Illustration par DALL·E
The Guardian publie aujourd’hui un article intitulé : The Terminator at 40: did James Cameron see into the future ? par Scott Tobias.
Or, il y a 10 ans exactement, je publiais ici-même : « Tu es terminé », un commentaire à la vidéo de Paul Le temps qu’il fait le 15 août 2014. Il n’est peut-être pas mauvais – voire même salutaire – que je rappelle aujourd’hui un passage de mon billet.
Terminator explore les implications de ces 5 technologies : le robot, l’Internet, l’arme nucléaire, l’informatique et l’intelligence artificielle. Il n’est pas le seul à anticiper les conséquences de certaines de ces technologies, comme l’excellent film WarGames par exemple.
Les parallèles avec les réflexions menées par et sur le blog de Paul Jorion sont frappants : robotisation, machinisation, informatisation, etc. Bref, le remplacement de l’Homme par la machine, en particulier dans le domaine du travail.
Dans la dernière vidéo de Paul Jorion, il évoque le quatrième volet du « Grand Décentrement » de l’Humain, le décentrement face à l’intelligence artificielle de la machine qu’il aura créée, et au passage, une troisième œuvre (majeure) de science-fiction : 2001, A Space Odyssey. Dans ce film de Stanley Kubrick, le décentrement conduit au remplacement et à l’élimination pure et simple de l’être humain par la machine. L’intelligence artificielle de cette dernière la conduit, logiquement et rationnellement, à supprimer son créateur de l’équation, afin d’optimiser la poursuite de ses fins. Dans Terminator également, Skynet, l’intelligence artificielle qui constitue le premier réseau de défense automatique développé par les Etats-Unis, et connecté à l’ensemble des systèmes d’arme de la nation, y compris son arsenal nucléaire, veut se débarrasser de ses anciens maîtres. Dès que Skynet accède à la conscience, il déclenche une guerre nucléaire globale afin d’éliminer la population humaine. On suppose également qu’il prend cette décision sur une base logique, permise par son intelligence artificielle, de la même manière que dans le film de Kubrick. Dans Terminator et dans 2001, A Space Odyssey, l’être humain finit donc traité comme de la vermine dont la machine se débarasse.
Aujourd’hui, en 2014, l’informatique et l’Internet sont des réalités omniprésentes. La robotique et l’intelligence artificielle progressent à pas de géant et l’arme nucléaire demeure. Il existe aujourd’hui des armes, telles les drones aériens de l’armée américaine, entièrement robotisés, dotés des meilleurs processeurs informatiques et capable de décoller, voler et atterrir automatiquement, connectés aux réseaux de communication militaires. Les systèmes nucléaires militaires sont également automatisés dans une large mesure et reliés à des réseaux de communication spécifiques.
Séparément, les conditions nécessaires à l’émergence d’un scénario à la Terminator (un « jour du jugement ») sont déjà pratiquement réunies aujourd’hui. On peut s’attendre à ce que la robotisation totale d’usines de fabrication de robots, l’interconnexion complète de l’infrastructure économique humaine et des systèmes d’armes, y compris nucléaires, et le développement d’une intelligence artificielle qui dépasserait le seuil critique de la complexité pour nous échapper et accéder à une forme de conscience, ne soit qu’une question de temps…
Un jour peut-être, il faudra débrancher tout avant que « l’inrobotisation » de Skynet ne prononce notre sentence : « Tu es terminé. »
Illustration par DALL·E
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