Billet invité
Plusieurs milliers de manifestants explosant de joie autour du parlement, les députés chypriotes ont rejeté un plan qualifié non pas de sauvetage mais de « chantage » par son président dès l’ouverture des débats. Chypre a ses traditions de résistance. Les bourses européennes avaient accusé le coup aujourd’hui et les taux obligataires espagnols et italiens s’étaient tendus à nouveau.
Le gouvernement chypriote tente de renégocier tous azimuts le plan et de sauver ce qu’il peut du système bancaire, pilier de la prospérité économique de Chypre. Il ignore l’avertissement d’Angela Merkel lui enjoignant de négocier uniquement avec la Troïka (Union européenne, FMI et BCE) et discute également à Moscou avec le gouvernement russe, après avoir maintenu dans son projet la taxation des dépôts au taux maximum de 9,9 % en guise de bonne manière, tout en ayant exonéré les petits déposants (en dessous de 20.000 euros). Dès ce matin, Gazprom avait proposé via Gazprombank une aide financière en échange d’une licence d’exploitation du très important gisement de gaz naturel découvert dans ses eaux territoriales, après avoir été auparavant évincé des discussions.
Mais le mal est décidément fait, quelle que soit la suite qui s’annonce mouvementée. La tentation de quitter la zone euro est très forte à Chypre, dans l’espoir de sauver l’essentiel. Mais il faudra bien rouvrir les banques et permettre à nouveau les transactions électroniques, avec comme inévitable effet des retraits massifs de fonds qui déstabiliseront les banques chypriotes, créant une onde de choc qui atteindra les banques grecques, puis tout le système bancaire européen. La clé est à Moscou. Les Grecs, dont l’histoire renvoie à la revendication de l’Enosis (l’union) avec Chypre, vont se manifester et y trouver source d’encouragement.
Bonjour Régis, il y a du vrai dans v/com. et à son sujet, j’avais écrit, il y a quelques temps,…