Si l’IA débouchait sur des guerres sans morts, la mobilisation générale et la conscription se justifieraient-elles encore ?

Illustration par DALL·E (+PJ)

Rappel : le premier épisode était intitulé L’IA pourrait-elle déboucher sur des guerres sans morts ?.

P.J. : Si une nation considère que la guerre du futur sera une guerre sans morts, où chacun des deux camps tentera de neutraliser entièrement la capacité de l’adversaire à utiliser ses armes grâce à l’IA, une mobilisation générale et le retour à la conscription se justifieraient-ils ?

La réponse de ChatGPT 4o :

Dans un scénario où la guerre du futur se définit comme une guerre sans morts, axée sur la neutralisation technologique totale grâce à l’intelligence artificielle (IA), la pertinence d’une mobilisation générale et du retour à la conscription deviendrait un sujet de débat complexe. Voici les arguments pour et contre, ainsi que les adaptations possibles à ce type de conflit.


1. Pourquoi une mobilisation générale pourrait se justifier ?

Même dans une guerre technologiquement avancée et sans affrontements directs, une mobilisation pourrait être nécessaire pour d’autres raisons, telles que :

a) Ressources humaines pour soutenir l’effort technologique

  • Besoin de compétences techniques : Une guerre basée sur l’IA nécessiterait une mobilisation massive de spécialistes en cybersécurité, programmation, intelligence artificielle, ingénierie, et gestion des infrastructures critiques.
  • Élargissement de la base de talents : La conscription pourrait servir à identifier, former et mobiliser rapidement des citoyens avec un potentiel technique, même parmi ceux qui ne se destinaient pas initialement à ces carrières.

b) Résilience civile

  • Protection des infrastructures critiques : Même dans une guerre numérique, les infrastructures civiles (énergie, transports, santé) doivent être protégées physiquement et numériquement. Une mobilisation pourrait inclure des citoyens formés à des tâches de sécurité ou de maintenance en cas de cyberattaques.
  • Soutien logistique : Si une partie des systèmes militaires est neutralisée, des solutions analogiques ou humaines pourraient être nécessaires pour maintenir le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement et des communications.

c) Préparation au retour des conflits asymétriques

  • Si une guerre technologique devenait une impasse, des conflits asymétriques ou traditionnels pourraient réapparaître. Une réserve humaine mobilisable garantirait une capacité de réaction en cas d’évolution imprévue.

2. Pourquoi une mobilisation générale pourrait être obsolète ?

Dans une guerre où l’IA joue un rôle central, les besoins traditionnels en main-d’œuvre humaine diminuent. Voici pourquoi :

a) Réduction de la dépendance à l’humain

  • Automatisation des systèmes d’armes : Les armées futuristes, équipées de drones autonomes et de robots de combat, nécessiteraient moins de soldats sur le terrain.
  • Cyberguerre automatisée : Une grande partie des batailles se déroulerait dans le cyberespace, où les capacités humaines seraient limitées face à l’efficacité des algorithmes.

b) Formation spécialisée

  • La conscription, en mobilisant de larges segments de la population sans spécialisation préalable, pourrait s’avérer inefficace. Les conflits technologiques nécessitent des compétences pointues, qui ne peuvent être rapidement acquises par des conscrits.

c) Impact sur la société

  • Une mobilisation générale massive pourrait créer des tensions sociales inutiles dans un conflit où la population civile est relativement à l’abri des pertes directes.

3. Quelle alternative à une mobilisation générale ?

Dans un tel contexte, la conscription traditionnelle pourrait être remplacée ou adaptée à un nouveau modèle de mobilisation technologique.

a) Mobilisation technologique

  • Service numérique national : Plutôt qu’une conscription militaire, un service obligatoire pour les jeunes dans les domaines de la cybersécurité, de la programmation ou de la gestion des infrastructures critiques pourrait être instauré.
  • Partenariats avec le secteur privé : Les gouvernements pourraient mobiliser des talents issus des entreprises technologiques pour renforcer leurs capacités numériques en cas de conflit.

b) Création d’une « réserve technologique »

  • À l’image des réserves militaires actuelles, une « réserve technologique » pourrait être constituée pour rassembler des experts en IA, en cybersécurité et en ingénierie, mobilisables rapidement en cas de crise.

c) Renforcement de la résilience nationale

  • L’accent pourrait être mis sur la formation des citoyens à la résilience face aux cyberattaques, comme la gestion des coupures d’énergie ou des perturbations numériques, plutôt que sur leur mobilisation dans des rôles militaires classiques.

4. Enjeux stratégiques et éthiques

a) Dépendance technologique

  • En limitant la mobilisation à un effort technologique, une nation pourrait se retrouver vulnérable si les systèmes numériques sont totalement neutralisés par l’adversaire. Une capacité humaine résiduelle resterait essentielle.

b) Équilibre entre innovation et participation citoyenne

  • Si les guerres deviennent de plus en plus technologiques, le lien traditionnel entre la population et l’effort de guerre pourrait s’affaiblir, ce qui pose un risque de désengagement civique.

c) Risque de prolifération des technologies

  • Si la guerre repose sur des compétences techniques, les États pourraient être confrontés à la prolifération de talents vers des acteurs non étatiques, comme des entreprises privées ou des groupes criminels.

Conclusion

Dans une guerre future axée sur la neutralisation totale grâce à l’IA, une mobilisation générale traditionnelle et la conscription de masse seraient probablement obsolètes. Cependant, un modèle repensé, axé sur la mobilisation des compétences technologiques et civiles, pourrait s’avérer crucial pour garantir la résilience et la capacité d’adaptation d’une nation.

La mobilisation pourrait alors prendre la forme :

  • D’un service technologique obligatoire.
  • D’une réserve de spécialistes mobilisables rapidement.
  • D’un programme national de résilience civile et numérique.

Ainsi, plutôt que de mettre l’accent sur la force physique et les armes, ce nouveau paradigme transformerait la mobilisation en un effort collectif pour protéger et renforcer le tissu technologique et social d’une nation face aux menaces futures.

La réponse de Claude :

Dans un tel scénario, la mobilisation générale et la conscription seraient probablement contre-productives pour les raisons suivantes :

1. Les compétences nécessaires seraient très différentes :

– Besoin d’experts en cybersécurité
– Spécialistes de l’IA
– Ingénieurs systèmes
– Spécialistes des réseaux
– Experts en protection des infrastructures

2. Ces compétences requièrent
– des années d’études spécialisées,
– une formation continue pour rester à jour,
– une expertise technique de haut niveau,
– Ce n’est pas quelque chose que l’on peut apprendre en quelques mois de formation militaire.

3. La main-d’œuvre nécessaire serait :
– moins nombreuse,
– plus hautement qualifiée,
– plus coûteuse à former et à entretenir,
– plus précieuse dans des rôles civils.

Une meilleure approche pourrait être adoptée :
– Investir dans l’enseignement technique
– Partenariats avec les universités
– Recrutement de professionnels spécialisés
– Création d’un corps de réserve civil d’experts en technologie
– Développement de centres de recherche sur l’intelligence artificielle

La conscription avait un sens lorsque les guerres nécessitaient des armées massives. Dans un conflit piloté par l’IA, la qualité serait bien plus importante que la quantité.

Illustration par DALL·E (+PJ)

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10 réponses à “Si l’IA débouchait sur des guerres sans morts, la mobilisation générale et la conscription se justifieraient-elles encore ?

  1. Avatar de Kikok
    Kikok

    Tout comme la révolution agricole a résolu l’insécurité alimentaire et la révolution industrielle a libéré les humains du travail physique, la révolution cognitive libérera les humains du travail cognitif.
    La révolution de l’IA dans le domaine militaire nous libérera des sacrifices humains.

  2. Avatar de Hervey

    Au départ, il faut remplir certaines conditions au sein d’une nation pour s’engager dans une guerre. Un consensus maximal.
    L’union fait la force, dit-on.
    La force exige de l’énergie. Une énergie tant spirituelle que matérielle.

    Sans ces conditions préalables … le choix ou la nécessité de la guerre avec ou sans pertes humaines ne supporterait pas les efforts demandés.

  3. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Apparement l’IA (bien éduquée) cherche à fournir un argumentaire dans le cadre du prompt qui lui a été soumis et ne remets pas en cause celui-ci.

    Elle ne peut donc constituer un conseil éclairé, ni une vision du monde indépendante.

    Elle ne remets pas en cause le concept d’une vision futuriste d’une guerre sans mort.

    La neutralisation technologique totale d’une société avancée est sans doute possible par de tels moyens, comme un affrontement économique peut avoir lieu sans morts (directs), mais celà n’assure pas que le combat ne puisse pas continuer par d’autres moyens si la société adverse subsiste et accepte de survivre dans un environnement technologique appauvri plutôt que de se soumettre, d’où l’importance des liens idéologiques, religieux. ehnique ou familiaux.
    La conscription par l’effet de masse permet de remporter des victoires comme dans l’élan, promotion des idées révolutionnaires à l’occasion de la révolution française puis Napoléon, et a montré son efficacité, mais aussi ses limites dans un conflit industrialisé comme la première guerre mondiale.
    Actuellement sur le terrain en Ukraine l’affrontement est sensible à l’effet de masse et une IA à laquelle on poserait la question plus ouverte pourrait sans doute conclure à l’intérêt dans de tels conflits à faire appel à des troupes nombreuses y compris supplémentaires Nord Coréennes ou issue de la conscription en Europre de l’Ouest afin de faire basculer l’issue du conflit dans un sens ou dans l’autre.
    Les guerres avec morts continuent aussi dans (ou contre) des sociétés sans IA au Moyen Orient dans un contexte de supériorité aérienne massive et de bombardement discrétionnaire ou au Soudan, pas plus que dans le SAHEL probablement aucune force d’interposition et de d’imposition de la paix ne pourrait s’aventurer sans un dimensionnement au sol seulement compatible d’une conscription ou au moins d’un recrutement massif.

  4. Avatar de CloClo
    CloClo

    « Actuellement sur le terrain en Ukraine l’affrontement est sensible à l’effet de masse et une IA à laquelle on poserait la question plus ouverte pourrait sans doute conclure à l’intérêt dans de tels conflits à faire appel à des troupes nombreuses y compris supplémentaires Nord Coréennes ou issue dela conscription en Europre de l’Ouest afin de faire basculer l’issue du conflit dans un sens ou dans l’autre. »

    N’importe quoi, il n’y a aucune raison de passer à la conscription en Europe de l’Ouest pour faire pencher la balance dans un sens ou dans un autre en Ukraine. Aucune.

    1. Avatar de Chabian
      Chabian

      Depuis plusieurs années, (avant l’ukraine déjà), il y a une petite chanson qui dit : il faut se préparer à la guerre. Actuellement, en Belgique, c’est : vous devez préparer votre kit de survie et votre plan d’évacuation (on prépare/annonce une campagne à ce sujet).
      D’un autre côté, on est en attente d’une chanson qui dirait : il faut se préparer (= lutter contre mais aussi s’adapter) à l’effondrement. Mais elle ne vient pas. Au contraire, les gouvernements de droite négligent les dépenses à faire (gouverneur de Valencia).
      Je vois cela comme une lutte de prédation des moyens mis en commun par les Etats : si c’est pour la guerre, c’est de la production industrielle… et des dividendes. Si c’est pour de la résilience, c’est de la dispersion sociale (isoler les habitations, avoir des systèmes économisant l’énergie…).

  5. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    @CloClo Il n’y a aucune volonté apparente ni donc menace crédible de le faire, alors la seule issue militaire au conflit est l’escalade technologique de moyens jusqu’à maintenant assez progressif, qui conduit à la pente savonneuse de l’affrontement nucléaire.
    Mais la question soulevée était quelle serait la réponse des IA à un prompt suffisament ouvert sur le sujet.

  6. Avatar de Alex
    Alex

    « Dans un conflit piloté par l’IA, la qualité serait bien plus importante que la quantité. »
    Les pertes massives de civils à Gaza, femmes et enfants, causées par les bombardements pilotés par l’IA Lavender , démontrent exactement le contraire.
    Sans doute par manque d’humanité et par souci d’efficacité absolue de cette IA, mais pourrait-il en être autrement quand c’est une machine sans cœur qui choisi les cibles ?

  7. Avatar de Chabian
    Chabian

    Bon, si « j’ai bien tout compris les réponses », il faut consacrer tous les moyens de la nation à la technologie IA pour faire une guerre tranquille de désorganisation sociale totale de l’ennemi. Donc il faut abandonner tout le reste de l’effort social. Que la société revienne à la cueillette et la chasse & pêche… Ce qu’elle fera dans la paix… sauf qu’on a tous des voisins…

  8. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    Je serais curieux de connaître la réponse de l’industrie de l’armement si la question lui était posée….

    Et que serait-elle si la mobilisation générale (citoyenne) débouchait sur une solution pacifique aux conflits en cours?

    L’IA pourrait-elle éviter des morts dans une guerre de colonisation (où la barbarie majeure du colonisateur l’emporte sur la barbarie mineure du colonisé?)

  9. Avatar de Grand-mère Michelle
    Grand-mère Michelle

    Aucune guerre(affrontement armé, meurtrier et destructif) n’a jamais réussi à régler un conflit: elles n’ont réussi qu’à les envenimer(par la frustration, la rancune et le désir de vengeance) en imposant des règles basées sur la loi du plus fort(plus riche, plus armé), et certainement pas sur des conventions intelligentes!
    La seule solution pour les êtres humains de sortir de ce cercle vicieux barbare et imbécile, c’est de progresser vers une civilisation qui abolirait la guerre et règlerait les conflits en favorisant l’étude intensive partagée de solutions(avec l’aide des IA hyper-compétentes), et la conciliation par la concertation.

    Mais nous ne pouvons certainement pas nous fier aux « puissants » pour réaliser cette œuvre indispensable(compte tenu de l’état lamentable dans lequel nous avons transformé la Terre).
    Seul-e-s les citoyen-ne-s épris-e-s de co-existence pacifique peuvent motiver leurs contemporain-e-s à résister aux « va-t-en guerre » et aux « tout à l’artificiel », en formant des « masses critiques » déterminées, éventuellement en démissionnant des activités nuisibles (de « travail » ou de « divertissement ») que leur imposent subrepticement les sociétés organisées en « rivales » perpétuelles.
    Heureusement, il semble que bon nombre d’entre nous, et surtout parmi les plus jeunes, parviennent à mettre en lumière cette ambition honorable et salvatrice…en dépit d’une certaine prudence/discrétion due aux forces de répression qui les craignent plus que tout et tentent de les décourager.
    Et s’il en existe sur les autres continents, ce ne sont pas nos médias vassalisés qui vont nous en en parler(à nous les européen-e-s et aux IA domestiquées)!

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