Billet invité
Un Conseil de l’Europe informel s’est tenu dimanche à Bruxelles, initialement prévu pour harmoniser les positions des pays européens en vue du G 20 de Londres On se demandait avant sa tenue ce que serait son ordre du jour, de nombreuses questions étant évoquées, la question est toujours sans réponse, bien qu’il se soit tenu, car il a donné toutes les apparences d’un sommet pour rien.
L’information importante est venu d’ailleurs, avec l’annonce de la rencontre de mardi prochain entre George Brown et Barack Obama, qui a d’ores et déjà relégué ce sommet au second rang.
« Je crois qu’il n’y a pas de défis si difficiles qu’ils ne puissent être relevés par l’Amérique, la Grande-Bretagne et le monde s’ils travaillent ensemble » écrit dans le Sunday Times le premier ministre britannique. « C’est pourquoi le président Obama et moi-même discuterons cette semaine d’un nouveau New Deal mondial, dont l’impact pourra s’étendre des villages d’Afrique à la réforme des institutions financières de Londres et New York » a-t-il ajouté, faisant référence au New Deal de Roosevelt. Il en décrit les grandes lignes (tout du moins pour la partie publique des accords à venir): il s’agirait d’« un accord selon lequel chaque pays injecterait des ressources dans son économie » en faveur d’« une relance verte de l’économie », tous les pays s’étant « mis d’accord sur des principes communs de régulation financière » et sur « des changements dans leur système bancaire ».
Le G20, dans l’esprit de Gordon Brown, n’aurait plus qu’à entériner ce plan. Il se résume dans l’état à de simples effets d’annonce, mais il pourrait annoncer des réformes à minima, concoctées entre représentants des deux principales financières, celles par qui le malheur est arrivé.
La tentative d’y opposer un front européen a donc pour l’instant fait long feu. Car si le Conseil de ‘Europe s’est penché avec attention sur la crise, c’est sur celle de l’industrie automobile européenne qu’il a planché, pour laquelle Nicolas Sarkozy souhaitait l’adoption de principe d’un « plan global de soutien». On a les ambitions que l’on peut. Angela Merkel, la chancelière allemande, a en plus torpillé ce projet en souhaitant que soit étudié un renforcement des prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI) en faveur du secteur automobile. Autant de soutien que les pays de l’Est n’auraient pas, c’est un choix.
Afin de sauver les apparences et de justifier ce Conseil Européen, il a été annoncé avec des flonflons un accord à propos des actifs toxiques et de ce qu’il faut en faire, un plat réchauffé des annonces déjà effectuées par la Commission, un ensemble de principes qui se contentent d’encadrer de manière très vague les modalités très floues de solutions laissées de toute manière à la discrétion des Etats membres, à quelques formalités près permettant à la Commission de sauver la face. Cerise sur le gâteau, ces principes devront encore être adoptés formellement par le prochain Conseil de l’Europe.
La décision la plus importante aura finalement été un refus, celui qui a été opposé à la demande d’un plan d’aide global des pays de l’Est, une sorte de « plan Marshall » les aidant à faire face à la crise. Ferenc Gyurcsany, le Premier ministre hongrois, a demandé d’éviter « la mise en place d’un nouveau rideau de fer », 5 ans après l’entrée dans l’Union européenne de 10 pays d’Europe centrale et orientale. Réclamant vainement l’adoption d’un plan d’aide aux banques de l’Est d’un montant de 160 à 190 milliards d’euros, un montant que pourraient selon lui réunir la BEI, la BERD et le FMI, avec le soutien de la BCE.
Les dirigeants européens ont été pour une fois unanimement très clairs, ils n’ont pas dit qu’ils n’en avaient pas les moyens, ils n’ont pas répondu qu’ils avaient comme principal souci de soutenir leur industrie automobile (au détriment de celles de leurs voisins de l’Est si besoin). Non, ils ont obligeamment répondu que leur devoir de solidarité les amènerait à considérer la question de l’aide au cas par cas. José Manuel Barroso, président de la Commission, a évoqué pour sa part un « véritable esprit de solidarité », sans l’assortir de la moindre proposition concrète. Pour faire bonne mesure, le premier ministre luxembourgeois et chef de file de l’Eurogroup, Jean-Claude Junker, a fermé l’autre porte en déclarant qu’il n’était pas question d’assouplir « du jour au lendemain » les critères d’adhésion à la zone euro, l’issue de secours de ces pays, notamment la Hongrie et la Pologne, qui réclament un tel assouplissement. Des ouvertures timides sont apparues sur le calendrier, mais assortis (pour l’instant) de la nécessité de rester inflexibles sur les critères d’adhésion. Au train où est partie cette discussion…
Pour ne pas être en reste de ces décisions capitales, la BCE s’apprêterait à abaisser son principal taux directeur à 1,50%, une diminution que la plupart des commentateurs considèrent comme totalement insuffisante.
L’Europe politique, qui n’allait déjà pas très bien, donne l’impression d’être à la dérive, sans un seul point d’appui. Le communiqué final de la réunion souligne que « le protectionnisme n’est pas la réponse à la crise actuelle ». Les chefs d’Etat et de gouvernement affirment également leur volonté de faire « une utilisation maximale du marché unique pour soutenir la croissance et l’emploi ». Voilà une bonne chose de dite, sinon de faite. Munis d’un tel viatique, ils ne sont au moins pas entrés totalement bredouilles chez eux.
Bonne nouvelle dans ce désastre, la présidence tchèque aura son sommet, un de plus, qui aura lieu entre les Etats-Unis et les dirigeants de l’UE le 5 avril à Prague, après le G20 et le sommet de l’OTAN. Peut-être cette nouvelle réunion permettra-t-elle de préparer les suivantes…
18 réponses à “UN COUP POUR RIEN par François Leclerc”
Les déclarations d’intention font bonne figure mais commence à mal cacher des relents nationaliste ou protectionniste commençant à pointer le bout de leur nez ici et là en Europe ! La solution globale n’existera pas… « on gérera au cas par cas »… Tout le monde sait que le cas par cas est contraire au règles générales qui assurerait une certaine justice entre les pays et donc entre les peuples mais prions ou plutôt faisons notre possible pour que les intentions se transforme réellement en actions.
L’Angleterre et les États-Unis! Encore et toujours! Leur système financier à vampirisé et empesté le monde entier, ça ne suffit pas? Ils ont mangé le pain blanc du monde entier! Même pas le leur qu’ils ne savent plus faire d’ailleurs. Sauf dans quelques domaines spécifiques, ils ne savent plus travailler ni produire et nous n’avons plus besoin de leur « industrie financière » pourrie.
Inconsciemment, toutes ces « grandes réunions », toutes présentées comme plus « décisives » (?) les unes que les autres , risquent d’avoir pour effet de désamorcer les vélléités que pourraient avoir les sociétés civiles productrices de refuser lucidement le joug du système mondialiste financier qui nous a gravement atteint et amoindri. Depuis 20 à 25 ans la mondialisation alias globalisation financière a empoisonné les économies des pays par rupture concertée des digues naturellement protectrices. Et maintenant il faut « attendre » que ces mêmes apprentis sorciers sortent de leurs chapeaux des « solutions » venant donc de ceux-là mêmes qui nous entraînent vers le fond par leur cupidité et leur impéritie, détruisant les économies normales, affaiblissant les structures sociales déjà moribondes, du moins dans les pays « riches ». L’on crie haro sur le protectionnisme comme si c’était une maladie honteuse, alors que la mondialisation nous a contaminé et vérolé à haute dose, et en nous faisant perdre nos points de repères naturels. Oui vraiment.
25 ans, c’est très largement une génération complète. Ce qui fait que des gens ayant à peu près entre 25 à 30 ans et 50 à 55 ans n’ont à peu près rien connu d’autre, professionnellement, que ce système économique en trompe l’œil, présenté comme ultra performant, car dégagé d’un « encadrement » national obsolète, dépassé et devenu inutile, alors qu’il s’effondre sous nos yeux tel un « champion sportif » qui n’était en réalité qu’une éponge à produits chimiques virulents, toxiques et mortels…
En résumé, le prototype du mondialisme qu’était l’Urss dura 73 ans, le mondialisme libéral triomphant dura 19 ans.
Combien de temps l’on va faire des prototypes?
L’absence de protectionnisme poussé à l’excès a certainement détruit plus d’emploi que les crises financières ou pétrolières. Il est temps de réfléchir à un protectionnisme raisonné et durable (parallèle au développement raisonné et durable).
Bonjour,
J’avoue ne pas lire systématiquement tous les billets de M. Leclerc dans leur intégralité !
Et je viens de m’apercevoir de l’erreur que je commettais là… Ce sera donc maintenant ma seule et unique source d’information sur l’actualité économique et politique. Merci.
Mais…Et oui, c’eût été trop beau sinon, il y a un mais…
Derrière cette description, précédée d’une analyse pointue, il y a des interrogations sur l’inefficacité de nos dirigeants, sur leur manque de réaction rapide et efficace. Mais donc, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Comment se fait-il que les réactions ou plutôt l’absence de réactions de nos dirigeants ne soulèvent pas un flot de questions ?
Pour résumer et tenter d’aller droit au but, ne pensez-vous pas que le politique ait à intégrer dans son approche au moins un facteur que vous, économistes, observateurs et analystes économiques, n’avez pas pris en compte ? (Pourquoi Obama n’est-il pas « à la hauteur » ?)
La prise en compte de cette remarque ne permettrait-elle pas de lever une part de vos interrogations et de votre frustration de voir l’immobilisme gagner du terrain ?
Par exemple.
@rumbo,
tout à fait d’accord avec toi sur le fait qu’il y aura une génération à sacrifier, celle dont d’ailleur je fais partie qui n’a connue que les 25 années fastes, preuve « triomphante » de la véracité de la théorie libérale. Je rajouterai la précédente qui tient les rênes de la société actuellement et que l’on retrouve dans tous les conseils d’administration. Il faut d’urgence changer les enseignement d’économie pour que la prochaine génération ne soit pas obsolète avant même sont entrée dans le monde pro. La nécessaire remise en cause du système se fera dans la douleur car les mentalité sont toujours difficiles à changer, de surcroit rapidement. C’est je crois le plus gros défi à relever, le reste n’est que de la tecnique.
chris
Imaginer. Réinventer. Redécouvrir. Laisser tomber ces armes inutiles, obsolètes. Prendre un risque fécond, pour une fois, plutôt que s’échiner à poursuivre cette rationnelle déraison… Se donner d’autres défis, admettre ces autres défis qui se présentent… Ne sommes-nous pas allés au bout? Au bout du déni, du refoulement? Partir à la conquête d’autre chose, partir à la conquête d’un bien être encore inconnu, ou en partie oublié.
Je ne sais pas trop, c’est facile d’aligner les mots… Les transitions sont des périodes difficiles, périlleuses, inconfortables… On quitte ce qui n’est plus possible, surtout parce qu’on a plus le choix, et on tente de tenir debout, de mettre un pied devant l’autre en allant vers… vers on ne sait pas bien quoi, si l’on savait ce ne serait plus tout à fait la vie…
Chacune, chacun, que chacune-chacun fasse son pas, son geste, pense, imagine, agisse… Ce sera peut-être, je le souhaite et l’espère, par nos actes quotidiens que l’on pourra donner quelques idées et moyens d’agir aux « dirigeants », aux « politiques »…
Et ça prendra quelques décennies, un ou deux siècles. Il n’est pas même certain que les humains y parviennent. Personnellement, je veux essayer, chaque jour, au travers des douleurs, au travers des joies… pour cet incompréhensible PLAISIR de vivre.
Bonne journée, et cap sur le printemps… 🙂
@François Leclerc, et tous les commentateurs,
Jour aprés jour, l’inéluctable se précise. Certains écrivent « tant mieux ! », d’autres, plus mesurés, espèrent encore un rafistolage possible. Les commentaires vont de A à D, pour reprendre les « postures » décrites dans un précédent billet.
Concrètement, dans la vraie vie, la posture A signifie être encore capable d’ériger un mur pour ne pas voir la misère qui grandit, la D suggère que la misère s’aggrave, s’étende pour qu’il n’y ait plus rien à sauver de « l’ancien monde ». Je passe sur les situations intermédiaires, (et transitoires), B et C; B plus tout à fait A, et C pas encore D.
La misère semble être devenue l’élément commun, « être ou ne pas être ? « .
Les E-U et la GB, sont les grands vainqueurs de la seconde guerre mondiale, ils ont déjà une certaine expérience du partage de la richesse. Ils ont bâti leur puissance sur l’absence de considération pour le reste du monde : les vaincus.
(Les pays pas encore émergents de l’époque faisaient déjà parti des vaincus.)
Nous sommes déjà en guerre; Les vainqueurs d’hier tentent de refaire « le même coup ». Pour eux la seule discussion possible est un « dialogue » entre eux. Ou plus exactement, pour les E-U, le dialogue est un soliloque, (La G-B se contentant de faire semblant d’avoir négocié son suivisme).
Certes, encore aujourd’hui,les E-U et la G-B sont des économies puissantes, ce qui leur permet de croire à leurs rêves de domination « mondiale ». D’imaginer de pouvoir faire financer leur redressement par le reste du monde, et quid des conséquences humaines, ailleurs que chez eux.
Toutes les explications techniques qui emplissent les blogs, ne rendront jamais compte des intentions réelles. Le plan d’aide de M Brown peut se discuter techniquement à l’infini. Les analystes de la Crise de 29 ne sont toujours pas d’accord ni sur les causes, ni sur ce qu’il aurait fallu faire.
La réunion entre Obama et Brown, relève de cette logique, discuter le « bout de gras ». Avec un petit bémol, la Chine, qui s’est immiscée au rang de puissance avec laquelle il faut composer, (du moins pour l’instant). Il lui sera peut être concédé une place plus importante dans les « différents machins » nés de l’aprés guerre.
Enfin, tout ça, tant que les manoeuvres pour faire durer les rêves sont encore imaginables, et possibles.
La seule question que je me pose est la suivante :
Jusqu’ou peut on boucher un trou qui ne cesse de s’agrandir ?
>A tous
On parle rarement d’un intéressant économiste, Hermann Daly, qui fut dans les années 90 à la direction de la section scientifique de la Banque Mondiale et qui s’opposa fortement au libre échange. Inutile de dire qu’à l’époque, Daly fut amené à démissionner de la BM.
Par bien des aspects, Daly a prolongé les idées de Keynes dans ce domaine, qui sont resté longtemps méconnus: il plaide pour une relocalisation des industries, par le contrôle des échanges matériels et une extension parallèle de la liberté de diffusion des idées scientifiques et techniques.
Pour lui, le but final est d’aboutir à une économie d’état stationnaire, à la quelle rêvait d’ailleurs Keynes et Marx.
Pour ce faire une idée des travaux de Daly, voilà un article de vulgarisation de cet auteur, paru en 1993 dans American Scientific, résumant très bien ses idées.
http://tinyurl.com/aaqwyj
Il me semble par ailleurs que Mr Jancovici y fasse allusion dans l’un de ses ouvrages sur la crise écologique.
J’ajouterai que cette idée me paraît bien se combiner avec toute la culture du Libre telle qu’elle a pu être pensé par Lawrence Lessing et Richard Stallman:
http://fr.readwriteweb.com/2009/02/05/a-la-une/culture-libre-free-culture-lawrence-lessig-ebook/comment-page-1/
Il y a peut être là la base d’un projet rationnel et réaliste de changement de société.
Bonjour !
Le » …..une relance verte de l’économie… » me laisse sceptique , tout autant que je bave ( comme Antoine !!! le chien « batard » affectueux, qui hante mes rêves …) de connaitre le contenu ( le connaitrons nous un jour ???) exact !!!!
beaucoup…beaucoup trop de mots, de propos… de déclarations , résultats de plans, connivences, ou les intérêts des lobbyists de l’idéologie qui est dominante depuis plusieurs centuries…
l’équilibre est rompu depuis ….. l’harmonie , également …. Mais , heureusement, notre vieille planète se rappelle à nous… Elle évolue, s’adapte…. et nous ??? Ben oui ! De gré ou de force !
Sur ce , à mon jardin naturel !
PS: SVP ! Pas d’economie, d’agriculture, politique raisonnée: ca ne marche pas ! encore une idéologie, nappée de multiples couches de brumes: Ca ne marche pas ! ( dans l’agriculture, c’est un échec cuisant ! normal : encore un concept partiel et vaniteux de l’homme au dessus de tout …. pas sur que notre bocal apprécie longtemps… pas sur que nombres de nos semblables le suppporte encore 200 ans ….sans réagir ???!!!!).
Je m’interroge sur la pertinence de continuer à penser frontalement ( ou est localisée la conscience dans notre cerveau ??) : laissons nous guider, pour une fois, par notre meilleur guide : la terre ! pour ma part, j’essaie ( comment appel t’on déjà cette partie du cerveau, renvoyant à nos aspects vitaux primitifs … c’est tout petit, petit … à nos dicos ! ).
l’économie associative ( pour ce qui concerne la france) déclarée est un gisement ( combien sont elles déjà ???) pour recouvrer l’équilibre, le « contre-poids » de l’économie actuelle dominante . Toutefois, elle doit devenir illégale, pour être véritablement civique, sociétale, sociale…. En attendant, d’autre formes « d’associations » non déclarées naissent dans les regions qui me sont connus. C’est un bon début !
Merci à M r LECLERC et Mr JORION , et tous ceux qui ‘expriment ici même ! que de bouillonnement de vies … dans cette « association » ???? !!!!
L’entretien date de deux mois, à l’échelle de la « crise », ça fait beaucoup de temps. Mais de qui s’agit-il?
« Amusant » et « intéressant »…
http://www.lejdd.fr/cmc//economie/200851/michel-cicurel-banquier-et-fier-de-l-etre_173972.html
Merci Tomate pour votre bonne humeur et votre analyse, profonde, sous ses dehors guillerets !
Ne plus penser frontalement, mais avec tout le corps, car l’activité neuronale serait impossible sans le corps dont elle n’est peut-être qu’un petit appendice, nécessaire mais pas déterminant !
Vous faites une jonction fulgurante avec le débat autour du billet « Leurre de conscience ».
Vous pourriez aussi avoir dit comme Goethe : « le pessimiste se condamne à être spectateur. »
L’actualité immédiate incite au pessimisme, mais c’est en même temps de l’évidence de la caducité du système, et, par delà de tout son mode de vie et de penser, que viennent quelques raisons d’espérer, et d’agir.
PS j’ai cru remarquer aussi qu’on ne parle plus d’agriculture raisonnée. Aux oubliettes !
Les français plébiscitent le bio, malheureusement, la production est encore largement insuffisante.
Voilà ce qui serait un bon protectionnisme, ne plus importer les fruits et légumes que l’on peut tout à fait produire dans nos pays respectifs. A ce titre, le marché bio n’est lui-même pas encore exempt de reproches, celui-ci, du moins certaines marques de distribution, que je ne cite pas, importent, tenez, des tomates, qui viennent parfois de très loin, alors que tout le monde sait très bien que la tomate se peut cultiver dans tous les jardins de France et de Navarre. La raison, car il y en a une, c’est que ces produits ici hors saison. Eh oui il va nous falloir aussi réapprendre à vivre avec nos saisons. La variété des espèces est encore assez grande, pour que nous puissions varier nos menus. Le fait est que longtemps — des initiatives débloquent la situation en ce moment — n’ont pas été autorisées la commercialisation de semences dites anciennes. Seules les plantes, souvent hybrides, monopolisées par les marques, avaient droit de citer dans le Catalogue.
Parmi les faits intéressants du jour, j’extrairais ceci:
1. Le surprenant « mea culpa » de Stephen Green, Président d’HSBC, en marge de l’annonce de son augmentation de capital:
« 2008 a été l’année la plus extraordinaire depuis près d’un demi-siècle pour l’économie mondiale et l’industrie financière », a constaté le président Stephen Green. « Elle marque l’avènement de la première crise de l’ère de la titrisation mondiale et aussi la première crise de l’économie +just in time+, dans la mesure où les effets de la crise financière se sont rapidement propagés à l’économie réelle », a-t-il ajouté.
« Le secteur bancaire a commis plusieurs erreurs », a-t-il reconnu. « Il est important de souvenir que de nombreux banquiers ont eu le souci quotidien d’apporter les meilleurs services à leurs clients, mais nous devons également reconnaître qu’un trop grand nombre d’acteurs du secteur ont profondément nui à sa réputation », selon M. Green.
En particulier, « beaucoup ont vendu des produits inadaptés de façon inadaptée » et « les politiques de rémunération ont échappé à tout contrôle et des mesures d’incitation pernicieuses ont conduit à des pratiques dangereuses », a-t-il admis.
« Le secteur doit revenir à des pratiques correctes et appropriées dans l’exercice de ses activités », a-t-il encore estimé. »
2. A l’inverse, dans une interview des « Echos », un certain Gérard Cassidy, analyste chez Royal Bank of Canada, nous expose, de manière on ne peut plus claire, ce que les « marchés » attendent du gouvernement US (ainsi que des autres gouvernements). Certes, l’exposé de cette « solution », la seule et unique envisagée par les marchés financiers, n’est pas, en soi, une nouveauté. Mais il est encore rare qu’elle soit dite avec autant de clarté. Et de… cynisme.
« Que faire pour résoudre le problème des actifs toxiques ?
Il faut que le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, reconnaisse que la seule façon de régler cette situation est d’accepter qu’une entité porte l’essentiel de la perte. Et ce sera le contribuable américain. Il faut que les banques puissent céder leurs actifs toxiques à un niveau équivalent à celui d’une liquidation. C’est à cette seule condition que les investisseurs privés accepteront d’investir parce qu’ils y verront la promesse de retours sur investissement substantiels. Il faut que le gouvernement accepte que les acquéreurs s’enrichissent aux dépens des contribuables, sinon il ne trouvera jamais d’acheteurs. Mais, pour l’instant, le Trésor américain refuse de tenir cette position. »
Bonne journée à tous.
« Il faut que le gouvernement accepte que les acquéreurs s’enrichissent aux dépens des contribuables ».
rien que ce passage me fait hurler: il y a un principe simple à appliquer qui est valable depuis la nuit des temps: celui (ou plus précisément le groupe) qui a fait la bourde doit la réparer, on cherche encore a de responsabiliser.
un article du monde très intéressant :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/02/27/nous-sommes-devenus-les-gestionnaires-de-nos-propres-jouissances-par-zygmunt-bauman_1161217_3232.html
Un article assez inquiétant du Financial Times:
http://www.ft.com/cms/s/0/324022d0-0696-11de-ab0f-000077b07658.html?nclick_check=1
Par ailleurs, sur la situation Chinoise, voilà un article qui me paraît assez pertinent: cela rejoint ce que je sais sur l’évolution économique en Chine.
http://mpettis.com/2009/02/can-smoot-hawley-only-happen-in-the-us/
Une « relance verte » en subventionnant le secteur automobile américain ? Une « relance verte » en faisant acquérir par le contribuable tous les produits « toxiques » ? Manque pas d’humour, ce Gordon…
@ Champignac
Merci pour votre contribution qui parle d’elle-même.
Attn P. Yves D :
Bien écrit. Je vous rejoint sur nombres de points . Notamment sur le fait, qu’il ne faut pas être pessimiste, encore moins inactif … Nous vivons une époque, que je trouve très intéressante et stimulante, comme il y a du s’en trouver, par le passé, parmi les différentes » civilisations ».
PS : une reco pour votre humour relatif à l »‘agriculture raisonnée » : Il est vrai qu’elle n’est plus médiatisée …. Mais elle constitue désormais le vocabulaire quotidien employé par les agro-chimistes/semenciers hybridés ( OHHHHH!!!) … ce que nous savons bien ….
A ce propos, une discussion intéressante ce vendredi, en fin d’après midi, chez un ami, et présence d’un technico- commercial d’un groupe agro- chimiste …: Ils ne sont véritablement » à la fête » en ce moment…. malgré leur puissance lobbyiste, au niveau européen…et national! Les « paysans de la terre » commencerait à s’interroger …. ( OHHH? Ah bon !!!!) . Justement cette classe de la population paysanne, doté de petites exploitations, qui représente des clients « juteux » en terme de marges ….
A travers ces propos, il y a de quoi être souriant …. C’est en train d’évoluer …. et c’est une bonne chose !
Bonne soirée !
Attn Pierre Yves :
Un oubli de ma part, concernant vos interrogations et propos relatif aux produits BIO :
– changement de mentalités : evident, mais de multiples facteurs peuvent l’entraver…. non???? il ne pourra être bénéfique et « concret » que s’il est collectif. Ce qui sous entend une impulsion politique forte, durable, pérenne …Du moins , me semble t’il !
– legislation actuelle du BIO : je vous renvoie à mon premier commentaire déguisé sur la « raison » et la « conscience ».
En clair, la certification nationale et européenne actuelle, relative aux produits BIO, ne renvoie qu’à une agriculture raisonnée, une politique raisonnée, une économie raisonnée. »
Ce n’est pas le poison qui tue ! C’est la dose », dit on . J’y rajouterai bien d’autres paramètres ( connus et inconnus de moi , consciemment…mais que mon corps connait, de lui même!!!inné???) , et notamment celui -ci : le temps , avec toutes ces composantes ( petits frères et soeurs, si l’image vous est plus agréable…) : les temps-durées, les temps-séquences, les temps opportunités …etc, etc…( les officiers et sous-officiers militaires sont très « conscients » de celà…Leurs cursus de formation est très proche de l’écosphère, de la biocénose, de l’anthropologie…donc d’une vision holistique et téléologique… quoi qu’on en dise, et quelques soit le niveau : stratégique, tactique, opérationnel).
Donc , j’emploierai , pour ce qui est de l’agriculture, mais aussi de la sylviculture, un concept de NATUREL.
En france, nous avons ( avions???) tout pour réussir : un climat tempéré, une topologie enviable et enviée, une diversité de la biocénose, etc ….
En 18 mois, on peut créer , au bas mot, plus centaines de milliers d’emplois CDI à temps plein, perenne et … non délocalisables …
Que dis – je ? Nous sommes le 2 mars …. D’ici juin 2009!!!!
Mais cela suppose que les politiciens francais le veuille…. et que la population le veuille !!!!
Alors pour reprendre mon premier commentaire … Nous allons évoluer …. De gré ou de force …. Je suis serein … et c’est la terre qui va nous y pousser:
« ADIEU VEAU et VACHES !!!! Bonjour COCHONS et BISONS « , comme on est plusieurs à le dire fréquemment …
« AU NATURAL « , comme disent les dames et demoiselles anglo-saxonnes …
Bonne soirée !