Billet invité.
Le jeu de la patate chaude continue de plus belle. Assurant le service minimum, la BCE vient de clairement signifier que, si elle maintient son filet de sécurité, elle n’entend pas s’engager plus avant comme il était fortement attendu. Le message est clair : aux politiques de prendre à leur tour leurs responsabilités.
Les banques n’ayant plus accès au marché inter-bancaire trouveront encore des liquidités pour rouler leur endettement et les Etats en passe d’être exclus de fait du marché obligataire continueront de bénéficier des achats de la BCE limitant les dégâts.
Sans plus, alors que les spéculations à propos d’une forte implication de la BCE sur ce marché avaient enflé. Allant jusqu’à envisager qu’elle puisse imiter sa consœur américaine et acheter en quantité de la dette européenne. Car la question est devenue lancinante : « que faire avec la dette ? », puisqu’il est devenu clair que chaque fois qu’un pays est sauvé, il est précipité dans de plus grands tourments, la liste de ceux destinés à les rejoindre s’allongeant.
Tout n’a bien sur pas été clarifié par Jean-Claude Trichet lors de sa rituelle conférence de presse. S’il a reconnu la nécessité de revenir sur la décision d’arrêter les « mesures exceptionnelles », en particulier les allocations illimitées de liquidités aux banques, il a refusé de préciser l’enveloppe que la BCE étaient prête à consacrer aux achats obligataires. Pas plus qu’il n’a précisé que la banque intervenait sur ce même marché durant son allocution, contribuant à faire baisser les taux afin d’accréditer le bon accueil réservé à ses propos.
Les dirigeants européens peuvent se dire qu’ils ont gagné un répit, mais pas davantage. Depuis Washington, le FMI a aujourd’hui à nouveau refusé de confirmer qu’il était prêt à accroître sa contribution au fond de stabilité européen (EFSF), démentant que des discussions aient lieu à ce propos en dépit de rumeurs insistantes. Pourtant, comment croire que le projet de mécanisme de crise sur lequel planchent les gouvernements est une réponse circonstanciée, vu qu’il est destiné à voir le jour en 2013 et que ces derniers jours ont été marqués par un sérieux coup de tabac sur tous les marchés ? Qui ne peut que se renouveler, vu les décisions de la BCE.
La BCE et les Etats européens ont en commun de marcher à reculons. Ils n’avancent que lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement. En persévérant dans cette attitude, ils jouent la poursuite de la crise de la dette, afin de ne pas sauter le pas. En reconnaissant que la voie qu’ils ont empruntée est une impasse, que les Etats européens n’ont globalement pas les moyens d’absorber la dette résultant de la crise financière.
54 réponses à “L’actualité de la crise: SERVICE MINIMUM, par François Leclerc”
Le jeu de la patate chaude continue de plus belle.
Le tubercule ose!
Piotr/ service minimum
Purée!
Chaque jour, plus de 20 000 personnes contractent la tuberculose et 5 000 en meurent dans le monde. Si les pays pauvres sont les plus touchés, la France n’est pas épargnée par ce fléau, avec 900 décès annuels.
Et une patate chaude sur les nez de la poupée Russe de Saint-Naze…….. 🙁
Trichet: l’homme qui vaut des milliards…
Le pire c’est qu’il sait, comme beaucoup d’initiés, qu’au bout du tunnel, il n’y a pas de lumière….
Aurait-il dans une vie antérieure été proctologue?
En toute état de cause, il permet avec ce service minimum de marquer un ace!
Ces copins banquiers pourront ainsi passer d’agréables fêtes de fin d’année…
Merci pour eux « Père Noël » des riches
Aurait-il dans une vie antérieure été proctologue?
Eh ben mon colon !…
Hou là ! Voilà un nouveau concept dans ce blog, pourtant bien doté de ce côté-là: la proctologie financière !!
À creuser… – si j’ose dire !
resteront pas dans les annales celles-ci…
Et comme dirait Prévert : Seau d’eau, mégots morts.
La proctologie c’est la science du trou de Bâle ( I, II ou III ) !
Des ânes à la gorge sèche !
C’est peut-être pour ça que: « La BCE et les Etats européens ont en commun de marcher à reculons. »
Bonjour,
La communication institutionnelle s’attache davantage à atteindre des buts qu’à diffuser de l’information.
La seule observation des marchés obligataires européens ces dernières 48 heures nous fournit deux hypothèses : soit la confiance est soudainement revenue sur ces marchés, soit les interventions de la BCE ont atteint un niveau sans commune mesure avec ceux pratiqués la semaine précédente (officiellement, des achats d’obligations à hauteur de 1,3 milliards d’euros).
J’incline personnellement pour la seconde hypothèse, que nous pourrons peut-être évaluer en début de semaine prochaine dans les comptes-rendus d’activité de la BCE.
Si c’est le cas, nous rejoignons nos collègues américains dans l’ère de l’assouplissement quantitatif (j’adore) industriel.
Ce n’est certes pas une solution de long terme, mais si ça permet de durer … Moi, ça me rassure ; je lis que certains attendent l’avènement d’un monde meilleur à l’issue de nos déboires, j’ai laissé derrière moi trop d’illusions pour pouvoir encore l’imaginer. Je sais ce que nous allons perdre, je me représente assez précisément ce que nous allons gagner, je ne suis pas pressé …
puissiez-vous expliciter?
Bon ok les caisses sont vides. C’est une drôle de façon d’annoncer le pire. Certaines mauvaises langues diront youpi ! la peur au ventre. Le monopoly va devenir un jeu suspect, l’effet domino attend son heure de gloire. Retourner votre terrain à grosse motte dès qu’il fera beau, acheter des graines, garder des tubercules, des topinambours, planter des poules & des lapins… nous quittons l’ère du pain et des jeux pour le « Kolkhoze or not to be ».
Bonne chance à tous.
Ouais… Nous avons 6,5 M d’obèses et 14,5 M d’adultes en surpoids en France, ainsi que 15 à 30% de la production alimentaire perdue, gaspillée. Nous ne produisons pas de la nourriture pour les gens, nous la produisons pour de l’argent.
Nous pourrions également nous inquiéter des impacts d’un effondrement financier sur l’immobilier, avec des questions comme: « comment ferons-nous pour nous loger? ». Nous avons 2,5 millions de logements vides en France. Je parierai sur 400 SDF congelés cette année, pour soutenir le secteur.
L’illusion du prix est entretenue par la séparation coercitive entre l’usage et la possession, mais elle demeure une illusion, qui sera dissipée lors de la guérilla sémiotique qui s’annonce!
Car une fois le système à terre, nous parlerons sans emprunter les concepts de « caisses vides » ou autre fourberie.
Bien dit PIPAS, le peuple n’a pas attendu le capitalisme pour se nourrir.
Contre le service minimum des journalistes, lisons (ou écoutons) ceci : (vidéo ou scroll down pour la transcription de l’interview du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez)
http://www.democracynow.org/2010/12/2/un_special_rapporteur_juan_mendez_instead
toutes mes prévisions se réalisent: la BCE est bien contrainte d’intervenir « à l’insu de son plein gré ». Hahaha!
Mais vous avez bien sûr raison, cela ne résoudra en rien le problème de la dette.
assouplissement quantitatif (j’adore) industriel
Vous voulez dire assoupissement quantitatif industriel vu que tout est fabriqué en Chine.Ceci compense provisoirement cela.
En tous cas, si certains pataugent, d’autres voient loin…
La FIFA vient d’éliminer les candidatures des USA et de la GB pour confier l’organisation des coupes du Monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar… principaux producteurs de pétrole et surtout de gaz naturel, dont les réserves sont encore importantes.
Ou bien ça n’a aucun rapport.
Allez savoir…
Ou peut être qu’ils sont sûr que ses coupes du monde de football n’auront jamais lieux.. mais je dois me tromper!
On jouera encore au business-foot en 2018 ?
Si au moins la crise pouvait servir à ça : nous débarrasser des écrans plats dans les cafés. 😉
Je dirais qu’ils préfèrent donner leur chance à des pays qui ont toutes les chances d’être solvables demain et surtout après demain, histoire que la coupe du monde ait encore un avenir dans ce monde qui se démondialise et où les distances vont coûter de plus en plus cher (cfr. Jeff Rubin). Espérons au pasage que le russes en profiteront pour investir dans le Transibérien, les européens et les asiatiques ont tout à y gagner.
@Pierre-Yves D.
Supprimez l’opium du peuple dans une société de masse, vous n’y pensez pas ?
le foot business de la FIFA est un distillat chimiquement pur de capitalisme financier mondialisé.
« La BCE et les Etats européens ont en commun de marcher à reculons. Ils n’avancent que lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement. »
Et encore vous êtes bien indulgent, il y a « avancer » et « avancées ».
Avancer un filet de sécurité intenable sur la longueur avec au passage un prélèvement et des conditions draconiennes…
Finalement c’est toujours la même logique d’annonces pour masquer des reculs en profondeurs.
En attendant, l’Espagne continue de payer de plus en plus cher ses emprunts: aujourd’hui 47 % de plus que le 7 octobre pour les bons à 3 ans (à 3,717% contre 2,550%).
http://www.cotizalia.com/noticias/espana-tiene-pagar-colocar-millones-bonos-20101202-61905.html
Et le chômage continue d’augmenter en Espagne: 24.318 chômeurs de plus en novembre.
Par expérience personnelle, je sais que les banques préfèrent aggraver une situation qui à perdre plus encore que de trouver une solution rationnelle.
C’est une chose que je ne comprends décidément pas.
C’est certainement la seule profession qui préfèrent perdre sur le moment plutôt que gagner sur le long terme, sans doute parce qu’elles furent trop riches et trop puissantes.
N’importe quel fournisseur accepte un rabais sur une dette plutôt que de voir arriver une liquidation mais pas une banque, une banque c’est jusqu’au boutiste même contre ses propres intérêts surtout qu’en plus ses dirigeants ne jouent pas avec leur fric mais avec celui des autres,
alors perdre c’est moins grave pour eux que perdre le pouvoir.
Avez vous déjà joué au pocker gratuit en ligne ?
Si oui avec vous déjà ressenti le dédain, une fois blindé, pour jouer avec de petite sommes et réaliser de petits gains.
C’est la gourmandise et l’avardise qui pousse l’homme à choisir un gros coup risqué plutôt que plusieurs moins risqués. Essayez, vous verrez qu’en théorie c’est facile à dire, mais la tentation est trop forte, elle devient une faiblesse, pour beaucoup.
Une partie de pocker avec son propre argent, c’est une autre histoire.(j’ai pas testé en étant blindé! :))
Je suis assez désabusé.
Je me rends compte que tout les instances (BCE, FMI, FED, etc…) vont faire en sorte de maintenir leur bateau à flot.
Personne ne réformera ou ne régulera quoi que ce soit.
Il n’y aura ni de grands soirs ni de petits matins. Juste l’asservissement des populations.
On fait quoi? on va tous en Russie faire la teuf en crachant sur les voisins jusqu’à ce que la planète implose de n’en plus pouvoir . Je crains que ma tronche et mes idées ne plaisent aux Russes…
J’vais dans le port ce soir, et toutes voiles dehors, ce trimaran ne m’appartenant, à 45 nœuds m’emmènera, poussé par Haarp, tel un triton propulsé par la fusion de deux atomes de coca cola, jusqu’à ma destiné et son American way of life, l’Alabama.
Merci Monsieur Leclerc pour un nouveau billet clair et informatif.
Comment comprendre le vigoureux bond en avant de l’Euro (contre le dollar) qui a immediatement suivi la conference de presse de Trichet?
En toute honnêteté, je ne sais pas ! Il a baissé durant la conférence et remonté ensuite. Peut-être des interventions conjointes des banques centrales, cela se fait. Cela serait à rapprocher des interventions de la BCE sur le marché obligataire pendant la même conférence, évoquée par des traders.
Pablo75 a raison : plus les jours passent, plus l’Espagne emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.
– Emprunt à 3 mois :
Le 26 octobre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 3 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 0,951 %. Un mois plus tard, mardi 23 novembre, elle a dû payer un taux d’intérêt de … 1,743 % !
– Emprunt à 6 mois :
Le 26 octobre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 6 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 1,285 %. Un mois plus tard, mardi 23 novembre, elle a dû payer un taux d’intérêt de … 2,111 % !
– Emprunt à 12 mois :
Le 19 octobre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 12 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 1,842 %. Un mois plus tard, mardi 16 novembre, elle a dû payer un taux d’intérêt de … 2,363 % !
– Emprunt à 18 mois :
Le 19 octobre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 18 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 2,009 %. Un mois plus tard, mardi 16 novembre, elle a dû payer un taux d’intérêt de … 2,664 % !
– Emprunt à 10 ans :
Le 16 septembre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 10 ans : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 4,144 %. Deux mois plus tard, jeudi 18 novembre, elle a dû payer un taux d’intérêt de … 4,615 % !
– Emprunt à 30 ans :
Le 16 septembre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 30 ans : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 5,077 %. Deux mois plus tard, jeudi 18 novembre, elle a dû payer un taux d’intérêt de … 5,488 % !
Les annulations de dette et suspensions de paiement dans le passé
http://www.cadtm.org/Les-annulations-de-dette-et
Merci pour ce lien qui conforte la répudiation souveraine de » nos dettes », que d’exemples. Exigeons de notre représentation élue démocratiquement qu’elle proclame l’annulation des dettes souveraines. La dernière parole REPUDIATION sera au peuple par délégation de son pouvoir souverain démocratiquement prononcé. Unissons nos efforts.
CANTONA à raison il faut détruire ces montagnes de dettes qui nous tiennent en esclavage.
Prenons un exemple.
2 ingénieurs qui travaillent pour la même entreprise.
L’un jeune, 30 ans, vient juste de s’acheter une maison avec un apport personnal de 10% et 90% de dettes. Il commence aussi à cotiser une partie de son salaire à une caisse de retraite des cadres par capitalisation (il n’a pas le choix de toutes façons).
L’autre en fin de carrière qui pour quelques raisons que se soit, mobilité professionelle par exemple, a préféré louer et épargner et s’achetter une maison une fois qu’il serait à la retraite. Il a aussi cotisé toute sa carrière à une caisse de retraite des cadres par capitalisation (il n’avait pas le choix non plus).
Détruisons donc toutes ces montagnes de dettes qui « nous tiennent en esclavage ». Je suppose que quand vous dites « nous » vous voulez dire le peuple, les travailleurs, par opposition à l’oligarchie des grandes fortunes et autres pontes de l’administration qui nous « tiennent en esclavage ». Vous serez d’accord, sans doute, que les deux personnes mentionnées ci dessus en font partie.
Détruire les montagnes de dettes signifie aussi détruire toute l’épargne, les fonds de pension type retraite des cadres mentionnés ci dessus, etc…
Résultat:
L’ingénieur en fin de carrière n’a plus rien, pas de maison, pas d’épargne, sa retraite complémentaire dans laquelle il a été forcé de verser une partie de son salaire pendant 35 années est anéhentie.
Le jeune ingénieur a maintenant une maison, plus de dettes et va pouvoir maintenant commencer à épargner le surplus de son salaire qui sera d’autant plus conséquent qu’il n’aura plus à payer d’hypothéque ni de loyer pour le restant de sa vie.
Une solution juste et équitable?
Je vous prie de bien vouloir considérer qu’il va falloir trouver une solution juste, équitable, équilibrée et que cela ne sera pas si simple que de « détruire les montagnes de dettes qui nous tiennent en esclavage ».
Oui, il faudra bien détruire une partie de cette montagne de dettes.Il faudra d’abord définir laquelle, ou lesquelles. Mais il faudra surtout trouver une solution juste et équitable pour en répartir l’effort résultant tout en tenant compte de toutes les différentes situations personelles, comme par exemple celles que j’ai mentionné ci dessus. Et des cas différents il y en a pour ainsi dire autant que de citoyens. C’est cela qui ne va pas être… simple.
Il me semble, votre caisse complémentaire est un mauvais exemple, elle est de délégation publique, de droit privé, paritaire, donc les avoirs sont en monnaie souveraine et resteront monnaie souveraine quoi qu’il arrive, 1 pour 1.
La seule solution, c’est un comité style CNR par sous préfecture, pour réattribuer ou non réattribuer, les sommes inscrites sur tous les comptes. La question à résoudre, d’ou provient ces sommes, sont-elles assises sur de la création de richesse matérielles, du travail même non productif , le produit spéculatif étant annihilé, dont les critères seront à définir nationalement. Comité désigné par tirage au sort et salarié, dont la devise sera impartialité. J’suis volontaire!!!!!!!!!.
La structure c’est faire, nous sommes passé du franc à l’euro, avec une période transitoire et beaucoup d’explications pour éviter les files d’attente aux banques.
Arrêtons de vouloir tout prévoir, lançons nous et à chaque jour suffira sa peine. Tout problème trouvera une solution sereinement débattue.
Votre monnaie souveraine ne vaut plus rien. Il faut en émettre une nouvelle, et tenter de faire en sorte qu’elle soit acceptée internationalement.
C’est pas comme le passage du Franc à l’euro. Là c’est juste une conversion comptable, il n’a pas eu d’élimination des dettes à ce que je sache.
La suppression des dettes revient à la même chose que l’hyperinflation. Donc la comparaison est plutôt le passage du Papiermark au Rentenmark sous la république de Weimar si vous recherchez une réference historique comparable.
Le Rentenmark à pu être instauré, mais les conséquences sur le peuple n’ont pas été … formidables.
Nous sommes confrontés à des paradoxes curieux. En fait, la confiance en la monnaie semble augmenter quand les banques centrales se montrent accommodantes, au fond, quand elles émettent davantage de liquidités, en principe inflationnistes.
Cela est paradoxal en ce sens que ces agissements centraux devraient dévaloriser la valeur unitaire de la monnaie:
Davantage de monnaie émise brusquement pour un volume de biens et services inchangé, cela « devrait » déclencher une poussée inflationnistes, plus ou moins explicitement souhaitée par les banques centrales (pas trop, mais tout de même).
Or, il n’en est rien.
A mon sens, cela ne peut s’expliquer que parce que ces liquidités nouvelles ne peuvent véritablement générer davantage de demande dans le contexte actuel.
Au fond, on doit sans doute comprendre, qu’au contraire, en évitant des faillites et des défauts de paiement des insolvables (pudiquement dits « manquant de liquidités »), c’est la monnaie européenne qui est tout simplement maintenue à flot. Nous assistons à l’étrange situation que l’euro pourrait « crever » s’il devait monter pour s’adapter à la situation des exportations allemandes trop excédentaires, car cette monnaie est de plus en plus inadaptée aux autres pays d’Europe. Au fond, en assouplissant son émission, cela semble différer le moment de vérité tout en favorisant encore les exportations allemandes. Au prix de déséquilibres plus importants très bientôt, on semble continuer comme avant. Tout cela est bien bizarre.
L’explication de cette bizarrerie tient dans le fait que la monnaie supplémentaire émise ne fonctionne pas comme monnaie mais tout au plus comme une « garantie contre le défaut de paiement ».
Il faut bien voir que l’achat des bons du trésor américains par la Fed signifie une dotation du budget américain à bon compte pour le sauver tout simplement.
Pour les obligations pourries des pays européens en défaut achetées par la BCE, c’est bien le même mécanisme qui joue.
Au fond, tout cela « choque » les esprits chagrins, car la contrepartie de ces dettes est, de plus en plus, uniquement constituée de papier et d’encre, mais tant que des créanciers s’en satisfont, il n’y aura pas d’inflation.
Sans doute, cette situation pourrait basculer quand la Chine basculera à son tour en récession et quand elle devra mobiliser ses réserves pour faire face aux défauts de paiement qui ne manqueront pas d’apparaître en Chine même.
Quand cela se produira, il est peu probable que nos banques centrales seront en mesure de réduire suffisamment vite la quantité de monnaie circulante, et l’hyperinflation pourrait alors se produire dès que les capitaux chinois afflueront en masse en fuyant l’effondrement (ou l’incertitude) chinois. Je sais que cela paraît « incroyable », mais, en même temps, cela n’est pas du tout exclu comme scénario quand on sait à quel point la Chine avait poussé ces dernières années vers un suréquipement relatif compte tenu du pouvoir d’achat disponible du peuple chinois en Chine duquel il faut bien retrancher les réserves accumulées et inutilisées.
Bonjour,
« L’explication de cette bizarrerie tient dans le fait que la monnaie supplémentaire émise ne fonctionne pas comme monnaie mais tout au plus comme une « garantie contre le défaut de paiement ». »
Cette interprétation me semble contestable, en particulier aux Etats-Unis. En Europe, il y a un doute, la BCE prétendant soustraire aux marchés financiers les sommes qu’elle injecte dans les achats d’obligations. J’en doute, mais ce n’est pas ma partie. Si c’est vrai, votre interprétation est validée en Europe.
Mais la pratique américaine s’embarrasse moins d’états d’âmes, et là-bas, il est peu douteux que la monnaie supplémentaire émise fonctionne comme garantie contre le défaut de paiement, et comme monnaie.
Or, on y constate pas, à ma connaissance, la poussée inflationniste qu’on serait en droit d’y attendre.
Une partie de l’explication doit résider, sur un plan pratique, dans le fait que là-bas, la partie de cette manne qui parvient aux ménages doit davantage s’orienter vers l’épargne, le désendettement plus précisément, que vers la consommation.
Mais je crois pour ma part que sur le plan théorique, un facteur plus important est en jeu ; que si l’inflation n’est pas au rendez-vous, c’est qu’elle est contrée par un facteur déflationniste important.
Et ce facteur, j’estime que c’est l’impact sur l’économie de la hausse du prix des énergies et matières premières, qui interviennent dans un premier temps comme partie intégrante de l’inflation, mais découragent ensuite durablement l’initiative économique.
Je pense que cet effet déflationniste est également à l’oeuvre en Europe, et qu’il atténuera de fait les conséquences inflationnistes des interventions de la BCE.
Je viens de recevoir un appel à pétition d’une organisation américaine:
« No tax cuts for the richest and no catfood for the oldest »
« Pas de réductions d’impôts pour les riches et pas de nourriture pour chats pour les vieux »
Comme cette pétition sera transférée aux membres du Congrès Américain et au président Obama, elle a besoin de signatures de citoyens américains. Je n’ai donc pas pu signer mais j’ai renvoyé un message aux organisateurs en regrettant de ne pas avoir pu le faire. En effet la crise est mondiale et la pétition concerne d’autres populations que les américains. Ensuite une pétition internationale s’adressant au chef d’état le plus riche du monde aurait me semble-t-il un assez gros impact…
Petit bémol toutefois, le fait que dans certains pays du monde on puisse vendre de la nourriture pour chat alors que dans d’autres les humains meurent de faim, en dit long aussi sur le scandale du fonctionnement de l’économie mondiale fondée sur le marché et le profit.
Suivant en cette matière Buckminster Fuller, je pense que nous pourrions apporter à l’ensemble du monde une qualité de vie décente sans pour autant détruire notre environnement écologique à condition de cesser cette lutte fratricide et archaïque du « j’en veux plus pour moi, tant pis pour les autres » qui n’a plus lieu d’être depuis que nous ne sommes capable de produire plus que ne peut en consommer la population de la planète. Comportement archaïque qu’encourage malheureusement l’économie de marché, fondée sur la cupidité individuelle, c’est rappelons le la bas même des modèles économiques libéraux: chacun poursuit ses intérêts individuels en maximisant ses gains et minimisant ses pertes…Et cela disent les modèles avec une grande rationalité économique…
Au risque de passer pour un utopiste naïf, je pense que si toute l’intelligence ou même seulement une partie de l’intelligence employée à se battre les uns contre les autres dans un système de répartition fratricide et archaïque des biens et services produits tel que l’économie de marché, était employée à concevoir des processus de répartition tenant compte de l’abondance des biens et services produits et des moyens à notre disposition pour que cette production et cette répartition se fasse avec intelligence c’est à dire dans l’intérêt de chaque membre de la population mondiale et en minimisant l’impact écologique de ces activités économiques que sont la production et la répartition des biens et services. Buckminster Fuller disait que nous devrions utiliser toute notre intelligence à « produire plus avec moins » , il l’avait entre autre démontré avec des structures architecturales utilisant 100 fois moins de matériaux pour couvrir et isoler correctement des intempéries la même surface, habitable ou applicable à d’autres utilisations que le logement.
La seule chose qui manque à nos dirigeants mais aussi en partie à nos propres comportements dans les pays dits riches, c’est une meilleure utilisation de notre intelligence que de l’utiliser à être « en lutte contre l’autre » pour être sur d’avoir sa part de gâteau alors que si on y regarde bien le gâteau peut nourrir bien plus de convives qu’il n’y en a à table… » Mais pour continuer cette métaphore, la goinfrerie de certains contribue à la bagarre et entraine le gaspillage dans la production ou l’achat d’un gâteau trop gros et dont une partie est perdue dans une répartition brutale des parts, laissant des déchets non seulement perdus mais qui salissent la table…
On n’est pas loin de la période des « joyeux Noëls et Bonne Année » où on retrouve souvent très concrètement ces comportements en fin de compte assez typiques de l’économie de marché.
Paul
…La bonne entente entre le chat et la souris ruine l’épicerie…
http://www.youtube.com/watch?v=OTxdlDmQUG0
Oui mais c’est l’essence même du capitalisme d’organiser la pénurie dans un monde d’abondance. Regardez comment est organisé la pénurie sur l’argent alors qu’il n’y a jamais eu autant de liquidité en circulation.
Prenez l’exemple du sucre, il y a pas longtemps, c’était la surproduction et la fermeture de site de production pour éviter l’effondrement des prix, aujourd’hui il parait que nous sommes menacé de rareté sur le sucre et ça spécule à tout va….
En Espagne il y a 1,6 millions de chômeurs sans aucune ressource.
http://www.libertaddigital.com/economia/el-numero-de-parados-sin-prestacion-supera-ya-los-16-millones-1276408551/
L’Abbé Trichet a changé de ‘pays poster’ et loue maintenant les réformes allemandes
Un petit graphique permet de mesurer le coût de la relance allemande:
http://www.spiegel.de/international/business/bild-707231-112590.html
liervol dit : 3 décembre 2010 à 11:13
« Oui mais c’est l’essence même du capitalisme d’organiser la pénurie dans un monde d’abondance. »
Je pense que vous donnez trop de compétences aux capitalistes, le problème est plutôt qu’ils ne savent pas gérer l’abondance. C’est de leur guerres mutuelles et de leurs cupidité que surgit une rareté apparente. En revanche il est vrai que des comportements de réduction de mise sur le marché ont existé depuis très longtemps, les économistes ont même donné un nom à ce phénomène « L’effet King », ils étaient plus souvent le fait d’entreprises de l’agriculture lors des années de bonnes récoltes, là encore peu de compétences ou de stratégies derrière ces comportements de simple adaptation conjoncturelle.
Mon message était en fait un moyen de dénoncer l’incurie des capitalistes et l’imposture de l’équilibre des marchés…
Les gains de productivité faits dans pratiquement tous les domainesdepuis l’invention de la machine à vapeur puis celle de l’électricité devraient permettre l’abondance dans un autre système que le capitalisme de marché mais aussi que l’économie planifiée qui est également incapable de gérer l’abondance, alors même que l’économie planifiée avait été inventée par les idées généreuses du communisme : « A chacun selon ses besoins » . Mais ce que l’on pert en luttes fratricides dans le capitalisme, on le pert d’un côté dans des difficultés de planification assez fines pour justement arriver à la satisfaction des idées communistes d’un côté, et de l’autre par des comportements individuels cupides des élites, comportements finalement pas si différents de ceux des élites capitalistes…
Reste à inventer un système « entre la jungle et le zoo » belle chanson de Jean Ferrat: http://www.paroles2chansons.com/paroles-jean-ferrat/paroles-dans-la-jungle-ou-dans-le-zoo.html…
Paul
Je commence à croire que nous sommes entrain de nous faire manipuler et que le capitalisme ne va pas sombrer mais devenir encore plus dangereux.
La caution too big to fail n’aurait jamais du être donnée aux banques dans un monde réellement libéral.
Avec la caution too big to fail nous sommes entrée dans la face noire du capitalisme : une autre forme de tyrannie encore plus forte.
Je pense qu’avec le spectre des défauts des états on nous administre la stratégie du choc si bien décrite, pour sacrifier nos sociales démocraties au marché tout puissant.
Je pense que si les taux montent c’est uniquement parce qu’ils prennent en compte déjà les restructurations de dettes à venir et qu’ainsi ils se gardent une marge supérieure pour en définitive ne rien perdre, car les décotes à venir ne feront que diminuer la créance sans toucher aux intérêts qui dort et déjà sont plus haut qu’ils ne devraient être. Ce qui reviendra pour les marchés à avoir prêter enfin de compte à un taux normal comme tenue de l’activité économique berne qui fait que la masse monétaire ne sait vraiment pas où se placer.
Le pire c’est que les débiteurs finiront par dire merci aux créanciers d’une décote qui ne va pas les toucher.
Je pense qu’on nous manipule en parlant du pire, car il faut distinguer les défauts de paiements des particuliers de ceux par exemple des entrepreneurs car une bonne partie des ces défauts là sont en prix d’achat et non pas en prix de vente de l’immobilier.
Donc la situation est moins grave à mon avis qu’il n’y parait mais cela permet aux financiers de sortir tous les cadavres du placard dans le même sac et de mutualiser tout cela qui sans la crise serait impossible.
Donc je ne vois pas la mort du capitalisme bien au contraire, je vois la main mise totale du capitalisme .
22.
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Je commence à croire que nous sommes entrain de nous faire manipuler et que le capitalisme ne va pas sombrer mais devenir encore plus dangereux.
La caution too big to fail n’aurait jamais du être donnée aux banques dans un monde réellement libéral.
Avec la caution too big to fail nous sommes entrée dans la face noire du capitalisme : une autre forme de tyrannie encore plus forte.
Je pense qu’avec le spectre des défauts des états on nous administre la stratégie du choc si bien décrite, pour sacrifier nos sociales démocraties au marché tout puissant.
Je pense que si les taux montent c’est uniquement parce qu’ils prennent en compte déjà les restructurations de dettes à venir et qu’ainsi ils se gardent une marge supérieure pour en définitive ne rien perdre, car les décotes à venir ne feront que diminuer la créance sans toucher aux intérêts qui d’or et déjà sont plus haut qu’ils ne devraient être. Ce qui reviendra pour les marchés à avoir prêter enfin de compte à un taux normal comme tenue de l’activité économique berne qui fait que la masse monétaire ne sait vraiment pas où se placer.
De plus n’oublions pas par exemple pour la Grèce qu’un état ne peut mourir donc le temps existe pour rembourser et même pour créer d’autres bulles pour alimenter le capitalisme infernal financier qui tourne comme les sauterelles d’Afrique sur la mondialisation pour en consommer les fruits pays par pays.
Le pire c’est que les débiteurs finiront par dire merci aux créanciers d’une décote qui ne va pas les toucher.
Je pense qu’on nous manipule en parlant du pire, car il faut distinguer les défauts de paiements des particuliers de ceux par exemple des entrepreneurs car une bonne partie des ces défauts là sont en prix d’achat et non pas en prix de vente de l’immobilier.
Donc la situation est moins grave à mon avis qu’il n’y parait mais cela permet aux financiers de sortir tous les cadavres du placard dans le même sac et de mutualiser tout cela qui sans la crise serait impossible.
Donc je ne vois pas la mort du capitalisme bien au contraire, je vois la main mise totale du capitalisme . Et je ne vous dis comme dans la panique actuelle en commissions diverses ils sont entrain de se gaver.
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Normalement la BCE n’achete que sur le marché secondaire. Ce qui est bien pire que l’achat direct de la Fed vis à vis du trésor américain….
De ce fait la BCE enterine les agences de notation, alors la Fed ne le fait pas!
La BCE n’est pas mieux que la Fed, c’est bien pire!
Comment se sortir d’affaire avec un tel boulet!
Soyons clair, la zone euro devient un enfer:
C’est ce qu’il y a de pire sur la planete pour gerer la situation!
Totalement aux ordres des financiers…
Circulez, y a rien a voir….
CQFD.
La BCE dans son essence même était au ordre de la finance et rien d’autre.
On nous a vendu un marché de dupes dès le départ.