Billet invité.
UNE CRISE TOUJOURS SANS FONDS
Au fil des jours, les éclairages successifs que l’on recueille de cette crise concourent pour mettre en évidence que l’on n’en voit toujours pas le fond. Mais avant d’en énumérer quelques aspects, il peut être utile de planter le décor du nouvel acte qui s’annonce et de citer Paul Krugman. Estimant que deux ans seraient encore nécessaires afin d’en sortir, il a assorti ses nouveaux propos, qui pourraient apparaître optimistes, de considérations qui le sont nettement moins.
« Comment s’en sort-on (de la crise) ? La réponse technique est : Dieu seul le sait. Nous manquons terriblement de modèles », a-t-il en effet reconnu. Poursuivant : « Dans le passé, des pays pouvaient se redresser rapidement grâce à leurs exportations, mais à moins de trouver une autre planète pour y exporter, nous ne pouvons pas avoir un redressement économique porté par les exportations dans ce contexte de crise financière mondiale, ce qui signifie que nous sommes dans une situation grave ». Ni la consommation, ni les investissements des entreprises et dans l’immobilier ne vont non plus pouvoir tenir ce rôle, remarque-t-il. Son propos prenant toute sa saveur lorsqu’il explique : « Nous ne savons pas quelles mesures pourraient fonctionner, nous devons donc toutes les essayer ». Puis, lorsqu’il conclut : « D’une certaine façon, la manière dont nous avons agi pour éviter une complète répétition de la Grande dépression a eu un inconvénient : nous avons probablement sauvé l’économie trop tôt, avant qu’une volonté politique en faveur d’une réforme fondamentale ait été suffisamment forte pour susciter des changements. En d’autres termes, je crains bien que tout recommence dans un avenir pas très lointain ».
Faisons un rapide tour d’horizon. Il a dernièrement été relevé que si les méga-banques pouvaient se prévaloir de résultats financiers impressionnants, la situation du secteur bancaire américain était des plus disparate, les banques régionales tombant comme des mouches (72 à ce jour depuis le début de l’année). Standard and Poor’s, dans son dernier rapport sectoriel, vient de bousculer cette analyse, annonçant « des pressions persistantes dans le cycle du crédit » pour les grandes banques américaines, précisant que « les pertes associés aux non remboursements pourraient continuer de grimper au cours des prochains trimestres », chiffrant même en dizaines de milliards de dollars le montant des provisions à venir. De nombreux analystes continuent en effet de craindre l’explosion des taux de défaut dans deux secteurs très importants du crédit, celui des cartes ainsi que celui de l’immobilier commercial. Les résultats de la banque d’investissement vont-ils pouvoir, à ce compte-là, continuer à contrebalancer si facilement les déficits de la banque de crédit ? Laissons provisoirement le mot de la fin à ce sujet à Cesare de Novellis, analyste chez Meeschaert New York, qui remarquait dernièrement : « l’Administration Obama est partie avec l’idée de réformer le système financier, mais pour l’instant elle a seulement réussi à éponger les pertes des grandes banques »…
De New York à Tokyo et de Londres à Francfort et à Paris, les marchés boursiers ont retrouvé leurs niveaux de l’automne dernier, après la faillite en septembre de Lehman Brothers. Mais les professionnels ne chantent pas victoire pour autant. Christian Parisot, courtier chez Aurel, exprime la prudence dont font preuve nombre de ses collègues, en remarquant que « la reprise, c’est un vrai enclenchement de croissance qu’on n’a pas dans les statistiques. On va un peu vite, parce qu’il y a des signes encourageants, mais il reste la question de la consommation ». D’autres courtiers considèrent que ce que l’on va connaître l’année prochaine reste une totale inconnue, soit prolongement de la dynamique actuelle, soit brutal arrêt de celle-ci, en raison du renchérissement prévisible des cours des matières premières, de la baisse du dollar, de l’accroissement des déficits publics et, surtout, de la préoccupante bulle du marché boursier chinois qui continue d’enfler. Même la finance n’est pas assurée de son sort. Tout au plus, le scénario de l’effondrement du système est désormais écarté dans les milieux boursiers.
Si l’on en vient à la situation économique, la situation est dans certains secteurs clé souvent très difficile, lorsque l’on ne s’en tient plus à des indices généraux qui le masquent, ou bien à des anticipations qui reflètent plus des souhaits que des réalités. En voici deux exemples précis. Dans l’un des pays européens les plus touchés par la crise, l’Espagne, qu’en est-il de son fleuron, l’immobilier ? 997.000 logements vides, aux deux tiers achevés, étaient invendus fin 2008. Selon une étude de BBVA, le stock est désormais de 1,2 million d’unités (pour 46 millions d’habitants). Les promoteurs vendent, quand ils le peuvent, à prix coûtant pour arrêter de payer les intérêts aux banques. Il est prévu que les prix de l’immobilier baissent en moyenne de 30%, rendant comme aux Etats-Unis encore plus difficile la renégociation des emprunts bancaires par les particuliers, alors que le chômage a atteint des sommets. Second exemple : aux Etats-Unis, la « prime à la casse » favorisant l’achat d’une nouvelle voiture a connu un tel succès que le Sénat a du, dans l’urgence, voter deux milliards de dollars de crédit supplémentaires afin de poursuivre ce programme. L’industrie automobile en profite, l’indice de la consommation va en bénéficier au troisième trimestre. Mais les analystes expriment leur scepticisme sur les effets de cette mesure, en faveur de l’industrie automobile, car elle ne fait qu’accélérer le rythme des ventes qui auraient eu lieu de toute façon et sera sans lendemain.
Lorsque l’on considère non plus des secteurs mais des pays particulièrement atteints, le même constat préoccupant peut être opéré. Neuf grandes banques européennes ayant des filiales en Roumanie (des banques nationales précédemment rachetées), qui représentent 70% du marché bancaire du pays, viennent ainsi de prendre l’engagement de ne pas s’en désengager et de reconstituer leurs fonds propres, afin qu’ils atteignent 10% du montant des prêts qu’elles ont consenti. Cet engagement des banques a été la condition mise par le FMI, l’Union européenne, la Banque Mondiale et la BERD au déblocage de la seconde tranche d’un prêt conjoint de 20 milliards d’euros. On observe les montages financiers complexes qui doivent être mis sur pied pour éviter la faillite des Etats les plus faibles de l’Europe de l’Est, ainsi que les conséquences en chaîne que celle-ci aurait. Autre exemple mais à l’Ouest, celui de l’Irlande, dont il a été calculé que la bulle immobilière représente un tiers du PIB du pays. Le gouvernement irlandais vient de décider la création d’une bad bank, intitulée NAMA (National Asset Management Agency). Les fonds publics vont être mis à contribution pour acheter aux banques leurs actifs toxiques, et l’on attend avec un grand intérêt la valeur à laquelle ils vont être acquis, la décote qui va être décidée, puisque c’est sur cette question que tous les dispositifs de ce genre butent, à commenter par celui du PPIP (partenariat public-privé) du Trésor américain, désormais enterré. Selon Brian Lenihan, le ministre des finances irlandais, qui pour l’instant tourne autour du pot, la NAMA ne prendra pas comme référence « les prix immobiliers et les attentes de leur évolution sur lesquels étaient fondées les décisions d’octroyer les prêts ». Elle fixera « un prix raisonnable en tenant compte d’une perspective à plus long terme du marché immobilier ». Selon le Irish Times, qui commente ces propos, la décision finale sera « un acte d’équilibriste, afin de valoriser les prêts de manière réaliste, sans acculer pour autant les banques à des pertes telles qu’elles n’auraient d’autre choix que d’être nationalisées, une issue que le gouvernement est déterminé à éviter ». A suivre.
Pour poursuivre avec une histoire édifiante relative à la situation bancaire, au Royaume-Uni, on suit en attendant avec intérêt comment LBG (Lloyds Banking Group), nationalisée à hauteur de 43%, est à la manœuvre et cherche à tirer son épingle du jeu sans régler ses gigantesques problèmes. La banque a l’intention de lever sur le marché quelques 15 milliards de livres, afin de réduire sa participation au plan gouvernemental de protection contre les actifs toxiques. Il était en effet prévu que l’Etat allait monter sa couverture contre les pertes potentielles de la banque à hauteur de 90% de 260 milliards de livres de ces actifs, en échange d’une progression au capital, pour atteindre 60% de celui-ci (le mécanisme prévoyant qu’une franchise de 25 milliards de livres restait supportée par la banque). LBG cherche désormais à ce que la participation de l’Etat reste en dessous de la barre des 50%, en réduisant de moitié le montant des actifs devant être couverts par l’Etat grâce à une augmentation de ses fonds propres résultant d’une levée de capitaux privés. Le beurre et l’argent du beurre !
Dans ce contexte pour le moins contrasté et incertain, quel va être le moteur de la relance dont le retour nous est annoncé ? Il n’y a en réalité pas de réponse à cette question, les regards continuant de se tourner faute de mieux, et à tort, vers la Chine. Car c’est elle qui, seule ou presque, sort du rouge la croissance mondiale globale, affichant selon des statistiques à la fiabilité non démontrée des ventes de détail en hausse, des records de prêts bancaires qui sont par contre eux établis, ainsi qu’un marché boursier en plein spectaculaire emballement. De nombreuses voix s’élèvent de plus en plus pour mettre en garde ceux qui espèrent dans un nouveau miracle. Nouriel Roubini a résumé en une phrase lapidaire sa longue récente analyse: « La Chine ne peut pas être la locomotive de la croissance mondiale ». Car, quand bien même le gouvernement chinois parviendrait-il à accroître très rapidement la consommation intérieure, ce qui reste à voir, le grand gagnant en serait la Chine elle-même, car les biens de consommation ne représentent que 12,5% des importations du pays. Ce sont pour l’essentiel les pays d’Amérique latine, ainsi que l’Australie, qui en profiteraient, selon les économistes familiers avec la situation économique chinoise, ces pays étant exportateurs de ressources brutes vers la Chine. Mais, pire encore, les fonds gouvernementaux du plan de relance, ainsi que les prêts accordés par les banques, servent en fait surtout à stimuler le marché boursier et à nourrir le marché immobilier, plutôt que de soutenir l’économie réelle. D’inquiétantes bulles sont en train de se créer, montrant que les élèves capitalistes chinois ont appris la leçon de leurs maîtres américains, et que, peut-être, ils sont même en train de les dépasser. De nombreux éléments existent en effet, qui montrent que non seulement la croissance chinoise n’est pas le remède attendu, mais qu’elle porte en elle les germes d’une crise financière et économique de plus.
A qui ou à quoi se vouer, dans ces conditions ? Leszek Balcerowicz, le gourou polonais de l’économie de marché, persiste et signe. Il préconise un « conservatisme budgétaire », venant de déclarer à l’AFP que seules des coupes drastiques dans les dépenses publiques permettront de sortir de la crise. « Si vous choisissez la stratégie politiquement plus difficile consistant à accélérer les réformes de l’Etat providence, alors vous avez une chance d’éviter un ralentissement ». Poursuivant sur sa lancée, « Il y a une idée largement répandue selon laquelle la raison de la crise actuelle provient du libre marché, je pense que cela est dans l’ensemble faux ». Comme il est réconfortant d’entendre ceux qui conservent dans cette crise leurs certitudes, envers et contre tout !
111 réponses à “L’actualité de la crise : Une crise toujours sans fonds, par François Leclerc”
Oups, je me trompe me semble-t-il l’article ci-dessus est de François Leclerc, cela ne remet donc pas en question l’opinion de Paul Jorion, mais indique que François Leclerc n’est pas du même avis ?
Cordialement
Il serait très triste que nous soyons systématiquement d’accord sur tout ! Que nous resterait-il à discuter ? Mais je ne sais pas non plus en quoi nous sommes en désaccord, surtout avant d’en avoir discuté !
Le marché Chinois a été créé grâces aux délocalisations qui avaient pour but d’augmenter le taux de profit, en réduisant le coût du travail. Par définition donc et sans regarder aucun chiffre, ce marché est moindre que celui qu’il a remplacé, sinon il n’aurait pas existé.
Les stratégies individuelles à court terme sont en contradiction avec l’intérêt collectif à long terme… C’est un peu le piège.
L
UNE CRISE TOUJOURS SANS FONDS
Une crise qui montre également aucun réel repentir de conduite de la part de beaucoup, surtout les premiers.
Que savons nous vraiment de ce qui se passe en Chine ? Pourque que la Chine ne suive pas le même sort que l’Amérique, ne vivre et ne fonctionner d’abord que pour remplir davantage les caisses comme tant d’autres pays au bord de la faillite …
Première chose :
Quand la productivité augmente très fortement dans un pays, ça signifie qu’on produit plus de choses, mais avec moins de travailleurs.
Vu du côté patronal, c’est une excellente nouvelle : les salaires sont tirés vers le bas, et les patrons ont moins de salaires à payer.
Vu du côté des travailleurs, c’est une mauvaise nouvelle : il y a moins de travail, il y a moins d’heures travaillées, et le chômage continue de monter.
Dernière chose : les statistiques américaines sont totalement fausses. Les statistiques américaines continuent à être rectifiées d’un trimestre à l’autre.
Ce qui était positif devient négatif le trimestre suivant car les statisticiens ont rectifié leurs erreurs. Ce qui était négatif devient positif le trimestre suivant : ça en devient ridicule.
Les Etats-Unis s’approchent de la Chine quant à la fiabilité de leurs statistiques.
Lisez cet article :
La productivité aux Etats-Unis a enregistré sa plus forte progression en six ans au deuxième trimestre, les entreprises ayant réduit leurs coûts pour protéger leurs bénéfices, selon les chiffres publiés par le département du Travail.
La productivité a bondi de 6,4 % en rythme annuel, la plus forte hausse depuis le troisième trimestre 2003, alors que les économistes attendaient en moyenne une hausse de 5,3 %.
Le département du Travail a révisé en baisse les chiffres de la productivité au premier trimestre qui a enregistré une hausse de 0,3 % contre + 1,6 % en première estimation.
« C’est une bonne chose car cela maintient une inflation basse, les coûts de main d’oeuvre sont relativement faibles », souligne Scott Brown, chef économiste à Raymond James & Associates. « D’un autre côté, cela signifie qu’on peut produire plus avec moins de gens ».
Les Treasuries ont conservé leurs gains après la publication de la statistique qui a eu un faible impact sur les contrats sur indices boursiers américains.
Les heures travaillées dans l’industrie manufacturière ont chuté de 7,6 % au deuxième trimestre.
Les coûts unitaires du travail, mesure très surveillée par la Réserve fédérale car ils permettent d’affiner les anticipations d’inflation, ont reculé de 5,8 % au deuxième trimestre, enregistrant leur plus forte baisse depuis le deuxième trimestre 2000. Les économistes interrogés par Reuters attendaient une baisse de 2,4 %.
Les coûts unitaires du travail au premier trimestre ont été révisés à – 2,7 % alors que la première estimation faisait état d’une hausse de 3,0 %.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=29cf9b258db891659d2c3af9484c39d1
« Quand la productivité augmente très fortement dans un pays, ça signifie qu’on produit plus de choses, mais avec moins de travailleurs ».
Oui. Ou que l’on produit la même quantité de choses avec des prix inchangés avec moins de travailleurs, ou que la baisse de la masse salariale est plus rapide que la baisse des prix et des quantités produites.
En d’autres termes, et selon le Département du travail américain, la productivité a progressé de 6,4% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, en raison d’une baisse de -7,6% des heures travaillées, supérieure à une baisse de la production de -1,7%.
Cela ne prend pas le chemin d’une relance par la consommation de l’économie américaine.
C’est l’inconvénient du maniement d’un indicateur statistique considéré isolément. Une hausse de la productivité est excellente, sauf qu’ici elle signifie un appauvrissement des salariés. Elle ne signifie même pas un enrichissement de l’entreprise puisqu’ici, très probablement, elle permet seulement à l’entreprise de gérer ses coûts fixes à la baisse, càd de tenir le choc d’une baisse des ventes.
La crise pose en réalité la question de la régulation sociale, étant entendu que la régulation économique est d’abord et avant tout une régulation sociale. Peut-on vraiment faire de la régulation sociale dans des sociétés ouvertes à tous les vents de la concurrence, sachant que celle-ci aboutit à transposer dans les sociétés concernées l’écart des niveaux de vie que l’on constate dans le concert des nations entre pays dits riches et les autres ? Les résultats de cette transposition sont bien connus : chômage structurel, développement d’un quart-monde, explosion de l’écart des revenus. L’Etat fait alors de la régulation sociale « par le bas », en subventionnant par de la redistribution les parties de la société laminées par ce processus. L’endettement public est donc la conséquence de cette ouverture économique à la concurrence internationale non régulée (OMC ou pas). C’est un processus cumulatif assez ancien maintenant (années 70 et 80). En rajoutant une nouvelle couche d’endettement (les Etats subventionnent désormais, en attendant la « reprise », les pouvoirs d’achat défaillants) la crise actuelle ne fait qu’aggraver et amplifier une situation qui était déjà profondément déséquilibrée dés avant février 2007. La crise était déjà bien là, mais camouflée sous un flot de liquidités créées ex nihilo, venues du système financier étasunien. On peut aussi observer que si les banques commerciales se sont engouffrées avec une telle appétence dans les opérations de marché, souvent déconnectées des besoins réels des économies, c’est bien parce que faute de croissance réelle de l’économie physique les marchés domestiques ne leur permettaient plus de gagner de l’argent (bien avant 2007 les banques françaises gagnaient très significativement plus d’argent sur les marchés financiers que via leurs réseaux commerciaux dédiés à leurs clientèles). Par « croissance réelle » je parle d’une vraie création de richesse, la croissance apparente défalquée de celle créée par les bulles, artificielles et illusoires.
Résoudre la question de la régulation sociale par le haut (par les règles), et résoudre la question de la solvabilité des banques, c’est donc aussi se poser la question du besoin de protection des sociétés sans laquelle les efforts de régulation risquent de rester illusoires.
« Peut-on vraiment faire de la régulation sociale dans des sociétés ouvertes à tous les vents de la concurrence… »
S’il n’y avait que ce problème, Boukovski, ce serait assez simple à traiter: Il suffirait de supprimer tout prélèvement sur le travail pour en reporter l’intégralité sur la consommation.
Il faudrait certainement préciser les ordres de grandeur. Quel écart entre le salaire moyen à Shanghaî et à Seattle ? La suppression des prélèvements sur le travail suffirait-il à rattraper cet écart ? En outre, surtaxer la consommation c’est aussi taxer la consommation des produits importés mais aussi celle des produits créés par le pays concerné. Enfin, cette bascule ne joue pas à priori sur le niveau des prix relatifs, qui continue à jouer son rôle dépressif. Sapir évaluait début 2009 à au moins 1,2 point de croissance (en moins) l’impact du libre-échange. Cela a l’air peu, mais cumulé sur 20 ou 30 ans…..
Erratum. Précision après vérification : Sapir évoque en fait un impact annuel de 1,5 à 2,5% du PIB annuel. Il serait intéressant de faire tourner des modèles économétriques, disons de 1980 à 2008 et de mesurer les conséquences de la réintégration à posteriori de ce « coût d’opportunité » sur le taux de chômage, le niveau d’endettement de l’Etat et de la consommation….
« Ainsi, on considérerait avec plus de sérieux le discours en faveur du libre-échange si les économistes qui le tiennent avaient l’honnêteté de le fonder sur des modèles autres que ceux qu’ils utilisent et dont le biais implicite en faveur du libre-échange est flagrant et s’ils incluaient l’ensemble des coûts (coûts directs et coûts d’opportunité) dans leurs calculs. Cela est parfaitement faisable : une première estimation partielle sur l’économie française, faite avec un modèle dit «de croissance endogène» suggère un coût d’opportunité compris entre 1,5 % et 2,5 % du PIB annuel par année ». Jacques Sapir
http://www.liberation.fr/tribune/010190539-les-mauvais-arguments-du-libre-echange
« Pourquoi 99.99% des emprunteurs (et les autres) font l’autruche ? »
Par défaillance immunitaire, enseigne la biologie.
encartamsn.com/encyclopedia :
« Presque tous les embranchements du règne animal comptent des parasites.
Le parasite est un organisme qui vit sur (ou dans) un autre être vivant, et aux dépens de ce dernier.
Il prélève tout ou partie de ses nutriments dans l’organisme de son hôte, mais ne lui apporte rien.
Dans la plupart des cas, l’hôte et son parasite sont en conflit permanent. Le premier tente de rejeter le second,
tandis que le second essaie d’échapper à ce rejet.
La grande bataille est d’ordre immunitaire :
L’hôte produit des anticorps dirigés contre les antigènes de surface du parasite, des protéines le désignant comme un étranger. Pour se protéger, le parasite change régulièrement d’antigènes, ce qui explique, par exemple, la difficulté de mettre au point un vaccin contre le paludisme.
De même, le parasite se protège contre l’agressivité du milieu que constitue son hôte (acidité gastrique, par exemple) en développant des téguments très résistants.
Au cours de l’évolution, les parasites internes se sont profondément transformés, abandonnant leurs organes inutiles (systèmes digestif et excréteur, etc.) pour ne plus garder que leur fonction reproductrice. À l’inverse, ils ont développé de nouveaux organes, notamment ceux leur servant à s’accrocher ou à se déplacer dans l’organisme hôte. «
La métaphore est séduisante, mais si le parasite tue son hôte, il meurt aussi…
Q1 : Quelle est la part du réflexe (limbique ou je ne sais) et du préfrontal (inexistant) chez le mammifère les quatre pattes au sol ?
Q2 : Même question que Q1, en retirant la parenthèse « inexistant » chez le mammifère avec seulement deux pattes au sol, un téléphone portable et « n » claviers (nomades, fixes, miniaturisés) et une télécommande TV ?
Q3 : Les réflexes [ dûs à mauvaise interprétation, biaisés par des croyances absolus, verbaux répétés-répétés, protomentaux , autres ] des parents, ancêtres, formateurs, séducteurs du milieu direct ou voisin (immédiat « supérieur » ont-ils en zoologie un impact ? Le « système physico-chimique de ces réflexes généalogiques (faiseaux) » à l’évidence en circulation et/ou en résonnance dans la cervelle pourrait-il être rapproché – sans analogie excessive – au Faisceau de Dynamiques Incessantes d’un Parasite ?
à la différence près qu’en ce cas, la « frontière immunitaire » n’existerait pas, pas du tout.
N’y aurait-il que le comas du sommeil profond pour tenter de diminuer les émanations cornéliques ?
Qui est semblable à la Chine et qui peut combattre contre elle, contre ses marges, contre sa vitesse, contre son régime aussi recherchant continuellement à se maintenir en plus, contre ses excès à vouloir se faire plus d’argent aussi ? Est-ce du capitalisme du communisme ou alors un plus grand mélange des deux à la fois …
@Boukov
très intéressante analyse, que je partage, cependant un aspect que vous ne dévellopez pas, quid des rapports Nord/Sud ?
la françafrique, la colonisation…
Pour ne pas chuter le premier en économie je me dois de produire et de travailler plus rapidement qu’un autre dans le monde, la vie ce n’est que cela. Pourvu que la terre ne s’en révolte pas davantage contre le vain travail de l’homme …
PS :
Le parasite bancaire a réussi à anesthésier le système immunitaire de sa victime
par inoculation de sa propre conception de vie : l’idée que la seule chose qui compte est l’argent.
La poésie pourrait être un antidote ?
J’en doute.
Elle fait partie d’un autre monde et s’est retrouvée sur Terre par un hasard malheureux.
« Calme bloc, chu ici bas d’un désastre obscur », dit Mallarmé.
Sur un champ de bataille, elle meurt.
la poésie, on lui fait faire ce qu’on veut à la poésie
sur un champ de bataille, elle meurt? oui… non… Blaise Cendrars n’a pas écrit pendant la boucherie de 14-18, il se foutait aussi de la gueule d’un autre poète qui avait dit que la poésie n’avait pas de patrie
les premiers grands poèmes n’étaient-ils pas des épopées
des trucs pleins de guerre
qui écrira le « Dit de la Crise »? (François Leclerc? LeucoSuiteSansFin-UmbertoLeuco 😉 ?)
dès qu’un singe… il y a de la guerre, de la politique, plein de choses
le voilà qu’il se met à parler, et il se met à faire de la poésie et de l’histoire
le voilà qu’il se met à écrire, et il se regarde faire de la poésie et de l’histoire (et il finit par inventer la pré-histoire, le sacré bougre…)
il a du y avoir des quantatraders fous qui produisaient du dérivés dans une sorte d’état de bouillonnement tout à fait poétique
c’est étrange la poésie
mais justement, si on se permettait de délirer
sans borne
dans le cadre d’une feuille de papier
peut-être qu’on aurait moins besoin de délirer
sans borne
dans le cradre d’une salle de marché
ou d’une école autrichicagohyène
la poésie c’est aussi la folie dont parle Erasme
vive la vie à mort la mort!
la poésie
bien sûr qu’elle est l’antidote
et le poison
elle est ce que vous
vou
lez
la poésie comme l’art, pourraient être un antidote à condition de conduire à retrouver les hommes, et à les aimer… Qui regarde les gens pour ce qu’ils sont, à savoir des être merveilleux, des chef d’oeuvres, des poèmes… ! personne ne voir rien. Les gens sont réels et l’économie est un cauchemar, qui tend à rendre aveugle et sourd, et finalement à tuer la vie…
L
http://www.gestionsuisse.com/ArticleDetail.asp?id=592
que doit t on penser de cela ?
Merci pour le lien
De mieux en mieux, à quand les colliers de perles ??
Cet article mériterait un billet !!
Concernant les contre-façons, les pires contrefacteurs sont les marques elles même.
Petite histoire, dans les années 80
J’ai acheté mes premières Stan Smith (adiddas) made in France d’excellente qualité.
Les suivantes toujours de bonne qualité, mais pas moins chères venaient d’Espagne.
Les suivantes de qualité moindre, mais toujours plus chères venaient du Vietnam.
Les dernières que j’ai acheté, il y a dix ans, encore plus cheres et de piètre qualité, venaient de Chine.
En résumé toujours plus cher, toujours moins bon, et pour continuer à fourguer leur camelote, de super bonus à quelques stars du ballon rond et autres pour assurer la promotion. Cette exemple ne vous rappelle rien??
Depuis j’achète des tennis sans marque qui leur ressemble comme deux gouttes d’eau fabriquée également en Chine et d’un excellent rapport qualité prix. quatre paire pour le prix d’une !!!
Le Japon et la Chine touché par des tempêtes tropicales, catastrophe sur catastrophe climatique de plus et autres tremblements de terre et on rebâtit toujours plus en vitesse sur du sable et on comprend toujours rien à rien…
http://www.youtube.com/watch?v=gJFKk0SjqgQ
Les comptes des syndicats bienttôt consultables sur Internet. A quand ceux des banques ? On pourrait se marrer…
Même ceux de l’IUMM ???
Regardez les sites de troc… A partir du moment ou toutes les transactions sont électroniques, il devient possible
de créer des monnaies locales définies comme la monnaie échangée au cours de transactions réalisées sur un
marché donné et/ou une population donnée et/ou un type de transaction et/ou etc. A l’inverse, il est possible de
transformer une transaction en monnaie….
@ Bob
Je n’ai pas oublié votre question à propos de la réflexion engagée par la FASB, je vous réponds ultérieurement.
Merci d’avance, ne pratiquant pas l’anglais, je suis incapable de remonter à la source de cette information, qui si elle est vraie risque de faire des dégâts.
Sur les sites francophones je n’ai rien trouvé de plus que le lien que je vous ai donné et qu’apparemment vous ne jugez pas plus fiable que moi.
Salutations
@ Bob
L’agence Bloomberg, dans une chronique datée du 23 juillet dernier, fait référence à une décision prise le 15 juillet dernier par le « board meeting » de la FASB, dont le texte intégral est sur le site de cet organisme.
La FASB a pris une décision préliminaire qui pourrait l’amener à formellement proposer un changement de normes comptables, revenant sur sa décision de mars dernier prise sous la pression du Congrès. «Je crois que la chose la plus gentille que je peux dire est qu’il est difficile de trouver quoique ce soit de bon dans cela », a répondu au journaliste de Bloomberg qui sollicitait une réaction Donna Fisher, de l’American Bankers Asoociation, le lobby des banques américaines.
Une réunion a depuis eu lieu entre la FASB et son homologue internationale de Londres, l’IASB.
A suivre, mais il paraît peu probable qu’un tel retournement de situation puisse intervenir in fine, vu ses conséquences.
On a pu de même dernièrement enregistrer, en provenance de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), l’agence américaine en charge des matières premières, des déclarations qui étaient de vrais brûlots à propos de la spéculation financière sur le pétrole. Mais avec bien peu de chances d’aboutir à ces mesures effectives, car ce n’était pas la première fois.
Merci pour ces précisions.
Par les temps qui courent, tout peut arriver.
C’est déjà surprenant d’apprendre que la FASB exprime des velléités de retour en arrière, Larouche attribuait cela, à la crainte de poursuites judiciaires….
L’affaire Madoff en fait peut-être réfléchir certains, qui de lampistes ne veulent pas devenir boucs émissaires.
A suivre…..
François Leclerc:
En ce moment sur France Culture (podcastable):
L’Etat-Providence est-il devenu indéfendable ?
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions_ete/expertise/fiche.php?diffusion_id=75960
J’etais recemment dans les Bahamas et c’est la meme chose la bas, etalages apres etalages de contrefacons made in China.
Ce qui m’inquiete un peu aussi, c’est qu’ils possedent des milliards de dollars a une epoque ou tout le monde est au bord du gouffre.
Les Chinois pourraient s’offrir une grande part du business occidental si ils decident de se debarasser de leurs dollars.
Je partage le reste de vos craintes, imaginez le resultat si les Chinois se mettaient a acheter les vignobles Bordelais ou de Champagne.
Je reste cependant persuade que les Americains essayeront par tous les moyens de faire tomber la Chine avant eux.
@ Bob :
11 août 2009 à 17:07
« La métaphore est séduisante, mais si le parasite tue son hôte, il meurt aussi… »
Tout à fait,
trop de parasites s’étant multipliés sur les mêmes hôtes, ce qui a lieu en ce moment
c’est une bataille générale de sélection entre les parasites eux-mêmes :
banques contre banques, entreprises contre entreprises, banques contre entreprises
en fin de bataille, les gagnants pourront, dans une nouvelle configuration,
envahir les hôtes qui n’auront pas été décimés ou qui arrivent sur le marché
de l’esclavage
ainsi va la biologie,
pourquoi s’en émouvoir ?
carpe diem : du vin, des roses, musique et poésie…
@ iGor milhit :
11 août 2009 à 18:14
« la poésie, on lui fait faire ce qu’on veut à la poésie »
ne pas confondre Poésie et mise en vers de toutes sortes d’idées
« Placées sous l’égide d’Orphée et d’Apollon musagète, dieu de la beauté et des arts,
et associées à la muse Erato, musique et poésie sont également étroitement liées par la recherche de l’harmonie et de la beauté, par le Charme, au sens fort de chant magique. » (wikipedia)
On avait un mot pour ça autrefois : ça s’appelait « solidarité », mais vous avez raison, on a tout à fait oublié ce que c’était. Quand on le voit, on pense aux fourmis et on se dit : « À quoi ça sert ? »
Aujourd’ hui (11/08)les chiffres de la productivité ont plombé les marchés boursiers.En cause une productivité qui bat des records…..pourquoi?Les couts unitaires du travail ont eux reculé de 5,8% au deuxième trimestre du jamais vu depuis le 2eme trimestre 2000 (s’explique par le fait que le nombre d’heures travaillées s’est plus contracté que la production).
MAIS BON LES USA ONT LA PARADE…….. http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20090811trib000409466/des-erreurs-sur-les-chiffres-des-couts-du-travail-aux-etats-unis.html
Méthode pour annoncer les chiffres qui vont bien (c.a.d qui font plaisir à la bourse)
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-1 Aller voir le patron de Goldman Sachs, pour qu’il donne les chiffres exacts qu’il désire.
-2 Se démerder pour adapter les méthodes de calcul au résultat exigé.
C’est tout de même pas compliqué !!
A force de bidonner tous les chiffres, je me demande si les gars ne finissent pas par croire à leurs propres mensonges.
slt à tous 😉 , moi personnellement je me suis intéressé à la bourse depuis le crash des indices en 2008 , j’ai ésité à faire partie de ces nombreux porteurs mais maintenant je me rend compte que j’ai bien fait de ne rien faire !!!!!!!!!!!!!
une crise toujours sans fond ?? OUI ! et je pense que le pire est à venir car ont nous cache beaucoup trop de chose , à commencé par les indices boursiés et leur % BIDON qui donne juste l’impression de pouvoir inverstir !! pfffff —–> POUDRE AUX YEUX !! garé toute mes économie pour les voirs subtilisé en l’espace de quelque jours , ca ne m’enchante pas du tous ! ( surtout qu’il faut pensé à rembourssé ces 86 milliards d’euros de déficite à l’état francais , voir + bientôt , et ca ca fou les boules !! )
pour moi la crise sera fini quand t-il y auras retour sur investissement et à mon avis cet pas la peine d’y pensé avant plusieurs année …………. que ce soit en bourse ou en entreprise ! 😉 😉
Des nouvelles du secteur financier :
« Il y a des spéculations sur une possible fin des programmes d’achats de bons du Trésor (par la Fed), ce qui ferait une mesure de soutien de moins pour le secteur financier », a en outre expliqué M. Novellis.
La place new-yorkaise a été entraînée vers le bas par le secteur bancaire, l’indice S&P le représentant chutant de 5,01 %. Le compartiment a pâti, outre des inquiétudes autour des annonces de la Fed, de plusieurs commentaires négatifs d’analystes, notamment de la part de l’influent Richard Bove, de Rochdale Securities.
« D’après lui, les fondamentaux ne suffisent pas à justifier la valorisation des titres du secteur », a rapporté Cesare de Novellis.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=456a39f4b5d0a9fb5e9de56ad161edc7
J’adore cet euphémisme concernant le secteur financier :
« les fondamentaux ne suffisent pas à justifier la valorisation des titres du secteur. »
Le Trésor ne peut pas émettre des obligations d’Etat indexées sur l’inflation de la main droite et la Fed continuer de créer de la monnaie en achetant d’autres obligations de la main gauche. Cela serait accélérer et freiner en même temps !
Les bonus des traders : rien ne change ou la célèbre formule « jusque là tout va bien ».
Lundi 10 août 2009 :
La banque allemande nationalisée Hypo Real Estate pourrait se débarrasser d’une centaine de milliards d’euros de crédits toxiques, selon son patron Axel Wieandt.
http://www.challenges.fr/entreprises/20090810.CHA6174/hre_veut_utiliser_le_systeme_allemand_de_bad_bank.html
Et les banques françaises ?
Combien de milliards d’euros d’actifs pourris les banques françaises ont-elles ?
france info ce matin :
PIB + 0.3% la recession est officiellement terminée.
ce plus un question de raisonnement. avec une logique différent ont peu agir autrement, car le système a évolue dans lui même est par lui même. ce les composant humains qui fait défaut car il a reste confus et les élites dirigeants ont peur de tout changement dans leur logique est leur raisonnement, les reforme actuelle sont fait avec la même logique, le même raisonnement. raison pour la quelle le résultat est tout jour le même, ça devient une cercle vicieux. heureusement ce les circonstances qui fait le changement. il ne existe pas de big brother au dessous de nous uniquement un manque analogique entre une évènement et une autre. pour que le système puisse évoluer il doit mourir est âpres il peut renaître autrement, de la même faisons que un humain, ou un animal quelconque, car le système est un être dans lui même par rapport a ceux qui le utilise. donc cet a cause de ça que il est cruelle comme bénévole, évolutif inventive est injuste. il est en adolescence est cette crise ce la crise adolescente du système. sa maturité arrivera avec la mort de sont adolescence est la renaissance de sa maturité est notre future espoir.
être mure ce être juste, équilibré intentionné est attentive vers les autres comme vers soi même.