Billet invité.
DU NEUF AVEC DU VIEUX
Quelle avalanche continue d’informations de tous les coins de la planète ! Difficile d’en rendre compte, sauf à écrire un roman. La tentation est de resserrer la synthèse, plutôt que de procéder à une nouvelle litanie.
En préambule, le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a déclaré vendredi dernier depuis Moscou que « la crise est loin d’être terminée, elle n’a pas atteint son apogée », il n’est peut-être pas un expert, mais on lui accordera d’être bien informé. Deux cas peuvent être cités à cet égard. Celui du Danemark, réputé pour son insolente bonne santé pour être assis sur son tas d’hydrocarbures, qui est à son tour atteint, avec une baisse de 2% de son PIB au 4e trimestre. Celui de la Chine, dont le premier ministre, Wen Jiabao, qui s’efforce de faire bonne figure, annonce que son plan de relance donne de premiers résultats, mais n’est pas plus crédible que les chiffres sur lesquels il s’appuie, car dans son pays les statistiques économiques sont connues pour très politiques.
Que nous enseigne l’actualité de ces derniers jours ?
1. Là où elle était déjà constatée, la récession s’approfondit. Partout ailleurs, elle apparaît
Chaque jour qui passe, des grandes entreprises hier prestigieuses, parfois déjà renflouées, viennent frapper à la porte des gouvernements et demander d’urgence de l’aide. La planète entière subit les effets contagieux d’une crise globale, dont on ne sait plus très bien démêler les aspects financiers et économiques, tellement ils s’entraînent et se conjuguent les uns et les autres.
L’Asie, ce réservoir de croissance mondial, qui apparaissait comme immunisée au départ en raison d’un système bancaire qui semblait avoir moins fauté que ses compères américains et européens, subit désormais les conséquences de la récession occidentale, Japon en première ligne.
L’Europe occidentale, qui avait déjà ses propres problèmes, doit faire face à la crise des pays de l’Est, dont les banques sont filiales des siennes. « Il faut tout faire pour éviter une faillite bancaire en Europe centrale ou orientale » a déclaré au Figaro Thomas Mirow, le président de la BERD. L’Europe toute entière est secouée, en raison des fortes turbulences que connaît le marché des devises. La zone euro apparaît comme un refuge pour tous ceux qui ne bénéficient pas de son parapluie. D’un côté, on parle d’adoucir les conditions d’entrée dans la zone, on dément bien entendu de l’autre. Les rumeurs d’adhésion ultérieure de la Grande-Bretagne à l’euro sont récurrentes, au vu du plongeon qu’a effectué la livre sterling, mais cela ne va pas plus loin.
L’économie américaine est entrée dans une dépression qui continue de s’accentuer. On connaît son rôle d’entraînement mondial. Le PIB y a chuté au quatrième trimestre de 6,2% en rythme annuel par rapport au précédent, contre 3,8% initialement annoncé. Pour ne donner que deux exemples, Fannie Mae a dévoilé une perte de 58,7 milliards de dollars en 2008 et demandé pour se renflouer 15,2 milliards de dollars. L’assureur AIG, qui a déjà reçu 150 milliards de dollars, pourrait annoncer lundi une restructuration en profondeur ainsi qu’une perte trimestrielle de 60 milliards de dollars. La valse des milliards se poursuit et le projet de budget de l’administration Obama en tient compte, qui prévoit déjà une nouvelle enveloppe de crédit afin de sauver les institutions financières. On peut déjà se demander si elle sera suffisante.
Partout, les indices économiques chutent, plus ou moins fortement : production industrielle, PIB, consommation, commerce international, etc…. Un seul d’entre eux progresse, celui du chômage.
2. Le sauvetage du système financier reste en jachère
La crise économique ne se manifeste pas partout avec la même intensité, et, elle a le relatif avantage de pouvoir être au moins mesurée et décrite. On ne peut en dire autant de la crise financière, souterraine, silencieuse et impalpable, mais redoutable dans ses effets. Exactement comme l’est le diabète, pour céder à cette évocation. Le temps n’est plus où les banques s’efforçaient de nier l’évidence, ne voulant pas reconnaître que le crédit était en crise, afin de préserver leur petit secret, ces actifs non valorisables enfouis dans leurs bilans en si grandes quantités. Les banques, certes, mentent encore sur la valeur de leurs actifs, mais la raréfaction du crédit et son surenchérissement ne peuvent plus être contestés. La pompe à liquidité des banques centrales continue d’alimenter semaine après semaine le marché, sans qu’il soit prévu d’arrêter ce flux, car le marché est toujours défaillant. Les banques et d’autres institutions financières seraient en réalité souvent bien proches de la faillite, si l’on considérait leur situation à livre ouvert. Ils ne sont ouverts qu’avec circonspection par ceux qui y ont accès.
Pendant ce temps-là, on continue d’assister à un festival de rafistolages, de tergiversations et d’atermoiements. La prescription des deux grandes remèdes connus et répertoriés à la crise du système financier, la création de structures de défaisance et l’injection de capitaux publics dans les banques, se fait toujours attendre. Toute la palette des demi-mesures et des ruses possibles, pour ne pas aller à l’essentiel, a été peu à peu déployée. Un premier prix ex-aequo de créativité devant être décerné aux USA et à la Grande-Bretagne. Normal, ces deux premières places financières mondiales, ont toujours, à défaut de moyens financiers à leur disposition, un réel savoir-faire en matière d’ingénierie financière… ainsi que de puissants lobbies. Nous avons ainsi assisté au sacre des actions sans droit de vote, expression de cette étrange pudeur et modestie qui veut que les capitaux publics n’ont droit qu’à un strapontin dans les conseils d’administration des banques. Ainsi qu’au déploiement de garanties financières publiques, délivrées massivement avec d’autant plus de facilité, que, peut-être dans leur innocence, ceux qui les octroient veulent se persuader qu’elles ne seront pas réellement utilisées, ou alors si peu. Que leur simple annonce devrait suffire. Leur total cumulé devrait pourtant faire un peu réfléchir. Mais qu’importe, l’heure n’est plus à la réflexion, mais à l’action dans l’urgence quand il s’agit de renflouer, encore et encore, un système sous assistance. « Retenez-moi sinon je vais faire un malheur », pourrait-on presque entendre proférer, comme s’il n’était pas déjà acquis que les premières nationalisations, déjà réalisées, de facto ou de jure, seront suivies par d’autres. Ce n’est qu’une simple question de temps.
En attendant, non sans une certaine stupéfaction, les Etats-Unis d’Amérique découvrent qu’ils pourraient bien devenir socialistes (c’est le terme employé), tant l’intervention de Washington se révèle omniprésente et indispensable. Un contre-pied majeur.
3. Le mystère de la création monétaire devrait frapper fort
Le dernier ressort est devenu la dernière expression à la mode. On parle de prêteur en dernier ressort ou d’acheteur en dernier ressort pour les banques centrales, qui accumulent dans leurs bilans des actifs pris en garantie et qui ne valent plus que le prix du papier. Dont les bilans gonflent au fur et à mesure que lentement la cloque se dégonfle, par un inévitable effet de vase communiquant. Et qui ne peuvent résister aux charmes de la création monétaire.
Car, dans le monde entier, on racle les fonds de tiroir pour financer les plans de sauvegarde et de relance. Le FMI va demander à ses membres une injection temporaire de cash, pour augmenter sa capacité de prêt à 500 milliards de dollars. La BERD, la BEI et la Banque mondiale, ont annoncé vendredi qu’elles apporteraient jusqu’à 24,5 milliards d’euros sur deux ans aux pays de l’Est, mais on est loin du compte puisqu’il est estimé que 150 milliards d’euros pourraient être nécessaires. Un fonds de 120 milliards de dollars devrait être prochainement mis sur pied sous les auspices de l’ASEAN, qui regroupe dix pays d’Asie du Sud-Est, a-t-il été également annoncé vendredi dernier. De premiers essais de mutualisation qui seront suivis par d’autres, car les Etats les moins fortunés ne peuvent faire seuls face à la crise. Les plus chanceux font verbalement assaut de ce qu’ils appellent leur « solidarité », craignant en réalité d’être entraînés dans la tourmente des plus petits.
La planche à billet est mise à contribution et ne va pouvoir l’être que davantage, vu les besoins de financement qui ne cessent d’augmenter. Il y avait la crise financière, il y a aussi les effets financiers de la crise économique, qui s’y additionnent.
Alors que rien n’est résolu et que les questions s’accumulent, une nouvelle interrogation émerge. Si la création monétaire à haute dose est devenue inévitable, comment prévenir son corollaire l’inflation qui s’en suivra ? Ceux qui s’apprêtent à l’utiliser s’efforcent d’être rassurants. La Fed fait état de son savoir-faire, quand il faudra retirer du marché les liquidités qu’elle y injecte. L’administration Obama présente de son côté un budget affichant une baisse décisive du déficit sur quatre ans, largement en trompe-l’œil, mais l’effet est là. Les techniques habituelles n’y suffiront pas et il faudra, pour peser sur les taux et assécher l’océan de liquidités, poursuivre le jeu du mistigri engagé. La Fed pourrait négocier un swap (un échange) entre les actifs à long terme sans valeur qu’elle engrange et des bons du Trésor à court terme. En d’autre terme, c’est le Trésor qui, si cette approche se concrétisait, serait l’héritier final des pertes sur ces actifs originellement dans les portefeuilles des banques. Cette perspective est ainsi décrite par l’agence Bloomberg, dans une dépêche très documentée de ce samedi.
En attendant, les chefs d’Etat vont se plier à un nouvel exercice lors de leurs prochains rendez-vous internationaux, qui vont se succéder à cadence rapprochée. Il pourrait s’intituler : comment faire du neuf avec du vieux, à propos des mesures de régulation qu’ils vont continuer à étudier, si la crise leur en laisse toutefois le loisir. Nul doute qu’ils vont démontrer dans ce domaine le même savoir faire que celui dont ils font preuve à propos du sauvetage du système financier. Prochain rendez-vous, les chefs d’Etat et de gouvernement européens se retrouvent pour un déjeuner de travail informel ce dimanche à Bruxelles, afin de préparer leur sommet économique des 19 et 20 mars, puis le sommet du G20 de Londres, le 2 avril.
28 réponses à “L’actualité de la crise : Du neuf avec du vieux, par François Leclerc”
bonjour
@ françois Leclerc,
vous n’expliquez pas pourquoi les Etats préferent le rafistolage,pourquoi en fait les Etats « achètent du temps »et jusqu’à quand ils pourront le faire.Et pas un mot non plus sur les conséquences d’ une utilisation tous azimuts de la pompe à liquidités des Banques Centrales (en dehors de l’inflation). merci d’apporter votre éclairage
@ François Leclerc
Merci pour ce rapport synthétique et accablant
Je trouve particulièrement opportune votre distinction entre crise économique (incontestable mais un peu disparate encore selon les lieux et les secteurs d’activité) et la crise financière (profonde, générale et, pour l’instant, sans issue en vue).
Auriez-vous un avis sur ce qui suit ? En effet, sauf distraction ou déni, on ne passera pas à côté de l’avalanche de mauvaises nouvelles attendues en mars, avec la possible voire probable intensification de leur gravité et de leur fréquence.
Ne pourrait-on y voir, outre la réalité du calendrier – de nombreux résultats d’entreprises et de banques doivent tomber – une occasion (bienvenue?) pour les états réunis en de multiples conclaves de prendre des postures plus radicales?
Une forme de dramatisation partiellement involontaire qui créerait les conditions de l’urgence, donc de l’action?
Merci
Bonjour a tous ,oui comme FINCAPARAISO la semaine prochaine par exemple AIG est menace de banqueroute.
Oui et le mot dépression sera bientôt sur toutes les lèvres.
(Extraits)
Le système économique de ces 20 dernières années basé sur l’endettement exponentiel préalable est en bout de course.
Il faudrait donc à la fois corriger de manière raisonnée les conséquences des excès passés et en même temps réapprendre un mode de développement basé sur la production de biens réels nécessaires et suffisants (je ne mentionne pas les voies sans issues énergétiques et la dimension écologique de cette obligation)
Les dirigeants en place en sont incapables. Ils traitent, un peu comme des pompiers débordés par un gigantesque incendie, les conséquences du passé en n’utilisant que des méthodes connues, elles mêmes à l’origine de cette crise, plombant ainsi encore plus les comptes des états et laissant aux commandes des « Mingeles » monétaires avant le grand saut vers l’inconnu.
Mais, de toute façon, comment en seraient-ils capables puisqu’ils sont eux même issus du monde qui s’écroulent sous leurs pieds ?
S’agissant des grands ensembles humains (par exemple dirigeants), tout d’abord la perception du changement par la majorité en place ne s’opère que lorsque ce changement est déjà bien avancé, ensuite, ces mêmes dirigeants, formés par le système qui se délite sous nos yeux ne peuvent pas concevoir les solutions nécessaires car c’est leur monde qui disparaît, avec leurs certitudes.
Il est généralement admis, que dans un groupe, une « masse critique » (minimum 20%) de renouvellement soit nécessaire pour procéder à des changements fondamentaux.
Et lorsque l’on voit la « nouvelle » équipe d’Obama et les solutions envisagées, on se rend bien compte que l’on veut faire du neuf avec du vieux.
On sait qu’un refus de la dette par une monétisation à outrance devrait, compte tenu des sommes en jeu, entraîner, si l’on va jusqu’au bout, une refonte du système monétaire. C’est quand même le pire des scénarios, porteur de désordres sociaux terribles.
Bonjour,
Un petit commentaire, Mr Leclerc, sur le dispositif « Asset Protection Scheme » Britannique, lancé cette semaine?
Voilà de long mois que tout le monde tourne autour de la question de la « valeur de reprise (par les gouvernements, évidemment), des actifs toxiques des banques ». Mais, par ce dispositif, est-ce que les autorités britanniques, ne viennent pas, précisément, de fixer la « valeur de reprise » de ces actifs toxiques? Certes, en ne les reprenant pas officiellement. On contourne la difficulté en les « assurant ».
En gros, vous placez, comme RBS vient de le faire, 325 milliards de vos actifs les plus « pourris » (tout est accepté, CDO, CDS, RMBS, & Cie) sous la protection de la garantie gouvernementale. Et vous avez la certitude de ne pas en perdre plus de 10%. L’Etat garantissant, donc prenant à sa charge, toute diminution de valeur ultérieure.
Bien sur, vous payez, aussi, la « prime d’assurance » de cette garantie (2%, semble-t-il). Mais ce n’est pas un réel problème. Cela diminue juste un peu plus la « valeur garantie » de vos toxiques. En outre, peut-on réellement parler d’un coût quand, dans le même temps, ce même Etat continue d’injecter des dizaines de milliards, toujours sous la forme d’actions sans droit de vote, dans votre capital? Autrement dit, c’est l’Etat qui vous paye la prime qu’il vous réclame.
Autre gros avantage, ce dispositif garantit, aussi, la banque contre tout risque de nationalisation à presque 100%. Tout risque ultérieur d’évolution systémique étant automatiquement redirigé vers la garantie publique.
Enfin, et dernier cadeau, cette forme de « garantie » de vos produits toxiques vous garantit contre… les pertes. Mais vous en restez pleinement propriétaire. Donc, si dans les années suivantes, vos toxiques finissent par reprendre de la valeur, c’est vous, la banque, qui en profiterez. L’Etat, lui, n’ayant comme seule certitude que de devoir assumer les pertes. Mais étant totalement exclu des gains éventuels à terme.
On comprend, dans ces conditions, que les « observateurs financiers » aient immédiatement qualifié ce plan « d’extrêmement généreux », ou souligné le « seuil de déclenchement bien plus bas qu’espéré ».
Quand on voit ce splendide cadeau que Mr Brown vient de faire à son secteur bancaire, on peut plus que douter de la volonté que certains lui attribuent de réellement changer les règles du jeu financier dans un sens plus équitable. Non seulement Mr Brown (qui sera sans doute imité) vient de bétonner l’impunité presque totale des amateurs de « hasard moral ». Mais, l’impression que sa politique dégage, c’est qu’il vise, surtout, à remettre sur pieds sa « City » avant ses autres concurrents. Histoire d’être bien placé dans les starting blocks lorsque la course au profits reprendra.
« On ne règle pas un problème en utilisant le système de pensée qui l’a engendré » Einstein
Je ne suis pas une spécialiste de la finance, et quand le mot crise a été prononcé dans les médias, surprise de réaliser d’en savoir si peu,grâce à vous d’en savoir plus, j’ai le plaisir de vous lire, de m’instruire et j’espère pouvoir vous lire longtemps, en espérant que la censure ne passera pas par là!
Bonjour à tous,
Et dans cette voie sans issu financière, n’oubliez pas que les sociétés dite puissante, voir hyper puissante ( bonjours l’ego et la modestie), sont de plus en plus vieilles! C’est juste l’Histoire Naturelle qui nous dis qu’une époque est passée, rideau y a plus rien à voir. Pour les 4/5 de l’humanité, il suffit seulement d’attendre et les pauvres ont beaucoup de patience. En gros, l’ère de la colonisation est fini, l’ère du partage des destins a déja commencé. Je trouve ça sain et enthousiasmant, même si je sais qu’il y aura des dégâts.
Bon dimanche.
C’est paradoxalement ce qu’on pourrait appeler une « décroissance insoutenable ». Un processus de croissance négative ou la consommation baisse. Malheureusement ici le processus n’est pas du tout un projet économique et politique bien planifié, préparé et contrôlé, il ne se fait pas dans la douceur et va apporter beaucoup de misère encore dans l’avenir.
Décroissance voulue ou alors récession et dépression non désirée, est-ce que la baisse de la consommation et de la croissance mènerait au même conséquences sociales, au chômage et à la misère ? J’espère que non, il y a des choses à méditer dans cette crise si la décroissance devient une nécessité pour tout un tas de raisons notamment écologique (comme la préservation de l’environnement, la prévention des brusques changements climatiques, la pollution, etc) mais aussi pour tout un tas de raisons économiques (ici donc la prise de conscience que le système actuel du crédit, de la dette et de la surconsommation mène à une impasse économique et financière).
Cette impression de rafistolage vient peut-être du fait que les pays développés et en développement n’avaient pas du tout pris en compte la possibilité d’une baisse durable de la consommation, prenant à contre pied tous leur modèle de développement et de viabilité économique. Il est clair que prendre des paris sur l’avenir avec le crédit, la dette, des produits financiers complexes et se rendre compte que finalement les paris n’étaient pas truqués dans le sens qu’on attendait, que le résultat n’est pas du tout ce qu’on attendait, ca peut apporter de mauvaises surprises.
Merci pour cet état des lieux !
Dislocation d’un coté … émergence de l’autre : quelques réflexions : http://tinyurl.com/bv4fod
@ Guylaine
Merci de la citation, je ne connaissais pas et j’ai toujours rêvé de pouvoir tirer ma langue à ce facétieux.
@ Philippe Deltombe
Dans l’urgence, croyez-moi, ils y sont ! Pourquoi ils ne passent pas à l’action résolument, il faut je crois chercher ailleurs. J’ai à ce propos apprécié la citation par Guylaine d’Einstein : “On ne règle pas un problème en utilisant le système de pensée qui l’a engendré”
@ Leduc
Méfions-nous des mots et de ce qu’ils cachent (ou ne montrent pas). La mesure actuelle de la croissance (le PIB) est en discussion et je ne crois pas, comme vous certainement, que l’on puisse assimiler la dépression actuelle à une « décroissance ». Je pense qu’il faudrait plutôt parler d’un autre modèle de développement (et non de croissance).
@ Champignac
Mr Brown est aussi un amateur du mistigri. Bon gré, mal gré, il faudra bien que le siniste soit constaté, puisque l’on parle d’assurance, et que l’assureur ou l’assuré en fasse les frais. Ces garanties sont une mascarade pour gagner du temps, un habillage.
@ Champignac
L’espoir fait vivre. L’idée est que le phénix va renaître de ses cendres, ces actifs reprendre de la valoeur, comme une maison qui a brûlé et qui retrouverait sa jeunesse; A Suivre.
Pourtant Poutine, fin Janvier disait:
« Russian Prime Minister Vladimir Putin said he sees “light at the end of the tunnel” for the economy by the middle of the year and called for global rules to avert a repeat of the current crisis.
Some industries may begin to recover by the second half and the Russian economy, which the government forecasts will contract 0.2 percent in 2009, should start to experience “positive trends” this year or in early 2010 »
Oui, donc je dis une chose et son contraire…comme cela l’histoire retiendra celle qui fut vrai…de la politique politicienne, on passe a l’economique girouetienne….
@ unPassant
Il y a un côté prononcé Madame Irma chez les hommes politiques.
Si tout doit finir en cendres , j’espère resté suffisamment longtemps incandescent pour carboniser les vieux tisons qui seraient capables de vouloir recommencer la partie à leur même avantage .
Mais quand on voit le MEDEF guadeloupéen essayer de se tirer des flûtes pour échapper à l’incendie , il faut reconnaître que la partie sera rude et que tous les moyens devront être bons . Mais est ce que Jeanne d’Arc , qui n’avait pas froid aux yeux , n’aurait pas utiliser tous moyens pour entraîner ses bourreaux au même bucher qu’elle si elle avait eu toutes les soeurs jumelles que permet le Web ?
Que les anglo-saxons soient les plus ingénieux pendant la crise , et même avant la crise , est bien pour confirmer le très « désagréable » sentiment de responsabilité- culpabilité qui doit être à l’origine de leurs agitations créatives . Néanmoins ils n’ont pas encore provisionné les réparations aux destructions massives de richesses qu’ils ont occasionné , eux et les escrocs encore à surgir aux coins des fourrés . Pour ce dernier round , à condition que les participants soient encore debout , il faudra être encore bien plus ingénieux . A titre de consolation , le traité de Versailles portait sur des réparations moindres et fut à l’origine d’une très grande banque toujours debout , la banque des règlements internationaux , mère des banques centrales . Comme quoi l’urgence et la créativité feront , bon gré mal gré , bon ménage .
Un bon politique est visionnaire.
Quoi? c’est Koa le problème ?
Ha ! Le monde de la pensée préfère la sauce einstein ?
Einstein, un jour qu’il s’était coincé le petit doigt dans une porte, einstein a dit « ouille, ouille, ouille, çà fait mal ! ».
Puis , en visionnaire il donna à la postérité : » ce n’est pas la porte qui est dangereuse, c’est l’inattention « .
E
Et LEAP/E2020 (relayée dans Le Monde de cette semaine) qui annonce quasi la fin du monde pour septembre
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-32-est-disponible!-4-trimestre-2009-Debut-de-la-phase-5-de-la-crise-systemique-globale-la-phase-de-dislocation_a2796.html
Que penser de cette lettre d’info, déjà (un peu) évoquée de-ci de-là sur ce blog?
Vincent dit » Que penser de cette lettre d’info, déjà (un peu) évoquée de-ci de-là sur ce blog? »
Les anglais répondent « wait and see »: s’ils ont raison nous sommes dans m…e, s’ils ont tort ça prouvera simplement qu’il n’y en avait pas assez pour tout le monde 🙂
Bonsoir Mr Leclerc.
J’aimerai connaître vos réflexions sur les pistes suivantes :
– notion de « constitution économique » ou de « gouvernance mondiale » pour encadrer un marché mondialisé.
– notion de masse monétaire limitée et figée pour un nouveau type de croissance.
– un nouvel étalon, or ou panier de monnaies.
– Fixation des prix.
@ Jef
Vastes questions. Je vais essayer de donner les idées qu’elles me suggèrent dès que j’aurai le temps de les formuler. Je ne prétends pas être fulgurant, vous en serez juge.
Que penser des prévisions de LEAP ?
La peur , m’sieurs dames , la peur .
Une petite conférence ?
Elle commence par » le rire est le propre de l’homme » , et se conclue par « il ne faut pas que la peur l’emporte. Si la peur l’emporte, la société devient paralysée , la société devient …. »
http://www.youtube.com/watch?v=ETxfVh6KTNc&feature=related
ps / Allez salut, je retourne au piquet .
Suite à l’analyse claire et alerte de François Leclerc sur la crise, j’ai souhaité finir cette journée dominicale en parcourant une très belle traduction des poésies de Pétrarque par Guilleau et Ughetto aux éditions Le bois d’Aurion, histoire de changer le cours de mes idées et de faire peut-être de plus jolis rêves… Tout le monde connaît le bel amour de François Pétrarque pour Laure de Noves immortalisés dans ces magnifiques sonnets du «Canzoniere» qu’il faut lire et relire, crise ou pas. Donc, j’étais ailleurs, dans cette « vallée clause », mon département de naissance, à la sortie des eaux tumultueuses aux écumes laiteuses et dans la splendeur platonicienne. Je pensais avoir pris un abonnement jusqu’à l’endormissement pour une rêverie prolongée lorsque au détour d’une note des traducteurs (édition bilingue) je suis ramené à l’actualité de l’époque, à la corruption et la décadence de la papauté d’Avignon au grand schisme entre les curies romaines et avignonnaises qui éclateront à la mort du poète, et c’est l’engagement du poète, l’esprit polémique du pamphlétaire, la dénonciation de la politique papale, et c’est l’allégorie à «Babylone», société mercantile, pervertie, déshumanisée, décadente et c’est l’Apocalypse et le tournant vers la Nouvelle Jérusalem…l’Histoire résonne.
Décidément l’actualité ne me lâche pas et la synthèse de François Leclerc s’étend au delà de ce que nous vivons. C’est ça les grands classiques, toujours moderne.
Les bulles changent, l’inflation reste.
Humeur d’un soir… espoir ???
Je ne savais pas que le Danemark « était assis sur son tas d’hydrocarbures »…. A moins qu’il ne s’agisse de la Norvège.
@ CF
Déjà qu’ils ne s’apprécient pas trop entre eux, j’ai gaffé. Merci.
Mon cher Paul, comment se fait-il que des institutions bancaires si « prestigieuses » et qui ont donc pu se payer les meilleurs experts et les meilleures informations perdent des miliards et des milliards de $ et renflouées hier en redemandent aujourd’hui ? La vitesse avec laquelle on annonce des pertes « milliardaires » est sidérante. Et les experts de prédire que les demandes de hier ne sont rien par rapport à celles d’aujourd’hui et celles-ci du pipi de chat par rapport à celles de demain. J’en déduis que les subprimes ne peuvent en être la seule cause même si elles ont engendré, pour poursuivre leur logique folle d’un profit immédiat, ces produits toxiques qui cachent n’importe quoi. Je pense modesterment : primo qu’il ne s’agit pas de dénier l’utilité de l’initiative privée dans le domaine de la production des biens et des services. Par contre, l’initiative privée n’a pas à faire du profit financier « pur ». Secundo, « l’industrie financière » en tant qu’activité privée – quelle rouerie sémantique que cette qualification – est structurellement inappropriée en tant que fournisseur PRIVE d’allocations financières pour la production des biens et des services. Ce rôle doit être réservé à l’Etat, comme tous les services de « consommation sociale » (éducation, santé, solidarité, sécurité, etc.). « L’inductrie financière » n’est pas du domaine privé puisqu’à la différence de la production proprement dite elle a l’Etat (le contribuable) en garaht alors que la production a pour garant – à ses risques et périls – le flux consommatoire. Le politique n’a pas à se limiter à garantir le « laissez-nous faire des affaires en paix ». Il doit gérer les besoins financiers solvables des personnes et des entreprises (et cette solvabilité est définie en fonction des capacités de la collectivité et de ses projets démocratiquement décidés) au même titre que les autres biens de consommationsociale. Suis-je complètement idiot ?