Paul Jorion est, depuis le 1er mars 2016, Professeur associé des facultés de l’Université Catholique de Lille. Il est depuis juin 2022, Président de la start-up d’Intelligence Artificielle, Pribor.io. Il est également chroniqueur au magazine Quinzaines.
Paul Jorion a fait partie autrefois du Haut comité pour l’avenir du secteur financier belge ainsi que du Groupe de réflexion sur l’économie positive dirigé par Jacques Attali. Il est diplômé en sociologie et en anthropologie sociale (docteur en Sciences Sociales de l’Université Libre de Bruxelles) : il fut l’élève à Paris de Claude Lévi-Strauss (Collège de France) et du mathématicien Georges-Théodule Guilbaud (École Pratique des Hautes Études) et à Cambridge, de Meyer Fortes et de Sir Edmund Leach, tous deux élèves de Bronislaw Malinowski, le père fondateur de l’anthropologie sociale britannique. Il a acquis par ailleurs une formation de psychanalyste (freudien et lacanien) auprès du psychanalyste et philosophe jésuite Philippe Julien.
Jorion a enseigné l’anthropologie sociale aux universités de Bruxelles (1977/79), Cambridge (1979/84), et à l’Université de Californie à Irvine (UCI) où il fut Regents Lecturer (1997), et à Paris VIII (1985/86) où il enseigna la psychanalyse. Il a résolu à cette époque, en collaboration avec Sir Edmund Leach et de deux mathématiciennes (Elaine Lally et Gisèle De Meur), deux énigmes en algèbre de la parenté : les cas des Pende du Kasaï (RDC) et des Murngin australiens. Il a fait partie du groupe de réflexion Human Complex Systems de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) de 2004 à 2009.
Jorion a également été fonctionnaire des Nations-Unies (FAO), participant à des projets de développement en Afrique (1984/87). Il a été chercheur et développeur en Intelligence Artificielle en tant que membre du Connex project des British Telecom (1987/90), au cours duquel il a mis au point le logiciel ANELLA (Associative Network with Emergent Logical and Learning Abilities) dont l’originalité résidait dans un modèle de mémoire animé par une dynamique d’affect opérant sur l’univers des mots du lexique, dans une perspective inspirée par sa formation psychanalytique.
Jorion a travaillé (1998/2007) dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il avait préalablement été trader sur le marché des futures dans une banque française (1990/91). Il a publié un ouvrage en anglais relatif aux répercussions pour les marchés boursiers de la faillite de la compagnie Enron : Investing in a Post-Enron World (McGraw-Hill 2003). Il a joué un rôle pionnier dans le développement du trading à haute fréquence (à la Banque de l’Union européenne à Paris, puis au sein du hedge fund Frontier à Houston au Texas), ainsi que la mise au point du logiciel e-MITS, système entièrement automatisé d’allocation de prêts au logement dans le cadre de la banque californienne IndyMac (1998/2002).
Dans La crise du capitalisme américain (La Découverte 2007), Jorion fut l’un des très rares à prédire une crise financière et économique majeure dont le marché américain du prêt au logement subprime serait l’origine. Il bénéficia alors d’une renommée instantanée.
Dans L’argent, mode d’emploi (Fayard 2009), Jorion s’est employé, dans un exposé minutieux, à démonter et à réfuter le mythe de l’argent créé ex nihilo par les banques commerciales.
Dans Comment la vérité et la réalité furent inventées (Gallimard 2009), Jorion, puisant dans l’histoire des sciences, a dressé un portrait détaillé de l’apparition de ces deux concepts dans l’histoire de l’humanité.
Dans Penser tout haut l’économie avec Keynes (Odile Jacob 2015), après avoir présenté l’ensemble des travaux de l’économiste britannique, Jorion a tenté de compléter son œuvre là où sa théorisation lui paraissait mal étayée, en particulier dans l’explication de la formation des taux d’intérêt.
En 2017, dans Vers un nouveau monde (La Renaissance du Livre) Jorion a présenté un programme politique complet dont les points saillants étaient sa proposition d’une taxe « Sismondi » sur la productivité des machines (que la presse avait popularisée sous le nom de « taxe-robot »), ainsi qu’un projet approfondi de gratuité pour l’indispensable.
Dans À quoi bon penser à l’heure du grand collapse ? (Fayard 2017), un livre d’entretiens avec Frank Cormerais et Jacques Athanase Gilbert, Jorion a répondu aux questions de ces deux universitaires français, proches du philosophe Bernard Stiegler, portant sur ses contributions les plus originales dans les domaines de l’économie (la résurrection du modèle de la formation des prix d’Aristote et sa mise à jour dans le monde contemporain), de la psychologie (un modèle de la conscience comme mécanisme annexe de la mémoire), de la philosophie des sciences (une hypothèse relative à la différence entre les pensées occidentale et orientale fondée sur les différents types d’enchaînement des idées), ainsi que, de manière générale, sur le rôle qu’il a joué personnellement dans l’extension des techniques numériques et leur interprétation.
Dans Le dernier qui s’en va éteint la lumière (Fayard 2016), Défense et illustration du genre humain (Fayard 2018) et, en collaboration avec Vincent Burnand-Galpin, dans Comment sauver le genre humain (Fayard 2020), Jorion a envisagé l’extinction éventuelle de notre espèce et a passé en revue les moyens à mobiliser pour un indispensable sursaut, proposant à cette occasion une analyse approfondie de l’idéologie transhumaniste.
Contact : pauljorion@gmail.com
Paul Jorion sur Wikipedia en français (essayiste) et en anglais (scientifique).
Un portrait, le 25 mai 2017
Sur Horschamp.org .
N.B. Je perds mon enseignement à l’Université de Cambridge à l’âge de 38 ans et non de 28 ans.
@Hervey Addiction ! Vous y allez peut-être un peu fort, non ? 😉 En fait, dans un premier temps, je…