Plus vrai que nature

Il joue aujourd’hui des rôles plus timorés, comme celui d’un inspecteur de police dans les Batman de Chris Nolan mais il a été le méchant asymétrique du Cinquième élément de Luc Besson (1997), le poète maudit de Prick Up Your Ears de Stephen Frears (1987) et mieux encore, Sid Vicious dans le Sid & Nancy d’Alex Cox (1986).

C’est cela que je voudrais vous montrer : un Gary Oldman surdoué campant un Sid Vicious aussi convaincant, voire davantage, que l’original.

My Way, paroles anglaises de Paul Anka sur le Comme d’habitude de Jacques Revaux, Claude François et Gilles Thibaut.

Sid Vicious

Gary Oldman interprétant Sid Vicious

Cloclo dans la version originale

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10 réponses à “Plus vrai que nature”

  1. Avatar de Greg
    Greg

    A ne pas oublier également, sa magnifique prestation dans le Dracula de Coppola.

  2. Avatar de phev
    phev

    Il est moins convaincant que cui ci…
    Que ce soit point de vue artitistique (vocal) et provoc…

    http://www.youtube.com/watch?v=nc4HWiH_pzw

    Là on voit tout de suite qu’il y a du talent…

  3. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    On cause,on va au cinéma, et pendant ce temps-là la crise ne nous attend pas.

    Pas nécessairement au grand jour, car s’il y a un domaine dans lequel des cachotteries sont faites, sans sombrer dans le délire de persécution, c’est bien celui de l’état de santé du système bancaire, et par conséquent de celui du crédit.

    Il avait déjà été enregistré que l’application des plans de sauvetage US était entouré d’un secret tout militaire et que l’administration ne rendait pas de comptes, non seulement aux médias mais également au Congrès, une fois les crédits adoptés. Les autorités américaines s’apprêtent maintenant à demander le déblocage de la seconde tranche de 700 millions de dollars du TARP, avec pour le moment cette formule magnifique pour seule précision quant à son utlisation: « au gré des besoins ». Cela ne va visiblement pas se faire sans mal au Congrès.

    Toute cette extrême discrétion n’est pas très bon signe pour la suite, lorsque nous allons entrer dans le vif du sujet : que va-t-on réguler et comment ? Nous allons connaître un débat à deux faces, l’une public et l’autre, décisive, très feutrée.

    Nous avons eu un avant-goût du premier niveau, public, à l’occasion du colloque parisien réunissant notamment Nicolas Sarkozy, Tony Blair et Angela Merkel. Le premier s’est inquiété que les américains puissent freiner les réformes, tandis que la dernière mettait les pieds dans un autre plat, à propos duquel on aimerait en savoir plus, en déclarant à la tribune qu’elle espérait que « les acteurs des marchés financiers n’essaieront pas cette fois encore d’empêcher les politiques de mettre en oeuvre les réglementations ».

    François Fillon, premier ministre, a profité du colloque pour énumérer les têtes de chapitre des futures mesures de régulation qui devraient être discutées. Soumission des activités de crédit aux règles de Bâle, régulation des hedge funds «systémiques», harmonisation des fonds propres, encadrement de la titrisation, lutte contre la procyclicité des normes comptables et régulation des agences de notation… Il a souhaité que soit traitée sérieusement la question des paradis fiscaux, «contre lesquels nous devons engager un combat sans merci ».

    On aimerait être sous la table des négociations quand elles débuteront. La France va-t-elle proposer à la formidable armada navale internationale qui est en cours de constitution dans le Golf d’Aden, pour lutter contre quelques centaines de pêcheurs reconvertis à la piraterie, de se dérouter vers d’autres destinations afin s’attaquer aux pirates de la finance, les somaliens n’étant que des gagne-petit ? La Suisse et le Luxembourg, pour parler des sujets qui dérangent, ne sont bordés d’aucune mer.

    Les évènements s’accélèrent en République Fédérale, ce qui n’était que susurré est maintenant ouvertement clamé. « Il est de plus en plus difficile pour les entreprises d’obtenir des crédits », s’est plaint publiquement Mario Ohoven, le président de la BVMW (Fédération du secteur des PME lors d’une conférence de presse à Berlin).

    La Commerzbank, deuxième banque allemande, a d’abord annoncé le lancement d’un emprunt obligataire garanti par l’Etat et visant à obtenir plus d’un milliard d’euros. « Cette émission d’obligations doit donner à Commerzbank une plus grande marge de manoeuvre dans ses activités de crédit », précisait le communiqué du groupe. On apprenait quelques heures après que l’Etat allait partiellement nationaliser la banque à hauteur de 25% plus une action.

    Le système bancaire allemand donne toutes les apparences de se préparer à devoir procéder à des dépréciations d’ampleur dans les mois qui viennent. Un objectif plus prioritaire que la distribution du crédit.

    La Bank of England a de son côté à nouveau abaissé son principal taux. Mais, selon le « Times » de Londres, le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, poursuivrait sa réflexion après avoir envisagé une seconde recapitalisation des banques, qui reste pour l’instant en pointillés. Il penserait désormais à la mise en place, avec la BoE, d’une politique « d’assouplissement quantitatif » ». Une élégante formule ne pas parler de l’accroissement massif de la masse monétaire. Le chancelier a démenti par la suite vouloir imprimer du papier monnaie, mais il serait inquiet des limites de la politique monétaire classique de baisse des taux et à la recherche d’une « solution de secours raisonnable » selon un haut responsable gouvernemental, probablement celui qui est en charge des ballons d’essai à la presse.

    Et en France, sommes nous toujours protégé des miasmes de Tchernobyl ? Le directeur général de la banque BNP Paribas, Baudoin Prot, a estimé jeudi sur la radio BFM que l’annonce d’un deuxième prêt de l’Etat français aux banques de 10,5 milliards d’euros était « une bonne initiative » dont l’établissement bancaire allait « examiner les modalités ». En d’autres termes, il n’avait rien demandé mais peut-être allait-il accepter un second prêt, pour faire plaisir, à condition que ses contreparties soient raisonnables. L’art et la manière…

    Aux USA, un rapport parlementaire est repris dans toute la presse de vendredi dernier. Il s’interroge avec véhémence sur l’utilisation des fonds du TARP par le Trésor, dans la perspective du déblocage de sa seconde tranche de 350 millions de dollars. A quoi sert effectivement l’argent des contribuables et comment les banques l’utilisent-il ? Le Trésor n’est pas en mesure de répondre à cette question ou l’élude, et, pis, reconnaît ne même pas avoir pris les dispositions permettant de le savoir. Un projet de loi devrait être prochainement présenté au Congrès, demandant que le versement de fonds aux banques soit désormais soumis à de très strictes conditions, afin qu’ils soient bien utilisés à la stabilisation de l’économie et au développement du crédit. Le Wall Street Journal, évoquant ce rapport, concluait vendredi avec ce commentaire laconique: « L’industrie bancaire ne va probablement pas bien réagir à la perspective de tels reporting suplémentaires et enquêtes minutieuses »

    Pourtant, d’après la Fed, l’encours total des crédits à la consommation atteignait 2.570,9 milliards de dollars fin novembre, faisant déjà apparaître une baisse de 8 milliards de dollars. Les crédits non renouvelables, tels que les crédits automobiles et ceux non garantis par des actifs immobiliers, ont reculé de 3,9% en rythme annuel, à 973,5 milliards de dollars. Les crédits renouvelables, notamment par cartes de crédit, ont baissé également de 3,4%, pour atteindre un encours de 973,5 milliards de dollars. Il y a toutes les raisons de penser que la situation ne s’est pas améliorée depuis fin novembre.

    Pour lier comme il se doit le crédit difficilement accordé aux entreprises ou aux particuliers à celui dont bénéficie l’Etat américain, signalons l’excellent article du « New York Times » publié, sous le titre « La Chine n’a plus le même goût pour la dette US » et sous la signature de Keith Bradsher: http://www.nytimes.com/2009/01/08/business/worldbusiness/08yuan.html

    En substance, la Chine ne va pas continuer de dégager les mêmes excédents et va en plus devoir consacrer une part importante de ceux-ci au soutien de sa propre économie. En conséquence, il est déjà acquis, suivant les spécialistes dont l’analyse est rapportée par le journaliste, que les chinois ne vont plus être en mesure, le voudraient-ils même, d’absorber des bons du trésor et autres actifs américains au même rythme que ces dernières années. Alors que les émissions du Trésor s’accroissent en volume et vont continuer de le faire sous toute vraisemblance.

    Encore un de ces effets de ciseaux cher aux économistes qui se profile. Mais que vont-ils donc couper à l’arrivée, ces instruments ?

  4. Avatar de Grégory
    Grégory

    Le rôle de Gordon est certes plus timide, mais il est à mon sens très réussi. Et Dark Knight Returns sort largement du lot de ses autres blockbusters, honorables certes mais DKR est à mon sens la nouvelle référence du genre pour un moment.

    A part ça je trouve dommage de parler à tous les postes (je parle ici des commentaires) de la crise, et du ex nihilo en veux tu en voilà. La crise et la création monétaire c’est important, c’est intéressant, c’est préoccupant mais ce n’est pas tout non plus. Merci donc de ne pas polluer les posts récréatifs à mon sens tout aussi essentiels que les autres.

  5. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    A propos du temps qu’il fait, il y a toujours un moment, au cœur de l’hiver, où tout bascule vers un AUTRE hiver. La rigueur de la saison –vent du nord, froid, neige- s’accentue, et pourtant, la fatalité des choses semble, tout à coup moins dure.
    Question surtout de luminosité. Les jours n’ont pas vraiment rallongé, mais, tout à coup, IL FAIT CLAIR, surtout la nuit, et l’ombre inexorable qui progressait les mois précédents s’est comme estompée.

    Ce moment miraculeux est variable suivant les années. Au cours des hivers très doux que nous avons eus ces deux dernières décennies, il s’est produit parfois dès Noël. Cette année, si vous ne l’avez pas remarqué, il est arrivé ces tout derniers jours, en pleine descente d’air glacé.
    Je me demande si le caractère plus ou moins accentués des saisons ne prédispose pas l’être humain à sa soumission à l’ordre du monde, ou à ce que d’autres humains arrivent à lui représenter comme étant cet Ordre.

    Sous nos latitudes, la ronde contrastée des saisons a permis à l’homme, avec bien sûr le renfort de tout un tas d’artifices culturels (traités d’économie, guitares électriques, armes de poing, images pieuses, Internet etc.) de devenir pleinement, contre vents et marées, UN ÊTRE D’ESPERANCE.
    Le grand vent de l’avenir s’est levé, il faut s’en féliciter et s’armer de patience. Oublions qu’à très petit moyen terme –version optimiste- nous serons tous morts, Keynes pêchait parfois par cyclothymie (Paul, qui est né au moins il y a cent cinquante ans, aurait du lui refiler l’adresse de son psychanalyste). Le pas encore cul de jatte Arthur l’avait d’ailleurs pressenti, « Noël sur la terre » -soit la paix et l’harmonie universelle- est possible ailleurs que dans les cimetières.

    Quand les manants (où leur version postmoderne instruite) se mettent à rédiger leurs cahiers de doléances avec autant d’application, c’est toujours bon signe, surtout pour la chirurgie plastique, appelée ainsi à connaître des progrès fulgurants (sans Verdun, pas d’ostéosynthèse). Les publicitaires sont dans le vrai : nos enfants seront beaux, avertis, peinards, et, qu’on se le dise et qu’on en débatte, ne se feront pas payer en monnaie de singe.
    Moi, j’ai déjà griffonné ma page de cahier à l’instit (merci pour lui) et je ne vais pas y revenir. Je cherche maintenant des Signes Révélateurs dans ma vie quotidienne.

    Tenez, en ce moment je suis fasciné par mon boucher charcutier traiteur, son verbe tranchant et ses doigts de fée. Toute l’habileté du génie humain semble s’être concentrée dans cet acte remarquable quand on y pense : découper une escalope. Lui aussi, du reste, apporte son obole à l’Avenir, et veut faire table rase des « pesanteurs » du vil passé. Son étal présente ainsi autant du hallal que du à l’ail (aïe, aïe ! c’est populiste ça, Daniel ! même si tu te goinfres aux deux râteliers et te préoccupes peu de savoir où est passé le sang quand tu déglutis).

    Son nom ? Guillotin…

  6. Avatar de leduc
    leduc

    J’adore Gary Oldman, il est terrible dans les rôles de personnages « tourmentés, les méchants, les hommes brisés, tout comme Ralph Fiennes
    🙂

  7. Avatar de et alors
    et alors

    @ daniel : je sais maintenant d’où vient ton pot-au-feu.. bienvenue à l’école buissonnière; (as-tu vu que d’autres parlent de forêt ?).
    A propos de signes révélateurs, tu connais edward estlin cummings, poète et peintre américain (1894) ?
    Un homme peu connu pour son orthographe et sa mise en pages fantaisistes ainsi que pour sa suppression des majuscules et de la ponctuation.
    et e.e. cummings a dit un jour « La plus belle réponse est toujours celle qui pose la question la plus difficile. » D’accord, c’est pas drôle.
    Mais ne t’inquiète pas, un filtre « intelligent » qui ne tilte que sur une majuscule n’est qu’une stupide machine. Même s’il associe les majuscules, comme n et s, d et d…(g et u – n et e).
    A plus.

  8. Avatar de John Bragin
    John Bragin

    Like Malkevich, Oldman has lost it. His Dracula and Fifth Element performances are lifeless muggings for the camera and microphone. Why Europeans think that he (like Malkevich) is a notable screen presence is beyond me.

  9. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    La vidéo avec Sid Vicious, l’original, est je trouve beaucoup plus forte que sa « copie », aussi indéniables soient les talents d’acteur de Gary Oldman.

    Voix incroyable, totalement impropable du vrai Sid Vicious, qui semble chante faux mais chante tellement juste, car habité, pour ne pas dire possédé. Cela me prend aux tripes, et pourtant quand les Sex Pistols se firent connaître, alors que n’étais alors qu’un lycéen, cette musique sulfureuse, jugée alors gratuitement provocatrice, n’était pas vraiment arrivée jusqu’à mes chastes oreilles. On ne sait ici si Sid Vicious parodie la chanson qu’il interprète, insulte le public ou encore laisse éclater une rage enfouie et sublimée par ses mimiques.

    Mais c’est complètement inimitable, il y a ne serait-ce que dans l’allure quelque chose tient à la fois du Nosfératu et de Buster Keaton ! Et la musique que beaucoup trouvaient à l’époque inexistante, bruyante, emporte littéralement le chanteur jusque dans les créscendos qui passe sans transitions des accents rauques aux modulations nasillardes, beaucoup plus subtils que pourraient le laisser entendre des oreilles inattentives..
    Incroyables aussi les quelques images flash du public convié au concert, totalement décalé, mais conquis. Les cris de la foule en délire scandent la mélodie mais ce ne sont pas les fans adolescents habituels, mais des gens chics en smoking, noeux’pap et robes de soirée. Cela se passe quelques années avant que Margaret Tchtacher — la Dame de fer — , n’entame sa révolution libérale et anéantisse tout espoir de révolution sociale pour de nombreuses années, chez elle, au Royaume Uni, et dans le monde entier, avec l’économie néo-libérale dont nous subissons encore les conséquences.

    Les punks avaient préssenti : les temps sont durs et le seraient pour longtemps : « no future ! » Alors ils « s’éclataient » littéralement sur scène avant qu’un glacis de pensée conformiste et uniformistant, anesthétisant, et une musique non moins calibrée commercialement, allaient commercer de recouvrir toute l’Europe et même le monde entier. Même si l’agent des Sex Pistols avait spécialement choisi Cid Vicious pour son coté destroy et provocateur et que les visées commerciales étaient bien là. Cid Vicious ne le saura pas, mais son irruption tonitruente sur la scène pop-rock après une adolescence et une prime jeunesse chaotique et miséreuse aura été comme la bande son, le chant du cygne de trente glorieuses alors moribondes !! « My way » : no way ! Certes, cette vidéo pourrait n’être qu’une mise en scène réalisée à l’époque pour assurer la promotion de l’interprétation sexpistolienne de « My way » L’absence de travelling pourrait le laisser penser … Mais le son — d’époque — est là. Et CId Vicious est là. Et quel son ! Et quel Cid !

    Après petites vérifications sur le net la prestation de Cid correspondrait à un concert à l’Olympia, les images du public ne sont pas les images originelles, s’il y en a.
    Mais n’empêche !

  10. Avatar de 2Casa
    2Casa

    Sid Vicious à propos de la constitution économique : « NO FUTURE(s) »

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  1. Paul, Je n’ai vu de ce film, il y a longtemps, que ce passage (au début du film, je crois)…

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