Plusieurs nouvelles aujourd’hui indiquant que les autorités ont conscience que la crise financière née l’année dernière est en train de s’installer dans le long terme.
Tout d’abord, l’examen par Bruxelles de la nationalisation de la banque Northern Rock qui, exsangue, avait dû être sauvée in extremis en août dernier par le gouvernement britannique. La Commission européenne a tenu à faire savoir qu’elle n’était pas contre : « Nous sommes totalement neutres » aurait déclaré le porte-parole de la commissaire chargée de la concurrence. On joue donc la prudence à Bruxelles, au cas sans doute où le problème se représentait un jour.
Aux États–Unis, la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation) qui garantit à concurrence de 100.000 dollars les dépôts dans les banques, a ré–embauché vingt–cinq de ses dirigeants aujourd’hui à la retraite, tous experts dans la gestion d’établissements financiers insolvables. L’agence recrute dans ce secteur et a lancé dimanche dernier un appel d’offres à l’intention de firmes spécialisées dans la gestion d’urgence de banques en faillite. La FDIC publie à intervalle régulier une liste d’établissements financiers qui lui semblent en difficulté. La liste actuelle n’est pas bien longue mais une version révisée devrait être divulguée dans la journée d’aujourd’hui. On s’attend à ce qu’au cours des deux années à venir une centaine de banques américaines déposent leur bilan.
Des discussions ont lieu par ailleurs aux États–Unis entre représentants du ministère des finances et deux des fonds souverains qui ont récemment investi dans des établissements financiers ayant subi de lourdes pertes : celui d’Abou Dhabi (qui dispose de 900 milliards de dollars à placer) et de Singapour (300 milliards de dollars), tous deux parmi les plus discrets quant à leur stratégie : le site–toile du fonds souverain d’Abou Dhabi, par exemple, mentionne une adresse, un numéro de téléphone et un numéro de fax – la page a été révisée pour la dernière fois en 2001. Il ne s’agit pas d’influer sur ces fonds, précise–t–on en haut lieu, mais plus simplement de leur proposer un code de bonne conduite, sans toutefois chercher à les décourager. Cela va sans dire.
J’écrivais le 20 décembre dernier dans La journée des précisions supplémentaires :
L’annonce (d’une prise de participation d’un montant d’un milliard de dollars par Citic Securities, une banque contrôlée par le gouvernement chinois, dans Bear Stearns) intervient dans le contexte de l’investissement récent de 7,5 milliards de dollars dans CitiGroup, la deuxième banque commerciale américaine, par un fonds souverain d’Abou Dhabi et des 9,2 milliards de dollars investis par Singapour dans l’Union de Banques Suisses. La plupart de ces participations ne sont pas de type courant, les conditions d’allocation étant le plus souvent très favorables aux participants et trahissant du coup une réelle détresse chez les bénéficiaires. Il s’agit bien sûr jusqu’ici de participations qui restent en–dessous du « seuil de visibilité » des 10 % et ne sont pas automatiquement accompagnées de l’obtention de sièges au conseil d’administration de ces établissements financiers, mais des charges de montants équivalents seront sans aucun doute comptabilisées en 2008, voire en 2009. Une question se posera alors sur le plan stratégique : quelle sera la participation maximale tolérable de la Chine et de ces autres nations dans les principales banques commerciales et d’investissement américaines ? La question sera douloureuse car l’argent frais sera indispensable pour maintenir la solvabilité de certaines d’entre elles, parmi les toutes premières.
Je ne suis donc pas seul à y avoir pensé.
4 réponses à “La crise financière s’installe dans le long terme”
Récapitulatif
Il y eut d’abord le projet du trésor US de « super-conduit » qui devait rassembler les 4 principales banques de Wall Street pour créer un fond de secours fin octobre 07, l’idée a été abandonnée.
Puis, face à la peur de l’impossibilité des monolines de tenir leurs engagements sur l’indemnisation éventuelle des pertes de valeurs de titres émis dans le contexte des créances douteuses, W. Buffett ainsi que W. Ross ont proposé une solution qui en fin de compte était ciblée sur les créances les plus sûres, celles adossées à des obligations municipales. Ces propositions, bien qu’elles n’apportent aucune réelle solution aux dérives préjudiciables des monolines, rassurèrent les marchés pour un temps. Puis l’euphorie d’une solution passant, l’idée fut abandonnée car elle risquait d’entraîner une baisse encore plus conséquente de la notation des monolines à court terme.
Ces mêmes monolines semblent aujourd’hui sur les rails, elles ont en effet réussi à lever les fonds attendus (au moins les plus urgents) et les banques (8 cette fois) seraient en mesure de les soutenir. Le plan devait être annoncé ce début de semaine, cela est reporté à la semaine prochaine.
Dans le petit milieu des banques, des assureurs et des filiales bancaires de l’ingénierie financière on joue donc à la patate chaude, les banques aidant les assurances pour que celles-ci puissent les aider le cas échéant… Si on ajoute à cela la situation inconfortable de certains SIVs et Hedge-funds, la partie mélange patate chaude et chaise musicale.
Mais cette danse, aussi hypnotique soit-elle, ne fera pas réapparaître les pertes de cet été qui se sont amplifiées par la morosité économique enfantée par ce manège.
Pour que la situation se stabilise et que la confiance revienne il va falloir deux choses :
– que les pertes soient épongées, par l’apport rapide d’argent disponible dans les quantités suffisantes, le tout dans un contexte de transparence rarement vu dans la profession
– que cela se fasse suffisamment vite pour que les USA n’entrent pas dans une récession qui en coulant le dollar rendrait encore plus difficile le sauvetage des sinistrés.
Les fonds souverains semblent être perçus comme le joker de l’instant :
Government of Singapore Investment Corporation a participé à un apport de 12 milliards $ à UBS en décembre 2007 et China Investment Corporation a pris 9,9% du capital de Morgan Stanley. Avant la crise, le même fonds avait déjà pris une part de 3 milliards $ dans Blackstone, un fond de LBO.
Citic Securities investit donc 1 milliard de dollars dans Bear Stearns, Abou Dhabi 7,5 milliards de dollars dans CitiGroup, un fonds souverain de Singapour 9,2 milliards de dollars dans l’Union de Banques Suisses.
Deux questions se posent alors :
– ces fonds souverains peuvent ils éviter le risque de crise systémique généralisée ?
– les pays/banques les plus touchés, USA en tête, permettraient-ils une intervention massive de ces fonds au risque d’en perdre le contrôle ?
Les fonds souverains principaux :
• Abu Dhabi Investment Authority (1976, Émirats Arabes Unis, gère 625 milliards de dollars)
• Government Pension Fund-Global (1990, Norvège, 322 mds$)
• Government of Singapore Investment Corporation (GIC) (1981, Singapour), 215 mds $
• Reserve Fund for Future Generation (1953, Koweït), 213 milliards $
• China Investment Corporation (2007, Chine), 200 mds $
• Stabilisation fund (2004, Russie, 127,5 mds $)
• Temasek Holdings (1974, Singapour), 108 mds $)
• Qatar Investment uthority (2005, Qatar, 60 mds $)
Si la crise économique américaine aboutit à un cas de stagflation (ralentissement/récession économique doublé d’une envolée de l’inflation) cela aurait un double impact sur ces fonds:
– chute des exportations vers le marché US dont elles sont dépendantes
– chute de la valeur de leurs réserves monétaires qui sont généralement des dollars US (comme 67% des réserves monétaires mondiales)
A ce moment là, mise à part éponger quelques temps les pertes…
Alors, après le « super-conduit », le plan Buffett/Ross, le plan Bush et la baisse des taux de la Fed : les fonds souverains, enfin une solution ou un nouveau antalgique pour les marchés ?
Personnellement je rejoins l’avis de Bernard Maris (Juste sur ce point là…) il évoque les fonds souverains sur la vidéo suivante (9min 10s).
Amicalement
NEW YORK (AFP) – Les prix du pétrole brut ont atteint un nouveau record historique mardi à New York, en montant jusqu’à 101,43 dollars le baril, tandis qu’à Londres, les cours ont atteint pour la première fois le seuil des 100 dollars.
NEW YORK (AFP) – L’euro a franchi mardi pour la première fois de son histoire le cap des 1,50 dollar, profitant du moindre signe de résistance de l’économie européenne face à l’accumulation de mauvais indicateurs américains.
La monnaie unique européenne a grimpé en fin de journée jusqu’à 1,5047 dollar, un nouveau record historique qui efface sa précédente marque de référence qui remontait au 23 novembre, à 1,4967 dollar.
Et puis, le taux Euribor en progression (la confiance revient c’est sûr) et l’or semble quitter le marché des matières première pour celui des devises… 954,60 $ l’once !
Heureusement tout va bien car : (c’est pas une blague !)
LONDRES (AFP) – Plusieurs milliers de personnes pourraient succomber à une crise cardiaque si le secteur bancaire mondial venait à connaître une crise similaire à celle de la banque britannique Northern Rock, selon une étude publiée mardi.
Dans cette étude intitulée « Une crise bancaire peut-elle briser votre coeur? », des sociologues de l’université britannique de Cambridge ont estimé qu’une crise systémique du secteur bancaire pourrait entraîner une augmentation de 6,4% des crises cardiaques dans les pays développés.
Les pays en voie de développement pourraient être encore plus affectés, selon l’étude qui anticipe une hausse jusqu’à 26% des décès dus à des crises cardiaques en Inde.
Au Royaume-Uni, entre 1.280 et 5.130 personnes pourraient succomber à un malaise cardiaque si un nombre élevé d’établissements bancaires subissait les mêmes difficultés que Northern Rock, estiment les chercheurs.
La banque britannique, spécialisée dans le crédit immobilier, a frôlé la faillite début septembre dans le sillage de la crise des « subprime » (prêts hypothécaires américains risqués). Faute d’offre de reprise suffisante, le gouvernement britannique a dû se résoudre à une nationalisation « temporaire ».
Les auteurs de l’étude ont utilisé les tables de mortalité de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les données de la Banque Mondiale sur les crises bancaires survenues entre 1960 et 2002.
Selon eux, les crises bancaires ont des conséquences économiques de grande ampleur et sont un « facteur important » dans l’augmentation à court terme des maladies cardiaques et des taux de mortalité.
Les chercheurs de Cambridge ont souligné que le stress ressenti lors d’une grave crise bancaire était similaire à celui ressenti lors d’un séisme, des guerres ou des attentats, et entraînait une hausse de la pression artérielle et du risque de malaise cardiaque.
Bonne route
les reformes sont le transfert de souvrainete aux comite x new order
jamais autant les veaux ne sont alles a l abattoir en chantant aussi for silver is king go go gold!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
a force ca vas finir par une guerre !!! quand les gens n auront plus de quoi donner a manger a leur gamin !!! la ce sera la merde !!! et ca commence déjà!!!!! la faute a qui!!!!! merci messieurs les banquiers !!!! et en plus on a couvert vos conneries !!!! bravo !!!! bientot on prendra les armes !!! tremblez!!! la colère monte!