évacués de rentrer chez eux… », précisant pour convaincre que ses membres avaient « mangé du poisson », sans en préciser la provenance.

Saluant l’officialisation des accords conclus avec le Royaume-Uni prévoyant la construction de deux réacteurs EPR de forte puissance (1.650 mégawatts), qu’il présente comme « un moment clé dans l’histoire d’EDF », son PDG Henri Proglio a eu ce commentaire qui n’en appelle aucun : « Cela va contribuer à définir le paysage énergétique de demain, basé sur des sources faiblement émettrices de CO2 ». Ce paysage se précise en France, où il est question de lisser l’importante augmentation à venir du prix de l’électricité en prolongeant la durée de vie des centrales de dix ou même de vingt ans. L’argument selon laquelle l’électronucléaire était moins cher à disparu, reste celui de l’émission de CO2.

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