Billet invité.
J’ai fait ce cauchemar d’un globe dérouté
Qui se cherche une orbite au fond des crânes vides,
Où chaque aube de mars a le parfum des ides,
Où l’on vous prend la main afin de vous l’ôter.
J’ai fait ce cauchemar d’un azur révulsé
Qui découvre un Moloch dans les langes de Dieu,
D’apôtres de l’amour qui menacent du pieu
Quiconque n’aime pas selon l’ordre fixé.
J’ai fait ce cauchemar d’un empire puissant
Où pour qu’un seul s’élève, il faut qu’un peuple tombe,
Où régner c’est se faire un jeu d’une hécatombe,
Où tout feu qu’on allume est éteint par le sang.
J’ai fait ce cauchemar d’un or qui ne luit point,
Qui veut lier les cœurs qui se comptent sans lui
Du lien des faux amis, des frères à demi,
Qui donne un goût de mort à ce qui sort du poing.
J’ai fait ce cauchemar d’un homme robotique
Pour qui sentir est une insupportable gêne
Et penser un pensum, pour qui même on s’aliène
À voir par d’autres yeux que ceux de sa boutique.
J’ai fait ce cauchemar et c’est là que je vis
Depuis que l’horizon a fermé sa paupière.
N’ai-je droit qu’à cela, moi né pour la lumière,
À ce brouillon de monde où les jours sont des nuits ?
La Terre, mai 2013.
@ilicitano C’est peut être pour ça qu’il faut faire à la Chine un costard de grand ennemi. La population semble…