Illustration par DALL·E à partir du texte
La Corée du Nord est une puissance militaire surdimensionnée. Elle dispose d’armes nucléaires, mais elle continue de développer des armes avancées aussi bien que classiques. Cet accent mis par le pays sur la puissance militaire a débouché sur une grave crise économique qui nécessite l’obtention de devises étrangères.
Les sommes subtilisées par des pirates informatiques de haut niveau sont utilisées pour financer la fabrication d’armes, qui sont ensuite vendues aux pays d’Afrique, du Moyen-Orient et à la Russie aujourd’hui déchirés par des conflits. L’Iran collabore sur le plan technique avec la Corée du Nord dans le développement d’un armement nucléaire et de missiles balistiques. Le Moyen-Orient est devenu plaine de manœuvres dans la démonstration des capacités de la Corée du Nord en matière d’armement.
Depuis le début de l’année 2024, l’armée nord-coréenne a tiré à plusieurs reprises (les 5 et 7 janvier) des obus sur l’île de Yeonpyeong, site d’un massacre de soldats et de civils sud-coréens en 2010. Le 14, la Corée du Nord a également tiré un missile balistique dans la mer du Japon à environ 1 000 kilomètres de Pyongyang.
En outre, hier 18 janvier, la Corée du Nord a décidé de rompre unilatéralement ses liens avec la Corée du Sud et a déclaré celle-ci « ennemi principal » et « ennemi immuable » dans sa constitution. Elle a complètement abandonné les concepts de « nation » et de « réunification ».
Par ailleurs, la Corée du Nord a déclaré qu’elle était ouverte à des négociations avec les États-Unis afin d’être reconnue comme puissance nucléaire, tout en rejetant l’éventualité de négociations avec la Corée du Sud en vue d’une dénucléarisation de la péninsule.
Il s’agit là d’un changement important dans la façon dont Kim Jong-un a formulé jusqu’ici ses menaces. L’évolution de la situation dans la péninsule coréenne ces jours derniers est si rapide qu’elle devient difficile à suivre.
Chaque fois que la Corée du Nord lance un missile, le Conseil de sécurité des Nations-Unies se réunit pour rappeler au monde que les progrès technologiques dans la mise au point de missiles et le développement d’armes de destruction massive, y compris d’armes nucléaires, menacent la sécurité de l’Asie du Nord-Est – ce fut encore le cas ce jeudi 18 janvier pour une réunion à huis-clos. En réponse à ces préoccupations internationales, la Russie et la Chine prennent systématiquement la défense de la Corée du Nord, affirmant que l’Occident réagit de manière excessive.
Les développements de la journée du 18 janvier pourraient créer une situation similaire à celle du début des années 1950, lorsque Kim Il-sung envahit la Corée du Sud avec l’accord de Staline pour l’Union soviétique et de Mao Zedong pour la Chine. L’alliance actuelle entre la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon reste solide, mais si la Corée du Sud continue de négliger ses relations avec la Chine, le pire scénario du passé pourrait redevenir réalité.
Avec les guerres en cours à Gaza et en Ukraine, la victoire du Parti démocrate progressiste, partisan de l’indépendance, à Taïwan le 13 janvier et l’échec de la politique d’une seule Chine en Chine, quel sera l’impact des élections présidentielles américaines de novembre et des élections législatives sud-coréennes en avril pour l’Asie du Nord-Est ?
Les menaces de Kim Jong-un s’assimileront-elles une fois de plus à de l’esbroufe ou se matérialiseront-elles en devenant réalité ?
Illustration par DALL·E à partir du texte
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