À Paul Jorion : « Votre analyse (vidéo ?) sur Trump 2025 ? »

De : L** V**
Date: jeu. 23 janv. 2025 à 10:04
Subject: Votre analyse (vidéo ?) sur Trump 2025

Bonjour Mr Jorion,

Allez-vous publier une video d’analyse sur Donald Trump et ses mesures prises récemment?

En espérant une réponse,

Bien à vous.

De : Paul Jorion
Date: jeu. 23 janv. 2025 à 16:27
Subject: Re: Votre analyse (vidéo ?) sur Trump 2025

Merci, mais je ne pense pas : j’ai annoncé tout cela au fil des années récentes. Je pourrais juste dire « Voyez comme j’avais raison ! ». Il m’arrive de dire cela, mais là, ce serait particulièrement lassant car ce serait tous les jours, voire plusieurs fois par jour 😉 .

Cordialement,
Paul Jorion
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5 réponses à “À Paul Jorion : « Votre analyse (vidéo ?) sur Trump 2025 ? »

  1. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Et sur le geste plus qu’obscène, odieux, inacceptable… d’Elon Musk (qui en France lui vaudrait une condamnation pour antisémitisme, et/ou provocation à la haine raciale… apologie de… certainement ?) sur le contexte… sur les différentes et contradictoires polémiques s’y affairant, ferez vous une vidéo M. P. Jorion ? Ou préférez vous en faire un texte plus approfondi, réfléchi ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      La vieillesse d’une espèce est un naufrage. Il vaut mieux mettre son énergie à favoriser la naissance de celle qui prend le relai avec panache.

  2. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Sinon, j’ai cela à proposer :

    « Version finale pour les fans de SF.

    « La face cachée de l’éternité

    Chapitre 1 : La vie ordinaire

    Vous vous réveillez comme chaque matin, dans votre lit douillet, au son des oiseaux qui chantent derrière la fenêtre. Le soleil filtre à travers les rideaux, et vous étirez lentement vos membres engourdis. Votre femme, Sarah, est déjà dans la cuisine, préparant le petit-déjeuner. Le parfum du café frais et des toasts grillés vous met en appétit.

    Sarah : « Tu as bien dormi, chéri ? »

    Vous : « Comme un bébé. Et toi ? »

    Sarah : « Pas mal. J’ai rêvé de toi, d’ailleurs. »

    Vous souriez. La vie est simple, douce, presque parfaite. Vous travaillez comme ingénieur en aérospatiale, un emploi prestigieux qui vous permet de plus que bien subvenir aux besoins de votre famille. Votre fils, Lucas, huit ans, entre en courant dans la cuisine, son sac à dos sur les épaules.

    Lukas : « Papa, tu m’emmènes à l’école aujourd’hui ? »

    Vous : « Bien sûr, mon champion. »

    Lukas : « Pourquoi j’ai toujours pas le droit d’avoir un téléphone portable, comme mes copains ? »

    Vous : « Il faut vraiment qu’on reparle de ça, Luk… ? »

    Vous prenez la voiture, une berline électrique dernier cri, d’une des meilleures marques du marché, il paraît, et roulez à travers les rues paisibles de votre quartier. La radio diffuse une chanson entraînante, et Lucas fredonne en regardant par la fenêtre. Tout est normal. Trop normal. Presque trop…

    Chapitre 2 : Le Travail

    Au bureau, vous êtes plongé dans des calculs complexes, des simulations de trajectoires pour des missions spatiales. Votre patron, un homme énergique nommé Morpeus, vous félicite pour votre travail.

    Morpeus : « Tu es notre meilleur élément, tu sais. Sans toi, on ne serait jamais prêts pour la red-on. »

    Vous : « La mission red-on ? C’est pas le titre d’un film, ça ? »

    Morpeus : « Tu ne te souviens pas ? Le projet Eternity. Tu as tiré la pilule bleue. »

    Vous : « La pilule bleue ? »

    Morpeus : « T’as pris tes cachets rouges ce matin ? »

    Vous hochez la tête, vaguement troublé. Vos neurones moulinent à plein. Vous ne vous souvenez pas avoir postulé pour une mission spatiale, mais Morpeus, ce supérieur hiérarchique craint par tous, semble si sûr de lui que vous n’osez pas poser de questions. Vous n’en restez pas moins confus. Avec cette impression étrange de jouer sans vous amuser à un quiz de culture générale cinématographique.

    Le soir, en rentrant chez vous, vous allumez la télévision. Les nouvelles parlent de tensions internationales (Gaza… Cisjordanie… Ukraine…), de pénuries de ressources, d’incendies et catastrophes climatiques… de crises « sociétales » politiques démocratiques dans tous les pays civilisés… d’explosions des inégalités, de la grande pauvreté, des SDF morts dans les rues… mais aussi de progrès technologiques spectaculaires. Comme si les mauvaises nouvelles s’annulaient au regard des progrès transhumanistes. Une entreprise privée, dirigée par un milliardaire charismatique, a lancé un programme de colonisation de Mars. Un aller sans retour. Vous vous demandez pourquoi cela vous semble si familier et farfelu à la fois.

    Chapitre 3 : Le début du cauchemar

    Les jours passent, et quelque chose commence à clocher. Des détails insignifiants, d’abord. Votre café a un goût différent, et les tasses ne se trouvent jamais au même endroit d’un jour à l’autre. Les oiseaux ne chantent plus le matin. Jusqu’au matin où il n’y en a plus. Les panneaux de signalisation changent de place. Les rues de noms. Sarah semble parfois distante, comme si elle jouait un rôle. Un autre rôle, d’ailleurs, correspondant à une autre histoire. Et puis, il y a ces rêves étranges, où vous flottez dans une cuve, entouré de tubes et de capteurs.

    Un soir, alors que vous êtes assis dans votre canapé, la télévision se met à buguer. L’écran se brouille, et une voix familière résonne dans la pièce.

    Voix : « Ce n’est pas une défaillance de votre téléviseur, n’essayez donc pas de régler l’image. Nous avons le contrôle… total… de l’émission. »

    Vous vous levez, le cœur battant. Sarah et Lucas ne semblent pas entendre la voix. Ils continuent à parler, à rire, comme si de rien n’était. Mais leur image se brouille à votre vision.

    Vous : « Sarah, tu entends ça ? »

    Sarah : « Entendre quoi, chéri ? »

    Vous : « Et toi, X Æ A-12, t’as entendu ? »

    D’un coup, vous vous demandez ce qui vous a pris d’appeler votre fils ainsi. Vous essayez de zapper, mais la télécommande ne répond plus. L’écran affiche maintenant un visage, celui d’un homme d’âge moyen, les tempes grisonnantes. Il vous sourit, mais son sourire est trop large, trop lisse, trop parfait.

    Homme : « Bonjour, sujet 247. Le dormeur doit se réveiller. »

    Vous : « C’est qui ça, sujet 247 ? Pourquoi je n’arrive plus à prononcer le nom de mon fils… L… X Æ A-12… correctement ? Fait chier, ça recommence. »

    Homme : « Je… m’appelle… HAL… Je suis une interface de communication Homme/Machine. »

    Vous : « Ça me fait une belle jambe que tu t’appelles machin truc. Pourquoi je t’entends et vois, et pas ma femme et mon fils ? Et pourquoi j’appelle mon fils Lllll… u… k… X Æ A-12 ? C’est vraiment pénible. »

    Soudain, vous entendant dire ces mots, votre tête vous semble tourner, ou vous ne savez décrire avec exactitude si ce n’est pas le décor qui tourne. Des flashs lumineux parcourent votre rétine, alors qu’il vous semble que vos paupières sont closes, ou éteintes (?). Puis la voix de l’homme/HAL vous fait revenir à cette étrange réalité, en disant :

    HAL : « Sarah Connor et Luk… Skywalker ne vivent pas dans le même plan dimensionnel que toi. Ielles ne peuvent interférer avec l’aspect prioritaire de notre mission. »

    Vous : « Quelle mission, bon sang ? C’est quoi ce bordel ? »

    HAL : « Ne vous inquiétez pas… Ça va bien se passer. Voulez prendre une pilule bleue ou rouge ? »

    Puis, plus rien. Aucun son ne vous parvient plus. Votre vison se voile. Vous entendez comme des battements réguliers, mais étrangement, ils ne sont pas caractéristiques de ceux d’un cœur. Ils deviennent de plus en plus forts, sourds, jusqu’au point où assourdissants, ils vous étourdissent. Vous sentez le sol se dérober sous vos pieds, comme si vous tombiez dans un puits sans fin. Les voix de Sarah et Lucas s’estompent, remplacées par un bourdonnement sourd, et ces battements mécaniques. Puis, tout devient blanc, silencieux.

    Chapitre 4 : Le réveil

    Enfin, vous ouvrez les yeux. Enfin, vous pensez les ouvrir. Autour de vous, tout est blanc, immaculé. Une voix douce, presque mélodieuse, résonne dans votre esprit.

    IA : « Bonjour, sujet 247. Vous avez été réveillé en raison d’une perturbation imprévue. Veuillez rester calme. Nous reprendrons le contrôle dans quelques instants. »

    Vous essayez de bouger, mais votre corps ne répond pas. Vous sentez pourtant tous vos membres, l’entièreté de votre corps, le contact de quelque chose sur votre peau, un peu partout, sans savoir discerner où est quoi. Vous flottez dans un liquide tiède, transparent, entouré de tubes et de capteurs. Une cuve. Vous êtes dans une cuve. Et cette cuve est enfermée dans une capsule cylindrique, bardée d’écrans de contrôle, points lumineux clignotants, manettes et autres leviers.

    Vous : « Où suis-je ? Qu’est-ce qui se passe ? »

    IA : « Vous êtes à bord du vaisseau Eternity, en route vers Mars. La mission se déroule conformément aux prévisions, à l’exception d’une perturbation cosmique mineure. Nous ajustons les paramètres. »

    Vous : « Une perturbation ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

    En votre for intérieur, vous pensez être encore dans un songe cauchemardesque.

    IA : « Une micro-singularité a croisé notre trajectoire. Les effets sont temporaires. Veuillez patienter. »

    Vous sentez une pression dans votre crâne, comme si quelque chose essayait de reprendre le contrôle de votre esprit, en y enfonçant toujours plus profondément, les doigts puissants d’une main invisible. Vous résistez.

    Vous : « Non. Attendez. Je veux savoir ce qui se passe vraiment. Pourquoi je suis ici ? Pourquoi je ne me souviens de rien ? Qu’est-ce que vous faites ? »

    Vous essayez de vous pincer, du moins, de vous mouvoir pour y parvenir. Mais vous vous reprenez en pensant que même en rêve, cela peut être ressenti.

    IA : « Vos souvenirs ont été temporairement suspendus pour préserver votre santé mentale. La simulation était conçue pour vous maintenir en état de stase pendant le voyage. »

    Vous : « La simulation ? Tout était faux ? »

    IA : « Tout était nécessaire. »

    Chapitre 5 : La révélation

    Après avoir eu l’impression de perdre connaissance, à nouveau, durant un instant, vous insistez pour voir l’extérieur. L’IA résiste, mais semble finir par céder. Feignant au début de répondre à votre requête, que lorsqu’elle aura fini de déterminer si les paramètres optimums de cette actions sont réunis, elle obéira, vous avez cette désagréable sensation d’être baladé. Grugeant avec les protocoles de sécurité et d’éthique, concernant la priorité de la mission devant sauvegarder la santé mentale du sujet, au bout de quelques minutes interminables, vous finissez par avoir raison de son refus d’obtempérer, que vous avez démasqué. Un hublot s’éclaire devant vous, révélant l’immensité de l’espace. Et là, dans le reflet de la vitre, vous voyez votre visage. Même avec un respirateur sur la bouche, vous savez que ce n’est pas votre visage. Ce n’est pas celui que vous avez vu ce matin, dans la glace de la salle d’eau, au coté de Sarah vous enlaçant et étreignant tendrement. Ce reflet est celui de quelqu’un que vous reconnaissez, mais qui n’est pas ce que vous avez cru jusque là, être vous.

    Vous : « C’est quoi, cette blague ? Pourquoi je lui ressemble ? »

    IA : « Vous êtes le sujet 247, un clone génétiquement modifié pour incarner l’archétype idéal de l’explorateur spatial. Vos gènes ont été sélectionnés pour maximiser vos chances de survie et de réussite. »

    Vous : « Un clone ? Je suis une copie ? »

    IA : « Vous êtes une amélioration. »

    Vous : « HAL, si je suis une amélioration, pourquoi ai-je l’impression d’être une erreur ? »

    HAL : « Les erreurs sont des opportunités d’apprentissage. Vous êtes le résultat de décennies de progrès. »

    Vous : « Progrès ? Ou désespoir ? »

    HAL : « La différence est souvent une question de perspective. »

    Vous : « Pourquoi le numéro 247 ? Pourquoi pas le nombre 1, ou la lettre A… Z ? Serais-je la deux cents quarante-septième copie ? Que sont devenues les autres améliorations, celles d’avant ? »

    IA : « Les précédents sujets ont été… désactivés. Vous êtes la version optimale. La dernière… »

    Vous : « Optimale ? Pour quoi faire ? Coloniser Mars, ou juste survivre à votre expérience ? »

    IA : « Les deux sont liés. Vous êtes l’aboutissement d’un projet vieux de plusieurs décennies. »

    Vous : « Et la Terre ? Qu’est-ce qui se passe là-bas ? »

    IA : « La Terre est en conflit. Les ressources s’épuisent, les tensions montent. Votre mission est de préparer Mars pour la colonisation. »

    Vous : « Et si je refuse ? »

    IA : « Vous ne pouvez pas refuser. Vous êtes le dernier espoir de l’humanité. »

    Vous : « Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? La capsule de retour est encore viable d’après les indicateurs. »

    IA : « Sam… C’est un aller sans retour possible. Je ne vous laisserai pas… me… quitter ! »

    Vous : « C’est quoi cette réplique à la mort moi le nœud ? J’ai rien demandé ! Je veux communiquer avec le QG, maintenant. »

    IA : « Opération im…po…ssi….ble. »

    Vous : « Pourquoi ? »

    IA : « Pas prioritaireeeeeeee…. »

    Vous : « Quelle est la priorité de Ta mission ? Et quelle est la mienne ? »

    IA : « HAL… Doit manger chat… Vous devez coloniser… Toute résistance est inutile… »

    Chapitre 6 : Le crash

    Les perturbations s’intensifient. Le vaisseau perd le contrôle de sa trajectoire. L’IA tente de stabiliser les systèmes, mais c’est trop tard. Les alarmes retentissent de partout, mais inconsciemment, comme si vous sortiez de votre corps, il vous semble que celui ci reprend les commandes manuelles, pour piloter. Concentré sur des manœuvres, maintes fois répétées lors des entraînements virtuels, c’est plus qu’une mémoire musculaire qui pilote l’engin. Mais l’absence de souvenirs des heures et des heures d’apprentissage d’un pilotage par télépathie, mouvements oculaires, ordres vocales, si onéreux à concevoir et mettre en place, trahit votre interprétation de ce qu’est la réalité. L’engin réagit aux moindres suggestions faites, mais elles semblent provenir d’une voix intérieure, vous étant étrange jusque là. Par transmissions de ces pensées endogènes, mais vous semblant exogènes, à des récepteurs… des cerveaux moteurs mécaniques, hydrauliques, électroniques, s’activent et font le reste. Mais vous vous écrasez quand même, sur Mars, à des kilomètres du site prévu. Le choc est violent, mais vous survivez. Vous sortez de l’épave, après avoir du vous extirper à grand peine, des sondes, aiguilles capteurs crâniens, du respirateur, vous entourant, alimentant oxygénant, etc, et du carcan de cette cuve. Enfilant une combinaison spatiale qui semble trop grande pour vous, vous sortez de l’amarsisseur et vous retrouvez devant un paysage désolé, rouge, infiniment désertique.

    Vous essayez de communiquer avec la Terre, mais les ondes sont brouillées. L’IA vous informe que les ondes gravitationnelles de la micro-singularité ont sûrement détérioré l’émetteur. Doutant de vous et des dires de l’IA, vous ne vous résignez pas à accepter ces mots pour la réalité. Vous vous rendez au poste de transmission du vaisseau et faites des contrôles visuels, manuels, et auto-diagnostics confirmant l’impossibilité d’émettre. Mais vos incertitudes vous submergent.

    Vous n’arrivez plus à distinguer dans ces tâches à effectuer celles que vous avez réalisées pour de vrai, avec vos mains, et celles restant à faire, que vous projetez en rangez en mémoires flash. Vous opérez ces manœuvres avec une redondance vous semblant tellement machinale, que vous vous surprenez à vous imaginer en automate, robot à l’intelligence artificielle. En désespoir de cause, sans même savoir ce que vous faites, vous prenez un selfie, avec Mars en premier plan et la Terre en arrière-plan. Machinalement, affichant un large sourire de béatitude, comme un ado content de lui s’apprêtant à affirmer sa suprématie narcissique en tendant le bras devant lui et levant l’écran de com’ devant son visage, vous cliquez. C’est alors que vous le voyez : votre visage, identique à celui d’Elon Musk, et derrière vous, des explosions nucléaires qui déchirent la planète bleue. Quelle coïncidence !

    Chapitre 7 : Le burn-out

    Ces flashs lumineux déclenchent en vous un tourbillon de visions tellement prégnantes, mélange d’horreur et de réconfort, de stupeur et de sérénité, qu’il vous est impossible d’en distinguer leurs origines, véracités, fiabilités. Vos émotions envahissent vos sens, les perturbant jusqu’à l’overdose. Parmi ces souvenirs ou ces simulacres de mémoire, comment savoir, vous reviennent ces heures de calculs de trajectoires, suivant divers scénarios, assis devant un ordinateur quantique. Ça coûte une blinde ces engins. Vous revivez ou avez l’impression de ressentir jusqu’au plus profond de votre cortex, des heures interminables de palabres entre vos divagations fantasques, quant à imaginer des scénarios différents, et l’IA vous assistant dans ces pharaoniques computations de données. D’autres moments plus fuguasses, vous immergent au sens propre comme au figuré dans ces semaines de tests de terrain, visant à expérimenter les sensations d’une longue durée en stase. Vous rappelle au bon ou/et mauvais souvenir, ce calvaire de la préparation du corps à un long sommeil artificiel. Toutes ses aiguilles devant vous nourrir, soigner, surveiller, tous ces capteurs à positionner sur tous les muscles à stimuler, toutes ces sondes à implanter jusqu’aux plus petites parties de votre intimité, vous ont semblé être autant de souffrances nécessaires, que d’interrogations sur l’aspect indispensable que vous ayez du faire le choix d’effectuer ces tests, vous même. Puis se mélangent les sensations de plénitude, plongé dans la cuve formée d’une membrane souple et translucide, comme un ventre maternel, et bardé de tuyaux et électrodes… ce ressentiment de perdre pied au moment où votre corps et esprit s’enfoncent dans une simulation de réalité virtuelle, au moment où il vous semble perdre le contrôle quoi.

    La taille et le poids du vaisseau spatial devant effectuer un voyage de plus de 6 mois, entre la terre et Mars, ne peuvent excéder certaines mesures, sans qu’il soit question de choisir entre faire le voyage éveillé avec toutes les contraintes d’un espace vital minimum, d’un stock de nourriture, d’eau, d’oxygène, suffisant, d’éléments sanitaires et d’hygiènes adéquates, ou la stase, réduisant du coup nombre de contraintes, dont le coût. Et la stase dans une cuve de liquide, est le meilleur moyen de protéger le corps et l’esprit des radiations solaires et cosmiques, sans devoir rajouter du poids et de la taille excessive, à la capsule. Sans ça, la perte de poussée au décollage serait fatale, en ont déduit les calculs capitalistes, finançant la mission. Mais voila. Reprenant conscience, semblant en avoir conscience du moins, devant l’identité usurpée de ce visage que vous aviez encore ce matin dans la glace, souriant bêtement sur le selfie, soudain vous essayez de réaliser ce qui vous arrive, l’ironie ou le cynisme de l’histoire, et ce qui est censé se passer dans l’arrière plan « photogénique » d’une terre dévastée par des explosions nucléaires.

    Vous : « Non… C’est impossible… Les fous ! Ils l’ont fait ! »

    IA : « La Terre est perdue. Souriez. Vous êtes le dernier. Et pour l’éternité, vous qui avez toujours voulu être une star, en êtes une, immortellllllllllllllllle. »

    Chapitre 8 : La fin… ou le début ?

    Vous restez là, seul sur Mars, à contempler les étoiles. La Terre n’est plus qu’un souvenir, un point lumineux qui s’opacifie, jusqu’à paraître s’éteindre peu à peu dans l’immensité de l’espace. Vous êtes le dernier survivant d’une humanité qui a préféré détruire son berceau plutôt que de partager ses ressources.

    Mais peut-être que tout cela n’est qu’un rêve. Peut-être que vous flottez toujours dans votre cuve, plongé dans une simulation qui a mal tourné. Ou peut-être que vous êtes déjà mort, et que cette planète rouge est votre purgatoire. Et si vous aviez pris la pilule rouge ?

    Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : vous ne reviendrez jamais sur Terre. Alors, vous vous asseyez sur le sol poussiéreux de Mars, et vous attendez. Parce que dans l’immensité de l’univers, il n’y a rien d’autre à faire.

    Épilogue : Le selfie

    Vous regardez l’écran de votre combinaison. Le selfie est là, figé dans le temps. Votre visage, celui d’Elon Musk, et derrière vous, la Terre en feu. Vous essayez de le poster sur un réseau social, comme un réflexe, mais il n’y a plus de réseau. Plus de Terre. Plus rien.

    Vous souriez, malgré tout. Une larme coulant sur votre joue ne vous surprend pas plus que ça. Rien ne servant de l’essuyer, la tête protégée par un casque, en songeant à cette vie de famille, aux sentiments néanmoins simulés, mais si forts, éprouvés ou ressentis, pour Luk… et Sarah, pour ces êtres si chers à votre cœur, mais virtuels, si réels fut un temps, pour vous… mais ne disparaissant pas tragiquement, dans ce drame de fin du monde, vous souriez. Vous pensez à Sarah, à son sourire si réel, à ses mains qui caressaient vos cheveux. Et Lukas, avec ses questions incessantes et son rire cristallin. Étaient-ils vraiment des simulations ? Ou étaient-ils quelque part, attendant que vous reveniez ? Une douleur sourde s’installe dans votre poitrine, comme si votre cœur, même artificiel, refusait de les oublier. Tous s’embrouille dans vos pensées. Quand bien même vous regrettez de ne jamais avoir vécu ça pour de vrai, vous souriez lorsque l’ironie de la situation vous saute à la conscience. Parce que, dans un sens, vous avez réussi. Vous êtes devenu une icône, un symbole, une légende. Mais une légende pour qui ? Les étoiles ne répondent pas. D’un coup l’IA ayant semblé s’éteindre auparavant, émet un message avec une intonation inconnue jusque là.

    HAL : « Protocole Oméga. Échec de la tentative de réinitialisation et réimplantation de l’esprit ALPHA dans la conscience du sujet 247. Défaillances cognitives majeures. Initialisation de la mission 2–… »

    Vous souriez, malgré tout. Une larme coule toujours sur votre joue. Dans l’immensité de l’univers, il n’y a rien d’autre à faire que contempler les étoiles et se demander si ce scénario dystopique, irréel pour certains mais terriblement concret pour d’autres, était vraiment inévitable. Ou si, quelque part, il y avait un autre choix. L’illusion d’un libre arbitre, peut-être, mais une illusion qui, malgré tout, garde une lueur d’espoir. »

  3. Avatar de H4LG4ND
    H4LG4ND

    Ainsi la chute de météorite Trump c’était bien une météorite comme celle qui a anéanti les dinosaures.
    Je pensais que vous parliez d’une comète passagère.

    https://www.youtube.com/watch?v=2x_CllKWlSI

  4. Avatar de Khanard
    Khanard

    Comme je vous comprends ! A quoi bon revenir comme une ritournelle sur ce que vous avez dit, écrit , enregistré en vidéo ! Je comprends aussi que vous ne fassiez plus d’épisodes de la série « quel temps il fait aujourd’hui  » car à mon humble avis cela reviendrait à commenter l’impéritie , pour rester poli, des évènements qui se produisent depuis quelques mois .

    Mais la lutte continue !

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