Billet invité. Philippe Lamberts est député européen écologiste et co-président du Parti vert européen
Le risque d’une nouvelle crise bancaire en Europe s’apparente de moins en moins à une fiction. Surendettées et fortement exposées aux dettes souveraines des pays de la périphérie de la zone euro, les banques européennes assistent en effet impuissantes depuis l’été 2011 à l’effondrement de leur valeur boursière.
À première vue, la menace d’un nouveau cycle de faillites bancaires paraît surprenante compte tenu du soutien public sans précédent dont les banques européennes bénéficient depuis 2008. Outre les aides d’État colossales (1240 milliards d’euros entre octobre 2008 et décembre 2010) qui leur ont été octroyées, celles-ci bénéficient également des apports de liquidité de la Banque centrale européenne (BCE). Empruntées à des taux très faibles (1,5 %), ces liquidités sont réinvesties par les banques dans l’achat d’actifs à haut rendement.
Malgré leur ampleur, ces aides financières n’ont pas atteint leur objectif. À l’image du botox injecté aux actrices vieillissantes, elles ont en effet gommé superficiellement les fêlures du système, sans pour autant les éliminer. La cause de cet échec tient principalement au fait que l’opération de socialisation des pertes de l’industrie bancaire ne s’est pas accompagnée d’une réelle refonte de ses structures.
L’examen de la proposition de réforme bancaire de la Commission européenne (dénommé « CRDIV ») révèle combien le lobby bancaire – surreprésenté dans les 19 groupes d’experts qui conseillent la Commission sur les matières liées au secteur financier – est parvenu à en limiter fortement la portée. Sa première victoire est d’avoir convaincu la Commission de proposer un rehaussement (de 8 % à 10,5 %) relativement faible des fonds propres réglementaires des banques. Second succès : les standards de liquidité proposés par la Commission feront l’objet d’une longue période d’observation, sans aucune garantie de réglementation contraignante à la fin du processus. Or, les difficultés de refinancement sur le marché que rencontrent actuellement les banques françaises témoignent de l’urgence de contraindre ces dernières à privilégier un financement de long-terme de leur bilan.
La troisième victoire du secteur bancaire concerne l’absence de mesures spécifiques limitant les opérations financières entre le système bancaire régulé et le système bancaire dit « fantôme ». Ce dernier – qui englobe la plupart des acteurs financiers non régulés tels que les véhicules hors-bilan, les fonds spéculatifs, etc. – constitue pourtant un mécanisme clé à travers lequel la crise s’est propagée. Enfin, le fait d’armes le plus cinglant du lobby bancaire est d’être parvenu à exclure du champ d’application du projet de réformes de la Commission tout type de mesure posant les prémices d’une séparation stricte des métiers bancaires (banque de dépôt et banque d’investissement).
Il revient désormais au Parlement européen et au Conseil de négocier le règlement final qui jettera les bases du nouveau cadre prudentiel de l’Union. Les députés européens sont en cela confrontés aux mêmes choix que les gouvernements : contribuer au désenchantement démocratique en cédant aux cris d’orfraie du lobby bancaire ou, au contraire, le combattre en prouvant qu’il est encore possible de remettre la finance à sa place.
181 réponses à “L’INEXORABLE LOBBY BANCAIRE EUROPÉEN, par Philippe Lamberts”
Ça sent le gaz :
Aujourd’hui les Français sont des clients captifs
Plus d’argent pour les actionnaires, encore un grand classique en action.
La butane de 13 kg en Espagne est passée de 10,60 € en octobre 2009 à 15,10 € en octobre 2011… plus de 50% d’augmentation en 2 ans… Et on lit dans toute la presse que l’inflation n’a pas dépassé 2% ??!!
Ah oui, mais les ordinateurs portables ont fortement diminué de prix (et je parle même pas des actions bancaires). T’en as rien à foutre? T’es intéressé que par ton butane et ta baguette? Ben c’est que t’es pauvre.
Pauvre, matériellement, et fier de l’être… C’est un choix que se libérer du consumérisme, cependant, même dans la plus drastique des situations, faut bien se loger, bouffer et se chauffer mais, même là, y’a embrouille… !!!
@ Ph. Méoni
scouzi, vu que le site a une réputation de sérieux à tenir, correction :
une augmentation de 10,60 à 15,10 €, ça fait +42,45 %.
Mais c’est beaucoup quand même.
@ Amsterdamois
Merci pour la rectification… 😉
https://www.youtube.com/watch?v=NYzonR_4qxk&feature=related
Petit problème cherche solution
1 mars 2007 les actions d’une société sont à 140€54
1 mars 2009 les actions de cette société suite à quelques problèmes , ne sont plus qu’à 18€81
cette société va voir son banquier pour se refinancer ,il dit oui (parce qu’il est gentil)
l’action se maintient entre 50-40€ jusqu’à aout2011.
puis redescend à 19€ 25/10/2011
question : cette société retourne voir son banquier , est ce que le banquier va remettre des € dans le nourrin ?
Ah important la société c’est une banque ,mais le banquier c’est nous
« cotations société générale » pour les autres c’est quif-quif
Jean Ziegler a trouvé le ton juste pour parler de certains hauts responsables qui officient dans le insistances internationales, qualifiant l’un de « truand nommé par Bush », et les autres imprégnés d’une idéologie pire que l’obscurantisme du moyen-âge. Chez Mermet, le sujet étant la famine, en Afrique, plus précisément au Niger, pays aux mains d’Areva, riche d’uranium, et du Nicaragua en proie à la famine parce que 1% détiennent 60% des terres et les paysans sont chassés sur les pentes arides et desséchées.
Il a évoqué aussi l’interdiction de spéculer sur les matières premières, alimentaires notamment, qui pourrait être voté par les parlements, la politique de dumping agricole, les méfait de l’éthanol à base de mais…130 millions de tonnes de mais sont brûlées.
Voilà ce qui se passe loin des caméras occidentales, le système n’est pas seulement immoral, il est criminel.
Ziegler, encore une fois, tappe dans le mille.
Pour compléter les données sur les causes de la crise alimentaire:
The food crisis strikes again
Esther Vivas
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article2342
J’admire la pugnacité de Jean Ziegler à dénoncer ces crimes et ces injustices, d’autant qu’il prêche dans le désert depuis des années. Mais c’est sans doute pour ça qu’on le laisse prêcher.
On l’entend de temps en temps à la radio, mais c’est pas demain la veille qu’on le verra au 20h.
« Elle a de forte de chance d’obtenir gain de cause, il est en effet peu probable que le Conseil d’Etat considère que l’échéance électorale de 2012 soit un cas de force majeure. »
sii le motif invoqué était vraiment celui ci élection= cas de force majeure… Il faut reconnaître que les clowns à roulette qui nous gouvernent sont vraiment des irresponsables…
Crise de la dette. Sommet : pour Fillon, un échec conduirait « vers des terres inconnues »
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/europe/crise-de-la-dette-sommet-pour-fillon-un-echec-conduirait-vers-des-terres-inconnues-25-10-2011-1477766.php
La déclaration en titre fait un peu flipper, non ?
LE conduirait vers des terres inconnues? Rien qui m’effraie la-dedans…
@Philippe Lamberts:
Merci de ces informations et témoignage « de l’intérieur » des instances européennes.
J’imagine que vous n’hésitez pas trop entre les deux termes de l’alternative qui termine votre billet .
J’en suis donc à me demander le but que vous poursuivez en éditant celui-ci .
Simplement informer et témoigner de la relative impuissance du Parlement européen dans son statut actuel ?
Appeler à des actions contre le lobbying bancaire?
Trouver les urgences citoyennes à défendre que vous vous engageriez à porter ?
S’il s’agit de définir les axes pratiques pour agir vraiment en direction d’un monde ( au moins européen ) nouveau , les maîtres des lieux ont déjà, depuis pas mal de mois, écrit ici les actes forts susceptibles de faire changer de paradigme . Je crois ,comme eux ,que la simple séparation entre banques d’affaires et banques de dépôts est largement insuffisante et que l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix , pour autant qu’elle soit déclinée dans le détail pour vérification ,est la formulation simple qui s’attaque vraiment à la finance fantôme .
Après , à votre niveau , c’est affaire de courage et d’entraînement de vos alter-égo . Vous n’avez que des coups à y prendre , et le respect des électeurs ou non électeurs qui pensent que le parlement européen peut trouver là l’occasion de sa propre révolution et contribuer à la « conception » d’une Europe plus démocratique .
Vous avez eu ici les idées . Vous avez trois ou quatre têtes pas trop mal faites.
A vous de jouer , mais quant à faire , il faut tout réclamer . Car sinon c’est laisser trop de billes à ceux qu’il faut ramener à leur rang .
Vous aurez alors servi à quelque chose dans cette guerre de reconquête de suprématie de la Loi du peuple , par le peuple , pour le peuple .
Cher Juan, soyez sans doute sur ma volonté politique de défendre ces actes forts pour changer de paradigme. Je me rappelle d’une de mes premières interventions où je proposais l’interdiction de certains produits ou de certaines pratiques financières réputées toxiques, faisant le parallèle avec ces produits alimentaires ou médicamenteux que l’on interdit. Vous n’imaginez pas le concert de cris d’horreur de mes collègues (et pas que libéraux…) : interdire, vous n’y pensez pas! Que faites vous de la liberté des investisseurs et des consommateurs. La logique ultra-libérale demeure hégémonique, mais c’est une hégémonie que nous devons contester en la confrontant… aux faits! Je dis souvent que c’est au nom du réalisme (càd de la prise en compte du réel) qu’il nous faut des solutions radicales (càd qui vont à la racine des problèmes). Concernant l’industrie de la finance, nous ne nous cachons pas que l’objectif est de réduire et sa taille dans l’économie et sa profitabilité; dans cette optique, la bulle énorme des produits dérivés doit disparaître, laissant exister les seuls produits qui permettent la gestion des risques liés à l’économie réelle.
Votre message est en tous cas un encouragement à ne pas baisser le pavillon; il est plus que bienvenu. Merci.
Bonjour,
J’irais bientôt voir votre collègue Français, Pascal Canfin à Bordeaux, début novembre, si je vote pour vous l’an prochain, c’est seulement à cause de votre combat naissant (mais structuré) contre les dérives de la finance,
Ne lâchez rien , poussez au débat les autres partis sur ce sujet (ils sont secs), profitez des échéances électorales pour informer. Quand les gens (qui n’ont pas d’intérêt direct dans l’affaire) ont compris (même en dehors de ce blog), 80% d’entres eux sont d’accord avec ce qui se dit ici.
Tant que ce système dément est en place, parler d’écologie revient à pisser dans un violon.
@ Philippe Lamberts
Peut-être que vos collèges seront plus sensibles à une argumentation mettant l’accent sur la fragilisation du système financier. Même J-C Trichet averti de la fragilité extrême du système financier, alors les libéraux seront aussi sensibles à ce type de message. Voir par ex ce temps qu’il fait à propos de la philia d’Aristote.
PS Je me souviens d’un certain présentateur 😉 de Paul Jorion à l’ULB qui nous parlait des coulisses des négociations entre lobbies financiers qui venaient présenter leurs copie à parapher par les ministres dans la salle voisine. Un courageux participant de Finance Watch m’a également confirmé que la plupart des politiciens n’en touchent pas une en finance. On n’est pas sorti de l’auberge !
Autre genèse, même résultat…
« Comprendre la crise pour la résoudre »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/25/comprendre-la-crise-pour-la-resoudre_1592106_3232.html
@lisztfr
Jean Ziegler est un Suisse absolument au-dessus de tout soupçon (titre d’un de ses livres, au féminin… 🙂 ), un homme debout, totalement engagé.
Il a ma plus entière confiance et je lui tire mon chapeau
Je remets ceci en ligne.
Paul Krugman:
« Prenons des pays comme la Grande-Bretagne, le Japon et les Etats-Unis, qui ont des dettes importantes ainsi que des déficits mais qui malgré tout restent capables d’emprunter à de faibles taux d’intérêt. Quel est leur secret ? La réponse tient en grande partie au fait qu’ils maintiennent la valeur de leur monnaie et les investisseurs savent qu’en un clin d’œil, ils pourraient financer leurs déficits en imprimant leur monnaie. Si la Banque Centrale Européenne, dans le même temps, soutenait les dettes européennes, la crise s’allègerait considérablement. «
http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_le-trou-dans-le-seau-de-l-europe-paul-krugman?id=6974133&chroniqueurId=5032403
La Grèce gagnerait à sortir de l’Euro et à être maîtresse de sa politique monétaire.
Alors, quoi ?
La suite, extraits: (c’est moi qui souligne)
« Est-ce que cela n’engendrerait pas une inflation ? Probablement pas : (…) la création de monnaie n’engendre pas l’inflation dans une économie déprimée. De plus, l’Europe a réellement besoin d’une inflation globale un peu plus haute : une inflation globale trop faible condamnerait les états européens du sud à des années de déflation sévère, garantissant virtuellement à la fois une continuité dans le fort taux de chômage et des défauts de paiement en série.
Mais une telle création, ne cesse-t-on de nous répéter, est hors de question. Les statuts qui régissent la banque centrale sont censés interdire ce genre de choses, bien que l’on imagine que des avocats malins trouveraient le moyen de rendre cette création possible.(…) le problème plus général est que tout le système euro a été mis en place pour combattre la dernière guerre économique. C’est une Ligne Maginot construite pour empêcher que les évènements des années 1970 ne se répètent, ce qui est pire qu’inutile lorsque le vrai danger vient d’une répétition des évènements des années 1930.
(…)
les Européens ont construit un système de paix et de démocratie, et ce faisant, ont bâti des sociétés qui (…) sont probablement les plus décentes de l’histoire de l’humanité.
Pourtant, cette réussite est menacée parce que l’élite européenne, de toute son arrogance, a bloqué le continent en un système monétaire qui a recréé la rigidité du modèle d’excellence, (…) celui-ci s’est transformé en piège mortel.
Peut-être qu’aujourd’hui les dirigeants européens vont proposer un vrai plan de sauvetage crédible. Je l’espère, mais je n’y crois pas.
La triste vérité est que le système euro semble de plus en plus voué à l’échec. Et une vérité encore plus triste est que vu comme le système se comporte, l’Europe se porterait sans doute mieux s’il s’écroulait plutôt aujourd’hui que demain.«
Si l’on en croit sa dernière phrase, il serait vertueux de pousser à la chute…
Contresens, Leboutte. C’est un « Hélas ! » que Krugman énonce là (« une vérité encore plus triste »). Ça signifie juste que si le pire ne peut être évité, alors le plus tôt serait le mieux. Le tout à relier juste au-dessus au « plan de sauvetage crédible » qu’il « espère » encore mais auquel il « ne croit plus ».
Bref vos passages surlignés sont, disons, « sélectionnés ».
Mais disons le tout net aussi, le Krugman automnal millésime 2011 est bon pour une cure d’antidépresseurs. Les temps sont cruels pour les néokeynésiens et les hérauts du libre-échange…
Huhu… qui conseillent…
Vu d’ici le lobby bancaire a prit le pouvoir sur la Commission, et ce n’est pas demain la veille qu’ils lâcheront l’affaire d’eux-mêmes ou laisseront aux élus la possibilité de limiter leur pouvoir sur l’argent des États.
La solution la + saine est de ne RIEN faire pour sauver le banques, et laisser le château de cartes s’écrouler. Ensuite seulement il sera temps de poser une réglementation séparant banques publiques, limitée à son métier de base, et banques privées autorisées à spéculer, titriser etc, sans garantie des Etats.
Pourquoi ne pas créer une banque publique européenne? Adossée à la BCE et autorisée seulement à recueillir les dépôts pour financer les projets des PME et des particuliers.
Bien sur, c’est totalement en opposition avec l’option ultra-libérale des machins européens, mais ce serait UTILE.
Dans le « petit peuple » on commence à conserver son argent chez soi.
Les multiples petits ruisseaux pourraient se tarir.
Laisser crouler les banques bancales serait de bonne guerre concurrentielle.
Mais ! L’exemple de Dexia démontre le lien inextricable avec des Etats , ou en l’occurence des communes, avec le système bancaire. Lorsqu’il faut contribuer, l’Etat c’est nous.
Donc P.Jorion a raison, c’est le cadre général qui est moisi.
Et les belles paroles de Barroso n’y changeront rien, sauf à espérer une réaction musclée du Parlement européen dont la principale prérogative réside dans l’approbation du budget, si ma mémoire est bonne.
Alors assaillons nos députés européens afin qu’il réagissent énergiquement.
Des volontaires pour une lettre ouverte à envoyer dans chaque pays par les citoyens à ces dames et messieurs?
Il y a tant d’experts et de belles et bonnes plumes sur ce blog !
Rédigez la lettre, je suis certaine que beaucoup de lecteurs du blog l’enverront.
Réaction au discours de Monsieur Barroso:
http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/president/news/speeches-statements/2011/06/20110628_speeches_2_fr.htm
Moi, je voudrais que tout ce beau monde commence à penser à rassurer les consommateurs et employé(e)s… avant qu’il ne soit trop tard !
Ok, blake, je vous rassure : tout va trèèèèès bien… Vous êtes entre les bonnes mains des dirigeants politiques, continuez à consommer, épargner et dormir tranquillement…
Divers témoignages datant de 2008-2009:
« D’ abord, il faut bien comprendre que les marchés financiers ne respectent
jamais les règles du marché… Ils les manipulent.
Ensuite, nous avons pu observer que les agences étatiques ou centrales
rachetaient massivement des actions ou des contrats à terme pour éviter
l’effondrement du marché. Chaque fois que nous sautons, nous savons qu’un filet
nous protège. C’est pour cela que nous sommes prêt à faire courir tellement
de risques aux autres. »
Au sujet des CDS:
» Rédiger des contrats d’assurance protégeant contre des risques naturels
n’augmentent pas la probabilité de leur occurrences. Sur les marchés financiers
cette règle n’est pas valable. Plus il existe de personnes rédigeant des contrats d’assurance
financière et plus la probabilité d’un désastre est grande, parce que ceux qui savent
que vous avez vendu l’assurance peuvent s’employer à faire en sorte que le désastre
se produise. »
Le paragraphe sur l’abandon de souveraineté de l’ Europe, en 2004 , vis à vis de la
dérèglementation bancaire US est trop long pour être recopié.
En gros, Whashington a obtenu de l’Europe , et de chaque pays européen, que l’absence
de réglementation US s’appliquera aussi en Europe. Discrétion assurée…
Le livre est bourré de révélations tranquilles qui, mises bout à bout, donnent à réfléchir.
2008 est déja loin, mais rien n’a changé.
« La face cachée des banques », Eric Laurent, 2009, Pocket 14607.
A propos de ce pédagogisme dévoyé
» …Les chiffres des dépenses éducatives dont on se contente pour montrer les efforts du pays et illustrer ses performances résistent donc mal à une analyse d’ensemble. Cette analyse serait accablante si l’on tenait compte des contre performances des études primaires et secondaires consécutives aux effets d’un pédagogisme dévoyé ayant sévi à partir de la fin des années cinquante »
Et dire que le ministère de l’Education français a appliqué ce « pédagogisme dévoyé » américain des années 50 aux études primaires et secondaires en France dès les années 60 en France ( méthode globale de lecture) et les années 70 pour les maths . Je me souviens que l’un de mes enfants, au début de son C.P en 1979, a commencé par compter et par faire des additions DANS TOUTES LES BASES avant d’en arriver à la base 10. C’était intéressant pour les enfants qui comprenaient vite, mais cela a noyé les autres.
Parallèlement à sa méthode globale de lecture à l’école, nous avancions page par page les week-ends, lecture et écriture ( avec un porte-plume, des pleins et des déliés afin de former les lettres dans le bon sens pour un bon départ) , dans un vieux manuel de lecture B A BA .
La plupart de ses camarades qui se contentaient des méthodes « nouvelles » de l’école en ont subi les séquelles .
Bref, la France imposa les maths modernes en primaire au moment où les USA laissaient tomber .
Vers 2005, il circulait une blague concernant l’évolution, au fil des décennies et surtout des réformes issues d’un « pédagogisme dévoyé », de l’énoncé d’un même problème d’arithmétique où un paysan vendait ses sacs de pommes de terre avec un bénéfice, et surtout des consignes …
http://www.diophante.fr/espace-d%C3%A9tente/un-peu-dhumour/780-probleme-darithmetique
Aujourd’hui la réforme de l’enseignement supérieur français veut se calquer sur les USA : les cycles et les masters et le fait qu’un sportif de haut niveau, même quasiment analphabète, est recruté sur dossier, par le jeu des influences, en tête de liste de l’établissement d’enseignement supérieur élitiste de son choix dans la ville du club qui le recrute, pendant que des étudiants bien notés sont rejetés.
Tant d’absurdités à réparer !
qui a eu la riche idee de supprimer la possibilite d’emprunter directemement a la banque centrale sans passer par les taux prohibitifs des banques privees ? les interets de la dette payes depuis 1973 representent a peu pres la dette publique francaise. cherchez bien ! un indice : ils se sont retrouves a la tete de l’etat apres avoir fait un stage emploi jeune chez rothschild. certains malveillants disent que c’est la qu’il aurait pris gout aux diamants.
[…] va toujours dans le même sens : moins de régulation et moins de contrôle. Cela implique de demander moins de fonds propres, ces sommes immédiatement disponible que doivent avoir les banques, ou bien d’inclure dans […]