Billet invité.
Les indicateurs habituels n’étant plus très éclairants dans une situation inédite, à quels repères se raccrocher ? Grandeur et décadence, on en vient à scruter le moral des uns et des autres, et à accorder à ces indices une valeur surprenante. Il faut bien se fier à quelque chose !
Les enquêtes n’ont pas manqué tout récemment, pour s’en tenir à l’Europe. Le moral des consommateurs allemands a été mesuré par l’institut GfK, qui en a rendu compte le 25 septembre, laissant apparaitre des signes de son amélioration. Non sans contradiction avec d’autres données, car un recul de leur attentes en terme de revenu étant en même temps enregistré. Tout est affaire d’interprétation. Quand ce n’est pas le moral des consommateurs, c’est celui des entrepreneurs qui est scruté ! Toujours en Allemagne, il a faiblement progressé en septembre mais est toujours au beau fixe, signe que l’économie reste sur de bon rails, nous apprend l’indice Ifo. Et il est ajouté qu’il n’a toutefois atteint que 107,7 points, alors que les attentes du consensus d’économistes réunis par Dow Jones prévoyaient 108. De quoi alimenter les chroniques.
La comparaison avec les attentes est devenu un exercice incontournable des commentateurs et des analystes. L’un d’entre eux a tiré comme conclusion que « avec des indicateurs de moral pointant vers le haut, l’économie allemande devrait continuer à se reprendre au cours des prochains trimestres », en se référant à l’indice Zew qui mesure le moral des investisseurs et qui affiche un résultat bien supérieur à ce que prévoyaient les analystes, crédibilisant définitivement sa conclusion.
En France, le climat des affaires a continué de s’améliorer en septembre, gagnant trois points sur un mois, mais le moral des patrons dans l’industrie « marque une pause » en cédant un point, a indiqué l’Insee le 25 septembre. Ce que Pierre Moscovici, le ministre des finances, avait annoncé la veille en ne retenant que l’amélioration, sans doute partiellement informé. Du côté des consommateurs, l’Insee a le lendemain enregistré un gain d’un point par rapport à août pour l’indicateur qui synthétise la confiance des ménages. Il avait déjà progressé de deux points le mois précédent, atteignant six points d’amélioration par rapport au minimum historique atteint en juin dernier, mais le dernier score reste nettement inférieur à la moyenne de l’indice calculée sur la période 1987-2012. Incontestablement de précieux renseignements qui ne sont pas sans poser des problèmes d’interprétation, les ménages ayant plus confiance dans l’évolution de leurs revenus futurs mais prévoyant moins d’achats importants selon la même enquête.
Les autorités de Bruxelles ne sont pas en manque afin de déceler les tendances au niveau de l’Union européenne. L’indice de la confiance économique est à son plus haut depuis août 2012, ce qui « renforce l’idée que la zone euro a tourné le dos à la récession » commente un analyste bancaire qui lui ne prend pas de risque en précisant « à court terme ».
Toutes ces bonnes nouvelles n’ont pas été occultées par un autre sondage moins prometteur de l’institut Viavoice, réalisé en France la dernière semaine d’août, selon lequel près de trois Français sur quatre n’ont pas confiance dans leur avenir. Signe peut-être encourageant, 46% des sondés croient que « les gens par eux-mêmes » pourront sortir la France de la crise, 44% seulement les dirigeants politiques, et 41% les entreprises (il y avait deux réponses possibles).
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@Konrad si je peux aider…🙏