Billet invité. Le blog de l’auteur se trouve ici
C’est un Ecofin comme les autres qui s’est tenu le mardi 15 mai 2012 à Bruxelles. Comme tous les mois, les ministres européens des Finances se sont réunis autour d’un agenda politique chargé : les nouvelles règles de capitalisation des banques (Bâle III), ainsi qu’une possible sortie grecque de l’euro agitent le landerneau – enjeux importants s’il en est. Un autre dossier, emblématique pourant, a été rapidement balayé de la table. Il a suffi d’un « nein » autrichien et luxembourgeois, à peine assorti de quelques mots d’explications. C’était la première fois, depuis janvier, que la présidence danoise essayait d’obtenir un accord sur l’ouverture de négociations avec la Suisse sur un vaste accord anti-fraude fiscale. Mais c’est « nein ». On n’en reparlera plus jusqu’à nouvel ordre.
Un petit retour en arrière et une mise en contexte s’imposent pour bien comprendre ce qui se joue. Depuis des générations, les Européens les plus fortunés disposent d’une large gamme d’options pour faire fructifier leurs revenus à l’étranger à l’abri des contrôleurs fiscaux – et réduire ainsi leur contribution à la solidarité nationale. La Suisse, Monaco ou le Liechtenstein sont des paradis fiscaux bien connus. À l’intérieur même de l’Union européenne, des solutions attrayantes sont disponibles, en passant par exemple par un trust localisé dans une île anglo-normande (Jersey…) ou par une fondation autrichienne. Les solutions ne manquent pas, comme l’expose avec brio le journaliste d’investigation Nicholas Shaxson dans un livre récemment traduit en français.
Dans les années 1990, les dirigeants européens ont entrepris de refermer certaines portes béantes dans lesquelles s’engouffraient les fraudeurs. Après des années de négociations complexes entre les États membres, leurs territoires associés (Jersey, Ile de Man, etc.) et cinq pays tiers (Suisse, Liechtenstein, Andorre, Monaco et Saint-Marin), l’Europe s’est dotée d’une « directive sur la fiscalité de l’épargne » qui permet aujourd’hui, très imparfaitement, de collecter les revenus dûs à l’étranger. L’an dernier, la Suisse a ainsi reversé environ 330 millions d’euros aux pays européens. Le montant n’est pas négligeable, mais il ne représente qu’une fraction des revenus de l’épargne réellement placée dans le pays. En fait, la Suisse, comme les autres paradis fiscaux concernés, ont travaillé activement à mettre au point des stratégies pour contourner la directive. C’est le principe même de l’ingénierie fiscale : toujours conserver une longueur d’avance sur le législateur. Et pour conserver cette avance, la meilleure manière reste encore de ralentir, par tous les moyens possibles, les progrès des nouvelles réglementations. C’est exactement ce qui s’est produit ce mardi avec le blocage austro-luxembourgeois.
Les discussions portent en fait sur une proposition de la Commission européenne, déposée en 2008 mais retardée par moultes manoeuvres, de réviser la directive évoquée précédemment. Appuyée par la majorité des États membres, la Commission espère que certaines nouvelles clauses permettront d’identifier les vrais bénéficiaires de revenus de l’épargne et donc de les taxer, même s’ils se cachent derrière un trust, une anstalt ou autre structure secrète. Mais après quatre ans, les négociations n’ont même pas encore vraiment démarré. Derrière des arguments peu convaincants, l’Autriche et le Luxembourg refusent d’octroyer un mandat à la Commission pour négocier avec les cinq pays tiers. Or, ces deux États membres conditionnent, dans le même temps, tout progrès intra-européen à une concurrence équitable avec lesdits pays tiers. Autant dire qu’aucune avancée n’est possible dans ces conditions. Et que l’évasion fiscale a encore de beaux jours devant elle. Le commissaire européen à la fiscalité, Algirdas Å emeta, n’a pas mâché ses mots pour condamner le blocage. « Scandaleusement injuste », a-t-il lâché, d’autant plus que « ce sont les contribuables honnêtes qui paient le prix de l’austérité » (verbatim ici).
À l’heure où tous les médias européens voient justement dans l’élection de François Hollande une rupture avec des années d’austérité, il serait sans doute bon de s’interroger sur le contenu des politiques à mener, derrière le slogan. L’initiative de croissance qui sera vendue au sommet européen la semaine prochaine n’est qu’un ensemble de mesures réchauffées. Au lieu de ressasser le mantra de la croissance économique, les dirigeants de l’UE seraient bien inspirés de parler de justice financière. Et à défaut de justice, ils pourraient au moins faire valoir cet argument macro-économique : l’OCDE a évalué à 5 % du PIB la taille de l’évasion fiscale en Grèce. Largement de quoi combler son déficit et remédier à la plus profonde crise qu’ait connu l’euro sans recourir à un énième plan de sauvetage aux conditions draconiennes.
56 réponses à “LES MANOEUVRES DILATOIRES DE L’AUTRICHE ET DU LUXEMBOURG, CES PARADIS FISCAUX EUROPÉENS, par Éric Walravens”
C’est clair, il n’y a pas à tergiverser, il faut trancher dans le vif une bonne fois pour toute !
La crise, déjà honteuse, peut rapidement devenir catastrophique par effet domino mortelle. Mais il suffit de mettre un pied en dehors du cadre et l’effet domino salvateur fonctionne tout autant.
Alors, que voulons-nous ?
Papillon
A-t-on une idée du montant que la Suisse devrait reverser aux pay européens dans mon monde parfait ?
Histoire de voir de quoi parle-t-on exactement…
Par nature, les montants soustraits à l’impôt sont difficiles à chiffrer. Il existe de nombreuses approximations, toutes sujettes à caution. Richard Murphy, un chercheur britannique très porté sur la question, évalue à 1.000 milliards le montant de la fraude fiscale en Europe. Voir cette étude qu’il a réalisée à la demande du groupe socialiste du Parlement européen.
=2 LTRO
Une paille
Ce que nous voulons.
Quand nous serons las des atermoiements, des manœuvres diverses ayant pour objectif de préserver et surtout de faire fructifier ses capitaux, nous découvrirons peut-être les possibilités que nous avons de réduire à néant la valeur de ses dits capitaux.
Nous disposons, chacun de nous d’une force de travail, une intelligence, un savoir, une compétence.
Ces instruments dans la situation extrême ou nous nous trouvons n’ont que faire de myriades de chiffres mémorisés sur des disques durs. Nous y sommes soumis et cela est grotesque.
Donc, un mode de pensée à construire qui fait fi de ses chiffres.
Et cela, c’est passionnant.
Plusieurs expériences historiques ont montré que la simple destruction des capitaux ne résolvait aucun problème.
Mettre son capital de compétences, son capital pour les vieux jours, son capital destiné aux générations futures, ou le capital de son entreprise, à l’abri d’un Etat incompétent ou prédateur est un réflexe qui peut se justifier de la part des grecs.
Qui peut vraiment trouver légitime de contribuer à rembourser des banques qui ont prêté sans limites à des politiciens démagogues et prodigues dont ils savaient le pays pratiquement insolvable.
Alors, les diplômés, les polyglottes, les débrouillards, les pensionnés, les entrepreneurs, les chefs d’entreprise, et les derniers riches oisifs quittent un pays qui depuis longtemps est une terre d’émigration pour cause de dictature ou de mauvaise gestion de l’Etat.
Et les arguments développés par les grecs seront facilement développés aussi par les espagnols, les italiens, les français…
C’est ainsi que chacun peut se considérer comme la victime potentielle d’un Etat prédateur et incompétent et trouver un autre pays plus rassurant !
Nadine, arrête de twitter, la présidentielle est finie…
Il n’y a pas d’état prédateur, juste des gouvernements corrompus.
Bien sûr qu’il y a des Etats prédateurs.
Le nouveau gouvernement français vient d’annoncer une baisse des salaires de ses ministres : c’est bien mais il y a 34 ministres nommés, soit environ le double ou le triple en comparaison d’autres pays de même envergure (UK, Allemagne,..). Encore faut-il ajouter la ribambelle des conseillers (chaque ministre peut employer 40 conseillers officiels), et des secrétaires d’Etat pas encore nommés.
Les Français s’imaginent leur gouvernement comme une équipe soudée et efficace. En réalité il s’agit donc de plusieurs milliers de personnes dont nul ne peut dire à quoi elles sont employées.
Dans ces circonstances l’Etat est prédateur et parasite tout à la fois : l’alpha et l’omega de la spoliation du fruit du travail des modestes gens.
Loin de moi l’idée de jouer dans la nostalgie, mais surtout il y avait 15 ministres dans le gouvernement précédent…
Contre 34 pour celui-ci!
En plus vous avez vraiment l’air d’y croire à votre speech. Ça en devient touchant… si si, chui ému là ;O))
« Libération » 17 mai :
======Analyse……. Contrairement aux affirmations de Jean-François Copé, le dernier gouvernement Fillon coûtait 470000 euros par mois. Alors que le premier de Ayrault, après la réduction de 30%, ne coûtera «que» 353000 euros au contribuable..
Quand on parle des paradis fiscaux on pense à quelque contrée éloignée et exotique et on ignore souvent qu’ils sont à portée de nous dans les Pyrénées par exemple Andorre ou plus au sud Monaco. On ignore également que nombre de paradis fiscaux sont « sous pavillon français » c’est à dire administrés par notre pays comme St Barthélémy ou Saint Martin.
Paris : Ces paradis fiscaux sous pavillon français
Date et lieu
Le jeudi 24 mai 2012, de 19h00 à 22h00.
S’il n’y avait que l’autriche ou le luxembourg…
Un exemple de réactivité face aux évolutions législatives : conférence débat organisée par price :
Conférence débat : Les atouts fiscaux de la Belgique pour les entreprises françaises
Notre cabinet a le plaisir de vous convier à une conférence organisée conjointement avec PwC Belgique, le mardi 29 mai 2012 dans les locaux du Prisme, consacrée aux atouts fiscaux de la Belgique pour les sociétés françaises.
Après une présentation des mesures fiscales votées dans la loi de finances belge de 2012, nous vous exposerons les incitations fiscales susceptibles d’intéresser les entreprises françaises présentes en Belgique ou envisageant d’y déployer des activités opérationnelles ou financières.
Le régime de déduction des frais de financement applicable aux holdings belges sera mis en perspective compte tenu du nouveau dispositif français de limitation d’intérêts. Le système belge de déduction d’intérêts notionnels sera également abordé ainsi que d’autres mesures favorables aux activités opérationnelles.
Volonté politique, où est-tu?
Les profiteurs et bonimenteurs qui vivent à nos dépens
de la politique professionnelle passent leur temps à le cacher:
la domination d’une classe est plus forte que n’importe quel gouvernant.
Le changement ne peut venir que d’une révolution.
Sortir du cadre capitaliste, ou y jouer la comédie de l’Alternance.
C’est ce que Mitterrand a exprimé lui-même, mais en privé…
« J’ai gagné le gouvernement pas le pouvoir. »
Danielle Mitterrand le vendredi 28 octobre 2005 – Entretien réalisé par Hernando Calvo Ospina :
« Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en moi, pour que ce rêve d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, devienne réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je demandais à François : ‘‘Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais promis ?’’ Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir.
J’appris ainsi qu’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant quatorze ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement. […]
[…] Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme – juillet 1989 – j’ai pu voir jusqu’à quel point nous étions soumis aux Etat-Unis. L’Etat français n’invita pas plusieurs dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard, c’était ces pays-là que Washington voulait détruire. […] Je me rappelle avoir dit à François : ‘‘Jusqu’à quel point allons-nous être dépendants de l’humeur des Etats-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos festivités… ?’’ Ce fut une honte. […]
En France, on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. […]La France est-elle une démocratie ? Une puissance mondiale ? Je le dis en tant que Française : cela ne veut rien dire ».
+1
Mettez-vous cela bien enfoncé dans votre crâne !
Le vent de la révolte souffle déjà. Il est du côté de ceux qui ont les pieds sur terre.
« Arbre renversé par le vent avait plus de branches que de racines. » (proverbe chinois)
Papillon
« Le changement ne peut venir que d’une révolution. »
Dans le meilleur des cas, les révolutions « socialistes » n’ont abouti qu’à des isolats réduits à la misère par le boycott des puissances dominantes et contraints à se maintenir par la coercition. Il y a eu un moment où il aurait peut-être suffi d’une telle révolution aux Etats-Unis pour faire tout basculer, mais sa population, profitant du système, en a toujours été à des années-lumière. Et maintenant, le créneau est passé : les BRICS sont là pour conforter le capitalisme en plus des USA et de l’UE…
Le changement ne peut venir que du temps, via l’effondrement mondial du système dominant.
Passer d’un système démocratique, socialiste ou capitaliste, à un autre système démocratique, ne se fera pas par une révolution. Il n’y a révolution que pour passer d’un système totalitaire à un système démocratique ou inversement.
De plus, dans nos démocraties sociales où chacun perçoit des salaires, rentes, pensions et allocations diverses, même s’ils sont en diminution, personne ne se risque à tout perdre pour gagner simplement plus.
Penser « révolution » est un gaspillage de ressources intellectuelles. Nous sommes contraints à penser « évolution » !
Très intéressant cet extrait !
Je pense que, contrairement aux révolutionnaires, il faut s’en remettre au contexte.
Pour le coût, il évolue, et plus rapidement qu’on le pense vers des « idées de gauche ».
De ce point de vue là, nous sommes dans le schéma inverse de celui de Mitterrand avec la gouvernance mais sans pouvoir.
Nous pouvons soutenir un pouvoir populaire fort qui forcera une gouvernance dans notre sens et ce quel que soit la couleur du parti.
Pour ceux qui veulent agir dans le sens d’une évolution, voici un exemple d’action peu couteuse ;
http://avaaz.org/fr/les_francais_a_hollande_nos_voeux_pour_le_changement/
Autrement dit, les paradis fiscaux sont un contrepoids indispensable à l’arbitraire et à l’inefficacité des Etats. Quand les Etats seront justes et efficaces, les paradis fiscaux n’auront plus de raison d’être. Dans un Etat juste et efficace, personne ne devrait élire ou garder au pouvoir des représentants incompétents et prédateurs, leurs amis et leurs proches, qui sont la première clientèle des paradis fiscaux.
Alors, faut-il d’abord supprimer les paradis fiscaux, ou d’abord instaurer la justice et l’efficacité au niveau des Etats ?
L’un ne va pas sans l’autre…
les paradis fiscaux sont nuisibles à la justice et l’efficacité de toute politique, et n’ont aucune raison d’être qui vaille,
N’importe quoi. Un Etat sera plus juste et efficace quand les paradis fiscaux auront été réglementés. C’est dans cet ordre là que cela fonctionne. Vous croyez que la nature humaine penche dans le bon sens ? Vous pensez que si par miracle une société juste et efficace voyait le jour, il n’y aurait plus personne pour rêver de mettre le maximum de son épargne à l’abri, pour en profiter ad nauseam, pour éviter de partager avec les plus faibles. Vous rêvez….
La morale ne doit pas seulement être enseignée, comprise, intégrée par chacun, il faut aussi une part de législation. Compter seulement sur la bonne volonté est illusoire… ama
Tant que les Etats seront gouvernés par des hommes qui ont intérêt à utiliser les paradis fiscaux, il y aura des paradis fiscaux. Il est très difficile de légiférer contres les « épargnants » de toute taille et pas contre les gouvernants (et leurs proches, et leurs amis, et leurs grosses banques, et leurs entreprises sous contrôle…).
Et aucun gouvernant n’acceptera que les bénéfices de son pouvoir durement acquis ne soit traité comme il prétend vouloir traiter l’« épargne » petite ou grosse, ancienne ou récente, des ses concitoyens, en période de crise, sous prétexte de partager avec les plus faibles.
Pour les gouvernants, les plus faibles sont éventuellement une source de pouvoir grâce à leur votes, mais jamais d’appauvrissement personnel !
ça me rappelle étrangement un commentaire sur le blog de Chavagneux de confusion entretenue entre libéralisme et néolibéralisme… C’était vous?
L’Etat est la cause de vos problèmes et par sa prédation limite l’esprit d’entreprise: libéralisme
le tout pour faire passer l’idée que des capitaux non acquis par le travail (les sommes cachées ds les paradis fiscaux ou les montages financiers s’y opérant ne sont pas franchement des gains à « la sueur de son front » ) doivent échapper à l’impot…néolibéralisme
Comme si nos économies récompensait le travail : on en revient tjs au même !
L’esprit libéral valorisant le travail et la volonté d’entreprendre est la victime du néolibéralisme… et pas d’un état prédateur
En fait, c’est mathématique. Celui qui gagne au delà d’une certaines sommes, c’est de la fraude. Ce sont les sauvages de l’humanité. Il est à la fois indécent mais aussi suspicieux d’avoir un revenu ou patrimoine dépassant toutes les imaginations et considérations. Les détails techniques ne servent à rien, c’est juste une histoire de valeurs.
Comme dans tous les phénomènes, il y a des bornes et un domaine de définition perceptible. Il faut en imposer les règles. Le capitalisme n’a jamais existé, c’est un écran de fumée. Je ne suis surtout pas pour l’illusion de l’égalité qui est irréaliste et une inefficace. Les critères ne sont absolument pas complexes mais c’est un manque de bonne volonté. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. C’est un univers de sauvages provoqué sous le formatage idéologique. Ne vous y trompez pas « être riche, ce n’est pas gagné 100 000E par mois » mais bien plus ! Ce n’est pas non plus avoir quelques millions d’euros mais bien plus…Big brother n’est pas qu’une expression mais une perception de ce qu’est « bigs brothers » Beaucoup de subterfuges à travers le temps ont été utilisés afin de modeler et satisfaire notre inconsciente vision du monde. Je ne veux rien et je ne cherche en aucun cas la notoriété, je n’en ai pas besoin car je suis heureux avec le peu dont je dispose. C’est le commencement de l’indépendance, source de résistance à l’oppresseur. Ainsi, mes valeurs sont ailleurs et je suis seulement inquiet et malheureux de constater à quel point nous sommes à coté de l’événement. Merci à fabien de dénoncer les dérives de nos hommes de paille. Nous n’avons plus le temps à la recherche de preuves introuvables, seuls les chiffres doivent parler d’eux-mêmes. La mathématique est un langage, encore faut-il en comprendre le contenu et l’importance. Je ne suis pas « radicaliste » mais simplement réaliste. Oui, j’aime l’Histoire, la Mathématique et l’Economie. D’ailleurs cette dernière n’existe pas, nous serions sinon complètement différents. Que veut dire le mot « économie » ? Son sens premier doit dépasser toutes les significations qu’on lui attribue aujourd’hui. Croyez-moi, soyez polyvalent et cherchez la ruralité, vous risquez de trouver des valeurs que vous ne pouvez pas soupçonner. Cultivez votre jardin. D’ailleurs, vous êtes adeptes du site de Mr Jorion qui lui-même est intéressé par de nombreux domaines et sciences. Il est peut-être sans le savoir, un représentant de la polyvalence. Pour un spécialiste, c’est à ne plus rien comprendre ! Normal? Il est humble…..
C’est intéressant , ce que vous écrivez .
on peut également reprendre les vieilles formules :
« cherchez le royaume et le reste vous sera donné de surcroit . »
ou bien
« Je veux des Fils et non des esclaves ».
» ils ont des yeux mais ne voient pas «
Pour appuyer le propos, une interview a été faite de mme Rothschild à Mégève, qui a avoué en susbstance qu’à partir du moment que vous possédez une certaine somme d’argent, cela n’ a plus de sens puisque vous pouvez vous offrir n’ importe quoi
ces gens là le savent, mais bon faire bouger les choses pour un meilleur partage ça ne leur vient pas a l’esprit!
Le problème n’est pas à Megève !
L’Occident pense : « comment prélever aux riches quelques dizaines de pourcent pour rajouter quelques pourcent aux pauvres »
L’Asie pense : « comment multiplier plusieurs fois notre salaire pour atteindre le niveau de celui des pauvres en Occident ? »
Oui, d’accord avec ça, Olivier 69 :
« Je ne veux rien et je ne cherche en aucun cas la notoriété, je n’en ai pas besoin car je suis heureux avec le peu dont je dispose. C’est le commencement de l’indépendance, source de résistance à l’oppresseur »
C’est en changeant sa propre vision du monde que l’on changera le monde.
J’ai la conscience aïgue qu’aucune révolution, aucune bataille ne changeront les choses, si les hommes qui sont dans les rues ne se battent que pour acceder à leur tour à la richesse qu’ils vilipendent chez l’autre.
Je connais des gens sur Paris qui passent trois heures dans les bouchons pour aller travailler. Vous ajoutez à cela une moyenne de trois heures de télévision pour « se détendre », que reste t-il comme temps de reflexion ? Ou aller pêcher un autre mode vie ?
Au fond, la plupart des humains n’est pas contre cet amas de richesse, ils souhaiteraient juste être à la place de ceux qui le possède.
Vous avez raison pour la vie parisienne. Et cet idéal nécessite sacrifice, détermination (peut etre du courage).
En effet, les etres humains se concentrent sur l’extériorité avant de penser intériorité.
C’est notre faille.
La posture luxembourgeoise ne sera jamais assez dénoncée.
Mais peut être doit on parler d’imposture démocratique quand certains membres de l’union
sont uniquement représentés par des délégués de conseils d’administration et non véritablement désignés par leur électeurs.
Etre membre d’une union économique ne confère pas nécessairement les qualités pour faire partie d’une union démocratique.
dans le mémorandum adressé à la Grèce, je note
http://www.okeanews.fr/mordorandum/
-mise en place de zones économiques spéciales assorties d’incitations fiscales pour l’investissement et le travail
-la fermeture de 200 bureaux du fisc jusqu’à la fin de l’année
et bien évidemment aussi ceci :
« Le mordorandum est passé. 199 députés ont dit « Nai se ola » – oui pour tout – cette nuit. Les députés des 2 partis majoritaires (PASOK et ND) ayant voté « non » ont été exclus de leurs partis respectifs. «
ou dans le même article, encore cela
-la privatisation de six entreprises publiques au premier semestre 2012, à savoir la compagnie des eaux d’Athènes et du Pirée (EYDAP), de Thessalonique (EYATh), la compagnie publique de gaz naturel (DEPA), le gestionnaire du système national de gaz naturel (DESFA), les Pétroles Helléniques (ELPE) et l’organisme de paris sportifs (OPAP) ;
-vente de Hellenic Petroleum au premier semestre 2012 ;
Imaginons qu’un nouveau gouvernement grecque dise:
«
Ça devrait largement payer leur dette non?
Bonjour à tous
Mon apport est légèrement à coté du coeur du sujet mais assez lié tout de même. Il est de plus rédigé par un uber- riche ce qui lui donne tout son poids…
Pour ce qui est des paradis fiscaux genre lichtentstein ou autres, comme ils sont plus dommageables à nos intérêts nationaux qu’une Lybie Khadafique, il serait justifié d’y mettre un terme nous même sans s’occuper des autres comme NS l’a fait pour la Lybie! En plus ce serait bien plus facile: il suffirait , d’un point de vue purement technique et limité, d’un largage de quelques compagnies de commandos parachutistes pour régler le problème en quelques heures: les armées de Vaduz ou du Luxembourg ….. bof!
Pour revenir au lien que je propose, c’est un uber riche venture capitalist qui démontre dans sa présentation faite à un symposium que les gens comme lui ne créent aucun emploi contrairement au lieu commun propagandé chaque jour sur tous les media…
http://roundtable.nationaljournal.com/2012/05/the-inequality-speech-that-ted-wont-show-you.php
Cordialement.
je me permets juste de préciser qu’au Luxembourg ils disent plutôt « Nee » à ce genre de propositions que « Nein ». Dans cette même lignée de stigmatisation des « tribus germaniques », votre commentaire n’apporte pas non plus de solution au fond du problème. Au contraire, l’Europe a trop longtemps connu les invasions des petits pays par les grands empires, invasions justifiés moralement (alors que…vente d’armes, soutien des dictatures, nucléaire etc. -> la liste est très longue ). Au-delà de l’économique, ces représentations continuent à faire partie du problème… et même sous forme de blagues on touche là à des traumatismes qui traversent les générations…
Par contre. Il est vrai que le modèle économique luxembourgeois est à côté de la plaque et dépend aujourd’hui entièrement de ses banques ( et du tabac et de l’alcool..). C’est bien triste voire révoltant. Mais comment sinon payer un instituteur à la hauteur de 6000 euro en début de carrière… C’est une vraie société de castes le Luxembourg ( les ouvrier portugais, les travailleurs français, belges, allemands et anglais de la finances, les fonctionnaires luxembourgeois…) et il faut la financer, cette paix sociale
Comment donc réorienter ce modèle économique (déterminante d’ailleurs pour les régions limitrophes telles que la Lorraine..) that’s the question! Et permettre à ce pays (comme à l’Autriche, la Belgique,…) d’exister parmi les grands…
En faire un pôle de financement de l’économie sociale et solidaire européenne?(il y a quand même des compétences réunis là-bas…). On en est loin malheureusement.
petit commentaire d’un luxo qui travaille et paye ses impôts en France (quel con)
Dat do war gutt gesoot, Pol !
Mais j’aimerais ajouter ceci : La souveraineté d’un pays peut-elle aller jusqu’à pouvoir anéantir celle d’un autre pays ? La souveraineté française est-elle vraiment autorisée à se figer encore longtemps dans la production d’électricité nucléaire, sachant que si Cattenom vole en éclats une autre souveraineté (celle du Luxembourg) est définitivement et entièrement anéantie ? (il n’y a pas que des banques, au Luxembourg)
Pourquoi donc mettre tant de réacteurs nucléaires le longs des frontières…parce que la France est un paradis nucléaire ?
Pour essayer de « sortir du cadre », il y a cette solution du revenu de base qui mérite que l’on s’y attarde. Est-il possible de lancer une étude, sur le sujet ? Au niveau Européen, un revenu de base, le même pour tous poserait les jalons d’une unité sociale incontestable. Un financement par une TVA à deux voire trois vitesses (voir les explications vidéos en tapant revenu de base sur google), et une diminution des charges du travail ne semble pas utopique. Libérer le peuple du soucis de sa survie est le premier pas vers une société plus juste. Une condition : instaurer le système au niveau Européen. Quel mathématicien, économiste, historien, juriste, etc est prêt à se lancer dans l’étude du sujet ? Les banques, les paradis fiscaux, les mafias, les très riches : de cette nouvelle société sortiront de nouvelles pratiques. La croissance, les échanges commerciaux : l’intelligence et le bon sens du peuple Européen tend vers une consommation de proximité, une agriculture plus saine, une gestion des déchets sensée, une législation de protection vis-à-vis des grands groupes pharmaceutiques, agro alimentaires, industriels, retour à une protection des mineurs.
Un gros travail en perspective mais qui vaut le coup, non ??
« Une condition : instaurer le système au niveau Européen. »
Cette seule phrase résume l’échec et a été souvent prise comme prétexte à toutes sortes de régimes, surtout les pires. La Révolution a échoué ? La faute des pays voisins coalisés ! Le communisme a échoué ? La faute des voisins capitalistes ! Le fascisme a échoué ? La faute des voisins démocrates qui ne voulaient pas d’un lebensbraum qui déborde de ses frontières ! Etc, la liste est interminable.
Vivre parmi les autres, c’est accepter que ces autres puissent être différents. Vouloir les mettre en conformité avec ses propres idéaux est le début du totalitarisme. Voilà pourquoi certains préfèrent le modèle libéral certes plus égocentrique à première vue mais plus tolérant. Car au final vouloir que le monde soit tordu pour satisfaire ses vues, est bien plus qu’égocentrique : il est orgueil à son plus haut degré.
Effectivement, tous ceux qui pensent détenir « la solution » doivent se rappeler qu’ils vont sans doute devoir l’« imposer démocratiquement » ce qui signifie souvent convaincre et faire des compromis. Entretemps créer un marché unique sans « instaurer un système au niveau européen », un système politique, social et fiscal, c’était déjà un peu utopique et cela a été géré et implanté souvent par des technocrates, et peu par des représentants élus.
Il ne s’agit pas d’accepter ou non que les autres soient différents. Seulement de créer un cadre équitable. Cela ne s’apparente au rien au totalitarisme ou à l’orugeuil.
@Eric W.
« Seulement de créer un cadre équitable. »
Equitable selon quel critère ? On en revient à la question de l’égocentrisme (jugement selon ses propres valeurs personnelles) ou de son dérivé orgueilleux (conviction que ses propres valeurs sont meilleures que celles du voisin).
Ce n’est pas parce que la majorité des intervenants sont ici d’accord entre eux – car ils adhèrent tous à des idées marxistes – qu’ils ont raison. Ils ne font que trouver du crédit à des idées qui sont déjà les leurs d’autant plus que ce sont d’autres qui les expriment (là encore : flatterie et orgueil, rien d’autre).
L’idée même de l’équitabilité correspond à des notions bien différentes d’un continent à un autre, au sein d’un même continent d’un pays à un autre, au sein d’une même famille d’un frère à une soeur, au sein même d’une union choisie mari-femme à travers la dot (pour ceux qui la pratiquent) ou encore du travail rémunéré ou du travail dit « au foyer ».
Connaissez-vous Philippe Van Parijs ? Ce penseur de l’université de Louvain est un grand défenseur de l’allocation universelle. Il a fondé un réseau pour défendre cette idée, le Basic Income Earth Network.
Ouvrage que j’ai chaudement recommandé il y a longtemps sur ce blog, du même auteur: « Qu’est ce qu’une société juste? ». Qui aurait évité bien des bêtises dans certains commentaires/ faux-débats, en clarifiant rigoureusement les alternatives et les concepts.
Sans doute le meilleur specialiste en Europe de ces questions d’économie normative/justice distributive, et relativement accessible qui plus est. Il y présente, entre autre, une analyse rigoureuse du libertarianisme et un examen minutieux de ses justifications/prétentions normatives (notemment sur l’épineux pb du mérite et du talent).
Le financement par la TVA de votre « revenu de base » implique le productivisme et le consommumérisme automatisé. Nous sommes en plein délire orwélien : après avoir impliqué les retraités européens dans les fonds de pension, c’est toute la population active qui sera ligotée. Et même dès la naissance. Ce film est un cauchemar.
Heureusement, cette proposition ne prend qu’1 ligne sur la page wikipédia de l’allocation universelle, (à la catégorie financement/redistribution) immédiatement suivie de ceci : « D’une manière générale, il n’y a pas de raison de créer un impôt spécifique pour financer l’allocation universelle : il suffit de la faire financer par l’État selon le principe de non affectation des ressources aux dépenses. »
Qu’est-ce que les banquiers Suisses ne feraient pas pour éviter qu’on rentre dans leurs petits comptes!
Voila du vrai travail pour recuperer des vrais sous , c est qui mon ennemi ?
@KIMPORTE
Ennemi ne me plait pas, nous ne sommes pas encore en guerre. L’ Europe est bancale avec trop d’inégalités à l’intérieur même de son territoire, c’est démontré ici tous les jours. Il faut croire au cycle biologique des humains qui en font des forcenés du travail à un moment de leur vie. Le revenu de base ne créera pas une société d’assistés comme vous semblez l’imaginer mais un société d’hommes créatifs et bâtisseurs dans tous le sens du terme. N’ayez pas peur, en France le revenu de base existe déjà, mais fragmenté en mille petits subsides compliqués.
D’où la nécessité de prendre en compte la globalité du problème et d’inclure dans la réflexion, au niveau politique les députés Européens. Dans la démarche du revenu de base, il n’y a pas que le revenu il y a aussi la modification de la fiscalité : les charges liées au travail se délitent petit à petit au fur et à mesure que les rentrées liées à la TVA modifiée (augmentée, et variable selon le produit de consommation) s’ équilibrent et que l’idée d’un revenu tout au long de la vie remplace l’attente de la retraite , c’est toute une idéologie à étudier, l’impôt sur le revenu s’en trouve modifier etc. . Il faut prendre en compte le fait que les progrès des quarante dernières années ont considérablement modifié la donne au niveau du travail. Le tissus industriel est toujours en Europe mais s’est décalé vers l’Est. Il n’est pas trop tard. L’Europe d’aujourd’hui nous a été imposée et nous voyons que nous sommes dans l’impasse. Les raisons de cette impasse sont connus et reconnus, sur ce blog, elles sont épluchées depuis plusieurs années. Il n’y a pas qu’une solution, mais changer « l’idée » de la circulation de l’argent en assurant à tous les citoyens le gite et le couvert et modifier notre perception du travail ne me semble ni dictatorial ni utopique. Ce serait une bouffée d’air pour quelques millions de personnes et ces personnes sont une mine d ‘or.
Clair!
Pour qui, au fait?
Par qui est financé ce film?
Etrange que les lobbyistes du « revenu de base » soient attirés par un article sur la fraude fiscale.. bizarre.
ç’est un peu comme si on s’adressait à un conseil de siciliens (la commission européenne) pour réglementer la mafia
avant d’espérer quoi que ce soit en matière d’évasion fiscale et de fraudes en toute matière, il faudrait déja regarder ce qu’est la commission européenne : des membres non élus cooptés au services de lobbys divers (multinationales et banques) très présentes à Bruxelles
à partir de là, il ne faut rien espérer d’une telle institution pour lutter pour l’honnêteté et le bien commun
Je ne connaissais pas Philippe Van Parijs mais je viens de le lire. Bien sur que l’idée est développée par beaucoup et ceci depuis plus de 20 ans. Et tous, arguent dans le sens d’une évolution positive de nos sociétés. Mais pourquoi est ce que cela ne raisonne pas aux oreilles du parlement Européen ? Il faut étayer la chose avec des données chiffrées d’aujourd’hui, la situation à tellement évoluée ces derniers mois. C’est pourquoi les matières grises de ce blog seraient les bienvenus pour une étude sérieuse et peut être même un lobbying??
Pourquoi les récents propos de Mme Lagarde ont été jugés comme une insulte au peuple grec?Parce que ce sont les ELITES économiques (et politiques)grecques qui ont coulé la Grèce et non pas « les » Grecs ce qui est légèrement différent.L’évasion fiscale a atteint un tel niveau que les plus fortunés ont décidé sciemment de jouer contre leur propre pays,contre les intérêts de leur patrie.On évalue chaque année à 45 milliards d’euros l’évasion fiscale en Grèce!La moitié de cette somme ANNUELLE permettrait de résoudre les problèmes financiers de la Grèce.Qui porte gravement atteinte aux intérêts d’un pays au bord de la guerre civile?Les fonctionnaires,les chauffeurs de taxi,les modestes retraités,la jeunesse écrasée sous le poids du chômage,les petits paysans de Crète ou bien les élites économiques,les armateurs,les puissants qui refusent de sauver leur propre pays?Les gens s’apprêtent à voter en masse pour Syriza parce qu’ils ont compris que l’injustice sociale couplée à une corruption systémique a mis à genoux leur pays.Cela est à la fois un problème politique et économique.Il faut changer la donne.Il faut des réformes radicales dans ce pays que nous respectons et aimons ne serait-ce que pour son inestimable contribution à notre civilisation.