Billet invité.
Un nouvel espace européen est né, baptisé Troïkaland par le quotidien britannique The Guardian, qui regroupe 4 pays aux destins étroitement solidaires : l’Espagne, la Grèce, l’Italie et le Portugal. Ils n’ont pas seulement en commun d’être dans la tempête – ou pour l’Italie d’être proche d’y pénétrer – mais aussi de donner lieu à des mesures à la petite semaine.
Au Portugal, le CDS-PP s’est finalement laissé convaincre de négocier avec le premier ministre la continuation de la coalition en retenant de la démission deux de ses ministres, après celle de Paulo Portas, son leader. Un replâtrage de fortune qui ne résout pas l’équation financière et laisse planer l’incertitude à propos de la nécessité d’un second plan de sauvetage.
Pour ne pas avoir à en concevoir un nouveau pour la Grèce, des expédients vont être trouvés, là aussi. Afin d’éviter le défaut, le gouvernement pourra soit émettre des bons à court terme, soit ne pas payer ses factures (une solution empruntée par Mario Monti en Italie, avec le succès que l’on connait). Cela sera autant de temps de gagné.
Tentant de préparer les banques à l’examen de passage européen qui s’annonce, le gouvernement espagnol s’apprête à adopter une réforme comptable qui leur permettra de consolider leurs fonds propres grâce à un jeu d’écriture portant sur le crédit-impôt, ainsi qu’en utilisant – si elles y sont également autorisées – les fonds de retraites de leurs employés ainsi que diverses provisions.
Enfin, la Commission européenne a accédé à la demande d’Enrico Letta, le président du conseil italien, en l’autorisant à ne pas prendre en compte dans le calcul du déficit les financements publics correspondant aux versements des fonds structurels européens qui les appellent. Une astuce qui permettra à l’Italie de rester en dessous de la barre des 3 %, à condition toutefois que cette marge de manœuvre ne soit pas utilisée pour le financement d’un nouveau programme gouvernemental.
Ainsi va le Troïkaland, aujourd’hui ! Quelle va bien pouvoir être la contribution de la BCE à ce florilège ? Rassurer les marchés, bien sûr ! Avec quelles nouvelles mesures ? De simples paroles de banquier central, dont il faudra se contenter. Elles seront prononcées non sans un frisson dans le dos, à l’idée que si le programme d’achats obligataires OMT devait être déclenché dans un proche avenir, c’est le Troïkaland dans son ensemble qui devrait bénéficier de sa couverture…
Pure invention, ça n’est pas dans la doctrine d’emploi du nucléaire où la décision d’emploi ne peut être que faite…