J’ouvre, en vue de préparer mes cours à Bruxelles, un de ces livres épiques détaillant la saga d’un des grands drames qui bouleversèrent Wall Street au cours des âges, et je tombe sur cette phrase : « Merci à X (un de ces chevaliers d’industrie financière à qui vous hésiteriez de serrer la main), avec qui nous avons partagé de nombreuses sessions d’entretien alimentées à la pizza-merguez et à la bière ».
Avant que l’eau ne vous vienne à la bouche, je précise que la « bière » en question était de la Budweiser, de la Coors ou de la Michelob – et « light » de toute manière. Nuance !
Et l’évocation de cette pizza-merguez a aussitôt sur moi le même effet que la fameuse madeleine sur Marcel Proust à son époque : les souvenirs de mes douze années passées dans le secteur bancaire U.S. m’envahissent lentement pour me submerger à nouveau.
Lorsque votre patron – avec un sourire fendu d’une oreille à l’autre – vous annonçait : « Eh guys ! J’ai commandé de la pizza-merguez et de la bière. On va faire le point à la bonne franquette ! », vous pouviez être sûr qu’il s’apprêtait à vous entuber dans les grandes largeurs.
De même d’ailleurs pour quiconque vous annonçait que de la pizza-merguez était en route. S’il s’agissait de votre lieu de travail, vous pouviez être certain alors que vous ne rentreriez pas chez vous avant trois heures du mat’. Et si c’était ailleurs, chez un concurrent par exemple, vous découvririez sans tarder l’identité de l’enfant qu’on s’apprêtait à vous faire dans le dos.
C’est pourquoi, quand j’entends dire aujourd’hui : « Eh ! Si on commandait de la pizza-merguez ! », je ne peux m’empêcher de tâter discrètement le holster sous mon aisselle gauche et de jeter un bref coup d’œil à tout hasard derrière moi.
42 réponses à “PIZZA-MERGUEZ ET CULTURE FINANCIÈRE”
Juste pour le plaisir.
Difficile d’écouter: Under Pressure, sans Queen, mais ça ma donner envie de la chercher :).
D’ailleurs , une vidéo sur le film highlander et la chanson « who wants to live forever » ma rappeler votre billet sur la mort.
Dire strait, ça doit être ma première cassette audio, mais c’est mieux de la laisser tomber d’une fréquence radio, pas envie de clicker.
En parlant de musique, si vous cherchez une idée pour évader vos lecteurs, c’est d’essayer de faire une compil, avec une figure imposé, par exemple un type de musique de départ (très lent) et de fin (très rapide), par exemple devoir commencer par Cabrel et finir par Offspring.
Il faut trouver les chansons « ponts » (un Geoffrey Oryema, un Moby, un Louise Attaque etc…) et ces chansons vous donne l’envie dans ajouter d’autres dans la même tonalité, au bout d’une ou deux, on avance pour trouver un autre pont plus rapide.
La formulation est basique, c’est plus intéressant quand on part d’une chanson triste à joyeuse, ou d’une chanson traditionnel à moderne, tout l’orgueil ce résume aux transitions…, les plus harmonieuses possibles.
Pizza merguez à New York,EUH….Paul est ce bien la vérité(pizza oui,merguez…j’en doute avec why not un anis?);La vérité si je mens,mon frère…
Pour le reste OK:on est tous des frères…de Judas Iscariote
je ne peux m’empêcher de tâter discrètement le holster sous mon aisselle gauche et de jeter un bref coup d’œil à tout hasard derrière moi.
Monsieur Jorion se radicalise;on l’avait connu en underdog,on le voit sous nos yeux ébahis se transformer en tonton-flingueur.Il va nous faire sonner les portiques et moi, les cloches.
« Moi, quand on m’en fait trop j’correctionne plus : j’dynamite, j’disperse, j’ventile. »
Façon ‘pizza-merguez’.
J’ai expérimenté la même chose chez Andersen : c’était la commande Pizza… ce qui signifiait heures supp…
Je m’en sortais en prétextant une intolérance alimentaire difficilement contrôlable…
Evidemment, ils m’ont testé un jour en me proposant des confiseries…
Je n’ai pas bronché et leur ai proposé de garder les réserves de bonbons dans mon tiroir, car ne pouvant pas y toucher j’étais la seule personne de confiance…
Là, ils y ont totalement cru (merci papa, merci maman, je suis folle de charcuterie mais pas de sucreries).
Bon, c’est ambiance tontons flingueurs?
Y’a du rififi chez Tomate?
Qui est-ce qui a défouraillé le premier?
On a la digestion de plomb?
La bière sent le sapin?
Les pizzas étaient du genre repasseuses?
Bonsoir Monsieur Jorion,
à Propos de pizzas, et que les lecteurs italiens du blog ne se sentent pas offensés, y aura-t-il dans votre séminaire un module qui pourrait s’appeler stewardship of criminal economy co-dirigé avec vous par un parrain d’une grande famille de l’économie parallèle italienne (mais là encore, il s’agit juste de l’esprit d’escalier, rien à voir avec une stigmatisation de ce pays, de ses citoyens) ou (c’est un « ou » qui exclut l’autre choix) alors par Roberto Saviano, par exemple.
Ou alors ça n’est pas nécessaire parce qu’il n’y a aucune collusion entre ces deux pans de l’économie qui est une, globale, séparée de manière totalement étanche de ses dérives criminelle cette dernière se cantonnant au bon vieux « braquos » avec la voiture qui attend devant.
Pour expliciter ma remarque, je tiens cette anecdote d’un Citoyen suisse, entrepreneur et expatrié à Madagascar qui me l’a relaté il y a une dizaine d’année :
Un jour le ministère de l’intérieur malgache a voulu se doter d’un département de répression des trafics des stupéfiants. Mieux vaut prévenir que guérir, telle était la réflexion du gouvernement malgache d’alors, car il n’y avait pas à proprement parler de problème de trafic.
Une ONG suisse a donc financé un programme de formation pour les policiers malgaches pressentis pour cette mission.
Quelques années plus tard après que les policiers fussent formé, le trafic de stupéfiant s’est largement développé dans la grande île.
Enfin, et concernant ces deux mondes que mentalement on associe trop peu dans les deux cas leur moteur est l’argent et à mon avis il est difficile de séparer l’économie et le crime organisé mais c’est un avis peu autorisé, d’ailleurs en fait c’est une question.
Cordialement.
Az.
Le holster contenait des stylos ?
La phrase citée ayant été faite pour impressionner le lecteur, et non pour apporter des informations importantes, elle aurait dû être plus légère, comme ceci : je ne peux m’empêcher de tâter mon holster et de jeter un coup d’œil derrière moi. Mais j’dis ça, c’est pour faire diversion, faute d’inspiration plus sérieuse.
En règle générale, quand un patron arrive vers vous avec un sourire et une faveur, c’est super mauvais signe… Bon, bien sûr, je généralise, mais statistiquement parlant, il mieux vaut se méfier… 🙂
On peut faire plus concis pour déterminer la survenue d’un soucis : « quand un patron arrive vers vous, c’est super mauvais signe ».
Encore plus concis : « quand un patron »…
Et même juste : patron.
Ca c’est de la généralisation 😉
Sir Jimi Hendrix c’est sûr est un Belge
« Tous les jours de la semaine, je suis dans différentes villes. Si je reste trop longtemps, les gens essayent de me rabaisser. »
Stone Free
La variante européenne (vécue), c’est :
– on va commander des plateaux repas, comme ça on a le temps de manger tranquille et on évite de perdre une heure à chercher un restaurant dehors.
Ben voyons !
Vécu aussi ! Et régulièrement en plus.
On mangeait le plateau repas, parfois le plateau luxe pour les grands jours, mais en général c’était le plateau standard. Généralement synonyme de grosse journée…
Pour la petite histoire, je bosse dans l’audit et le conseil.
Grosse journee egale gros salaire ?
pas mal, le style..
et l’apothéose:
Vous vous voulez sans doute dire que votre auteur n’avait pas votre expérience des moeurs de ce milieu si particulier de la finance; qu’il s’est laissé manipulé (- un enfant dans le dos-) comme un bleu; et que son bouquin ne vaut pas tripette, si son but était de rétablir la vérité des faits.
Si c’est cela, on est bien d’accord: n’est pas chroniqueur des turpitudes de la finance qui le voudrait. Elle se combat en connaissant ses armes. La finance mène à tout, mais il faut encore en sortir propre.
D’où le holster. Mais là , vous vous trompez, votre meilleure arme, notre meilleure arme, est plus haut que l’épaule; elle est juste derrière votre front.
Et c’est tant mieux, quand je vous imagine une arme à la main, après l’avoir péniblement sortie de son holster, je vois une poule aux prises avec un couteau. Plus dangereux pour elle-même que pour l’ennemi.
Or, un défourailleur, même rapide ne fait pas le poids devant un neurone plein de l’allégresse de la lutte. ça va flinguer…
C’est en écho au merveilleux billet de Lordon sur le complotisme qui a tant plu à Julien Alexandre ?
c’est bien ces petites entractes musicales.
En voici une autre, juste pour la détente 😉
http://youtu.be/-oSjtNMB9uI
erratum : ces petits entractes musicaux
Désolée pour la faute de genre
Y’avait pas d’pizza-merguez arrosée de Guiness dans les longues sessions entre anthropologues à Cambridge ? Non j’dis ça pasque justement Ian Languam, lui aussi, remercie souvent Paul Jorion pour son aide (à propos de Leach et dans les notes) dans son The Building of British Social Anthropology, mais nulle allusion à une quelconque pizza-merguez – ni à un chicken & chips d’ailleurs. Quelles conclusions – anthropologiques ça va de soit – en tirer ? 🙂
le lien entre la cuisine et la finance……Et les vertus du partage de la pizza-merguez ou du plateau repas !
Paul, vous avez un port d’armes?
Un port d’arme ? Pardine ! Comme tout l’monde ! Un p’tit Mickey maousse, un Mickey dans sa housse…
Et un port d’âmes ?
Au fait, rin à voir en fait, mais rares les bonnes nouvelles. Faudrait fêter ça non ? Une grande et vieille charogne de moins sur cette planète, le demi-dieu, le prométhéen Hercule de l’épicerie gaugauloise, l’Édouard Leclerc quoi, c’est pas rien, merde. Pas beaucoup d’bruit dans l’Landerneau pourtant.
Profitez-en les asticots, c’est gratos et libre-service.
@ vigneron
Exil fiscal ?
Non. Exit final, juste.
Très joi Mr le vent d’angeur 🙂 !
Edouard vient donc de découvrir, à son tour, que la Camarde est incorruptible…
On devrait leur dire dès le berceau à tous ces pourrisseurs de vie des autres ; peut être lacheraient-ils davantage l’affaire (et les affaires).
Pas gentil l’épitaphe dédié à une personne qui s’est battue toute sa vie pour la défense des consommateurs.
promettait-il à la fin des années 50 selon le Parisien.
Certes il a gagné un peu d’argent au passage mais qui le lui reprochera ? Sûrement pas Jean Marc Ayrault ni même Pierre Moscovici.
La grosse agitation, le bruit qui court à Landerneau, the big quouestion c’est : est-ce que la famille du défunt va faire appel à l’ex-groupe de l’autre frangin qu’a fait dans les affaires – le Michel « Letrouble » comme on l’appelle là-bas, soit la chaîne de supermarchés de la mort Roc-eclerc pour les zobsèques du Zorro de la GD ?
L’ambiance se fait poisseuse sur les bords de l’Élorn où l’on attend fièvreusement la sentence finale et posthume du vieux patriarche envers son trouble double de frère…
NB : Les paris sont ouverts chez Gérard, au Bar-Pmu Des amis du Commerce, des Sports, des Goêlands et de la Marine à voile (et à vapeur), 1 place du tire-bouchon pour gaucher.
Tu fais dans la necro d’épicemar maintenant Vigneron? Tu t’emmerdes? Sors-nous donc un p’tit billet dont t’as l’secret, avec des vrais morceaux d’émotion d’dans… Tiens! Avec ça par exemple!… T’avais eu un p’tit succès l’aut’ fois.
Et toi Relou ? Tu fais dans quoi à part les liens pourraves ?
Patate, c’est pas l’Édouard qui m’intéresse, Landerneau par contre…
Hands up ! La Bourse ou la Vie ! Entre le western spaghetti et la finance pizza, rien n’a changé finalement. Les détrousseurs de grands chemins ont encore de beaux jours devant eux.
« Budweiser, de la Coors ou de la Michelob »
La vraie raison de la démission de Paul!
Que quiconque en a bu me jette la première pierre !
Vous voulez dire « la première bière » ?
Je saurai quelle boisson commander à Buffalo Grill sur Marseille en espérant que la bière des cowboys y coule bien à flots.
Cheers !
Edouard aux mains d’argent qui a dit que sa maxime préférée est » marche ou crève ». Un poête quoi!
Le houblon au secours de la campagne électorale de Barack Obama
http://www.lefigaro.fr/international/2012/09/02/01003-20120902ARTFIG00094-barack-obama-revele-la-recette-de-sa-fameuse-biere.php
Pour le holster
Je ne savais pas que M Joion , avait mes pratiques , il parait que c’est mal vu par ,par ceux qui essaient de vous ent….( c’est un t pas un c, mais c’est la même chose) et les bienpensants, mais ceux la il ne font que penser
Je joue aussi du sax comme plus haut , cela adoucit les moeurs